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de quelques auteurs Grecs. On obtiendroit là le double avantage de rendre l'instruction plus facile et plus sûre; et, comme l'exécution d'une pareille entreprise seroit très-longue, d'offrir un but honorable et utile aux travaux des savans les plus distingués, et d'encourager à les imiter les jeunes gens qui se sentiroient de l'attrait pour suivre la même carrière.

Un autre moyen, non moins puissant, pour arriver au même but, seroit d'ériger dans quelques-unes des principales villes, de nouvelles chaires pour des professeurs qui expliqueroient les passages les plus obscurs des auteurs Grecs et Latins, en prenant pour sujet de leurs cours, soit des auteurs particuliers, soit quelques parties importantes de la philologie et de l'archéologie.

Les professeurs ne devroient pas se borner aux leçons qu'ils donneroient dans leur cours d'enseignement; il faudroit encore qu'ils admissent chez eux, ou dans la classe, à des jours et à des heures indiqués, les étudians qui desireroient des explications particulières et plus développées des difficultés qu'ils rencontreroient dans les auteurs anciens, ou qui auroient besoin d'être dirigés sur certains objets de leurs études. Ces chaires seroient utiles à ceux qui en suivroient

les leçons, et elles offriroient, comme les éditions dont on vient de parler, un but honorable aux hommes studieux qui voudroient s'adonner à cette partie de la littérature. C'est ainsi que la chaire de littérature Grecque, fondée à Leyde par un particulier, et richement dotée pour le temps, a fait qu'il y a toujours eu en Hollande des hellénistes habiles, non- seulement parce qu'elle formoit des élèves, mais parce que l'espoir qu'elle offroit aux plus distingués de l'obtenir un jour, les excitoit à faire tous leurs efforts pour se rendre dignes d'y prétendre. Les voyages littéraires faits par de jeunes philologues qui auroient déjà donné des preuves de leur habileté, et qui seroient chargés de visiter les principales bibliothèques de l'Europe et de l'Orient, d'examiner les ouvrages Grecs et Latins qui peuvent nous manquer, ainsi que ceux qui sont écrits dans les différentes langues Orientales, et même les manuscrits modernes et les portefeuilles oubliés d'un grand nombre d'hommes de lettres, enfin de recueillir les anecdotes historiques et littéraires qui peuvent s'y trouver éparses, seroient encore un bon moyen de ranimer en France l'étude de la littérature ancienne et de l'histoire. Les voyages littéraires de M. de Villoison, qui étoit encore jeune lorsqu'il les entreprit; ceux que

M. du Theil a faits pour visiter les bibliothèques de l'Italie, et particulièrement les archives de Rome, d'où l'on a tiré tant de lumières pour dissiper les ténèbres qui couvroient l'histoire du moyen âge; ceux qu'ont faits dans le même but des savans étrangers, parmi lesquels on peut nommer avec éloge M. Münter, savant Danois; les voyages qui tendent à la découverte des monumens et des inscriptions, tels que ceux des Anglois Chandler et Stuart, entrepris aux frais d'une société particulière, ne permettent pas de douter qu'on ne retirât de grands avantages de semblables voyages, pour l'érudition historique, ainsi que pour la philologie et la critique, qui sont les interprètes de l'histoire, et qu'ils ne fournissent une multitude de nouveaux documens propres à étendre et à perfectionner nos connoissances acquises.

Les États ne manquent jamais d'hommes habiles dans une partie quelconque des connoissances humaines, quand ces hommes sont sûrs d'être employés à des travaux utiles et honorables.

Les hommes distingués par leur érudition et par leurs connoissances historiques pourroient encore servir dans la carrière diplomatique : il ne seroit peut-être pas sans convenance que dans la légation d'un peuple puissant et éclairé il y eût

Archéologie.

quelque homine qui connût bien l'histoire et les antiquités du pays où cette légation devroit se rendre, et qui fût en état d'en apprécier la littérature. Ce seroit un moyen de plus de se concilier l'estime des nations étrangères, qui ne pourroient voir sans intérêt qu'on s'occupât en France de l'étude de leur histoire.

ANTIQUITÉS.

LES recherches des antiquaires sont de deux espèces, et peuvent être divisées en deux parties: ont-elles pour but d'éclaircir les usages, les rites, les opinions religieuses, les mœurs, les costumes, les origines des nations anciennes, elles appartiennent à l'archéologie; l'objet de ces recherches se borne-t-il uniquement à examiner et expliquer isolément quelques-uns des monumens qui nous restent de l'antiquité, elles sont du ressort de l'archéographie.

L'archéologie se subdivise en plusieurs parties différentes, sur chacune desquelles nous jetterons successivement un coup-d'œil.

L'ouvrage le plus important qui ait paru dans l'époque dont nous nous occupons, quoiqu'il ne concerne que les Grecs, est le Voyage d'Anacharsis par l'abbé Barthélemy, que les meilleurs

juges dans cette matière ne balancent pas à placer parmi les livres classiques.

M. Mongez a publié, en 1804, un volume de gravures appartenant au Dictionnaire d'antiquités qu'il avoit précédemment composé pour l'Encyclopédie méthodique. Ces planches, consacrées à l'iconographie et aux costumes, n'offrent rien qu'on ne connût déjà; et la nature même de l'entreprise dont elles font partie, n'a pas permis de donner à la gravure une exécution plus soignée : mais, M. Mongez ayant puisé dans les meilleures sources, ces dessins peuvent être utiles aux artistes; et ceux qui représentent les costumes, peuvent l'être pareillement aux antiquaires.

Le Choix de costumes civils et militaires que M. Willemin publie par livraisons, est exécuté avec plus de netteté et d'étendue : il seroit à souhaiter qu'il eût apporté plus de critique dans le choix des objets, et que les explications présentassent toujours l'érudition nécessaire. Les artistes y trouveront néanmoins, sur-tout pour les sujets qui appartiennent à la mythologie ou à l'histoire ancienne, de bons modèles pour l'ajustement des figures et pour tous les acces

soires.

On ne peut en dire autant de l'ouvrage de M. Maillot sur le costume : ce n'est qu'un recueil

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