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Pied

On a généralement l'habitude de chausser le même pied le premier. Si vous venez à vous tromper, vous n'aurez que des contrariétés pendant toute la journée. L'empereur Auguste avait cette superstition et ne sortait pas de chez lui le jour où il se trompait. Il avait l'habitude de chausser le pied gauche le premier.

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Pigeons

Pour attacher au pigeonnier les pigeons nouveaux, il faut, pendant quelques jours, les faire boire dans un morceau de tête de mort.

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Poule

Une poule qui chante le coq annonce un malheur prochain. Il ne faut pas hésiter à la saigner si l'on veut conjurer le mal; c'est ce que s'empresse de faire la ménagère.

Il y a, je crois, dans cette croyance naïve un certain fond de vérité, en ce sens que la poule qui chante le coq est une poule usée, qui ne fera plus d'œufs; or, l'on sait qu'on ne garde des poules que dans le but d'avoir des œufs; à quoi bon alors les nourrir si elles ne doivent plus pondre.

Pour obtenir que les poules qu'on achète ne se sauvent pas, mais restent à la maison, il faut leur faire faire trois fois le tour de la crémaillère.

L'homme s'attache à son clocher et la poule, paraît-il, à la crémaillère qui doit suspendre la marmite dans laquelle le volatile sera un jour mis au pot.

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Préservatif contre la fièvre

Pour se préserver des fièvres pendant toute l'année, il faut

ramasser avec soin les œufs que les poules pondent le Vendredi-Saint et les manger le jour de Pâques.

Je déclare en mon âme et conscience qu'à ce moyen simple et économique de se préserver des fièvres, je préfère de beaucoup les drogues des apothicaires, nonobstant les prix avec lesquels ces estimables industriels confectionnent les notes dont on connaît la réputation proverbiale.

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Préservatif contre la foudre

Avant de sortir de chez soit pour se rendre à la messe de minuit, on met dans le fourneau une grosse bûche de charmille que l'on retire en rentrant de la messe. On ramasse avec soin cette bûche qui n'est plus qu'un morceau de charbon. Quand il tonne, on brûle un morceau de ce charbon que l'on a eu soin d'arroser d'eau bénite; la foudre s'éloigne de votre maison, protégée, comme on le voit, par un paratonnerre aussi peu coûteux que facile à se procurer.

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Rage

Pour se préserver de la rage, on cautérise la plaie avec la clef de Saint-Hubert.

A mon avis une barre de fer chauffée au rouge que l'on aurait par hasard à sa disposition au moment exact de la morsure, donnerait des résultats plus sûrs, plus certains et surtout plus rassurants que la clef de Saint-Hubert, à laquelle on ne peut avoir recours qu'après un temps plus ou moins long. Un caustique liquide énergique ferait encore bien mieux l'affaire, à la condition toutefois d'être appliqué immédiatement.

Seigle

Le prix du seigle est réglé par le chant de la caille. Si cet

oiseau chante trois, quatre ou cinq coups, le seigle vaudra trois, quatre ou cinq francs la mesure.

Les paysans madrés qui ont du seigle à vendre, soutiennent toujours que la caille a chanté cinq coups.

Ne coupez pas votre seigle pendant les trois premiers jours de la canicule, parce qu'il ne vaudra rien comme semence.

Sifflet

Au printemps, quand tout est en sève, les enfants font des sifflets avec la peau d'une branche d'arbre de la grosseur du doigt et longue d'environ vingt à trente centimètres qu'ils coupent sur un saule, un lilas ou toute autre espèce d'arbre à peau épaisse, lisse et résistante. Pour obtenir cette peau et en rompre les adhérences, ils frappent la branche avec le manche de leur couteau, en chantant le couplet suivant:

Sève, sève, mon çiotot,1

Par la raie du cul jacquot;'
Quand jacquot sera crevai,

Mon çiotot sera levai.

Cette chanson est pour eux la condition essentielle de la réussite de l'opération, car ils sont convaincus que s'ils ne chantaient pas, la peau ne se lèverait pas.

Trèfle

La rencontre d'une branche de trèffe à quatre feuilles porte bonheur.

Que de naïves jeunes filles cherchent en vain cette bienheureuse branche qui doit réaliser leur rêve, c'est-à-dire les mettre en possession d'un mari jeune, beau et riche.

1 En patois çiotot sifflet et

' Jacquot = geai.

Vache

Le fait d'une vache mettant bas deux veaux à la fois, est regardé comme de mauvais augure pour la maison; aussi n'est-il pas étonnant, dans ce cas, de rencontrer des personnes qui s'empressent de vendre l'animal. Ce préjugé paraît assez illogique, car enfin, une vache qui vous donne à la fois deux veaux bien portants, ne constitue pas, que je sache, un bien grand dommage pour la maison.

Quand une vache a vélé, si l'on tient à ce qu'elle vous donne à la portée suivante une génisse, il faut enterrer le placenta sous un pommier. Le fermier qui m'a donné cette recette, m'a assuré que ses désirs avaient toujours été accomplis. Je le crois, mais je ne l'affirme pas.

Pour que le veau que l'on élève devienne une bête belle, forte, robuste, toujours bien portante et, par conséquent, jamais malade, il faut le sevrer trois jours après la pleine lune. L'expérience est facile à faire et je donne même le conseil de la mettre en pratique, dussé-je m'attirer la réprobation de tous les vétérinaires diplômés ou non pour le tort grave que cette expérience ne manquerait pas de faire à leur clientèle.

(La fin à la prochaine livraison.)

GEORGE CORBIS,

Docteur en médecine.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

I

Cartulaire de Mulhouse, par X. MOSSMANN, archiviste de la ville de Colmar. Tomes premier et deuxième. Strasbourg, imprimerie J.-H.-Ed. Heitz, 1883-1884. 2 vol. grand in-4° de xiv-525, vi-508 pages. Prix du tome: 25 fr.

Quand tous les esprits semblent entraînés dans le mouvement fiévreux des choses du moment, il ne nous déplait pas de rencontrer, chemin faisant, une exception aussi caractérisée que celle dont M. Mossmann vient de nous donner l'exemple. Il est vrai que pour se livrer au labeur, dont les deux premières parties viennent de se manifester, il faut s'y être préparé de vieille date, y avoir été encouragé par des hommes sérieux et assez désintéressés pour prendre à leur charge une partie du poids matériel qu'une pareille entreprise impose. Autrefois, il y avait, de par le monde, des Mécènes qui tenaient à honneur de patronner efficacement les œuvres de l'esprit formant encore le fond de nos bibliothèques publiques et particulières; aujourd'hui, ils sont si clair-semés, que l'on est heureux d'en rencontrer un aussi digne, aussi honorable que celui auquel la ville de Mulhouse sera redevable de son cartulaire en cours d'impression.

Pour arriver à ce résultat, il fallait, comme nous le disons, l'association de deux intelligences patriotiques fournissant l'une le savoir et l'intrépidité à la besogne, l'autre le secours des voies et moyens nécessaires à l'exécution. Les noms de MM. Engel-Dollfus et X. Mossmann resteront étroitement liés

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