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tié orientale de l'Aube, on peut citer: Silene noctiflora (L.), Astragalus cicer (L.), Crepis præmorsa (Tausch), Acorus calamus (L.), etc.

L'Aube, ou, pour être plus juste, la partie orientale de la Champagne (Haute-Marne et moitié E. de l'Aube), peut donc être regardée, sous le rapport de la végétation du moins, comme établissant le passage du climat séquanien au climat vosgien.

Ces observations sur la végétation climatoriale de l'Aube paraissent conduire au même résultat que les observations météorologiques. Je m'abstiendrai de rapporter ici ces dernières. Elles ont été données avec une étendue suffisante par M. H. Drouët dans son intéressant travail sur les mollusques de l'Aube. (Mém. de la Soc. d'Agric. de l'Aube. 1855.)

Quant au centre de végétation auquel se rattache notre contrée, c'est là une question que je ne suis point encore à même de résoudre.

II. Terrain tertiaire.

Le terrain tertiaire n'occupe dans le département de l'Aube que la pointe N.-O. On rapporte aussi à ce terrain les plateaux de la forêt d'Othe, dont la végétation n'offre rien de caractéristique. J'y ai cependant vu le Scleranthus annuus, qui se trouve surtout dans les terrains sablonneux.

Le lambeau de terrain tertiaire que l'on rencontre aux environs de Villenauxe étant de peu d'étendue, le botaniste ne doit guère espérer, malgré la similitude du sol avec celui de Fontainebleau, d'y

trouver les espèces intéressantes que l'on signale dans cette localité.

Les espèces végétales dont nous avons à parler sont donc peu nombreuses. Nous citerons: 1° l'Herniaria hirsuta que l'on peut récolter dans les champs sablonneux de Montpothier, au milieu des cailloux roulés par les eaux du bassin tertiaire.

2o Le Chrysanthemum segetum, jolie composée à fleurs d'un jaune vif. Excessivement abondante dans les environs de Villenauxe, elle n'existe nulle part ailleurs, je crois, dans le département. On la trouve dans les champs cultivés et dans les moissons. Elle ne paraît pas moins rare à Provins.

3° L'Asplenium adianthum-nigrum, élégante fougère, généralement peu commune, que j'ai découverte en 1857 dans les blocs de meulières des bords du ruisseau entre Nesle et Dival. Elle s'y trouve avec une autre espèce encore plus rare : l'Aspidium aculeatum.

4o Le Castanea vulgaris, qui n'habite guère que les terrains siliceux. Il n'est donc pas étonnant que cet arbre soit confiné aux environs de Villenauxe, et il est probable qu'il n'est pas spontané dans la plupart des endroits de notre pays où il a été signalé. Peut-être se trouve-t-il en quelques points du grès

vert.

Après ces espèces qui se retrouvent à Fontainebleau dans les mêmes conditions, je puis en nommer quelques autres, généralement abondantes dans ce terrain, savoir: Gnaphalium luteo-album (environs de Nogent), Polycnemum arvense (moulin des Roches), Amaranthus blitum, ou qui se retrouvent plus abon

dantes dans les sables du greensand et du néocomien, comme les espèces des genres Sagina, Spergula, etc., dont il sera parlé plus loin.

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La craje qui forme une grande partie de la Champagne occupe environ la moitié septentrionale de l'Aube. Ce terrain est le plus étendu de ceux du département. Cependant il n'a pas une végétation qui lui soit véritablement propre. Les espèces y sont assez abondantes; mais presque toutes se retrouvent sur le terrain jurassique. Je n'ai donc qu'à en parcourir la florule, après avoir fait connaître quelques espèces assez abondantes là, et manquant ailleurs dans l'Aube. Ces dernières sont :

1o Le Reseda phyteuma, qui est de plus en plus commun, à mesure que l'on pénètre dans la Champagne;

2o Le Specularia hybrida, qui se rencontre çà et là dans nos champs crayeux, à Bréviandes, SaintParres-les-Tertres, Bouilly, etc. : il n'est jamais abondant dans la même localité;

3. Le Papaver hybridum, belle espèce aux pétales d'un rose foncé, bien différente des autres par l'hispidité et la forme de ses capsules il existe dans tous nos environs;

4° L'Erucastrum obtusangulum, observé dans les champs crayeux de Mesnil-Sellières.

Telles sont les espèces principales de ce terrain

dont la végétation est cependant assez variée. Au printemps, une foule de papavéracées et de fumariacées décorent les champs : ce sont surtout les Papaver argemone, dubium et rhoeas; les Fumaria parviflora, Vaillantiï et le Fumaria densiflora (D. C.) (F. micrantha. Lagasca), dont les larges sépales blancs tranchent sur les fleurs rouges, et en font un épi agréablement panaché.

A la même époque, les moissons se remplissent d'Adonis, principalement de l'œstivalis (l'Adonis flammea l'accompagne quelquefois), et de Carum bulbocastanum, dont le bulbe charnu peut, dit-on, servir d'aliment. Les crucifères se font aussi remarquer; leurs représentants sont Braya supina, Calepina Corvini, Neslia paniculata, etc.

Les côtes arides et crayeuses qui font le désespoir des cultivateurs, ne sont pas aussi pauvres pour le botaniste au printemps; les pelouses crayeuses sont parsemées de quelques espèces précoces de genêts (Genista pilosa et prostrata), qui fleurissent dès le mois d'avril, et dont les fleurs jaunes contrastent agréablement avec les autres végétaux encore morts et dépouillés. Plus tard, au mois de mai, on peut recueillir dans les mêmes endroits le Coronilla minima, plante naine et presque ligneuse qui croît en compagnie du Veronica prostrata et de nombreuses graminées (Kæleria cristata, diverses espèces de Festuca et d'Avena). Lorsque ces pelouses présentent quelques buissons, un peu de terre végétale, on peut y admirer une quantité d'orchidées aux fleurs élégantes et bizarrement conformées; les plus abondantes sont les Orchis fusca et militaris, les Ophrys arachnites et apifera, et l'Aceras anthropophora. Enfin,

T. XXIII.

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l'automne même voit fleurir une de nos plus belles espèces; les carrières, les pelouses sèches et arides, sont tapissées de Gentiana germanica, plante qui croît avec profusion. On peut la recueillir au mois de septembre, alors que la végétation mourante n'offre plus rien de remarquable pour le botaniste.

Je ne dois pas passer sous silence une petite renonculacée qui abonde dans nos environs, et qui est une de nos espèces les plus précoces: le Ceratocephalus falcatus. On le trouve sur les côtes crayeuses de Montgueux, de Saint-Parres-les-Tertres, et dans les plaines argileuses qui les environnent. L'Androsace maxima habite une plus grande étendue de la craie, mais est moins abondant. Ces deux espèces se voient souvent ensemble.

Tel est l'aspect de la végétation de la craie, moins caractéristique et moins tranchée que celle des terrains dont je vais maintenant m'occuper.

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Les productions végétales de ces deux terrains sont analogues et consistent en plantes qui ne se montrent que dans les terrains sablonneux. Les espèces y sont généralement petites et tout-à-fait différentes des précédentes.

Le greensand et le terrain néocomien forment ensemble une bande transversale qui s'étend du nord-est au sud-ouest. Quelques grandes forêts, entre autres celles de Chaource et de l'Orient, y sont

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