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même genre, rassemblées par les particuliers. Mais les talens sont de tous les pays, et, comme les plus belles plantes, le génie de la science peut germer au sein des déserts; et c'est lui qui a guidé M. Destremx dans le choix, l'ordre, la distribution de ses plantes, et sur-tout dans la manière philosophique et savante dont il les étudie.

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M. d'Alphonse, préfet du département du Gard, président de l'académie, a bien voulu la consulter sur deux objets d'un intérêt local et majeur, savoir l'exécution du projet de pépinière présenté par M. Granier et les moyens de donner à la société d'agriculture du Gard, l'activité qui peut la rendre utile. L'académie doit déjà beaucoup à la bienveillance éclairée de M. d'Alphonse; mais de tous les encouragemens qu'elle en peut recevoir, le plus flatteur sans doute est d'être quelquefois associée par lui à ses vues bienfaisantes. L'union des sciences à l'administration, et des lettres à l'autorité, cet heureux accord si long-temps jugé impraticable par l'ignorance et par l'orgueil, a quelque chose de bien noble et de bien touchant. Il est pour les peuples un gage certain du prix qu'on met à leur

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bonheur; pour l'homme de lettres, la plus
douce récompense de ses travaux, en lui of-
frant l'occasion d'être utile; pour le magistrat,
enfin, un témoignage éclatant que sa conduite
et ses principes ne redoutent pas le grand jour.
Malheureusement il est rare
l'envie prenne
aux puissans de consulter les gens instruits,
et ceux qui appellent à leur aide des lumières
étrangères sont toujours ceux qui pourroient
le mieux s'en passer.

que

M. Durand a répondu, dans un très-bon mémoire, à la première des questions proposées par M. le préfet du Gard: il y expose en détail tout ce qui a rapport à l'établissement d'une pépinière dans le voisinage de Nismes; il en désigne l'emplacement et en règle la distribution et l'administration. On sent assez qu'un pareil travail est peu susceptible d'analyse; on se borne à dire que M. Durand a présenté les avantages de son plan avec autant d'intérêt que de clarté, et que le projet qu'il propose est exécuté, il produira autant d'utilité et d'économie au département, que d'agrément et d'embellissement à la ville de Nismes.

si

Le secrétaire de l'académie a répondu, en son nom, à ce qui regarde la société d'agri

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culture du Gard. Elle fut établie en l'an 9 par M. Dubois, alors préfet de ce département, qui l'avoit organisée sur le modèle de celles que M. de Malesherbes, pendant son ministère, avoit projeté de créer dans toute la France. On ne pouvoit suivre un meilleur guide, et il y a lieu de s'étonner que la société agricole du Gard, formée sur d'aussi bons principes, ait obtenu si peu de succès.

Le rapporteur a cru voir les causes de l'état de langueur où elle est demeurée, dans la confiance que l'on eut de laisser trop vîte l'établissement à ses propres forces; dans le défaut d'un centre commun d'action et de correspondance, et, s'il faut le dire, dans l'esprit vif, brillant, aimable à la vérité, mais peut-être un peu léger de nos concitoyens. Ce dernier obstacle, sans doute, sera difficile à détruire; mais il est aisé de lever les autres par une surveillance et des encouragemens prolongés, et par l'organisation d'une commission centrale qu'on pourroit prendre dans l'académie, et qui serviroit de lien commun à deux corps qui ne peuvent pas être étrangers l'un à l'autre.

On a cherché, de nos jours, à jeter de la défaveur sur les sociétés d'agriculture; mais,

quoi qu'on en puisse dire, il faut se refuser à l'évidence, pour n'ètre pas convaincu qu'elles ont, depuis vingt années, singulièrement contribué à augmenter et varier les produits du sol de la France. Quelques systèmes erronés, quelques pratiques absurdes, ridicules même si l'on veut, ne détruisent point un bien réel et solide; de tels inconvéniens sont trop souvent attachés à la culture des plus belles connoissances; faut-il pour cela les abandonner? ou prétendroit-on que l'agriculture soit la seule qui doive être livrée au hasard et à la routine, ét pour les progrès de laquelle le concours, la concertation; la communication de ceux qui en font leur étude, ne soient d'aucune utilité ? Sans doute il ne faut pas faire ensemencer ses champs par les savans; mais on peut fort bien les consulter sur la manière de les

ensemencer.

Une société d'agriculture seroit principalement avantageuse dans une contrée qui réuniroit une grande variété de productions, de sites, d'expositions, et, pour ainsi dire, de climats; c'est - là que l'on pourroit multiplier, mêler, alterner les cultures, faire de nouvelles tentatives et sur-tout naturaliser les végétaux étrangers. Or aucune partie de l'em

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pire n'offre peut-être ces avantages à un plus haut degré que le département du Gard. Quelle diversité de cultures, de situation et de température ne rencontre-t-on pas en effet depuis le sommet des Cevennes jusques aux rivages de la mer?

Lorsque l'électricité fut appliquée pour la première fois, il y a quelques années, à l'économie animale, tout le monde en conçut les plus brillantes espérances. Des faits sans nombre parurent d'abord les confirmer. De toutes parts l'on n'entendoit parler que des maladies guéries par cet agent que l'on considéroit déjà comme remède universel. Bientôt malheureusement les miracles cessèrent avec la prévention qui les avoit fait supposer, et le domaine de l'électricité médicale se trouva singulièrement réduit.

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Le même espoir s'est renouvelé à l'époque de la belle découverte de l'électricité galvanique; mais beaucoup de bons esprits qui avoient été séduits une fois, se sont tenus en garde contre l'enthousiasme qui les avoit égarés. Il faut le dire cependant, l'électricité produite par le contact de deux métaux hétérogènes et administrée comme remède, au moyen de.

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