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Grand Confeil fur la requête de la Dame Du Hot du 23 Septembre 1719.

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Vu cette Envoyée céans par Lettres du Confeil d'Etat du 19 Septembre 1719, avec autorifation pour y difpofer: Vu auffi d'office les Décrets de Sa Majefté du 15 Décemb. 1675, & 24 Juillet 1690, fuivis fur les Requêtes des ,, veuves des Sieurs Cornil Daneels, & de Fran,,çois-Cofmas Wachtendonck, Ecuyers, par ,, fefquels Sa dite Majefté a difpenfé fur le prefcrit de la Coutume de cette ville tit. 9. art. 8. & 99 rapport fait.

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La Cour permet à la Suppliante de quitter la clef pardevant le Confeiller de Steenhault, ,, que la Cour a député à ce, en affirmant qu'elle ,, n'a rien diverti, ni divertira de la maifon mortuaire de fon Mari, & en abandonnant la maifon endéans la huitaine."

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LE 9 NOVEMBRE 1720.

1. Sous la dénomination de Filii, qui y font compris ?

2. Si les Enfans, qui font en la condition d'un Fideicommis, peuvent être cenfés, appellés & fubftitués?

3.

Si les Femmes font admifes aux Majorats au défaut de Mâles?

LE Teftateur par fon dernier teftament a in

ftitué un Fidéicommis & Majorat perpétuel, réel

& graduel, pour le bénéfice & au profit de Pierre fon Coufin germain, y despues de los dias de dicho Pedro mi primo fuccedera en el dicho Fideicommiffo o Mayorazgo fu Hijo legitimo el mayor, y los Hijos legitimos que defcen

dieren del.

La premiere queftion, qui fe préfente d'abord, eft de favoir, fi la Fille ainée de Pierre eft comprife dans la premiere fubftitution, au cas qu'il feroit mort fans laiffer Enfans légitimes que des Filles ?

1. Sur quoi nous avons la L. 122. ff. de V. S. laquelle eft fort précife pour notre cas. Servius ait: Si ita fcriptum fit, Filio, Filiifque meis hofce Tutores do: mafculis duntaxat Tutores datos: quoniam fingulari cafu hoc, Filio, ad pluralem videtur tranfiffe, continentem eumdem Sexum, quem fingularis prior pofitus habuiffet. Le Teftateur s'énonce à peu près de la même maniere: Su Hijo legitimo el mayor, y los Hijos legitimos que defcendieren del. Le mot Hijo en Portugais fignifie un Fils, Hija une Fille, dont vient le pluriel Hijos. & Hijas par conféquent, n'en déplaife aux Grammairiens Espagnols, qui ne font pas juges compétens de la préfente queftion, fi le mot Hijo au fingulier doit être reftreint au Sexe mafculin, il faut de néceffité, que le pluriel Hijos, immédiatement fuivant, foit reftreint au même Sexe; à caufe que le paffage, qui fe fait par la même période & à l'inftant du fingulier au pluriel, & de la premiere fubftitution à la feconde, dénote cette uniformité; quoniam à fingulari cafu, Hijo, ad pluralem cafum videtur tranfiiffe, continentem eumdem Sexum, quem fingularis prior pofitus habet. Il faut donc favoir, quel Sexe a le fingulier, Hijo.

Je ne m'en rapporterai pas encore ici feulement aux Grammairiens, qui lui donnent auffi dans leurs dictionnaires la fignification d'Enfant, & celle d'Enfans au pluriel Hijos; mais à la même L. 122. laquelle ajoute: fed hoc facti, non juris habet quæftionem. C'eft une queftion de fait & de volonté, & lorsqu'il n'en confte pas d'ailleurs, l'on préfume toujours dans le doute, que le mot Filius ou Hijo comprend les deux Sexes.

Sur quoi nous avons plufieurs Loix, qui paroiffent décifives, au feul titre ff. de V. S. Filii appellatione, fuivant la L. 116. non videri Filiam contineri, Labeo ait: Proculus contra: mihi Labeo videtur verborum figuram fequi, Proculus mentem teftantis. Non dubito, quin Labeonis fententia vera non fit. Pueri appellatione, dit la L. 163. §. 1. etiam Puella fignificatur. Et felon la L. 172. Liberti appellatione etiam Libertam contineri placuit. Nous avons encore la L. 195. qui dit: Quòd pronunciatio fermonis in Sexu mafculino ad utrumque Sexum plerumque porrigatur.

Ce que la L.201. explique en ces termes : Juftâ interpretatione recipiendum eft, ut appellatione Filii Filia familias videatur comprehendi. Le pronom démonstratif del dans la claufe, Hijos legitimos que defcendieren del, ne peut donner atteinte à cette jufte interprétation, quia etiam verbum hoc, fi quis, tam fœminas quàm maf culos complectitur. L. 1. ff. eod. Auxquelles Loix nous ajoutons la L. 16. ff. de teftamentaria tutel. en ces termes: Si quis ita dederit, Filiis meis Tutorem do: in ea conditione eft, ut tam Filiis, quàm Filiabus dediffe videatur: Filiorum enim appellatione & Filia continentur.

Et afin qu'on ne faffe aucune diftinction entre une tutele & un legs, fous prétexte, quòd Pater Tutorem det ratione paternitatis ac filiationis, & legatum relinquatur ratione affectionis, l'on ajoute ici la L. 62. in fine ff. de legatis 3o. qui décide en matiere de legs, quòd Sexus mafculinus femper Sexum femininum contineat.

Nous avons encore un fort beau texte fur ce fujet in L. 45. de legatis 2°. his verbis: Si ita fit fcriptum, Filiabus meis centum aureos do: an & mafculini generis & fœminini liberis legatum videatur? Nam fi ita fcriptum effet, Filiis meis hofce Tutores do, refponfum eft, etiam Filiabus Tutores datos effe: quod non eft ex contrario accipiendum, ut Filiarum nomine etiam mafculi contineantur: exemplo enim peffimum eft, fœminino vocabulo etiam mafculos

contineri.

DEL CASTILLO SOTO MAYOR, après FRANCISCO MOLI, & autres Auteurs Efpagnols_cités par ce dernier, fait l'application de ces Loix à notre cas en ces termes : Lib. 5. quotid. controv. Juris cap. 93. §. 1. n. 26. Infertur, primogeniti appellatione, in hominis difpofitione, atque in Fideicommiffis, & Hifpanorum Primogeniis, five vinculis, & Majoratibus perpetuis, Filiam etiam primogenitam contineri, & in terminis, quòd primogeniti, vel primò nati appellatione, Filia contineatur primogenita, cum aliis annotavit FRANCISCUS MOLINUS de ritu nuptiarum, & indè concludit, quòd, donatione factâ Filio primogenito in contractu matrimonii, Filia primogenita fuccedere debet, fi non nafcantur nifi Filie: & quòd, mafculis ejufdem lineæ & gradûs deficientibus, Filia primogenita fuccedit in Regnis, Feudis regalibus, Majoratibus, &

Fideicommiffis, nifi exprefsè fuerit exclufa: quod & egomet ipfe latiùs comprobavi in commentariis lib. 2. cap. 4. n. 65, 96, & 159. & lib. 3. cap. 19. n. 146. BARBOSA axiomat. Jurid. verbo: Filius. art. 20. dit la même chofe en ces termes : Mafculinum continet fœmininum etiam in Fideicommiffis & Subftitutionibus, & hoc non impropriè, fed verè & propriè. Adde MEAN obferv. 658. n. 4, 5, & 6.

Cette interprétation générale de la volonté du Teftateur, que les Loix & les Auteurs font dans le doute, fe trouve fortifiée au cas en queftion par plufieurs claufes particulieres du teftament.

Premiérement par cette condition: y fi Pedro mi primo no uegard a eftado de Cafamiento, y no tuviere Hijos legitimos procreados de fu cuerpo, fera el Mayorazgo para fu Hermano Juan, o para Claudio, o para Carlos &c. Toute la conftruction de cette condition doit faire préfumer, qu'il y a compris les Filles; d'autant plus, quòd hæc conditio fit negativa, in qua ob vim atque naturam ejus defectus omnium tam mafculorum quàm fœminarum eft neceffarius. FRANCISC. KINSCHOT refp. 3. n.47. in fin. Cùm negativa nihil excipiat.

Il faut donc, que l'on fe tienne à cette alternative: ou la condition a été étendue au delà de la difpofition expreffe; ou la difpofition expreffe comprend aufli les Filles, laquelle confifte en ces termes: fu Hijo legitimo el mayor.

Le premier membre de cette alternative eft trop fingulier, pour pouvoir y adhérer : réguliérement le conditionnel eft conforme au difpofitif, & l'un fe détermine par l'autre ; d'autant plus, que fans cette uniformité il s'enfuivroit au cas

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