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LACROIX

vieux Conteurs français, contenant les Cent
Nouvelles dites les Nouvelles du roi Louis XF;
l'Heptameron de la reine de Navarre, les Contes
de Bonaventure des Périers, et le Printemps
Contes et Nou-
d'Yver; Paris, 1840, in-8°;
velles de La Fontaine avec tous les contes
qui lui sont attribués; Paris, 1840, in-12;
nouvelle édition, précédée des Mémoires sur la
vie et les ouvrages de La Fontaine, par Ma-
Euvres
thieu Marais; Paris, 1858, in-16;
choisies de Pierre Ronsard; Paris, 1840, in-18;
Le Moyen de parvenir, par Beroalde de
Verville; Paris, 1841, in-12: il y a quatre ou
Heptameron,
édition;
cinq tirages de
celte
ou histoire des amants fortunés, par la reine
Marguerite de Navarre; 1841, in-12; édition
Memoires,
entièrement nouvelle, 1857, în-16;
Contes et autres Euvres de Ch. Perrault;
Les Contes ou les nou-
Paris, 1842, in-12;
velles Récréations et joyeux Devis de Bona-
venture Des Périers; 1843, in-12; édit. nou-
velle, précédée du Cymbalum Mundi, 1858,
in-16;
Mémoires secrets de Bachaumont;
Paris, 1858, in-12: abrégé de ce volumineux ou-
vrage
e. En 1857
En 1857, M. P. Lacroix a pris la direc-
tion de la Bibliothèque gauloise, dans laquelle
il a déjà fait paraître plusieurs éditions soignées
d'auteurs primitifs ou rares de notre langue, et
accompagnées de bons travaux, entre autres
T'Histoire comique des Etats de la Lune et du
Soleil; les Euvres comiques, galantes et lit-
téraires de Cyrano de Bergerac, les Vaux-de-
Dish ourgo
Vire d'Olivier Basselin.

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M. Paul Lacroix a fraduit de l'italien les u-
vres choisies (dramatiques) de P. Arétin,
Paris, 1845, in-12. Il a donné une notice sur
le père Lenfant, en tête des Mémoires inédits de
ce célèbre prédicateur; 1834,2 vol. in-8° : les deux
derniers volumes n'ont pas paru; -une notice
sur T.-B. Emeric-David, en tête de l'Histoire de
la Peinture au moyen dge; Paris, 1842, in-12,
réimprimée en 1850 avec quatre autres volumes
des Euvres d'art du même archéologue, recueil-
lies pour la première fois par les soins de M. La-
croix, qui a fait déposer à la Bibliothèque de
l'Argenal tous les manuscrits du savant acadé-
micien, formant près de 70 vol. in-4° et in-fol.;

une notice sur les œuvres posthumes de Na-
poléon, en tête des Euvres littéraires et poli-
tiques de Napoléon; 1840, in-12; une notice
bibliographique précédant les Œuvres françaises
une notice histo-
de J. Calvin; 1842, in-12;
rique contenant toutes les pièces relatives au
procès d'André Chénier devant le tribunal révo-
Jutionnaire, en tête des Euvres en prose de
A. Chénier, 1842, in-18; une notice litté-
raire, en tête de Un Roman de Coeur, par Marat,
l'Ami du peuple; 1847, 2 vol. in-8° publié
aussi dans Le Siècle et dans le Musée littéraire
de ce
ce journal: une notice bibliographique
en tête du Juif errant, illustré par G. Doré :
1856, in-fol. Il a fourni un grand nombre d'ar-

ticles aux journaux La Lorgnette, Le Figaro
(ancien), aux Annales du Commerce et au
Mercure du dix-neuvième siècle, dont il devint
en 1829 les rédacteurs en chef avec M. Am. Pi-
chot. En 1830 et 1831, il fonda les journaux Le
Gastronome avec Ch. Lemesle, et Le Garde
National avec M. Émile de Girardin. Il a fourni
des articles bibliographiques au Bulletin du
Bibliophile, au Bulletin du Bouquiniste, au
Quérard; des nouvelles au Livre des Con-
teurs, au Conteur, aux Cent et une Nou-
velles, etc. Il a publié un grand nombre de
keepsakes ornés de gravures anglaises, notam-
ment L'Elite, l'Album de la Mode, le Royal
Keepsake, La Pervenche, Le Saphir, etc. On
lui doit un recueil intitulé: La Perle ou les
femmes littéraires, choix de morceaux en
vers et en prose composés par des femmes de-
puis le quinzième siècle jusqu'à nos jours,
précédé d'un aperçu historique sur les fem-
mes littéraires de France; Paris, 1832, in-12.
Il a fait paraître en 1840 un journal mensuel dans
le genre des Guêpes de M. Alph. Karr, qu'il inti-
tula Les Papillons noirs, et qui n'a eu que quatre
numéros (janvier-mars), in-32. Il a rédigé pres-
que seul, de 1843 à 1847, le Bulletin de L'Al-
liance des Arts, devenu ensuite le Bulletin des
Arts, recueil très-estimé, qui se compose de six
années, formant 6 volumes in-8°; enfin, il publie
depuis 1854, à Bruxelles et à Paris simultané-
ment, la Revue universelle des Arts, qui forme
aujourd'hui 6 vol. in-8°, et qui renferme une
foule de documents précieux sur l'histoire des
arts et des artistes. 20h as sh imp

Mme Lacroix (Appolline Biffe) a publié :
Fleur de serre et Fleur des champs; 1854,
gr. in-8°, avec gravures; charmant ouvrage
d'éducation et de morale;- Madame Berthe;
Bruxelles, 1857, in-32; imprimé d'abord dans le
L. LOUVET.
Journal pour tous, etenos 279in XUM191
-Quérard, La France Littéraire
Maury La Litter Franç

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Me Camille Baxton (Me Love dans la Re

vue française et étrangère, tome IV. Galerie de la Presse et des Arts, tome III. Diction de la Conver satión. Conversations-Lexikon, 9 édition (article attribué à M. X. Marmier)

LACROIX (Jules), littérateur français, frère du précédent, né à Paris, le 7 mai 1809, a commencé à se faire connaître dans les lettres par la publication d'un grand nombre de romans de moeurs. De fortes études classiques et un goût décidé pour les littératures anciennes le conduisirent à des travaux d'un ordre plus sérieux; il entreprit la traduction littérale en vers de plusieurs pièces de Shakespeare, dont une seule a été puJuvenal bliée; et il traduisit aussi dans le même systeme d'exactitude scrupuleuse les Satires de et de Perse et les Odes d'Horace. Il a donné au Théâtre-Français des pièces en vers et une tragédie qui ont eu du succès, En parlant de la représentation du Testament de César, M. J. Janin disaita Pendant cinq heures d'émotion, de pitié,

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-Le

d'intérêt et de terreur, le public s'est laissé prendre à ces beaux vers. » Parmi les romans de M. J. Lacroix, nous citerons les suivants : Une Grossesse; Paris, 1834, 5 vol. in-8°; Fleur à vendre; 1835, 2 vol. in-8°; Le Tentateur; 1836, in-8°; Le Flagrant délit; 1836, 2 vol. in-8°; Les Parasites; 1837, 2 vol. in-8°; Le Neveu d'un Lord; 1838, 2 vol. in-8°; Bátard; 1838, 2 vol. in-8°; La Rente viagère; 1839, 2 vol. in-8°; Le Banquier de Bristol; 1840, 2 vol. in-8°; Quatre Ans sous terre; 1841, 3 vol. in-8°; - Lucie; 1841, 2 vol. in-8°; -L'Honneur d'une Femme; 1842, 2 vol. in-8°; Le Chateau des Atrides; 1843, 2 vol. in-8°; La Vipère; 1844, 2 vol. in-8°; Le Voile noir; 1844, 2 vol. in-8°; - Le Masque de velours; 1844, 2 vol. in-8°; — La Poule aux Œufs d'Or; 1844, 2 vol. in-8°; L'Étouffeur d'Edimbourg; 1844, 2 vol. in-8o ; Mémoires d'une Somnambule; 1845, 5 vol. in-8°;

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in-8°; in-8°;

-

La Tireuse de Cartes; 1845, 2 vol. Un Grand d'Espagne; 1845, 2 vol. · Le mauvais Ange; 1847, 3 vol. in-8°; - Un sanglant Héritage; 1847, 2 vol. in-8°; Histoire d'une Grande Dame; 1847, 2 vol. in-8°, etc. Les ouvrages en vers de M. J. Lacroix sont: Casimir Périer, ode; 1832, in-8°; venches, recueil de sonnets; 1848, in-16; beth, de W. Shakspeare; 1830, in-18. M. Th. Gautier a dit de cette traduction: « M. J. Lacroix a décalqué Macbeth dans un vers ferme, exact, coloré, qui reproduit les moindres nuances de Poriginal.

PerMac

Satires de Juvenal et de Perse, traduites en vers, F. Didot, 1846, in-8° : cette traduction, couronnée en 1847 par l'Académie Française, valut en même temps à l'auteur la croix de la Légion d'Honneur; Odes d'Ho

race (livres I et II), en vers français, avec le latin en regard; 1848, in-8°; Le Testament de

César, drame en cinq actes en vers; F. Didot, 1849, in-8° : cette pièce fut représentée pour la première fois le 10 novembre 1849; — Valéria, drame en cinq actes, en vers (en collaboration avec M. Aug. Maquet); 1851, in-12, trois édit. dans la même année ce drame, dans lequel Mlle Rachel jouait deux rôles différents, fut représenté le 28 février 1851; - La Fronde, opéra en cinq actes (avec M. Aug. Maquet), Musique de Niedermeyer; 1853, in-12: cet opéra fut représenté à l'Académie impériale de Musique, le 2 mai 1853; Edipe-Roi, tragédie en cinq actes, traduite littéralement de Sophocle, représentée au Théâtre-Français, le 18 septembre 1858; Paris, 1858, in-18. M. J. Lacroix travaille à compléter sa traduction des poésies d'Horace. L. L-T.

Bourquelot et Maury, La Litter. Franç, contemp. Nouv. Revue Encyclopédique, déc, 1846 - J. Janin, Journal des Debats du 12 mai 1849. Th. Gautier, Moniteur du 21 mai 1855.

LACROIX DE CHEVRIÈRES (Jean DE), homine politique français, né en Dauphiné, vers 1556, mort à Paris, en mai 1619. D'abord con

seiller au parlement de Grenoble (25 juin 1578. il devint avocat général auprès du même pariement, le 20 décembre 1585. En 1588 il fut intendant de l'armée que le duc de Mayenne com mandait en Dauphiné. Comme tous ses collègues du parlement, il embrassa le parti de la Ligue ; mais à la prise de Grenoble par Lesdiguière (1590), il se soumit à Henri IV. Il fut nomm (13 septembre 1595) surintendant des finances Dauphiné et conseiller d'État. Lors de la conquét de la Savoie, il remplit les fonctions de gard des sceaux du conseil établi à Chambéry depuis septembre 1600 jusqu'en octobre 1601, époque a laquelle il fut un des négociateurs chargés de traiter de l'exécution de la paix avec les députés du duc de Savoie. De retour de cette mission, il se rendit à Paris avec quelques autres membres du parlement de Grenoble pour soutenir et dé fendre au conseil privé les priviléges de la nobless dans le procès des tailles, qui pendant ceut an agita le Dauphiné. Il profita de son séjour à Par pour solliciter et obtenir une charge de présidenta mortier au parlement de Grenoble (31 décembre 1603). L'année suivante les états de la pro vince le députèrent au roi avec Expilly et d'autres magistrats pour solliciter la réunion au gouve nement du Dauphiné, de la Bresse et du Bugey, qui venaient d'être cédés à la France par k traité de paix dont il avait été l'un des nége ciateurs. Les députés échouèrent, il est vrai : ce deux contrées furent unies à la Bourgogne; mais Henri IV, qui avait pu apprécier par lui-mêm les qualités de Jean de Lacroix, le nomma (27 mai 1605) son ambassadeur extraordinaire, chargé d'une mission confidentielle, auprès du duc de Savoie. En 1606, à la mort de François de Héard, évêque de Grenoble, Jean de Lacroix, qui était veuf depuis 1594, voulut échanger son mortier de président contre une mitre d'évêque, Le roi et le pape s'y prêtèrent de bonne grâce, et quoiqu'il ne fut pas encore engagé dans les ordres sacrés, une bulle du 11 juillet 1607 le nomma à l'évêché de Grenoble. Il ne s'en til pas là quatre ans après, lors d'un voyage qu'il fit à Paris, il sollicita et obtint d'avoir l'un de ses fils pour coadjuteur, malgré les décisions des plus graves docteurs qui veulent que, semblable à un patrimoine, le gouvernement de l'Église ne devienne pas héréditaire dans les familles. Il déploya un grand zèle pour la conver sion des protestants de son diocèse en y organisan! des missions et y fondant des couvents, ce qui lui valut en 1612 le brevet de conseiller d'Etat el une pension de 2,000 livres. En 1615 il assista aux états généraux et en 1618 à l'assemblée des notables tenue à Rouen. En 1619, s'étant rendu à Paris pour siéger à l'assemblée du clergé, il mourut avant l'époque de l'ouver ture des séances. Son cœur fut déposé chez les jacobins de la rue Saint-Honoré et son corps transporté à Romans (Drôme ), dans le tombeau de ses ancêtres. On a de lui des notes sur les

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décisions de Guy Pape et un commentaire sur le statut de Louis XI concernant les donations entre vits. Ces deux ouvrages sont imprimés dans plusieurs éditions des Guidonis Papæ Decisiones, notamment dans celle de Genève, 1654, in-fol. On a aussi de lui un mémoire que ses nombreux biographes paraissent n'avoir pas connu Apurement des Défenses du Parlement de Grenoble contre le Tiers Etat; Paris, A. ROCHAS (de Die). 1602, in-8°.

Eloge de Jean de Lacroix, chevalier, seigneur de Cherrieres, publié d'après un manuscrit inédit de Guy Allard, par M. Gariel, bibliothécaire de Grenoble, dans son Delphinalia d'avril 1854. Guy Allard, Histoire genealogique des Familles de Lacroix de Chevrières, de Portier, d' Arzac, etc.; Grenoble, 1678, in-4°. - Moréri, Dict. Hist. -Albert Duboys, Vie de saint Hugues, p. 395-401. - Dochter, Mémoires sur Romans, p. 327 et suiv. Chorier, Jurisprudence de Gui Pape, p. 35, et Elat politique du Dauphine, t. II, p. 133 et suiv. Boniel de Catilhon, Vie de messire Claude Expilly; passim A. Rochas, Biographie du Dauphiné.

LACROIX DE CHEVRIÈRES (Jean-Baptiste DE), prélat français, mort à Québec, le 26 décembre 1727, appartenait à la même famille que le précédent. D'abord chevalier de Malte, puis abbé de Gimont au diocèse d'Auch, il s'embarqua en 1683 pour aller prêcher l'Évangile aux sauvages du Canada. Nommé évêque de Québec en 1685, il fut sacré, lors d'un voyage qu'il fit à Paris, dans l'église Saint-Sulpice, le 25 janvier 1688. Reparti bientôt après pour le Canada, il y fonda un hôpital, dans lequel il mourut, laissant la réputation de l'un des prélats les plus distingués et les plus pieux de son temps. On a de lui: État présent de l'Église et de la Colonie françoise dans la Nouvelle-France; A. R. Paris, 1688, in-8°.

Moréri, Dict. Gallia Christiana, t. VII. p. 1038. Hist. - Lelong, Bibliotheque Hist., t. III, n° 10802 et #9699. - Hist. de l'Hôtel-Dieu de Quebec, par la sœur Françoise Suchereau (Montauban, 1751, in-12). Rochas. Biog du Dauphiné.

A.

noble, le 7 janvier 1814, il vit se lever à sa voix, du milieu de la population patriotique de l'Isère, une armée de volontaires qui reprit bientôt aux alliés Chambéry et le département du Mont-Blanc. Après l'abdication de l'empereur, il se hâta de faire sa soumission à Louis XVIII, qui le nomma pair de France, le 4 juin 1814. Au retour de l'île d'Elbe, il se retira à Saint-Vallier, et y resta loin des affaires publiques pendant les Cent Jours. A la seconde restauration, il reprit son siége à la chambre des pairs, et le conserva jusqu'à sa mort. N'ayant pas laissé d'enfant mâle, il eut pour successeur à la pairie le comte de Moreton-ChaA. R. brillau, son gendre.

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Delacroix, Statistique de la Drôme. Histoire généalogique de la Chambre des Pairs, t. VIII. Biographie speciale des Pairs et des Députés (Paris, 1819, in-8°). Lardier, Histoire biographique de la Chambre des Pairs. - Documents particuliers. chas, Biographie du Dauphine.

Ro

LACROIX (MOENS DE). Voy. MOENS. LACROIX DU MAINE. Voy. CROIX. LACROSSE (Jean-Baptiste-Raymond, baron DE), amiral français, né à Meilhan (Lot-et-Garonne), le 5 septembre 1765, mort dans la même ville, le 9 septembre 1829. Issu d'une famille ancienne du département de Lot-et-Garonne, fils d'un lieutenant des maréchaux de France et petitfils du comte de Bazas, capitaine de vaisseau de la marine royale et chevalier de Saint-Louis, cousin germain par sa mère du comte Eustache de Bruix, depuis amiral de France et ministre de la marine, le jeune Lacrosse, d'abord élève du college de Juilly, puis sorti à l'âge de dix-huit ans de l'école nobiliaire des gardes de la marine, fit, en qualité d'officier, partie de l'expédition des Indes orientales, à bord de la frégate La Friponne. Des services importants lui valurent bientôt le grade d'enseigne, qu'il ne tarda pas à échanger contre celui de lieutenant de vaisseau, qu'il mérita par sa belle conduite au siége de Gondelour. La révolution arriva sur ces entrefaites, et ce fut dans les parages éloignés de l'Inde que le jeune lieutenant apprit les événements qui semblaient devoir porter un obstacle invincible à sa carrière et à son avenir. Au commencement de 1792, il reçut cependant sa nomination au grade de capitaine de vaisseau, et le gouvernement d'alors ne crut pouvoir mieux confier qu'à lui-même la mission de pacifier les îles de La Martinique et de La Guadeloupe, où les noirs s'é taient révoltés. Lacrosse eut le bonheur d'accomplir son mandat sans effusion de sang, et sut mériter l'estime générale des habitants de ces îles. Ce service important semblait devoir lui assurer une récompense honorable; anssi Lacrosse, rappelé en France en 1793, après avoir battu les Anglais sur terre et sur mer, n'hésita-t-il point à venir rendre compte au comité de salut public d'une conduite qui ne pouvait que l'honorer. Le comité ne lui sut cependant aucun gré de ses victoires, et trouva convenable de charger de fers le pacificacteur des Antilles.

LACROIX DE CHEVRIÈRES (Jean-DenisRené), comte de SAINT-VALLIER, de la même famille que le précédent, homme d'État français, né à Clérieux (Dauphiné), le 6 octobre 1756, mort à Valence, le 13 mars 1824. Sous-lieutenant aux gardes françaises depuis 1783, il fut, en 1790, incorporé dans un régiment et fit les campagnes de 1791 et de 1792. Pendant les orages de la révolution, il quitta le service et se tint à l'écart; il ne reparut sur la scène qu'après le 18 brumaire, époque à laquelle il fit partie du conseil général de la Drôme dès sa formation. Napoléon 1e, auquel il s'etait rallie, le nomma sénateur, le 1er fé vrier 1805, puis président annuel du sénat (1808 a 1809), et lui donna la sénatorerie de Gênes, le 16 septembre 1808; il le créa en même temps comte de l'empire. Le 26 décembre 1813, il l'envoya en qualité de commissaire extraordinaire dans la septième division militaire (Dauphiné) pour y organiser la défense du territoire contre l'invasion par les Alpes. L'énergie qu'il déploya dans Farcomplissement de cette mission est pour sa memoire un véritable titre de gloire. Arrivé à Gre

liberté qu'en s'éloignant d'une île où son pouvoir se trouvait ainsi méconnu. Il se retira à La Dominique, rentra à La Guadeloupe avec le général Richepanse, reprit le commanderment après la mort de ce général, et parvint enfin à rétablir l'ordre (1). La colonie s'était relevée de ses désastres lorsque Lacrosse revint en France sur la frégate La Didon. C'était à l'époque de la rupture da traité d'Amiens, qu'il ignorait. Tombé au milies de la flotte anglaise, qui bloquait le port de Brest, chassé et poursuivi par douze vaisseaux de ligne, Lacrosse, cinglant vers le sud, eut le bonheur de prendre en leur présence la corvette Le Laurier, qu'il envoya à Santander, en Espagne, où il débarqua lui-même peu de temps après. A sol retour à Paris, le premier consul le nomma inspecteur de la flottille destinée à la descente en Angleterre, et bientôt après préfet maritime du deuxième arrondissement (Le Havre), où il de

Lacrosse eut lieu de s'applaudir d'une détention qui lui sauva la vie. Confondu, par les soins affectueux de quelque amis qu'il avait à la Convention nationale, avec la foule de prisonniers détenus pour des causes plus ou moins légitimes, il eut le bonheur d'échapper au sanglant couteau de 1794, et de recevoir en 1795 une liberté dont il devait si bien connaître le prix. Le Directoire eut bientôt recours à l'expérience de l'ancien officier de la marine royale, et s'empressa d'occuper une activité aussi précieuse pour l'État. Nommé, au mois de décembre 1796, commandant d'une division en rade de Brest, Lacrosse fut désigné pour faire partie de cette expédition d'Irlande dont le résultat devait être si funeste à la marine française. Les éléments détruisirent la sagesse des dispositions qui avaient été prises, et le commandant Lacrosse, le seul de tous les capitaines français qui eût réalisé les instructions qu'on leur avait données, après avoir erré long-ploya une activité peu commune. A la mort de son temps sur les mers et visité plusieurs ports d'Irlande, attendant des secours qui n'arrivaient jamais, fit voile vers la Bretagne. Son vaisseau, si connu sous le nom des Droits de l'Homme, portait six cents hommes d'infanterie commandés par le général Humbert et un équipage de six cent cinquante hommes à ses ordres. Attaqué dans sa marche rétroactive par deux vaisseaux anglais et une frégate, le commandant Lacrosse ne recula pas devant ce combat inégal. Après une lutte terrible de treize beures, Lacrosse, ayant désemparé l'un des vaisseaux ennemis et réduit les deux autres à l'impossibilité d'arrêter sa course, vint❘ lui-même échouer sur les côtes de France. La conduite brillante de Lacrosse, dans le combat du 13 janvier 1797 et dans le naufrage qui en fut la suite, lui valut le grade de contre-amiral. L'amiral Truguet, alors ministre de la marine, et le général Hoche lui écrivirent à ce sujet des lettres de félicitation. En 1799 Lacrosse concourut avec Sieyès et puis avec Moulins pour remplacer Rewbell et La Reveillère-Lepeaux au Directoire exécutif; son nom arriva le cinquième sur la liste des candidats à élire. Il fut ensuite nommé am

bassadeur en Espagne et chargé de faire expulser les émigrés de tous les ports de la Péninsule, mesure qu'il fit exécuter au mois de juillet suivant. Au 18 brumaire, le premier consul, avide de s'entourer d'hommes capables et instruits, lui fit proposer le ministère de la marine. Mais, sur le refus de la création d'une amirauté demandée par Lacrosse, celui-ci crut devoir décliner le ministère, qui fut alors confié à Decrés. Nommé en 1802 capitaine général de La Guadeloupe, accueilli d'abord avec joie par la population, Lacrosse crut devoir user de rigueur contre les jacobins, qui y minaient sourdement son autorité, et montra peut-être trop de sévérité contre les premiers insurgés; cette faute provoqua l'insurrection de la colonie. Tombé luimême au pouvoir des rebelles, guidés par le mnlâtre Pélage, le gouverneur général n'obtint la

cousin Bruix, en 1804, Lacrosse, nommé grand. officier de la Légion d'Honneur, fut élevé au com mandement en chef de la flottille de Boulogne, qu'il sut habilement préserver de l'incendie des brûlots anglais. Il devint quelques années après préfet maritime à Rochefort. Arbitrairement destitué en 1815 et rayé du contrôle de la marine, Lacrosse se retira à sa maison de campagne de Meilhan, où il vécut entouré de l'estime géné rale, disputant honorablement à M. de Martigna le titre de député de Marmande, qu'il ne lui céda qu'à une très-faible majorité de suffrages. Joignant à la bravoure et à l'habileté d'un officier de marine les talents d'un excellent administrateur, le nom de l'intrépide commandant des Droits de l'Homme sera toujours honorablement cité dans notre histoire contemporaine.

A. DE BELLECOMBE. France maritime et France militaire par A. Hugo. Biographie des Marins célèbres. L'Agengis illustre, par M. André de Bellecombe.

* LACROSSE (Bertrand-Théobald-Joseph, baron DE), homme politique français, fils du pré cédent, est né à Brest, le 29 janvier 1796. Élèvedu college Sainte-Barbe, il débuta comme aspirant de marine en 1811, par quelques campagnes sur la frégate L'Hortense et sur la prame La Ville de Mayence. En 1812 il entra, comme élève, à l'école de cavalerie, et en sortit l'année suivante avec le grade de lieutenant en second dans les chasseurs à cheval de la garde impériale. Il se distingua, en 1813, au combat de Dessau, où il fut blessé d'un coup de sabre. Nommé lieutenant

(1) Il y a loin de la conduite sévére, mais toujours loyale. de Lacrosse aux incriminations exagérées d'un pamphlet publié par les partisans de Pélage, où, entre autres atta ques plus ou moins ridicules, on l'accuse d'aspirer à une souveraineté indépendante du gouvernement trançais et de courir en secret après la séduisante chimère d'une couronne de roi de La Guadeloupe. J'ai eu moi-même ce pamphlet entre les mains et je l'ai communiqué en 1845 à M. Lievyns, ancien rédacteur en chef des Fastes de la Légion d'Honneur. (A. DE B.)

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LAGROZE (Jean CORNAND DE ), littérateur français, né vers le milieu du dix-septième siècle et mort à Londres, vers 1705. Après la révocation de l'édit de Nantes, il se réfugia en Hollande; plus tard il s'établit à Londres. Il prit part à la rédaction des dix premiers volumes de la Biblio thèque universelle de Leclerc, avec lequel il se brouilla alors, et qui parle de lui peu avantageu+ sement dans l'avertissement du onzième volume. On a de lui: Recueil de diverses Pièces concernant le Quiétisme et les Quiétistes, ou Molinos, ses sentiments et ses disciples; Amsterdam, 1688, in-8° : cet ouvrage, rare et peu, connu, contient une traduction de La Guide spirituelle et du Traité de la Communion de Mo, linos; - Trois Lettres touchant l'état présent d'Italie ; la première regarde Molinos et les Quiétistes; la deuxième l'Inquisition ; la troisième la Politique ; pour servir de supplément aux Lettres du D Burnet; Cologne, 1688, in-8°; The Works of the Learned; Londres, 1691, in-4"; The History of Learning; Londres, 1691, in-4°; - Memoirs for the ingenious, containing observations in philosophy, physick, philology, and other arts and sciences for the year 1693; Londres, 1693, in-4°, espèce de Journal des Savants, qui n'eut pas de succès et qui en resta à ce premier volume. On cite encore de lui une Critique de l'histoire du divorce de Henri VIII; Amsterdam, 1690, in-12, et une Description géographique de la France (en anglais); Londres, 1694, in-8°. M. N.!

en premier, il prit une part glorieuse à la bataille de Craonne, le 7 mars 1814, y fut atteint de deux coups de feu, de quatre coups de sabre et de onze coups de lance. Sa brillante conduite pendant cette journée lui mérita la croix de la Légion d'Honneur, qu'il reçut des mains de l'empereur. Promu au grade de capitaine en 1845, une nouvelle blessure vint le frapper dans une autre rencontre. La révolution de 1830 le fit entrer dans la vie politique, qu'il ne devait plus quitter. Député de l'arrondissement de Brest, de 1834 à 1848, sept fois il fut élu secrétaire de la chambre, où il fit partie de cette opposition modérée et indépendante qui combattait les abus et voulait sincèrement le bien du pays. M. de Lacrosse se fit remarquer entre autres dans la session de 1835, où il se prononça surtout contre l'indemnité payée aux Américains; dans celle de 1840, par ses amendements pour le maintien des armements maritimes, et dans les sessions de 1845, 1847 et 1848, par ses observations sur les adresses au roi. Après la révolution de Février, il siégea à l'Assemblée nationale, dont il fut d'abord l'un des secrétaires, puis un des vice-présidents; il fut aussi vice-président de l'Assemblée législative. Aux journées de Juin, il fut investi du commandement des gardes nationales des départements. En décembre 1848 il fut chargé du ministère des travaux publics par le prince président de la république. Après avoir été ministre des travaux publics jusqu'à la fin de 1849, et, par intérim, de l'intérieur pendant quelques mois, il fut choisi de nouveau, en 1851, comme ministre des travaux publics par le prince président. Les principaux actes de ses deux ministères, si difficiles dans l'état d'effervescence où était la classe ouvrière, furent l'achèvement et l'ouverture des chemins de fer du nord, de l'est, de Nantes, et les mesures nécessaires pour débarrasser le Louvre des ignobles édifices qui l'obstruaient et préparer le terrain à sa construction définitive. Après le 2 décembre 1851, M. de Lacrosse fut nommé membre de la commission consultative et président de la section de la marine et des finances au conseil d'État provisoire. Il fut ensmite appelé au Sénat, dont il est le secrétaire, et signa l'un des premiers la proposition pour le rétablissement de l'empire. M. de Lacrosse est depuis 1836 membre de la commission supérieure des invalides de la marine, depuis 1850 du conseil de la Légion d'Honneur; il est aussi membre du conseil des invalides de la guerre, et président de la commission de surveillance des caisses d'amortissement et des dépôts et consignations. SICARD.

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Biographie des neuf cents Députes à l'Assemblée natiomale, 1849, - Biographic des sept cent cinquante Représentants à l'Assemblée legislative, 1849. - Biographie des Membres du Sénat, etc., 1852. - Notes communiquées.

LACROZE, surnom DE GAUltier ou GautIER (Jacques), Voy, ce nom.

LACROZE (Mathurin VEYSSIÈRE DE). Voy. VEYSSIÈRE.

NOUV. BIOGR. GÉNÉR. -T. XXVIII,

Bibliothèq, universelle, tom, XI, l'avertissement. MM. Haag, La France Protest., article Cornand.

LA CRUZ ( Juana-Inez DE), poétesse espagnole, née dans le Guipuzcoa, en 1651, mort à Mexico, en 1695. Elle reçut une éducation soignée, et entra dans un couvent de hiéronymites. Elle semble avoir été une femme d'un grand mérite; mais, au jugement de M. Ticknor, son talent poétique était peu remarquable. Ses poésies ont eu cependant plusieurs éditions; elles parurent sous le titre de Poemas de la Madre JuanaInez de La Cruz, la decima Musa; Saragosse, 1682-1725, 3 vol. in-4°. Ce volumineux recueil contient des poésies lyriques (sixains, sonnets, etc.) et des drames. Z....

Semanario Pintoresco, 1845, p. 12. - -Ticknor, History of Spanish Literature, t. II, p. 511, 512..

LA CRUZ (Manuel DE), peintre et graveur espagnol, né à Madrid, en 1750, mort le 26 octobre 1792. Il obtint à dix-neuf ans le premier prix de l'académie de Saint-Ferdinand, et le 4 janvier 1789 fut reçu membre de cette société. Il avait peint avec succès pour la cathédrale de Carthagène les quatre saints titulaires de cette ville; mais il se distingua davantage par les neuf tableaux qu'il fit pour le couvent des franciscains de Madrid, et qui sont aujourd'hui au Rosario. On a aussi de lui quelques bonnes eaux-fortes, entre autres deux gravures représentant des Majas (bohémiennes). 、 A. DE L

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