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SUR UN MEREAU EN CUIVRE

ATTRIBUÉ AU CHAPITRE DE L'ABBAYE DU MONT-SAINT-MICHEL;

PAR M. E. RENAULT,

Membre correspondant de la Société.

Le musée de la ville d'Avranches possède un méreau du XVII. siècle dont l'attribution au monastère du Mont-Saint-Michel ne me paraît pas douteuse.

Ce curieux jeton de présence au Chapitre de l'abbaye, jusqu'à présent inédit, est de la plus grande rareté; son parfait état de conservation semble établir qu'il n'a que peu ou point circulé.

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On voit, d'un côté, un pélerin muni de sa gourde et de sa besace suspendues à un long bâton sur lequel il appuie la main gauche; il porte dans la droite un livre ouvert qu'il tient pressé contre sa poitrine; c'est, sans doute, la Chronique merveilleuse du Mont ou l'Histoire des miracles; car, comme dit Guillaume de Saint Pair:

Molz pelerins qui vunt al Munt

Enquierent molt et grant dreit unt

Comment l'egliese fut fundée

Premierement et estorée.

Le revers porte en légende le mot Chanoynes. Dans le champ figurent deux bâtons cantoraux, posés en sautoir; trois coquilles et une escarcelle remplissent les cantons formés par cette espèce de croix. A l'exergue la date de 1647.

Voyons maintenant si nous pourrons trouver dans les événements contemporains quelque fait qui semble se rattacher à la fabrication de cette curieuse pièce.

A cette époque, le prieur de l'abbaye était Dom Dominique Guillard (je ne parle pas de Jacques de Souvré, abbé commendataire qui ne résida jamais au Mont-Saint-Michel). Dom Guillard fit faire de l'argenterie pour l'église, le bénitier, les six chandeliers des grandes fêtes, l'impériale du bâton de chantre, etc., etc.

En 1647, un différent s'éleva, au sujet du droit de visite dans l'abbaye, entre l'évêque d'Avranches et les religieux. Mécontent de certains procédés du Chapitre, l'évêque, dans un synode diocésain, avait fait déclarer les moines incapables d'ouïr les confessions. Le couvent protesta contre cette mesure qui lui semblait fort arbitraire, disant que de temps immémorial l'abbaye du Mont-Saint-Michel jouissait de ce privilége. De là une visite de l'évêque d'Avranches au Mont et de la part des moines le refus de recevoir le prélat aux séances du Chapitre (1).

Il pourrait bien se faire que le méreau dont il s'agit ait été fabriqué à cette occasion. La légende Chanoynes a pu être mise à dessein de rappeler les premiers temps du monastère, d'abord habité par les chanoines de saint Aubert (2), pour appuyer par là l'antiquité de leurs prétentions.

Les trois coquilles posées entre les branches formées par les bâtons cantoraux figurent d'ailleurs, comme on sait, sur l'écusson du MontSaint-Michel et suffiraient pour autoriser l'attribution que j'ai faite à l'abbaye de la pièce en question.

(1) Voy. D. Huynes, Histoire du Mont-Saint-Michel conservée en ms. à la bibliothèque

d'Avranches.

(2) Ces chanoines se maintinrent jusqu'en 966.

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quart, excepti les No 1, 2, 12 et 14 qui sont dans toute leur grandeur

SUR LES

FOUILLES EXÉCUTÉES AU CATILLON

PAR UNE COMMISSION

COMPOSÉE DE

MM. A. CHARMA, L'ABBÉ DURAND ET G. MANCEL.

MESSIEURS,

Dans une visite que je rendis, il y a dix-huit mois environ (1), à M. l'abbé Durand, curé de Bénouville, après avoir examiné avec un vif intérêt les tombes gallo-romaines découvertes à la Hogue par notre honorable confrère (2) et les précieux débris qu'il en a tirés et conservés, il me sembla que le sol auquel nous devions ces curieux documents avait encore plus d'une révélation à nous faire. Préoccupé de cette idée, j'en entretins, tout en fouillant La Cambe (3), M. Georges Mancel, qui, partageant mon opinion, vous proposa au mois d'août dernier, en son nom et au mien, de tenter dans cette localité qui n'avait pas été, selon nous, suffisamment explorée, de nouvelles recherches. Cette proposition ayant été adoptée, nous fùmes chargés, MM. Durand, G. Mancel et moi, de la mettre à exécution.

Vos Commissaires, Messieurs, n'ont rien négligé de ce qui était en

(1) Ce rapport a été lu à la séance ordinaire du vendredi 2 avril 1852.

(2) Voyez dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, t. XII, p. 323, | Notice sur des tombeaux découverts à la Hogue, par M. l'abbé Durand.

(3) Voyez Ibid., t. XIX, p. 123, mon Rapport sur les fouilles faites à La Cambe.

la

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