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BIOGRAPHIE GÉNÉRALE

DEPUIS

LES TEMPS LES PLUS RECULÉS

JUSQU'A NOS JOURS,

AVEC LES RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

ET L'INDICATION DES SOURCES A CONSULTER;

PUBLIÉE PAR

MM. FIRMIN DIDOT FRÈRES,

SOUS LA DIRECTION

DE M. LE D' HOEFER.

Tome Vingt-Septième.

PARIS,

FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET CE, ÉDITEURS,
IMPRIMEURS-LIBRAIRES DE L'INStitut de france,

RUE JACOB, G

-

M DCCC LVIII.

Les éditeurs se réservent le droit de traduction et de reproduction à l'étranger.

See! Sept. 11, 1577.

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ст

143 .H5 V.27

NOUVELLE

BIOGRAPHIE

GÉNÉRALE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A NOS JOURS.

J

de talent, comme il le fit dans l'Ascension de Saint-Jean de Latran, la Gloire de la Vierge de Saint-Chrysogone, et surtout dans ses deux fresques du Capitole, la Naissance de Romulus et la Bataille de Tullus Hostilius contre les Véiens, compositions qui sont regardées comme ses chefs-d'œuvre. Dans d'autres ouvrages, au contraire, et malheureusement en plus grand nombre, il abuse de sa facilité jusqu'à la négligence. Ce fut surtout dans sa vieillesse qu'il se laissa ainsi entraîner. On peut comparer ces deux manières en voyant au Capitole, dans la même salle, les deux peintures que nous avons citées et quatre autres sujets exécutés quarante ans plus tard, Romulus traçant l'enceinte de Rome, l'Enlèvement des Sabines, le Combat des Horaces, et Numa confiant aux Vestales la garde du feu sacré.

JOSÉPIN ( Giuseppe CESARI, dit le chevalier D'ARPIN OU LE), peintre de l'école romaine, naquit à Arpino, petite ville du royaume de Naples, en 1560 selon les uns, en 1568 selon d'autres, et mourut à Rome en 1640. Cet artiste tient parmi les peintres le rang que le chevalier Marini occupe parmi les poëtes; doués l'un et l'autre d'une imagination vive et d'un désir insatiable de renommée, ils trouvèrent tout chemin bon dès qu'il conduisait à leur but; sacrifiant sans mesure au goût déjà dépravé de leur époque, négligeant le vrai pour le brillant, ils contribuèrent également à la décadence de la poésie et de la peinture italiennes. Après avoir eu pour premier maître son père, pauvre peintre d'ex-voto, le futur chevalier vint à Rome à l'âge de treize ans, et, grâce aux grandes dispositions qu'il montrait, grâce surtout à la protection de Dante, il obtint du pape Grégoire XIII une petite pension de dix écus par mois, qui lui permit de se livrer à l'étude de son art sans préoccupation de la vie matérielle. Il devint l'élève et bientôt l'émule du Roncalli; la réputation ne se fit pas attendre, et presque dès son début il fut regardé comme le premier peintre de Rome. Quelques peintures, exécutées en compagnie de Giacomo Rocca, élève de Daniele de Volterre, furent la première preuve de talent qu'il offrit au public. Les connaisseurs mêmes furent surpris de l'extrême facilité et de la richesse d'invention qu'avait déployées le jeune artiste, et ces qualités brillantes ne permirent pas de remarquer les incorrections de dessin, la fausseté de mouvement des draperies, le manque de justesse des ombres et des lumières, qui n'étaient que trop nombreux dans ces ouvrages. Né véritablement peintre, il coloriait habilement ses fresques; ses compositions étaient riches, ses figures avaient de l'âme et du charme. Lorsqu'il voulait s'en donner la peine, il s'élevait parfois à une grande hauteur ! NOUV. BIOGR. GÉNÉR.

T. XXVII.

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Venu en France en 1600, avec le cardinal Aldobrandini, à l'occasion du mariage de Marie de Médicis avec Henri IV, il fut nommé par ce prince chevalier de l'ordre de Saint-Michel. A son retour, Clément VIII lui conféra l'ordre du Christ. Dès lors l'orgueil du chevalier d'Arpin ne connut plus de bornes. Ayant insulté le Caravage, il refusa de se battre avec lui, parce qu'il n'était pas chevalier; mais aussi, ayant provoqué Annibal Carrache, qui s'était permis de ne pas l'admirer, il fut refusé à son tour. « Mon arme, dit le grand maître bolonais, est le pinceau, et non pas l'épée; c'est à cette arme que je le défie. Chargé d'honneurs, comblé de richesses par dix papes, qui tous l'avaient protégé, le Josépin mourut octogénaire, et fut enterré en grande pompe dans l'église de Saint-Jean de Latran. Nous ne passerons pas en revue les innombrables ouvrages qu'il exécuta pendant sa longue carrière; nous nous contenterons d'indiquer les principaux ROME, au palais Chigi, La Charité; au palais Sciarra, un Ecce Homo; 1

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au

palais Borghèse, une Conversion de saint Paul et un Enlèvement d'Europe; à Santo-Lorenzo-in-Passe-Perna, Sainte Brigitte et le Mariage de la Vierge; — à Saint-Louis-des-Français, les Prophètes; à la Chiesa-Nuova, une Purification de la Vierge; — à Santa-Mariadella-Pace, Saint Jean évangéliste; -- à SaintFrançois, le Saint en extase; enfin, au cloître de Saint-Onuphre, la Vie de ce saint peinte à fresque. NAPLES, au Musée : Saint Michel, La Madeleine, La Samaritaine, Le Christ au jardin des Oliviers, et un Chœur d'anges. FLORENCE, à la Galerie publique : le Portrait de Cesari par lui-même; au palais Bartolommei, Thetis et Neptune. PARIS, au Louvre : Diane et Acteon, Adam et Eve chassés du paradis terrestre. LONDRES: Triton portant une Nymphe. - DRESDE : une Bataille. MUNICH à la Pinacothèque, La Vierge avec sainte Claire et un pape. VIENNE, Persée et Andromède.

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Le Josépin a gravé à l'eau-forte quelques pièces de sa composition, dont la plus importante est une Assomption de la Vierge. Parmi les nombreux élèves de ce maître, on compte son frère Bernardino, habile copiste, qui mourut jeune, au commencement du dix-septième siècle, après l'avoir aidé dans quelques-uns de ses travaux, et Cesare Rossetti, Bernardino Parasole, Guido Ubaldo Abatini, Francesco Allegrini, qui, sans avoir le talent de leur maître, continuèrent la tradition de ses défauts. E. B-N.

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* JOSIKA (Miklos ou Nicolas, baron), romancier hongrois, né le 28 avril 1796, à Torda (Transylvanie). Issu d'une des premières familles du pays, il entra en 1811, après avoir reçu une excellente éducation particulière, dans les rangs de l'armée autrichienne, prit part aux campagnes de 1814 et de 1815 contre la France, et quitta le service en 1818, avec le grade de capitaine; ayant épousé vers cette époque une riche héritière, qui le laissa veuf après plusieurs années de l'union la plus malheureuse, il se retira sur ses domaines de Transylvanie et s'adonna à l'économie rurale. Ce ne fut qu'à l'âge de quarante ans, en 1836, qu'il songea à aborder la carrière littéraire avec le récit historique d'Abafi, qui lui fit, dès son apparition, une réputation toute populaire. La critique le salua du titre de romancier national, que ses dernières productions sont loin de lui mériter. Doué d'une activité dévorante, il publia, jusqu'en 1848, une soixantaine de volumes, dont les sujets étaient ordinairement empruntés aux annales de la Hongrie; il y remettait en œuvre, avec une certaine habileté, les procédés de Walter Scott; le style en était brillant, l'exposition des caractères pleine

de puissance. Toutefois au théâtre, où il s'essaya plusieurs reprises, il ne rencontra que des Han succès d'estime. Le baron Josika joua dans les s événements de 1848 un rôle politique qui a été crimer diversement apprécié. Dans la diète de Transyl- eige vanie, où il avait représenté l'année précédentes u le comitat de Szolnok, il s'était rendu facilement de populaire par ses votes constants contre l'Au-deman triche; mais sa timidité naturelle, qui l'empêcha rezale toujours de se produire à la tribune, l'avait fait en is ip reléguer au second rang des chefs de l'opposi-24 e tra tion. Nommé membre du comité de defense na-est tionale, il s'associa franchement à la déclara-l tion d'indépendance du 14 avril 1849, siégea aujo tribunal de grâce, établi à Pesth, suivit le gou- chapel vernement à Debreczin, puis à Arad, et fut stre obligé, après la catastrophe de Vilagos, de cher-das cher son salut dans la fuite. Condamné à morte salata par contumace, il fut, au mois de septembre 1851, pendu en effigie à Pesth, ainsi que trente-saint cinq partisans de Kossuth. Marié en secondes noces, en 1847, avec la baronne Julia Podma-la niczky, une des femmes les plus distinguées de la Hongrie, il réside depuis 1850 à Bruxelles, d'où il adresse une correspondance étrangère aus & L Magyar Hirlap, feuille politique. Le baron Ni colas Josika a été plus d'une fois confondu par bravie les critiques ou biographes de l'Allemagne avec def un de ses homonymes, le baron Samuel Josika, zari qui a pris aussi une part très-active aux débats L de l'ancienne diète de Transylvanie. Parmi ses nombreux romans, nous citerons: Abafi; Pesth, 1836; 3° édit., 1851, que l'on regarde comme son st meilleur ouvrage ; · Az utolso Bátori (Le der-p nier des Bathory ), 2e édit., 1840, 3 vol.; A' Czehek Magyarorszagban ( Les Bohémiens de en Hongrie ); 2o édit., 1845, 4 vol.; — Zrinyiw a' Kalto (Zrinyi le poëte); 1843, 4 vol.; — Jósika István (Etienne Josika); 1847, 5 vol., aventures d'un des ancêtres de l'auteur; milie Mailly (La Famille Mailly ); Leipzig, 1850,22 2 vol., en allemand; · Egy Magyar Csalad a' Forradalom alatt (Une Famille hongroise sous la révolution); Brunswick, 1851, 4 vol. Les ouvrages du baron Josika, qui forment aujourd'hui plus de soixante-dix volumes, ont été prestie que tous traduits en allemand, soit par Klein, soit par sa seconde femme. Paul LOUISY.

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Conversations-Lexikon. - Pierer, Universal-Lexik. Leipziger Repertorium. English Cyclopædia. JOSQUIN DESPREZ. Voy. DESPREZ (Josquin ).

JOSSE (Saint), célèbre solitaire français, mort le 13 décembre 668, était fils de Juel, comte de Bretagne, et frère de Judicael, qui prit les premier le titre de roi de Bretagne. Ce prince « ayant résolu de quitter ses États pour se faire religieux, chargea Josse, son frère, de régner à sa place; mais celui-ci, qui voulait aussi se consacrer au service de Dieu, demanda huit jours

réflexion, et sur ces entrefaites, sept pèlerins étant venus à passer, il partit avec eux pour Rome.

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