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KAÏEM ABOUL-KASSÉM, deuxième mahadi fatimite, en 935, mort en 946. Fils aîné d'Obéidallah, il lui succéda à Mahadie, près de Kairoan. Comme son père, il tenta d'enlever l'Égypte aux khalifes de Bagdad; mais il ne fut pas plus heureux que lui. L'an de l'hégire 333 (944), Yésid, chef des fanatiques, se révolta contre Kaïem, battit ses généraux, et vint l'assiéger dans sa capitale. Le mahadi y mourut, avant la prise de la ville, au mois de séfer de l'an 335 (sept. 946). Il eut pour successeur Ismael AbouTaher, que ses victoires ont fait surnommer Alinanzor, le Victorieux. Fr.-X. T.

Aboulléda, Annales. rifier les dates.

Aboulfarage. - L'Art de vé

KAÏ-KAOUS, roi d'Iran, succéda à son père ou son aïeul, Kaï-Kobad, chef de la dynastie kaïanienne, la deuxième des dynasties persanes, plusieurs siècles avant l'ère chrétienne. William Jones place son règne vers l'an 610 av. J. C., ce qui semblerait confirmer l'opinion de quelques historiens qui veulent voir dans Kaï-Kaous Cyaxare er, et dans Kai Kobad Phraorte 1er. D'autres font remonter à l'an 900 l'avénement de cette dynastie. Un écrivain persan assure même que Kaï-Kaous n'est autre que le Nemrod des Juifs. Quoi qu'il en soit, il eut de bonne heure des guerres à soutenir et des rébellions à réprimer. Il s'empara par ruse de la ville de Mazandéran, où les rebelles s'étaient enfermés. Il fut moins heureux dans une expédition contre un roi de l'Yémen. Battu et fait prisonnier, il ne dut une paix honorable qu'aux succès de son général, Rostam, fils de Zal-Zer. Dans la suite Siabek ou Siavek, son fils, et ce même Rostam ayant conclu avec les Turcs, vaincus dans la Perse, un traité qu'il jugeait désavantageux, il les priva l'un et l'autre de leur commandement. Siabek passa chez les Turcs, où il périt assassiné. Son fils, Kaï-Khosrou, revint à la cour de son aïeul, où sa valeur le fit préférer à son oncle Thous. Kai-Kaous, accablé d'années, lui laissa la couronne, pour terminer ses jours dans la

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Mirkond, Raouset. - De Guignes, Histoire des Huns, 1.I.Histoire des Royaumes du Cachemire, t. 1. — Zend Avesta, t. II.

KAÏ-KAOUS 1o, septième sultan seldjoucide d'Iconium, fils et successeur de Kaï-Khosrou, en 1210. A peine monté sur le trône, il eut à défendre ses États contre son oncle Togrul-Schalr et son frère Ala ed-Din. Vainqueur de ces deux ennemis, il enleva au premier le trône et la vie, au second la liberté et la ville d'Angoura (1213). En 1214, Théodore Lascaris, s'étant laissé surprendre par les Turcomans, fut conduit au sultan. Kaï-Kaous, saisi d'horreur à la vue du meurtrier de son père, ordonna d'abord de le mettre à mort. Lascaris cependant obtint sa liberté en promettant à Kaï-Kaous une forte rançon, qu'il ne songea plus à payer dès qu'il fut hors de son pouvoir. Le sultan ne chercha point à tirer vengeance de cette mauvaise foi. Il tourna

ses vues vers la conquête d'Alep, que la mort de Daher, fils de Saladin, laissait aux mains d'un enfant, du jeune prince Atziz. Ligué avec le prince ayoubite de Samosate, Afdhal, il eut d'abord quelques avantages, et s'empara de quelques places. Mais, ayant essuyé un petit échec près d'Alep, il abandonna ses conquêtes à son allié, et Inourut en 1219. Comme il ne laissait que des enfants trop jeunes pour lui succéder, son frère Ala ed-Din Kaï-Kobad fut tiré de prison et proclamé sultan. F. X. T.

Khondemyr, Khelassat al-Akhbar. — Férichtat, Histoire de l'Elevation du Pouvoir musulman dans l'Inde. Michaud, Histoire des Croisades.

KAÏ-KAOUS II ( Azzed-Din), dixième sultan seldjoucide d'Iconium, succèda son père KaïKhosrou II, en 1244, et mourut en 1278. A peine monté sur le trône, il reçut du grand-khan des Mogols, Oktaï, l'ordre d'aller en Tartarie pour lui rendre hommage. Il eut beau combler de présents les envoyés mogols, leur démontrer l'impossibilité où il était de s'éloigner d'Iconium sans exposer son empire aux ravages des Grecs et des Arméniens, ils furent inflexibles, et le sultan se vit forcé d'envoyer à sa place son frère Rokn ed-Din - Kilidje - Arslan. Quand le prince seldjoucide arriva en Tartarie, Oktaï venait de mourir; il assista au kouriltaï qui proclama Kaïouk grand-khan des Mongols, et où l'on vit paraître Jean de Plan-Carpin, ambassadeur d'Innocent IV, le connétable d'Arménie et l'ambassadeur du calife de Bagdad. Kaïouk déposa Kaï-Kaous II, et mit à sa place Kilidje-Arslan. Cependant, les deux frères, guidés par de sages conseils, consentirent à partager l'empire. Kaï-Kaous garda Iconium avec la partie occidentale du royaume, et Kilidje-Arslan eut la partie orientale. Ala ed-Din-Kai-Kobad, leur plus jeune frère, ne fut point exclu du partage, et la légende des monnaies porta les noms des trois sultans. Sommé une seconde fois de se rendre en Tartarie auprès du khan des Mogols, pour lui prêter serment de fidélité, Kaï-Kaous ne put encore se résoudre à quitter ses États, dans la crainte d'en être dépossédé par son frère KilidjeArslan. Il se contenta d'envoyer en Tartarie son plus jeune frère Ala ed-Din, avec une lettre dans laquelle il faisait connaître au grand-khan et les raisons qui le retenaient encore à Iconium et la disposition où il était de partir dès que la sécurité de son empire le lui permettrait. Ala ed-Din mourut avant d'avoir accompli sa mission. Kaï-Kaous, craignant d'être dépouillé de ses États par les Mogols, bien résolu d'ailleurs de ne point aller en Tartarie, forma le dessein de faire périr son frère. Kildije-Arslan, averti du danger, leva une armée, et marcha contre Iconium; mais la fortune le trahit: battu par son frère, il fut enfermé dans une forteresse. Kaï-Kaous ne jouit pas longtemps de sa victoire. Vaincu par un détachement de l'armée d'Houlagou, auquel il refusait d'hiverner dans ses États, il prit la

fuite, et Kilidje-Arslan, tiré de prison, fut proclamé sultan de tous les pays soumis aux Seldjoucides de l'Asie Mineure. Kaï-Kaous, fugitif, alla chercher un asile auprès de Théodore Lascaris, qui lui fit un bon accueil, mais lui refusa le séjour de ses États, craignant d'y attirer les armes des Mogols. Kaï-Kaous se soumit alors au khan Houlagou, qui partagea de nouveau le royaume entre les deux frères. Il rentra dans Iconium, sa capitale. Mais une nouvelle irruption des Mogols le dépouilla d'une partie de ses Etats au profit de Kilidje-Arslan. Il fallut un nouveau partage pour rétablir entre les deux princes la bonne intelligence. La tranquillité dont il jouit alors hâta sa ruine : l'oisiveté à laquelle il s'abandonna le rendit méprisable. Enfin, fatigué de languir dans l'esclavage, sous la domination des Mogols, il abandonna ses États, et se rendit avec toute sa famille auprès de l'empereur Michel Paléologue, dans l'intention de lui demander une armée pour reconquérir son royaume ou des terres pour fixer sa demeure dans l'empire grec. L'empereur, oubliant la généreuse hospitalité qu'il avait autrefois reçue dans Iconium, s'entendit avec Houlagou pour empêcher Kaï-Kaous de retourner dans ses États, et le retint prisonnier. Kilidje-Arslan, resté seul dans l'Asie Mineure, fut décoré du vain titre de sultan, sous la dépendance d'un gouverneur mogol. Se voyant indignement trahi, Kai-Kaous s'allia secrètement avec le roi de Bulgarie et le khan de Kaptchak. Les Tartares s'emparèrent de la citadelle où le sultan était détenu, et l'emmenèrent, avec son fils Masoud, à la cour du khan de Kaptchak, où il mourut, en 1278, pendant que les Mogols étranglaient Kilidje-Arslan et donnaient le titre de sultan d'Iconium à son fils, Kai-Khosrou III.

F. X. T.

Khondemyr, Khelassat al-Akhbar. D'Obsson, Histoire des Mogols. De Guignes, Histoire des Huns. KAÏ-KHOSROU, roi de Perse, petit-fils ou arrière-petit-fils de Kaï-Kobad, fondateur de la dynastie kaïanienne, fut préféré à son oncle Thous ou Féribouriz, et succéda sur le trône de Perse à son aïeul Kaï-Kaous. William Jones place son règne vers l'an 600 av. J.-C. Pour punir les Turcs de leurs attaques incessantes contre la Perse, KaiKhosrou marcha contre eux, et les battit en plusieurs rencontres, dans les environs de la mer Caspienne. C'est après l'une de ces batailles qu'il prononça le mot cité par les historiens : « Khuarezmi bud » Victoire facile, qui devint ensuite le nom de cette province. Pour réparer les maux causés par la guerre, il supprima les impôts levés à son occasion, et fit distribuer à ses sujets les grands trésors que lui avaient procurés ses victoires. Après avoir assigné des quartiers aux troupes et des revenus fixes pour leur entretien, régularisé et consolidé l'administration des provinces, réformé quelques abus dans le gouvernement et la religion, il abdiqua en faveur de Lohorasp, son plus proche parent,

à qui il laissa gravée sur un mur du palais cette belle et utile leçon : « Nous ne devons pas nous << former une trop haute idée de nous-mêmes « parce que nous sommes élevés au-dessus des « autres hommes, puisque nous ne sommes « pas plus sûrs de nos couronnes qu'ils ne le « sont de leurs biens. Celle qui, après avoir été portée par différents monarques, orne à pré<< sent ma tête, passera, quand je n'y serai plus, «<< sur la tête de mes successeurs. O rois! ne « fondez aucun orgueil sur une chose si incer<«<< taine et si passagère. » Sous le règne de KaïKhosrou florissait Locman, l'Ésope de l'Inde. F. X. TESSIER.

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KAÏ-KHOSROU I, sixième sultan seldjoucide, d'Iconium, mort en 1210, était un des dix fils du sultan Kilidje-Arslan II, auquel il succéda, l'an 1192. Quoique ses neuf frères prissent tous le titre de sultan, c'est le nom de KaiKhosrou que l'on trouve dans la liste des sultans d'Iconium, parce qu'il resta maître de cette ville après la mort de son père et régna dans la Lycaonie et la Pamphilie. La plus grande partie de son règne se passa en guerres contre ses frères. L'empire de Constantinople était trop agité à l'intérieur pour attaquer les Turcs, et les Turcs, affaiblis par la désunion des enfants de Kilidje-Arslan, ne pouvaient rien entreprendre contre les Grecs. Dépossédé de la ville d'Iconium par son frère Rokn ed-Din, il la reprit bientôt sur son neveu, le jeune Kilidje-Arslan. L'empereur grec Alexis l'Ange, retiré dans Athalie, ayant imploré son secours contre les croisés, et surtout contre son gendre Théodore Lascaris, qui venait de fonder un empire gree à Nicée, Kai-Khosrou leva des troupes, et fit sommer Lascaris de rendre l'empire à son beaupère. Lascaris répondit en attaquant le prince seljoucide, qu'il tua de sa propre main, en 1210. Kaï-Khosrou eut pour successeur son fils KaiKhaous. F.-X. T.

Férichtat, Histoire du Pouvoir musulman dans l'Inde. Hammer, Histoire de l'Empire Ottoman. - Khondemyr, Khelassat al-Akhbar.

KAÏ-KHOSROU II (Gaïath ed-Din), neuvième sultan seldjoucide d'Iconium, succéda à son père, Kai-Kobad, en 1235, et mourut en 1244. Sollicité par Aschraf, prince ayoubite de Damas, de déclarer la guerre au sultan d'Égypte, Malek-elKamel, Kai Khosrou aima mieux faire alliance avec Nasser, souverain d'Alep, dont il épousa la sœur et à qui il donna la sienne en mariage. Cette double alliance assura au sultan la principauté d'Alep, où les prières publiques se firent en son nom. Cependant, il vit bientôt ses États menaces par les Mogols, jaloux de la puissance des sultans d'Iconium, dont ils voulaient ruiner l'empire. Dans ce dessein, le grand-khan Oktaï envoya vers l'Arménie une armée considérable. Kai Khosrou II leva des troupes, et, avec un renfort de deux

mille Latins, il arrêta la marche des Tartares. Ils ne tardent pas à reparaître dans l'Arménie. Le sultan oppose à ce torrent dévastateur une armée nombreuse, composée de Grecs, de Francs, de Géorgiens, d'Arabes et de Turcs. Vainqueur dans plusieurs engagements partiels, il est vaincu dans une action décisive et ses États sont envahis. Kai-Khosrou implora le secours de l'empereur latin de Constantinople, Baudoin II, qui luimême demandait à être secouru contre l'empereur grec de Nicée, Jean Ducas Vatace. Si l'on en croit Matthieu Paris, Kaï-Khosrou aurait même envoyé des ambassadeurs en France et en Angleterre, pour réclamer l'assistance des rois francs contre un ennemi qui, maître de l'Asie, ne tarderait pas à menacer les royaumes de l'occident. Il proposa à l'empereur Baudoin une alliance offensive et défensive, à condition qu'il obtiendrait en mariage une princesse du sang des Francs. Beaudoin envoya chercher en France sa nièce, fille d'Eudes, seigneur de Montaigu; mais Jean Ducas Vatace fit échouer ce projet. Comme le voisinage de ses États pouvait le rendre plus nuisible ou plus utile aux Turcs, il n'eut pas de peine à les engager à préférer son alliance contre les entreprises des Mogols. Cependant, peu contiant dans la puissance et la bonne foi de son nouvel allié, Kaï-Khosrou, pour détourner l'orage qui le menaçait, fit la paix avec les Mogols, et consentit à leur payer un tribut annuel. Tranquille de ce côté, il venait d'envoyer une armée nombreuse faire le siége de Tarse, quand la mort le surprit, en 1244. Kai-Khosrou II était un prince courageux, mais trop adonné à l'ivrognerie et à la débauche. Il prenait le titre de « très-grand sultan, d'appui du monde et de la religion », comme on le voit par une médaille que l'on conserve encore au musée impérial. Kai-Kaous l'aîné de ses trois fils lui succéda. F.-X. TESSIER.

Khondemyr, Khelassat al-Akhbar. — D'Ohsson, Histoire des Mongols. - De Guignes, Histoire des Huns. Michaud, Histoire des Croisades. Migne, Dictionnaire des Croisades. — Du Cange, Histoire de Constantinople.

KAÏ-KHOSROU III, douzième sultan seldjoucide d'Iconium, en 1277, mort vers l'an 1286. Pendant que le sultan Kaï-Kaous II mourait à la cour du khan de Kaptchak, les Mogols étranglèrent Kilidje-Arslan, et donnèrent le titre de sultan à son fils Kaï-Khosrou, âgé seulement de quatre ans. Masoud, fils de Kaï-Kaous II, étant parvenu à s'échapper de Kaptchak, se retira auprès d'Abaka, autre khan des Mogols, dont il obtint Erzeroum et quelques autres villes. Argoun, successeur d'Abaka, fit périr Kaï-Khosrou III, et donna le titre de sultan à Masoud, qui mourut en 1294. Avec lui finit l'empire des Seldjoucides d'Iconium (voy. MASOUD.)

D'Ohsson, Histoire des Mogols. des Croisades.

F.-X. T. Michaud, Histoire

KAÏ-KOBAD, chef de la dynastie kaïanienne,

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régna dans la Perse vers 630 av. J.-C. selon quelques historiens, vers 900 selon d'autres. Il descendait du fameux Manoudgéher, que ses qualités avaient élevé au trône des Pischdadiens, les premiers rois de Perse. Kaï-Kobad dut la couronne à Zal-Zer, qui venait de repousser une invasion des Turcs. 11 lui confia l'administration des affaires, et mit Rostam, son fils, à la tête des armées. Zal-Zer remit l'ordre dans les finances, solda les troupes, fit établir de grands chemins, où les distances étaient indiquées par des bornes et divisées en barsenk, de 4,536 mètres. Rostam défendit l'État contre les attar ques des Turcs. Dans les dernières années de sa vie, Kai-Kobad perdit la vue. Il mourut après un règne long et paisible. C'était un partisan zélé de l'adoration du feu. F.-X.

De Guignes, Histoire des Huns, t. 1. - Mirkond Raouzet. Hist. des Royaumes du Cachemire, t. 1. KAÏ-KOBAD ( Ala ed-Din), huitième sultan seldjoucide d'Iconium, fils de Kilidje-Arslan II, successeur de Kaï-Kaous ler, en 1219, mourut en 1235. Comme Kai-Kaous Ier laissait des enfants trop jeunes pour lui succéder, Kaï-Kobad, son frère, fut tiré de prison par les soldats et reconnu sultan. Il profita du repos que lui laissaient les Grecs et les croisés pour étendre sa domination du côté de l'Euphrate. Ayant fait une expédition dans les pays situés au midi de la Géorgie, et soumis alors aux princes de la famille des Ortokides, il conquit sur Masoud, l'un d'eux, plusieurs places importantes. Sourd à l'appel de Djélal ed-Din, sultan du Kharizme, qui implorait son secours contre Genghiz Khan, Kai-Kobad laissa rompre la digue qui s'opposait au débordement des peuples de la Tartarie sur l'Asie occidentale (1230). En 1232 Oktaï, successeur de Genghiz-Khan, fit sommer le sultan d'Iconium d'aller à Carocorum pour lui prêter hommage. Le refus du prince seldjoucide attira les armées mongoles sur les terres soumises à sa domination. Voyant Djélal ed-Din vaincu, l'empire du Kharizme détruit, l'Arménie conquise, ses généraux mis en déroute, ses provinces envahies, Kaï-Kobad reconnut qu'il fallait à tout prix acheter la paix d'un ennemi dont il ne pouvait affronter les armes. Il envoya donc un ambassadeur à la cour de Carocorum. Mais, irrité de la hauteur avec laquelle son envoyé avait été reçu, il reprit le cours de ses conquêtes, entra dans l'Arménie, et enleva plusieurs places au prince de Damas, Aschraf, frère de Malek elKamel, sultan d'Égypte. Kamel accourut anssitôt au secours de son frère, suivi de tous les princes de la famille de Saladin, et s'il ne put empêcher Kai-Kobad de prendre plusieurs places qui lui appartenaient, il ne tarda pas du moins à les

faire rentrer sous sa domination. Kai Kobad mourut en 1235, d'un flux de sang, au milieu des fêtes qu'il faisait célébrer au retour de son, expédition. Au rapport d'Aboulfeda, on donnait

à ce prince le titre pompeux de souverain du monde. Ce fut sans contredit un des plus grands princes de sa famille. Il établit des lois sages, étendit les bornes de son empire, se fit aimer de ses sujets, craindre de ses ennemis et respecter de ses voisins. Brave à la guerre, modéré dans ses passions, sévère envers les émirs, il porta quelquefois jusqu'à la cruauté l'inflexibilité dans l'observation des lois. Il réunit sous sa domination plusieurs provinces qui avaient été jusqu'à cette époque autant de démembrements de l'empire des Seldjoucides. Mais cet empire, parvenu sous son règne au plus haut degré de sa puissance et de sa gloire, déchut après sa mort, languit quelque temps encore, et tomba enfin en dissolution complète. Kai-Kobad eut pour successeur son fils Kaï-Khosrou II.

F.-X. TESSIER. Aboulfėda, Annales. D'Ohsson, Histoire des Mogols. De Guignes, Histoire des Huns. Michaud, Histoire des Croisades. - Annales Orient., partie I. *KAÏ-KWA, empereur du Japon, né vers l'an 213 avant notre ère, mort à Isagava, en 98 (av. J.-C.). Ce prince fut le neuvième des mikados ou souverains japonais investis tout à la fois du pouvoir religieux comme descendant d'OuGay a Fouki-Avasesou, le dernier des cinq génies terrestres, et du pouvoir temporel comme suc cesseur de Sin-Mou, fondateur de la monarchie japonaise (voy. ce nom). Kaï Kwa établit la résidence impériale à Isagava, la troisième année de son règne, et épousa une des femmes de second rang de feu son père. Nous manquons de documents précis sur ce règne, qui dura soixante années consécutives. L. DE R.

Titsingh, Annales des Empereurs du Japon. — Kæmp. fer, Hist. nat., civ. et eccl. de l'empire du Japon.

KAÏMAZ (Kot'ob ed-Din), général musulman, mort vers 1175. Esclave arménien du khalife abasside El-Mok'tafi, il réalise le type du sort de la plupart des hauts fonctionnaires en Orient. Sorti de la dernière des positions, il arriva, sous le fils de son maître, Mostandjed (1160), à la dignité d'émir, maître des troupes, ministre suprême de l'empire, à une puissance telle enfin que le khalife paya de sa vie la tentative qu'il fit de vouloir reconquérir son autorité (1170). El-Mortadi, qui lui succéda et qui devait ainsi le trône à un crime dont il était innocent, résolut de venger son père, et y parvint. Un jour que le ministre, aidé de ses troupes, procédait au pillage de la demeure d'un de ses ennemis, le khalife monte sur l'un des balcons de son palais, et harangue ainsi le peuple : « Vous voyez l'in30lence de Kaïmaz, qui attente chaque jour à mon autorité; je vous abandonne tous ses biens, et je me réserve seulement le droit de le punir. Kaïmaz, échappé par un effort désespéré à la colère de la populace, s'enfuit de Baghdad, et se retire à H'illa, d'où il fait offrir ses services à Salah ed-Din, qui les repousse avec dédain. Le malheureux, ne voyant plus de salut que dans la fuite, se dirigeait vers le nord pour gagner les

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montagnes du Kourdistàn, lorsque arrivé auprès de Mosoul, après avoir rapidement traversé le désert de l'Al-Djézìra, il y mourut de fatigue et de chagrin. O. MAC CARTHY. J. Lassen Rasmussenas, Annales Islamismi; 1825, in-4*. · D'Herbelot, Bibl. Orient.

KAÏOUK OU GAÏOUK, troisième khan des Mongols, né en 1205 ou 1206, élu dans un kouroultaï (assemblée générale de la nation), le 24 août 1246, mourut en 1248 ou 1249. On le fait généralement succéder à Oktaï, son père ou son aïcul. Quelques historiens cependant le mettent après Dibbacui, son père ou son frère. Il monta sur le trône par les intrigues de Tourakina, veuve d'Oktai, et contrairement au testament de ce dernier, qui désignait pour lui succéder Schiramoun, son petit-fils par Koudgiou. Batou et Baïjounovian, ses deux généraux, campaient avec des armées formidables, le premier dans les environs du Volga, le second dans la Perse, menaçant à la fois l'orient et l'occident. Kaïouk était courageux et entreprenant. La brièveté de son règne ne lui permit pas d'exécuter les projets qui avaient fait trembler l'occident. Il se borna à diriger une expédition contre la Corée. Ses dispositions bienveillantes pour les chrétiens d'Orient, les espérances que l'on conçut de sa conversion au christianisme, et plus encore peut-être la terreur de ses armes, engagèrent le pape à lui envoyer des ambassadeurs. Jean de Plan-Carpin alla jusqu'à Caracorum, à la cour de Kaïouk, dont il fut assez mal reçu. Les franciscains Ascelin, Simon de Saint-Quentin, Alexandre et Albéric, également envoyés par le saint-siége, se rendirent en Perse auprès de Baïjou-Novian. Ils revinrent après avoir couru les plus grands dangers, et ne rapportèrent de leur mission qu'une lettre menaçante pour le pape: << Par la divine disposition du grand-khan, voici « les ordres de Baïjou-Novian.... Si vous voulez «< être assis sur votre terre, eau et héritage, il << faut que vous vous transportiez en propre « personne auprès de nous. » Le pape n'y alla pas; mais il envoya un nouvel ambassadeur, et même dans la suite il en reçut un de la part du khan.

Après un règne éphémère, Kaïouk mourut assassiné, croit-on, par un frère de Batou, en 1248 ou 1249. L'impératrice Ogoulganmisch se chargea de la régence. Peu de temps après, Mangou fut élu khan par l'assemblée de la nation. C'est alors qu'arriva à Caracorum l'ambassade que Louis IX envoyait à Kaïouk, et qui avait pour chef Guillaume de Rubruquis.

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libraire Bertuch. S'étant rendu à Paris, il entra à l'École des Beaux-Arts, y fit, sous la direction de Berwick, de grands progrès, et obtint au concours de 1811 une médaille d'argent. Mais son peu de fortune le força d'abandonner les hautes sphères de l'art et d'entreprendre des travaux de peu d'importance, mais payés immédiatement. Après un séjour de cinq ans à Naples, il se fixa en 1816 à Vienne, où le prince Lichnowski et le baron de Hammer lui firent graver plusieurs planches pour les Denkmäler aldeutscher Baukunst des œstreichischen Kaiserstaats et pour les Fundgruben des Orients. On a de Kaiser: Melpomène et plusieurs Têtes antiques dans la Galerie de Florence; - Vues de Naples; - Scènes de la Vie napolitaine, au nombre de quatre. C'est à Kaiser qu'on doit aussi les excellentes gravures à l'eau-forte qui se trouvent à la suite des Grundlinien zur Landschaftszeichnung (Éléments du Dessin du Paysage) publiés à Vienne, en 1819, par Kniepp. E. G.

Schmidt, Notice sur Kaiser (dans le Kunstblalt, année 1820). — Nagler, Allg. Künstl.-Lexik

KAISERLING, Voy. KeizerliNG. KAISERSBERG. Voy. GEYLER.

K'AÏSSI ABOU-NASSEUR EL-FEDA (BenA'isa Ben-K'ak'an el-Achbili) (le Sévillien), écrivain arabe, né à Séville, mort à Marok, en 1140 (535 de l'hégire), auquel on doit un ouvrage manuscrit de la Bibliothèque impériale de Paris, intitulé: Éloge des Hommes illustres par leur érudition et leurs talents poétiques, dont la bibliothèque de Leyde et celle de l'Escurial paraissent avoir une copie sous des titres un peu différents. On a quelque raison de le croire, surtout pour cette dernière, qui, au Catalogue, est appelée Bibliothèque des Hommes illustres dans la poésie qui ont fleuri en Espagne. Casiri en donne quelques extraits, et fait remarquer que le traité est écrit avec autant d'élégance que d'érudition. K'aïssi est aussi l'auteur de deux autres ouvrages, K'elaïd et Ikian (Les Colliers d'Or); - Mat'mat el Anfeus (Des passions de l'Ame). O. MAC CARTHY. Casiri, Biblioth. Arab. Hisp. — Cat. de la Bibl. imp. *KAKASCH (Étienne DE ZALONKEMENY), voyageur transylvain, mort le 25 octobre 1603. Chargé en 1602, par l'empereur Rodolphe II, d'aller en Perse remercier le schah Abbas de l'ambassade dont celui-ci l'avait honoré deux ans auparavant, Kakasch passa par Moscou, où il séjourna un mois aux frais de Boris Godounof, par Kazan, où il hiverna, et par Astrakan; il mourut dans une bourgade d'Arménie, près de Lenkoran, avant d'atteindre le but de sa mission, sur laquelle les archives de Vienne possedent deux documents. Le premier, qui est le plus curieux et n'a jamais été publié, est une lettre de Kakasch, datée de Moscou, du 25 novembre 1602, adressée à Wolfgang Unverzagt à Prague; le second est une relation de sa mission, décrite par un de ses compagnons, du nom de

Tectander, qui la mena à bonne fin. Elle est intitulée: Iter Persicum, Kurtze, doch aussführliche und warhaftige Beschreibung der persianischen Reisse welche auf der Röm. Kay. Maj. allergnäd. Befehl, im Jahr Christi 1602 von dem Edlen und Gestrengen Herren Stephano Kakasch von Zalonkemeny, vornehmen Siebenbürgischen vom Adel, angefangen Und als derselbig unterwegen zu Lantzen in Medien Land todtes verschieden; von seinem Reisslgefährten Georgio Tectandro von der Jabel vollends continuiret und verrichtet worden. Elle a été imprimée à Altenbourg, 1609, in-8°, ornée de huit gravures, réimprimée l'année suivante dans la même ville; cette relation étant devenue introuvable, Hormayr l'a judicieusement reproduite, en 1819, dans ses Archive für Geographic, Historie, Staats-und Kriegskunst. pce A. G-N.

Karamzin, Hist. de Russie, t. X. — - Büsching, Magazin, t. VI et VII. - Fr. v. Adelung, Übersicht der Reisenden in Russland bis 1700.

KAKIG 1er, roi d'Arménie, de la dynastie des Pagratides, fils d'Aschod III, frère et successeur de Sempad II, en 989, mort en 1020. Après la mort de son frère aîné Sempad II, contre lequel il s'était plusieurs fois révolté, Kakig monta sur le trône, et prit le surnom de Schahauschah (roi des rois). Prince vaillant et guerrier, il soumit les peuples de Vaiots-dor, de Khatchen et de Pharhisos, qui avaient secoué le joug de l'Arménie; aida le curopalate David, prince de Daïkh, à repousser une invasion de Mainloun, émir musulman de l'Aderbaïdjan (998), et fit rentrer dans le devoir le roi de l'Albanie arménienne, son neveu, qui voulait se rendre indépendant. Prince ami des arts, il consacra les loisirs que lui laissa la guerre à l'embellissement de sa capitale et de la province de Schirag. Il mourut en 1020, dans un âge très-avancé, après un règne de vingt-neuf ans et dix mois. Il laissa deux fils, Jean Sempad et Aschod IV, qui lui succédèrent.

Fr.-X. T. Tchamtchian, Histoire d'Arménie. Michaud, Histoire des Croisades. Migne, Dictionnaire des Croisades.

KAKIG II, dernier roi de la race des Pagratides, en Arménie, né en 1025, parvenu au trône en 1042, mort en 1079. Il était fils d'Aschod IV. Pendant l'interrègne qui suivit la mort de Jean Sempad, l'Arménie fut en proie à la plus violente anarchie. Sergius, prince de Siounie, voulait s'emparer de la couronne, tandis que l'empereur grec Michel le Paphlagonien pressait l'exécution d'une prétendue promesse du roi Jean, qui lui abandonnait l'Arménie. Vahram, connétable du royaume, après avoir défendu la capitale Ani contre les attaques des Grecs et la couronne contre les prétentions de Sergius, fit élever sur le trône le jeune Kakig, alors âgé de dix-sept ans (1042). La première année de son règne fut consacrée à pacifier l'État et à repousser une invasion des Turcs seldjoucides. L'année sui

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