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l'intelligence et à l'activité un dévouement patriotique, qui ne recule devant aucun sacrifice, et auquel notre Association doit rendre l'hommage d'une gratitude en quelque sorte personnelle.

RAPPORT DE M. CHASSANG

SECRÉTAIRE

SUR LES TRAVAUX DE L'ANNÉE 1872-73.

MESSIEURS,

L'année dernière, à pareille époque, je me félicitais de venir pour la cinquième fois vous présenter un rapport sur les travaux de l'année. C'est avec regret que je viens aujourd'hui, pour la dernière fois, remplir cet office d'une fonction qui m'était bien chère. J'ai rendu compte au comité des raisons impérieuses qui m'obligent à me retirer. Un changement survenu dans ma position universitaire ne me laisse plus assez de loisir pour m'acquitter des devoirs de secrétaire de l'Association avec l'exactitude et le zèle qu'ils réclament. Mais si je me vois obligé de résigner des fonctions actives, dont je m'étais fait une douce habitude, je garderai précieusement le souvenir des suffrages répétés de mes confrères, dont l'indulgente estime a bien voulu m'y maintenir si longtemps, et du témoignage officiel que M. le président, en acceptant ma démission, a bien voulu me décerner en séance du comité. Ce que j'aimerai surtout à me rappeler, c'est qu'il m'a été donné d'assister aux modestes commencements

d

de notre société, puis de la voir se développer et grandir, enfin de participer à sa vie au milieu des épreuves douloureuses qu'a traversées la patrie. Jamais je n'oublierai ces réunions que nous avions tous les quinze jours sous le toit hospitalier de M. Brunet de Presle pendant tout le siége de Paris et jusque pendant le bombardement, dans le rayon duquel était la maison de la rue des Saints-Pères : nous mettions en commun nos douleurs et nos espérances, qui devaient être, hélas ! des déceptions; et, si nous ne nous consolions pas, nous nous aidions du moins à supporter nos misères en élevant nos esprits et nos cœurs, et en nous entretenant des études qui forment entre nous d'indissolubles liens.

Ce sont ces études qui font la vie de notre société et qui assurent sa durée. Aussi comprendra-t-on l'émotion qui s'empare d'un grand nombre de ses membres chaque fois qu'il se produit ou qu'il s'annonce quelque modification dans les programmes de l'enseignement secondaire, chaque fois que le système des études classiques semble remis en question par quelque mesure officielle ou par la polémique des journaux. C'est ainsi que, dès la deuxième année de son existence, sous la présidence de M. Egger, l'Association a consacré à l'examen des méthodes et à la défense de la langue grecque dans l'éducation publique plusieurs séances de discussion approfondie, d'où est sortie une lettre fort remarquée au ministre de l'instruction publique. C'est ainsi que, cette année même, on a cru devoir reprendre l'examen de ces questions, qui sont toujours pendantes, afin de les éclairer d'un nouveau jour, et de faire, au besoin, un nouvel appel à l'autorité et à l'opinion. Pour ne pas laisser la discussion s'égarer ou s'étendre indéfiniment, le comité a rédigé un programme qui fixe d'avance les points principaux sur lesquels doit porter d'abord la délibération. Comme en 1868, tous les membres de l'Association ont reçu communication de ce programme et ont été invités à vouloir bien apporter au comité le concours de leurs lumières et de leur expérience. Cet appel n'est pas resté sans être entendu. Nous

avons déjà reçu un certain nombre de lettres, qui, dépouillées avec soin, ont fourni et fourniront un utile aliment aux discussions du comité sur un sujet qui intéresse à un si haut point tous les membres de l'Association. Mais cette discussion pédagogique ne fait que de s'ouvrir; c'est dans le rapport de l'année prochaine que les résultats vous en seront signalés par le secrétaire de l'Association.

Les séances du comité ayant été remplies cette année soit par les affaires courantes, soit par des lectures de mémoires destinés à l'Annuaire, soit par la préparation et le commencement de la discussion que je viens de rappeler, le rôle du secrétaire se borne aujourd'hui à vous entretenir des prix de l'Association et à vous donner la substance des rapports qui ont été présentés à la commission des prix (1) et dont elle a adopté les conclusions.

Mais d'abord, disons quelques mots des prix que l'Association décerne aux lauréats de nos concours généraux et de nos concours académiques. Cette année, en effet, nous avons repris, après une interruption forcée d'un an, la distribution de nos récompenses et de nos encouragements aux élèves qui ont obtenu des prix de version grecque, soit dans le concours général de Paris, soit dans trois des concours académiques de la province.

Les apprentis hellénistes qui ont ainsi été récompensés par l'Association sont les jeunes gens dont les noms suivent:

CONCOURS GÉNÉRAL DES LYCÉES ET COLLÉGES

DE PARIS ET VERSAILLES.

FERNIQUE (Emmanuel-Marie), élève de rhétorique au collége Stanislas.

GAUCHER (Henri-Louis), élève de seconde au lycée Condor

cet.

LÉVY (Lucien), élève de troisième au lycée Charlemagne.

(1) Cette commission était composée de MM. Brunet de Presle, Egger, Ernest Havet, Georges Perrot, Gidel, Albert Dumont, Foucart et de Queux de Saint-Hilaire.

CONCOURS ACADÉMIQUE.

PRAUD (Edmond), élève de troisième au lycée de Nantes (académie de Rennes).

VARDIN (Louis), élève de seconde au collége d'Argentan (académie de Caen).

DULIMBERT (Georges), élève de troisième au lycée de Nice (académie d'Aix).

Une importante modification a été apportée cette année au mode de distribution des récompenses que l'Association décerne, en son nom et au nom de M. Zographos, aux auteurs des ouvrages qui sont jugés les plus utiles au progrès des études grecques. Dans sa séance du 5 décembre 1872, le comité a décidé que, au lieu de demander aux auteurs la déclaration qu'ils présentent leurs ouvrages pour les récompenses de l'Association, le comité désignerait lui-même les livres qui lui paraîtraient devoir y prendre part, et qu'il les choisirait parmi ceux dont il aurait été fait hommage à l'Association dans le courant de l'année.

Ces sortes d'hommages ont été cette année assez nombreux (1); mais, par une heureuse rencontre de circonstan

(1) Ouvrages offerts à l'Association pour l'encouragement des études grecques depuis la clôture du concours 1872 :

Blackie, Colloquia græca; Vinet, Amphiaraüs, Fragment d'une mythologie d'art; Statuts des gymnases de Russie; Cyprianos, Tà ἀπόῤῥητα τοῦ Ἰσοκράτους; Cyprianos, Traduction grecque de l'histoire de la littérature grecque d'O. Müller, 2 vol. in-8°, Athènes, 1867-68; Egger, Note sur un papyrus grec inédit (extrait de la Revue archéologique); Hignard, le Mythe d'Io; Hignard, Étude du grec dans l'éducation française; Albert Dumont, la Population de l'Attique (Journal des savants, décembre 1871); Heuzey, Un Palais grec en Macédoine, Paris, 1872, in-8° : Ἰακώβου Ρίζου Ῥαγκάβη Βιργιλίου Αινεις μεταφρασθεῖσα ἐκ τοῦ λατινικοῦ, 2 vol. gr. in-8°, C. P., 1869-1872 (offert par son fils M. Rangabé, ministre de Grèce); Nɛoɛnvixà άváλɛxta, nouveau fascicule; Blachos (Dictionnaire grec moderne-français (ouvrage présenté au concours pour le prix ordinaire); O èv

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