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qui ont tantôt xo-v, et tantôt, non pas x, mais bien x-5 (§), et ainsi de suite pour les autres muettes. Les mots du neutre qui se déclinent de deux façons sont donc très-nombreux.

L'auteur se propose d'indiquer dans le prochain Annuaire les conséquences qu'il a cru pouvoir tirer de ces faits.

SUR UNE

INSCRIPTION DE THÉRA

PAR M. FR. MEUNIER.

Que dans l'inscription de Théra du Corpus inscr. gr., no 13, la leçon fautive ΙΣΟΚΑΗIAO doit être changée, non pas en ΙΣΟΚΛΕΙΔΑΟ, mais tout simplement en IΣOKAHIAO, forme plus ancienne que ne le serait IZOKAEIAO et tout aussi grecque, tout aussi dorienne, que cette dernière pourrait l'être.

La copie d'une vieille inscription de Théra, Corpus inscr. gr., no 13, porte à la fin d'une ligne IZOKAH et au commencement de la ligne suivante IAOOETON, c'est-à-dire Icoxaníao OεTòv (víóv) « fils adoptif d'Isoc..... » Comme IZOKAHIAO n'est pas grec, Boeckh a changé cette leçon évidemment fautive en IZOKAEIAAO. Cette correction m'est suspecte pour les raisons suivantes : d'abord elle présente une lettre de plus que la leçon fautive; puis la lettre insérée a-t-elle été insérée où elle pourrait s'être perdue, c'est-àdire, soit après IΣOKAH qui finit une ligne, soit avant IAO, qui en commence une autre? Non, elle est insérée entre I'I et l'A de IAO, où il n'y a pas de place pour intercaler un A; enfin, il est tout à fait inutile de supposer et d'admettre qu'une lettre s'est perdue sous les injures du temps,

ou a été omise soit par le graveur, soit par le copiste; car, si, au lieu de changer IZOKAHIAO en IZOKAEIAAO, qui a une lettre de plus, on le change simplement en IZOKAHIAO, qui a tout juste le même nombre de lettres, l'on a dans l'IZOKAHIAO que je propose un génitif qui n'est pas moins grec, pas moins dorien que l'IZOKAEIAAO adopté par Boeckh.

En un mot Bockh a changé.....

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ΙΣΟΚΑΚΙΑ Ο

ΙΣΟΚΛΕΙΔΑΟ

AHI

AEIS

changement trop compliqué pour être facilement admissible; car il ne respecte qu'une lettre du texte.

Il suffirait, à mon sens, de changer IZOKAHIAO

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changement assez simple pour être facile à admettre; car chacun comprend qu'un A primitif a pu prendre à la longue l'apparence d'un A ou bien a pu être pris pour un A par des yeux distraits ou peu familiers avec le déchiffrement des vieilles inscriptions.

Mais le génitif 'Icoxλntxo a-t-il la double qualité d'être d'abord grec en général, puis gréco-dorien en particulier ? Oui, il est à la fois l'un et l'autre. Car par quel côté paraîtrait-il pécher, soit contre la grécité, soit contre le dorisme? Pour moi je ne le vois pas. A quelque point de vue que je l'examine en effet, au point de vue général de sa composition, comme aux deux points de vue particuliers de son orthographe et de sa terminaison, il me semble de tous points irréprochable, et je crois qu'il paraîtra tel aussi à quiconque voudra bien ne pas oublier qu'il se lit dans une inscription. qui remonte évidemment à une très-haute antiquité. Car la très-haute antiquité de l'inscription où il se lit, est un point - capital que Bockh et Ahrens me paraissent avoir trop ou

blié, lorsqu'ils l'ont condamné et rejeté comme un barbarisme, le premier à cause de son orthographe, le second à cause de sa terminaison (1). Car, puisqu'il se lit dans une inscription de l'ère archaïque, son orthographe et sa terminaison non-seulement peuvent mais doivent même être archaïques. S'il en était autrement en effet, s'il se présentait à nous sous la trop élégante chlamyde classique, ce serait en ce cas qu'il pourrait aisémemt nous paraître suspect. Mais puisqu'il se lit, je le répète, dans une inscription de l'ère archaïque, moins il est classique par son orthographe et sa terminaison, plus il doit par cela même nous paraître authentique et légitime; car il y a ainsi un parfait accord entre la date très-reculée de l'inscription et la très-antique coupe de son manteau aux plis trop larges et quelque peu traî

nants.

§ 1. Du génitif 'Iooxλniao, au point de vue général de la composition.

'Icoxλntxo est un génitif qui suppose comme nominatif Ἰσοκληίας, et le nominatif Ἰσοκληΐας est un composé qui contient évidemment : 1° le thème de l'adjectif iso-s (forme homérique), d'où lao-s, puis too-5, ton, too-v, «égal »; 2o la même racine que le substantif neutre archaïque tò xλéƑ-05, d'où le poétique Tò xλei-os et le classique tò xλé-oç, «la gloire»; 3o un suffixe ïx-s, qui est commun au dialecte homérique, à l'éolien, au béotien, au dorien et à l'attique, et dont la forme ionienne serait ïn-s.

Or le nom propre masc. ὁ Ἰσο-κλη-ΐας est au substantif neutre τὸ κλέος, primitif du poétique το κλεῖνος et du classique tò xλé-os, comme les noms propres masc. & Kaλλ-las (ap.

(1) « Errore Inλniádao doricum dicitur in Ann. Oxx. I, 346, 26 et Et. Gud. 456, 38; nec magis credimus Bockhio in antiquo titulo The120, n° 13, Ισοκλείδαο θετὸν sc. υἱόν ex Ισοκαηιαο θετον restituenti. » Ahrens oublie que, si le génitif dorien est 'Atpɛída dans les temps classiques, il était certainement Aτpɛídαo dans les temps archaïques, puisque sans Άτρείδαο il n'y aurait pas eu d' Ατρείδα.

Démosth., περὶ τῆς παραπρεσβ., p. 428, 1. 27), ὁ Μειδίας (ibid., κατὰ Μειδίου, p. 514, etc.), ὁ Νικαίας (ibid., Ολυνθιακὸς y', p. 34, l. 21), et ó Kud-ías (ap. Aristot., Rhet., II, § 6) sont aux substantifs neutres : tò xáλλ-o;, « la beauté », τὸ paid-os, «le sourire », tò vix-os, « la victoire », et tò xũd-os, << la jactance>>.

Il y a donc parité absolue au point de vue de la composition entre τὸ κάλλος et ὁ Καλλίας, τὸ μεῖδος et ὁ Μειδίας, τὸ νίκος et ὁ Νικίας, τὸ κῦδος et ὁ Κυδαίας d'une part, et entre τὸ ἴσον κλέος, κλείνος ου κλέος, et ὁ Ἰσο-κλε-ίας, ου Ἰσοxλn-ias, de l'autre.

Le génitif 'Ico-xλn-tao est donc irréprochable au point de vue général de sa composition. Restent les deux points de vue particuliers de son orthographe et de sa terminaison.

§ 2. Que la présence d'un n après 'Icoxλ dans le génitif 'Icoxλn-ixo est très-légitime dans une inscription grécodorienne de l'ère archaïque.

Mais, dira-t-on sans doute, il y a un ʼn dans έ 'Iσo-xλn-tas, tandis que vous êtes obligé d'écrire d'une part & 'Ico-xλeF-txç par une et qu'il y a certainement d'autre part un & dans to κλέος, ου κλεῖος, ου κλέος.

Oui, et cette différence d'orthographe entre 'Ico-xλn-tas et xλéƑ-os, xλɛï-os, xλé-os, qui a choqué Boeckh, est précisément ce qui aurait dû lui plaire et ce qu'il aurait dû respecter dans une inscription aussi vieille que celle où l'on a lu ΙΣΟΚΑΗΙΑΟ.

Car d'une part l'histoire générale des langues est là pour nous apprendre qu'une seule et même racine n'a pas toujours le même sort dans tous les mots où elle existe; que des racines dont la voyelle est longue, par exemple, gardent souvent leur longue dans tel mot et la laissent souvent devenir brève dans tel autre, et que les formes archaïques ont ordinairement plus d'ampleur et plus d'étendue que les formes classiques. Et d'autre part l'histoire particulière de la racine qui est dans le mot xλn de 'Ioo-xλŋ-ías est aussi là

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