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ce qu'ils donnent et ne se croient point liés par ce qu'ils reçoivent (Ib. c. 21.).

17°.

Passer le jour et la nuit à boire n'est honteux pour personne. (Ibid, c. 22).

18.

Ils n'ont qu'un seul genre de spectacle; les jeunes gens dansent nus au milieu des épées et des framées dirigées contre eux. (Ibid, c. 24).

19o.

mais ne sentent et n'exigent nulle reconnaissance : « Si vous m'a>> vez donné ceci, disent les Gali» bis, c'est que vous n'en aviez » pas besoin. » (Aublet, Hist. des plantes de la Guyanne française; t. 2, p. 110).

17°

Le goût de tous les peuples sauvages pour le vin et les liqueurs fortes est connu de tout le monde les Indiens de la Guyanne font de longs voyages pour s'en procurer; l'un d'eux, de la peuplade de Simapo, répondit à M. de M....., qui lui demandait où ils allaient : en boisson; comme les paysans et les marchands vont en vendange, en foire. (Journal manuscrit d'un séjour à la Guyanne; par M. de M.....)

18°.

L'amour n'entre pour rien dans les danses des sauvages du nord de l'Amérique; cc sont uniquement des danses guerrières. (Robertson, Hist. d'Amer., t. 2, pag. 459-461).

19°.

Ils se livrent au jeu Les Américains jouent leurs avec une telle ardeur fourrures, leurs ustensiles doque, lorsqu'ils n'ont plus mestiques, leurs vêtemens, leurs rien, ils mettent leur li- armes; et lorsque tout est perdu, berté et leur corps au ha-on les voit souvent risquer d'un

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Dès qu'ils sont arrivés à la jeunesse, ils laissent croître leurs cheveux et leur barbe, et ne quittent cette manière d'être qu'après avoir tué un ennemi. (Ibid. c. 31).

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Dès que les Indiens ont vingt ans, ils laissent croître leurs cheveux. (Lett. édif. t. 8, p. 26:).

L'usage de scalper ou d'enlever la chevelure de leurs ennemis, si familier aux Américains, était pratiqué aussi chez les Germains c'est le decalvare mentionné dans les lois des Visigoths; le capillos et cutem detrahere, encore en usage chez les Francs vers l'an 879, d'après les annales de Fulde; le hettinan des Anglo-saxons, etc. (Adelung,. Histoire ancienne des Allemands, p 303).

Voilà bien des citations, Messieurs; je pourrais. les étendre bien davantage, et placer presque toujours, à côté de la moindre assertion de Tacite sur les Germains, une assertion analogue de quelque voyageur ou historien moderne sur

quelqu'une des peuplades barbares aujourd'hui dispersées sur la face du globe.

Vous voyez quel est l'état social qui correspond à celui de l'ancienne Germanie: que faut-il donc penser des descriptions magnifiques qui en ont été si souvent tracées? ce qu'il faut penser des romans de M. Cooper, comme tableau de la condition et des moeurs des sauvages de l'Amérique septentrionale. Il y a, sans contredit, dans ces romans et dans quelques-uns des ouvrages où les Allemands ont essayé de peindre leurs farouches ancêtres, un sentiment assez vif, assez vrai, de certaines parties, de certains momens de la société et de la vie barbare; de son indépendance, par exemple, de l'activité et de la paresse qui s'y mêlent; de l'habile énergie que l'homme y déploie contre les obstacles et les périls dont l'assiége la nature matérielle; de la violence monotone de ses passions, etc. Mais la peinture est très-incomplète, si incomplète que la vérité même de ce qu'elle reproduit en est souvent fort altérée. Que M. Cooper, pour les Mohicans ou les Delawares, que les écrivains allemands, pour les anciens Germains, se laissent aller à présenter toutes choses sous leur aspect poétique; que, dans leurs descriptions, les sentimens et les faits de la vie barbare s'élèvent à leur forme idéale, rien de plus naturel, je dirais volontiers rien de plus légitime; l'idéal est l'essence de la poésie; l'histoire même en veut, et peut-être est-ce la seule

manière de faire comprendre les temps qui ne sont plus. Mais l'idéal aussi a besoin d'être vrai, complet, barmonique; il ne consiste point dans la suppression arbitraire, fantasque, d'une grande partie de la réalité à laquelle il correspond. C'est un tableau idéal, à coup sûr, que celui de la société grecque dans les chants qui portent le nom d'Homère; et pourtant cette société y est toute entière reproduite, avec la rusticité, la férocité de ses moeurs, la naïveté grossière de ses sentimens, ses bonnes et ses mauvaises passions, sans dessein de faire particulièrement ressortir; de célébrer tel ou tel de ses mérites, de ses avantages, ou de laisser dans l'ombre ses vices et ses maux. Ce mélange du bien et du mal, du fort et du faible, cette simultanéité d'idées et de sentimens en apparence contraires, cette variété, cette incohérence, ce développement inégal de la nature et de la destinée humaine, c'est précisément là ce qu'il y a de plus poétique, car c'est le fond même des choses, c'est la vérité sur l'homme et le monde; et dans les peintures idéales qu'en veulent faire la poésic, le roman et même l'histoire, cet ensemble si divers et pourtant si harmonieux doit se retrouver; sans quoi l'idéal véritable y manque aussi bien que la réalité. Or, c'est dans ce défaut que sont presque toujours tombés les écrivains dont je parle; leurs tableaux de l'homme et de la vie sauvage sont essentiellement incomplets, arrangés, factices, dépourvus de sim

plicité et d'harmonie. Je crois voir des barbares, des sauvages de mélodrame qui viennent étaler leur indépendance, leur énergie, leur adresse, telle ou telle portion de leur caractère et de leur destinée, sous les yeux de spectateurs à la fois avides et blasés, qui se plaisent à contempler des qualités et des aventures étrangères à la vie qu'ils mènent, à la société dans laquelle ils sont enfermés. Je ne sais, Messieurs, si vous êtes frappés comme moi des défauts de l'imagination de notre temps; elle manque en général, ce me semble, de naturel, de facilité, d'étendue; elle ne voit

pas les choses d'une vue large et simple, dans leurs élémens primitifs et réels; elle les arrange et les mutile, sous prétexte de les idéaliser. Je retrouve bien, dans les descriptions modernes. des anciennes moeurs germaniques, quelques traits épars de la barbarie; mais ce qu'elle était dans son ensemble, la vraie société barbare, ne l'y reconnais point.

Si j'étais maintenant obligé, Messieurs, de résumer ce que je viens de dire sur l'état des Germains avant l'invasion, j'y serais, je l'avoue, assez embarrassé. Il n'y a là point de traits bien achevés, bien précis, qui se puissent détacher et mettre clairement en lumière; aucun fait, aucune idée, aucun sentiment n'a encore atteint son développement, ne se présente sous une forme déterminée; c'est l'enfance de toutes choses, de l'état social, de l'état moral, des institutions, des relations, de l'homme lui-même;

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