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I

de Dixmude, messire Roland de Hutequerke, Hector de Veront, le bâtard de Collequeules et aucuns autres. Et de Bourgogne, le seigneur de Vergy, maréchal de Bourgogne 1, messire Antoine de Vergy, Louis de Châlons, fils du prince d'Orange, le seigneur de Saluste, messire Jean de la Trimouille, seigneur de Jonvelle, messire Regnier Pot, le seigneur de Montagu, le seigneur de Neuf-Châtel, le seigneur de ChâteauVillain, le seigneur de Château-Viel, le seigneur de Rochefort, le seigneur de Thy, messire Jean de Cotte-Brune, le seigneur d'Ancre, le seigneur de Thoulongeon, messire Guillaume de ChampDivers, le seigneur de Chastellus, messire Jean de Digonne, messire Antoine de Thoulongeon, et André son frère, le Veau de Bar bailli d'Auxois, Henri de Champ-Divers, messire Gauthier de Ruppes, Andrieu de Salines, Regnault de Maucouvin, Antoine de la Marche, messire Jacques de Courtejambe seigneur de Saint-Liébaut, le seigneur de Ranse, Pierre de Digenne, messire Pierre de Beauffremont, Emard de Vienne, Jean Clavin du Clau, et plusieurs autres nobles hommes de di

1. Jean Legrand, seigneur de Champlitte. Il mourut en 1418; son fils aîné, Guillaume, mourut pendant la vie de son père., laissant pour son successeur Jean IV, seigneur de Champlitte après la mort de son grand-père, et sénéchal de Bourgogne.

verses nations, qui, en moult belle ordonnance, avec tous leurs gens, furent bien par l'espace de deux heures.

Durant lequel temps ledit duc et aucuns de ses plus féables avec lui, alla tout au long des batailles pour les voir,en faisant à iceux très grands honneurs et inclinations, et aussi les remerciant du bon service qu'ils lui faisoient; et pour vrai c'étoit belle chose de les voir, tant il y avoit de notables hommes et fleur de gens d'armes bien habillés.

Et après ce qu'il les eût ainsi vus, passa avec tout son ost la rivière de Seine au pont de Meulan. Et adonc Jean de Fosseux et Hector de Saveuse, atout (avec) deux cents combattants, allèrent au Val de Galie, devant un châtel nommé Vayne, qui était à l'abbé de Fécamp, lequel étoit dedans ; et leur fit obéissance par le moyen d'un nommé Louis de Saint-Saulieu, qui étoit son parent, lequel étoit avec ledit Hector. Et tant fut traite, qu'une partie de leurs gens demeurèrent léans pour garder ledit châtel contre les autres gens du duc de Bourgogne; et moyennant certaine somme d'argent qu'ils en reçurent, baillèrent leurs scellés, Mais depuis, brefs jours en suivant, parle consentement dudit Hector, comme il fut commune renommée, furent pris et emportés tous les biens d'icelui par Philippe de Saveuse et aucuns autres en sa compagnie, et y fut fait très grand dommage.

En après, ledit duc de Bourgogne chevaucha atout (avec) son exercite, tant qu'il vint et se logea sur

le Mont-Rouge, et ses gens autour de lui; auquel lieu le pouvoient voir tout à plein ceux de Paris. Et y avoit si grand nombre de tentes, que ce sembloit une grande bonne ville. Et lors par icelui duc fut envoyé messire Jean de Luxembourg, avec tous ses gens, loger à la ville de Saint-Cloud et devant le pont. Auquel lieu fit assaillir une petite tour qui étoit au bout du pont vers la ville, laquelle fut assez tôt prise et mise en feu; et aussi les moulins qui étoient au-dessous furent ars. Et tantôt après on dressa grosses bombardes devant ladite tour de Saint-Cloud, qui grandement la dommagèrent en plusieurs lieux; mais pour tant elle ne fut pas prise; car chacun jour venoient gens tous nouveaux de Paris pour la défendre. Et après que le duc de Bourgogne eut été huit jours logé sur le Mont-Rouge, il se départit et tout, son ost, et alla loger plus avant une lieue en tirant sur Paris, sur une montagne où il y avoit un arbre sec, sur lequel il fit mettre son étendard; et pour ce fut ce logis nommé l'Arbre-Sec. Et y fut ledit duc bien huit jours; et plusieurs de ses gens étoient logés és villages assez près de Paris; dont il advenoit que chacun jour couroient devant Paris. Et ceux qui en ladite cité étoient en garnison, sailloient souvent à l'encontre; pour quoi il y avoit souvent de grands escarmouches entre icelles parties, combien que d'un côté et d'autre n'y eût pour ce temps guères grand' perte. Mais ceux de l'ost, souvent et en plusieurs parties couroient le plat pays jus

ques à sept ou huit lieues à l'environ, et là prenoient et ramenoient à leur ost, chevaux, vaches, brebis, pourceaux et tous autres biens portatifs, dont le pauvre peuple et le pays étoient fort travaillés.

CHAPITRE CLXXXIV.

Cominent le dessusdit duc de Bourgogne envoya son héraut à Paris devers le roi; la réponse qu'il eut, et du siége de Mont-le-Héry, et autres matières.

DURANT le temps que ledit duc de Bourgogne étoit logé à l'Arbre-Sec, sur le mont de Châtillon, devant ladite ville de Paris, envoya un sien héraut, nommé Palis, qui depuis fut roi d'armes de Flandre, atout (avec) ses lettres, vers le roi et le dauphin. Mais quand il vint à la porte, fut mené devers le comte d'Armagnac et le conseil du roi, lesquels le firent parler audit dauphin, qui étoit instruit par iceux de la réponse qu'il devoit faire à icelui béraut qui lui bailla ses lettres, pour ce qu'il ne pouvoit parler au roi ; et lui dit, en bref, la charge qu'il avoit de par son seigneur le duc. Auquel répondit ledit dauphin, par grand courroux « Hé» raut, contre la volonté de monseigneur le roi » et de nous, ton seigneur de Bourgogne jà pieça a dégâté son royaume en plusieurs lieux. En

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» continuant jusques à maintenant de mal en pis, » il montre mal qu'il soit notre bienveillant, comme il nous écrit ; et s'il veut que monsei» gneur, et nous, le tenons pour notre parent loyal, vassal et sujet, il aille combattre et dé» bouter le roi d'Angleterre, ancien ennemi de » ce royaume, et après retourne devers monsei» gneur le roi, et il sera reçu. Et ne dis plus que monseigneur le roi et nous soyons en servage à Paris de nulle personne, car nous sommes tous » deux en notre pleine liberté et franchise; et garde que tu lui dises publiquement devant ses » gens, ce que te disons.

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Après lesquelles paroles, ledit héraut s'en retourna devers son seigneur le duc de Bourgogne, et lui raconta les paroles que lui avoit faites le dauphin, desquelles le duc de Bourgogne ne fit pas grand semblant de courroux, considérant que c'étoit par l'induction de ceux qui gouvernoient

le roi.

En après, ledit duc, voyant qu'il n'entreroit pas dedans Paris, et que ceux à lui favorables ne pouvoient achever ce qu'ils lui avoient mandé, se délogea de l'Arbre-Sec, et s'en alla à (avec) tout son ost mettre le siége devant le châtel de Mont-le-Héry; mais les assiégés, sachant la puissance dudit duc de Bourgogne, pensant qu'ils n'auroient nul secours, firent traiter avec ledit duc, par si qu'ils se partiroient et lui rendroient ladite forteresse en dedans les huit jours ensuivant, au cas que le

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