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Il se pourrait. Y verrons-nous des choses telles que nous perdrons le peu de foi qui nous reste, Roma veduta, fede perduta? Cela s'expliquerait peut-être pour nous, mais non pour D. César, qui, depuis longtemps, ne croit plus à rien. Qui sait si M. Baroja n'avait pas simplement à utiliser les notes d'un voyage et à dire son mot sur des questions toujours brûlantes?

Quoi qu'il en soit, à la page 269 c'en est fini de Rome - je ne veux pas dire que M. Baroja l'a pulvérisée, mais qu'il n'en parle plus. La bonne moitié du livre réclamerait donc un autre. titre, par exemple: D. Opando ó unas elecciones. Los hombres de pró, etc., etc., car ce n'est ni plus ni moins qu'un numéro ajouté aux œuvres innombrables qu'a suscitées en Espagne la comédie du suffrage universel. D. César est le descendant en ligne directe du Quintín de La feria de los discretos; lui aussi est un discreto, disons un arriviste, il écarte résolument de son chemin tout ce qui ne sert pas ses visées ambitieuses. Son fort, à lui, ce sont les combinaisons financières, toutes ses facultés sont tendues vers les jeux de la Bourse et du hasard. Et cela n'est pas tout à fait pour nous une révélation, mais presque un autre auteur eût fait venir la chose de loin, aurait appuyé sur ce caractère, M. Baroja a une idée beaucoup plus haute de la pénétration de ses lecteurs: al buen entendedor........... Pour suivre de plus près les fluctuations de la cote, D. César décide de se faire élire député. Conservateur? Libéral? Peu importe, mais comme il ne peut pas être à la fois l'un et l'autre, il sera successivement, l'un après l'autre, député conservateur, puis député libéral. Il serait aussi bien carliste ou républicain. Une fois nommé, il se prend d'un beau zèle pour sa fonction; il veut transformer sa circonscription de Castro Duro, en faire une région vivante et riche, y amener, en abondance, l'eau fertilisatrice, y construire des routes, et aussi qui l'eût cru? -y fonder une école. Mais le parti rétrograde, les cléricaux, les ultramontains, un moment déconcertés, se reprennent bientôt et lui déclarent une guerre sans merci qui le lasse et le brise. Car il n'a plus sa belle assurance

de jadis. Une petite madrilène, Amparito, s'est piquée à son dédain et s'est vengée en apprivoisant cette bête farouche. Il l'épouse et se retire de la politique, abandonnant ses convictions, si tant est qu'il en eut jamais, mais gardant les capitaux amassés dans de louches combinaisons.

Estar en Castro Duro y no visitar la casa de D. César Moncada es un verdadero delito de leso arte. El señor Moncada, que es una persona inteligentísima, ha reunido en su aristocrática morada una serie de preciosidades, tablas antiguas, bargueños, tallas del siglo XV y XVI, veneras de la Inquisición. El señor Moncada ha hecho un estudio concienzudo de los primitivos pintores castellanos, y es seguramente la persona más perita en esta materia.

On pousse un soupir de soulagement quand on a fermé ce livre indéfinissable et dissolvant. Les théories de M. Baroja s'y développent encore plus impitoyablement que dans La feria de los discretos. D. César est plus odieux, si c'est possible, que Quintín; il n'a pour lui aucune excuse, étant riche et bien apparenté. Amparito, grâce à qui nous finissons par apercevoir le défaut de la cuirasse, n'a rien de la grâce ingénue de Remedios. Le dénouement, si poétique dans la Feria, est ici d'une amère ironie. Sans doute, il y a encore en D. César, comme dans tous les autres protagonistes du romancier, un romántico, un rêveur qui a honte. de ses rêves. Pour dissimuler ce qu'il suppose être une faiblesse, il revêt un masque d'insensibilité et de sombre énergie qui nous donne le change. Mais il serait bon que, de temps en temps, nous apercevions le bout de l'oreille pour nous aider à supporter cette situation pénible. On sent que le héros a la sympathie de l'écrivain, on voudrait bien pouvoir éprouver pour lui autre chose que de l'horreur et l'on voudrait bien être sûr sans qu'il soit obligé de nous le dire en toutes lettres « que este hombre, frío y poco expansivo, fuera en el fondo un patriota que sintiera dolorosamente la decadencia de España y buscara los medios de levantarla ' ».

1. César ó nada, p. 346.

* **

Ainsi, de proche en proche, accentuant à chaque nouvel ouvrage la rigueur de sa conception, M. Pío Baroja s'achemine vers le type définitif qui mettra en œuvre sa doctrine sociale. Celle-ci est facile à recueillir de la bouche des nombreux personnages dont c'est, pour ainsi dire, le rôle de la divulguer. Nous la connaissons déjà en partie, complétons ce que nous en savons par quelques exemples:

La acción es todo, la vida, el placer, convertir la vida estática en vida dinámica; este es el problema. La lucha siempre, hasta el último momento, ¿ por qué? Por cualquier cosa 1.

A mí me tienen sin cuidado las formas de Gobierno; hasta no me importa que se tenga una idea verdadera ó mentirosa. Yo lo que quiero es que el pueblo se mueva; por un mito ó por una realidad 2.

Tenemos que inmoralizarnos. El tiempo de la escuela ha pasado ya, ahora hay que vivir...

No debemos nunca sacrificar nuestra personalidad á nada ni á nadie ; si la necesidad nos obliga al sacrificio, hagámoslo con reservas mentales, esperando el día del desquite.

Todo lo que se quiera n.ricane..te, merece ser conseguido......

Para que la acción de estos hombres (les réformateurs) sea útil, deben de prescindir de toda ley.

Ellos van á realizar su vida; su moral no puede ser la de un cualquiera. Si para la realización de su fin tienen que sacrificar á los demás, la moral es que los sacrifiquen 3.

Mais comment concilier ce qui précède avec ceci : « No soy más que un hombre que tiene las grandes condiciones para no hacer nada 4? »>

Passons sur cette boutade catégoriquement démentie par l'ava

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lanche de volumes qui s'échappent de sa plume depuis dix ans et rappelons ses idées politiques :

Mi tío es especialista en vulgaridades democráticas. Mi tio es republicano. Yo no sé si hay alguna cosa mas estúpida que ser republicano, creo que no la hay, á no ser el ser socialista y demócrata 1

Marcharíamos directamente, sin ambajes, á la supresión de las instituciones democráticas, como las Cortes, el jurado y las demás, que no tienen más bases que la ley de las mayorías y el número aplastante que representa la fuerza de un rebaño de bárbaros.

Experimentalmente veríamos que la masa es siempre lo infame, lo cobarde, lo bajo; que un público que también representa la masa, es siempre imbécil y que en una Cámara ó en un Congreso, los sentimientos falsos sustituyen á los sinceros, que las almas viles y rastreras se sobreponen á las altas y nobles 2. Si el país necesita entenebrecer sa vida, obscurezcámosla. Si necesita un buen tirano, busquémosle 3.

Voyons maintenant la morale. Ce qui révolte M. Baroja ce n'est pas que les Espagnols soient trop vicieux, c'est qu'ils ne le soient pas assez. Larra disait que l'Espagne était le pays des casi, il prétend qu'elle est le pays du minimum.

Predicar la austeridad en otros países, está bien. ¿Pero aquí? ¿Por qué? Somos el pueblo del minimum. Minimum de inteligencia, mínimum de vicios, minimum de pasiones, minimum de alimentación, mínimum de todo. Consumimos menos alcohol que ningún pueblo, menos tabaco que en ninguna parte. La estadística nos dice que el número de hijos ilegitimos en Madrid, en comparación de los pueblos de otras naciones europeas, es pequeñísimo ; el número de suicidas, escaso...

Si se pudiera hacer una estadistica de adulterios, resultaría, seguramente, España el país de Europa en donde hay menos adulterios. Una prueba clara de la poca concurrencia sexual y de la honradez de las mujeres en España, es la fealdad horrorosa de nuestras prostitutas. En un pueblo donde las relaciones sexuales fueran fáciles, prostitutas como las que hay en Madrid no podrían vivir, se tendrían que dedicar á trabajos de mujeres honradas.....

1. Camino de perfección, p. 249.
2. El Tablado de Arlequin, p. 75.
3. Id., p. 76.

Esa corrupción de que se habla, yo no la veo. Yo no encuentro por donde miro más que vida ñoña, arte ñoño, literatura ñoña y gente ñoña............

Yo creo que un pueblo vicioso, un pueblo revuelto es capaz de algo; un pueblo ñoño no es capaz de nada 1

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Toutes ces opinions sont condensées dans une réunion d'articles publiés par M. Baroja sous le titre : El Tablado de Arlequin. Ce livre est une sorte de bréviaire dont les autres seraient le développement. Là on le trouve tout entier. D'ailleurs bien peu d'écrivains se sont, autant que lui, livrés et caractérisés dans chaque chapitre, on pourrait dire à chaque page de leurs œuvres. Les mêmes idées fixes reviennent sous sa plume avec une périodicité des plus curieuses, les mêmes types reparaissent avec une ponctualité jamais en défaut, et parmi eux il en est un que l'on a grand plaisir à retrouver et qui n'est autre que M. Pío Baroja. A personne mieux qu'à lui-même ne s'applique ce qu'il dit de certains littérateurs :

Entre los escritores que hoy viven, para mi no hay más que dos verdaderamente geniales, el uno Ibsen, el otro Tolstoi.

De estos se puede gustar la lectura de varias obras ; de los demás basta con leer una para quedar como si se hubiesen leído todas. En las trescientas páginas de cualquiera de sus libros se ha retratado todo France ó todo Loti ó todo Kipling, ó todo Gorki. Leer más de un libro de estos autores me parece tomarse un trabajo inútil.

Le Tablado de Arlequin présente le grand avantage de nous livrer ses doctrines et ses idées au naturel, sans le voile d'aucune affabulation, dans le cadre réduit et la forme directe qui lui conviennent si bien.

Si M. Baroja voulait, il serait un incomparable journaliste, comme il est un excellent costumbrista. Lisez la pénétrante étude Las familias trepadoras, où il nous explique pourquoi il ne peut y avoir en Espagne de classe moyenne, lisez cette autre sur la

1. El Tablado de Arlequin, pp. 16 et 17.

REVUE HISPANIQUE. XXIII.

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