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LES GUEUX DE MER ET LA PRISE DE LA BRILLE.
LA COMMUNE BELGE; ÉTUDES ADMINISTRATIVES.
DE LA MORALE CONSIDÉRÉE COMME UN ÉLÉMENT INDISPENSABLE
DU BIEN-ÊTRE DE LA SOCIÉTÉ.
WILLIAM TINDALE.

UN MOIS EN ANGLETERRE. LE PRÉSENT ET L'AVENIR.
LES MISÉRABLES PAR VICTOR HUGO.

LE CONGRÈS FLAMAND DE BRUGES.

LE CONGRÈS INTERNATIONAL POUR LE PROGRÈS DES SCIENCES

SOCIALES.

REVUE LITTÉRAIRE.

CORRESPONDANCE D'AMÉRIQUE.

BRUXELLES,

BUREAU DE LA REVUE TRIMESTRIELLE,

RUE SAINT-LAZARE, 25.

OCTOBRE 1862.

LES GUEUX DE MER

ET

LA PRISE DE LA BRILLE 1.

CHAPITRE PREMIER.

COMMENCEMENTS DES GUEUX DE MER.

1568 ET 1569.

Origine des gueux de mer. Dolhain, leur amiral. Activité du prince d'Orange. NouLégitimité de la résistance des gueux. velle direction donnée à leur flotte. - Caractère des gueux.-Leurs principaux chefs. - Thierry Sonoy.-Théâtre de la lutte. - Fautes du duc d'Albe. - Excès des gueux. - Flamands et Wallons sur leur flotte. Commencement de la lutte. Obstination du duc d'Albe. · Continuation du régime de la terreur.

Lorsqu'en 1568, les députés des états de Hollande s'étaient rendus à Bruxelles pour féliciter le duc d'Albe de son arrivée aux Pays-Bas, ils ne lui avaient pas caché leurs craintes sur les dommages que les pirates pourraient causer aux bateaux de pêche. Or, ces pirates étaient précisément ceux du sein desquels devaient sortir bientôt les gueux de mer. La corde, le glaive, le feu et la roue forcèrent à se réfugier sur l'Océan, la plupart de ceux qui ne voulaient pas plier leurs consciences aux ordres

1 Épisode d'une Histoire inédite de la Révolution des Pays-Bas au XVIe siècle.

R. T.

1

du duc d'Albe. A coup sûr, on était loin de penser alors qu'une poignée d'hommes, qui allaient chercher leur pain sur les flots, deviendraient un jour une armée formidable, menaçant tout le littoral du pays et amenant la chute du gouverneur général et de son inflexible système. Les quelques vaisseaux de guerre qui furent offerts au duc par les états de Hollande lui paraissaient plus que suffisants pour détruire la piraterie qui les faisait trembler. Mais à mesure que le nombre des proscrits augmenta et que les temps devinrent plus perplexes, la puissance des gueux de mer finit par remplacer celle des gueux des bois. Aux fugitifs de Lannoy, d'Austruweel et d'Amsterdam (1567) vinrent se joindre ceux de Dahlem et de Jemmingen (1568), et tous ensemble formèrent une masse imposante sur mer. Mais cette année même, l'invasion du pays de Groningue par Louis de Nassau avait été puissamment secondée par les gueux sur l'Ems. Sonoy et un banni d'Amsterdam, Henri Laers, s'étaient déjà distingués alors contre François Van Bosschuysen, vice-amiral du duc d'Albe. Au mois d'août 1569, cinq ou six nobles de Hollande, Gueldre, Frise et Groningue se liguèrent pour renverser la tyrannie espagnole et pour partager avec le prince d'Orange le butin qu'ils feraient sur l'ennemi. Ces nobles furent Albert d'Egmont, Lancelot de Bréderode, Crépin Van Saltbrugge, Berthold Entes de Mentheda, Jelle Eelsma et Meinert De Fries (le Frison), tous bannis, et, depuis, capitaines des gueux. C'est de cette époque que date probablement la nomination d'Adrien de Berghe, seigneur de Dolhain et de Cohem, un des auteurs du Compromis, comme amiral du prince Guillaume d'Orange et comme chef suprême de la flotte des gueux. Guillaume avait pris ce parti sur les conseils de Coligny, qui, témoin de ses insuccès sur terre, lui avait fait comprendre que la mer lui serait plus propice 1.

1 Hopperus ad Viglium, epist. 140 et 157 (ed. Nelis).-Viglius ad Hopperum, apud HOYNCK VAN PAPENDRECHT, Analecta Belgica, t. I, 2,

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