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dant je compte bien que cela ne s'étendra pas sur ce qui intéressera mon régime. Elle comptoit tout à l'heure s'établir dans ma chambre pour y faire ses repas, mais je lui ai dit que j'allois écrire : je l'ai priée de faire dire à Madame Laroche les heures où elle vouloit manger et ce qu'elle voudroit manger, et où elle vouloit manger; et que, pour moi, Je comptois avoir la même liberté en conséquence je mangerai du riz et un poulet à huit heures du soir."-Vol. ii. pp. 191, 192.

suis ravie, je vois la fin de la journée avec délices. Si je n'avais pas mon lit et mon fauteuil, je serais cent fois plus malheureuse."-Vol. iii. pp. 96-98. The following, though short, is a good specimen of the tone in which she treats her lover.

"Je crois que vous me regrettez, c'est-à-dire, que vous pensez beaucoup à moi. Mais (comme de raison) vous vous divertissez fort bien: vous êtes

After a few days she returns again to this comme les quiétistes, vous faites tout en moi, pour unfortunate companion.

'La Péquigni n'est d'aucune ressource, et son esprit est comme l'espace: il y a étendue, profondeur, et peut-être toutes les autres dimensions que je ne saurais dire, parce que je ne les sais pas; mais cela n'est que du vide pour l'usage. Elle a tout senti, tout jugé, tout éprouvé, tout choisi, tout rejeté; elle est, dit-elle, d'une difficulté singulière en compagnie, et cependant elle est toute la journée avec toutes nos petites madames à jaboter comme une pie. Mais ce n'est pas cela qui me déplaît en elle: cela m'est commode dès aujourd'hui, et cela me sera très agréable sitôt que Formont sera arrivé. Ce qui m'est insupportable, c'est le dîner; elle a l'air d'une folle en mangeant; elle dépèce une poularde dans le plat où on la sert, ensuite elle la met dans un autre, se fait rapporter du bouillon pour mettre dessus, tout semblable à celui qu'elle rend, et puis elle prend un haut d'aile, ensuite le corps dont elle ne mange que la moitié; et puis elle ne veut pas que l'on retourne le veau pour couper un os, de peur qu'on n'amollisse la peau; elle coupe un os avec toute la peine possible, elle le ronge à demi, puis retourne à sa poularde; après elle pèle tout le dessus du veau, ensuite elle revient à ronger sa poularde cela dure deux heures. Elle a sur son assiette des morceaux d'os rongées, du peaux sucées, et pendant ce temps, ou je m'ennuie, à la mort, ou je mange plus qu'il ne faudrait. C'est une curiosité de lui voir manger un biscuit; cela dure une demi-heure, et le total, c'est qu'elle mange comme un loup: il est vrai qu'elle fait un exercice enragé. Je suis fachée que vous ayez de commun avec elle l'impossibilité de rester une minute en repos."-Vol. iii. pp. 39-41.

:

The rest of her company do not come any better off. The lady she praises most, seems to come near to the English character.

"Madame de Bancour a trente ans; elle n'est pas vilaine; elle est très douce et très polie, et ce n'est pas sa faute de n'être pas plus amusante; c'est faute d'avoir rien vu: car elle a du bon sens, n'a nulle prétention, et est fort naturelle; son_ton de voix est doux, naïf et même un peu niais, dans le goût de Jeliot; si elle avait vécu dans le monde, elle serait aimable: je lui fais conter sa vie; elle est occupée de ses devoirs, sans austérité ni ostentation; si elle ne m'ennuyait pas, elle me plairait "-Vol. iii. p. 26.

assez.

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"Il me prend des étonnemens funestes d'être ici: c'est comme la pensée de la mort; si je ne m'en distrayais, j'en mourrais réellement. Vous ne sauriez vous figurer la tristesse de ce séjour; mais si fait, puisque vous êtes à Plombières: mais non; c'est que ce n'est point le lieu, c'est la compagnie dont il est impossible de faire aucun usage. Henrensement depuis que je suis ici, j'ai un certain hébêtement qui ferait que je n'entendrais pas le plus petit raisonnement: je végète."-" Je ne crois pas qu'aucun remède puisse être bon lorsqu'on s'ennuie autant que je fais: ce n'est pas que je supporte mon mal patiemment; mais jamais je ne suis bien-aise, et ce n'est que parce que je végète s tranquille quand dix heures arrivent je

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moi et par moi; mais le fait est que vous faites tout sans moi et que vos journées se passent gaiement, que vous jouissez d'une certaine liberté qui vous plaît, et vous êtes fort aise que pendant ce temps-là je travaille à me bien porter. Mes nuits ne sont pas trop bonnes, et je crois que c'est que je mange un peu trop: hier je me suis retranché le bœuf, aujourd'hui je compte réformer la quantité de pain." N'allez point vous corriger sur rien, j'aime que vous me parliez ormeaux, ruisseaux, moineaux, etc., et ce m'est une occasion très-agréable de vous don ner des démentis, de vous confondre, de vous tourmenter, c'est je crois ce qui contribue le plus à me faire passer mes eaux."-Vol. iii. pp. 126, 127. 129.

We have scarcely left ourselves room to give any of the gentleman's part of this correspondence. It is very pleasingly and gaily sustained by him,-though he deals mostly in the tittle-tattle of Paris, and appears a little vain of his own currency and distinction. We extract the following paragraphs, just as they turn up to us.

"Je ne crois pas que l'on puisse être heureux en province quand on a passé sa vie à Paris; mais heureux qui n'a jamais connu Paris, et qui n'ajoute pas nécessairement à cette vie les maux chimériques, qui sont les plus grands! car on peut guérir un seigneur qui gémit de ce qu'il a été grêlé, en lui faisant voir qu'il se trompe, et que sa vigne est couverte de raisin; mais la grêlé métaphysique ne peut être combattue. La nature, ou la providence n'est pas si injuste qu'on le veut dire; n'y mettons rien du nôtre, et nous serons moins à plaindre; et puis regardons le terme qui approche, le marteau qui va frapper l'heure, et pensons que tout cela va disparaître.

"Ah! l'inconcevable Pont de Veyle! il vient de donner une parade chez M. le duc d'Orléans : cette scène que vous connaissez du vendeur d'orviétan. Au lieu du Forcalquier, c'était le petit Gauffin qui faisait le Giles; et Pont de Veyle a distribué au moins deux cents boîtes avec un couplet pour tout le monde: il est plus jeune que quand vous l'avez vu la première fois; il s'amuse de tout; n'aime rien; et n'a conservé de la mémoire de la défunte que la haine pour la musique française."-Vol. i. pp. 110, 111.

At the end of the letters, there are placed a variety of portraits, or characters of the most fand's society, written by each other-somedistinguished persons in Madame du Deftimes with great freedom, and sometimes with much flattery-but almost always with wit and penetration. We give the following by Madame du Deffand as chiefly because it is shorter than most of the a specimen,

others.

"Madame la Duchesse d'Aiguillon a la bouche enfoncé, le nez de travers, le regard fol et hardi.et malgré cela elle est belle. L'éclat de son teint l'emporte sur l'irregularité de ces traits.

Sa taille est grossière, sa gorge, ses bras sont énormes; cependant elle n'a point l'air pesant ni épais: la force supplée en elle à la légèreté.

"Son esprit a beaucoup de rapport à sa figure: il est pour ainsi dire aussi mal dessiné que son visage,

"On pourrait comparer Madame la Duchesse d'Aiguillon à ces statues faites pour le cintre, et qui paraissent monstrueuses étant dans le parvis. Sa figure ni son esprit ne veulent point être vus ni examinés de trop près; une certaine distance est nécessaire à sa beauté: des juges peu éclairés et peu delicats sont les seuls qui puissent être favorables à

et aussi éclatant: l'abondance, l'activité, l'impetu- | who did not make jests at their friends' caosité en sont les qualités dominantes. Sans goût, lamities, were glad, at any rate, to forget them sans grace, et sans justesse, elle étonne, elle sur- in the society of those who did. When we prend, mais elle ne plaît ni n'interesse. recollect, too, that the desertion of all the high duties of patriots and statesmen, and the insulting and systematic degradation of the great body of the people were necessary conditions of the excellence of this society, we cannot hesitate in saying, that its brilliancy was maintained at far too great a cost; and that the fuel which was wasted in its support, would have been infinitely better applied in diffusing a gentler light, and a more genial heat, through the private dwellings of the land.

son esprit.

"Semblable à la trompette du jugement, elle est faite pour resusciter les morts: ce sont les impuissans qui doivent l'aimer, ce sont les sourds qui doivent l'entendre."-Vol. iii. pp. 154-156.

There are three characters of Madame du Deffand herself, all very flattering. That by the President Henault is the least so. It ends as follows.

ja.

"Cependant, pour ne pas marquer trop de prévention et obtenir plus de croyance, j'ajouterai que l'âge, sans lui ôter ses talens, l'avait rendue louse et méfiante, cédant à ses premiers mouvemens, maladroite pour conduire les hommes dont elle disposait naturellement; enfin de l'humeur inégale, injuste, ne cessant d'être aimable qu'aux yeux des personnes auxquelles il lui importait de plaîre, et, pour finir, la personne par laquelle j'ai été le plus heureux et le plus malheureux, parce qu'elle est ce que j'ai le plus aimé."-Vol. iii. p. 188. He is infinitely more partial to a Madame de Flamarens, whose character he begins with great elegance as follows.

"Madame de Flamarens a le visage le plus touchant et le plus modeste qui fut jamais; c'est un genre de beauté que la nature n'a attrapé qu'une fois: il y a dans ses traits quelque chose de rare et de mystérieux, qui aurait fait dire, dans les temps fabuleux, qu'une immortelle, sous cette forme, ne s'était pas assez déguisée!"-Vol. iii. p 196.

We have occupied ourselves so long with Madame du Deffand and her associates, that we can afford but a small portion of our attention for Mademoiselle de Lespinasse. A very extraordinary person we will allow her to have been; and a most extraordinary publication she has left us to consider. On a former occasion, we took some notice of the account which Marmontel had given of her character and conduct, and expressed our surprise that any one, who had acted the unprincipled and selfish part which he imputes to her, should be thought worthy, either of the admiration he expresses, or of the friendship and patronage of so many distinguished characters, or of the devoted attachment of such a man as D'Alembert. After reading these letters, we see much reason to doubt of the accuracy of Marmontel's representation; but, at the same time, find great difficulty in settling our own opinion of the author. Marmontel describes her as having first made a vain attempt upon the heart of M. de Guibert, the celebrated We take our leave now of these volumes: author of the Tactics,—and then endeavoured and of the brilliant circle and brilliant days to indemnify herself by making a conquest of · of Madame du Deffand. Such a society pro- M. de Mora, the son of the Spanish ambassabably never will exist again in the world;- dor, upon whose death she is stated to have nor can we say we are very sorry for it. died of mortification; and, in both cases, she It was not very moral, we are afraid; and we is represented as having been actuated more have seen, that the most distinguished mem- by a selfish and paltry ambition, than by any bers of it were not very happy. When we feeling of affection. The dates, and the tenor say that it must have been in the highest de- of the letters before us, enable us to detect gree delightful to those who sought only for many inaccuracies in this statement; while amusement, we wish it to be understood, not they throw us into new perplexity as to the only that amusement does not constitute hap- true character of the writer. They begin in piness, but that it can afford very little plea- 1773, after M. de Mora had been recalled to sure to those who have not other sources of Spain by his relations, and when her whole happiness. The great extent of the accom- soul seems to be occupied with anguish for plished society of Paris, and the familiarity this separation; and they are all addressed to of its intercourse, seems to have gradually M. de Guibert, who had then recently recombrought almost all its members to spend their mended himself to her, by the tender interest whole lives in public. They had no notion, he took in her affliction. From the very betherefore, of domestic enjoyments; and their ginning, however, there is more of love in affections being dissipated among so many them, than we can well reconcile with the competitors, and distracted by such an inces- subsistence of her first engrossing passion; sant variety of small occupations, came natur- and, long before the death of M. Mora, she ally to be weakened and exhausted; and a expresses the most vehement, unequivocal, certain heartless gaiety to be extended indis- and passionate attachment to M. Guibert. criminately to the follies and the misfortunes Sometimes she has fits of remorse for this; of their associates. Bating some little fits of but, for the most part, she seems quite uncongallantry, therefore, there could be no devo-scious, either of inconsistency or impropriety; tedness of attachment; and no profound sym- and M. Guibert is, in the same letter, adpathy for the sufferings of the most intimate dressed in terms of the most passionate adofriends. Every thing, we find accordingly, ration, and made the confident of her unwas made a subject for epigrams; and those speakable, devoted, and unalterable love for

wretched, and so very angry, we do not indeed always understand; but there is no mistaking the language and real emotion; and while there is something wearisome, perhaps, in the uniformity of a vehemence of which we do not clearly see the cause, there is something truly déchirant in the natural and piteous iteration of her eloquent complainings, and something captivating and noble in the fire and rapidity with which she pours out her emotions. The style is as original and extraordinary as the character of its author. It is quite natural, and even negligent-altogether without gaiety or assumed dignity-and yet full of elegance and spirit, and burning with the flames of a heart abandoned to passion, and an imagination exalted by enthusiasm. It is not easy to fall into the measure of such a composer, in running over a miscellany of amusement; but we cannot avoid adding a few extracts, if it were only to make what we have been saying intelligible, to some at least of our readers.

"Je me sentois une répugnance mortelle à ouvrir votre lettre si je n'avois craint de vous offenser, j'allois vous la renvoyer. Quelque chose me disoit qu'elle irriteroit mes maux, et je voulois me méaffaisse mon ame : j'ai encore eu la fièvre; je n'ai nager. La souffrance continuelle de mon corps pas fermé l'œil; je n'en puis plus. De grace, par pitié, ne tourmentez plus une vie qui s'éteint, et dont tous les instans sont dévoués à la douleur et aux regrets. Je ne vous accuse point, je n'exige rien,

M. Mora. So she goes on,-most furiously and outrageously in love with them both at the same time, till the death of M. Mora, in 1774. This event, however, makes no difference in her feelings or expressions; she continues to love his memory, just as ardently as his living successor in her affection; and her letters are divided, as before, between expressions of heart-rending grief and unbounded attachment-between her besoin de mourir for M. Mora, and her delight in living for M. Guibert. There are still more inexplicable things in those letters. None of Guibert's letters are given,- -so that we cannot see how he responded to all these raptures; but, from the very first, or almost from the first, she complains bitterly of his coldness and dissipation; laments that he has a heart incapable of tenderness; and that he feels nothing but gratitude or compassion for a being whom he had fascinated, exalted, and possessed with the most ardent and unbounded passion. We cannot say that we see any clear traces of her ever having hoped, or even wished that he should marry her. On the contrary, she recommends several wives to him; and at last he takes one, with her approbation and consent, while the correspondence goes on in the same tone as before. The vehemence and excess of her passion continue to the last of the letters here published, which come down to within a few weeks of her death, in 1776. The account which we have here given ap-vous ne me devez rien: car, en effet, je n'ai pas eu pears ridiculous: and there are people, and wise people, who, even after looking into the book, will think Mademoiselle de Lespinasse deserving of nothing but ridicule, and consign her and her ravings to immeasurable contempt. Gentle spirits, however, will judge more gently; and there are few, we believe, who feel interest enough in the work to read it through, who will not lay it down with emotions of admiration and profound compassion. Even if we did not know that she was the chosen companion of D'Alembert, and the respected friend of Turgot, Condillac, Condorcet, and the first characters in France, there are, in the strange book before us, such traces of a powerful, generous, and ardent mind, as necessarily to command the respect even of those who may be provoked with her inconsistencies, and wearied out with the vehemence of her sorrow. There is something so natural too, so eloquent, and so pathetic in her expression-a tone of ardour and enthusiasm so infectious, and so much of the true and agonizing voice of heart-struck wretchedness, that it burdens us with something of the weight of a real sorrow; and we are glad to make ourselves angry at her unaccountableness, in order to get rid of the oppression. It ought to be recollected also, that during the whole course of the correspondence, this poor young woman was dying of a painful and irritating disease. Tortured with sickness, or agitated with opium, her blood never seems in all that time to have flowed peaceably in her veins, and her nerves and her passions seem to have reacted upon each other in a series of cruel agitations. Why she is so very

senti; et quand j'ai eu le malheur d'y céder, j'ai un mouvement, pas un sentiment auquel j'ai contoujours détesté la force, ou la foiblesse, qui m'entrainoit. Vous voyez que vous ne me devez aucune reconnaissance, et que je n'ai le droit de vous faire aucun reproche. Soyez donc libre, retournez à ce que vous aimez, et à ce qui vous convient plus que leur; laissez-moi m'occuper sans distraction du seul vous ne croyez peut-être. Laissez-moi à ma douobjet que j'ai adoré, et dont le souvenir m'est plus cher que tout ce qui reste dans la nature. Mon Dieu! je ne devrois pas le pleurer; j'aurois dû le suivre: c'est vous qui me faites vivre, qui faites le tourment d'une créature que la douleur consume, la mort. Ah! vous en faites trop, et pas assez pour et qui emploie ce qui lui reste de forces à invoquer moi. Je vous le disois bien il y a huit jours, vous me rendez difficile, exigeante en donnant tout, on veut obtenir quelque chose. Mais, encore une fois, je vous pardonne, et je ne vous hais point: ce n'est pas par générosité que je vous pardonne, ce n'est pas par bonté que je ne vous hais pas; c'est que mon ame est lasse, qu'elle meurt de fatigue. Ah! mon ami, laissez-moi, ne me dites plus que vous m'aimez: ce baume devient du poison; vous calmez et déchirez ma plaie tour à tour. Oh! que vous aime pourtant, et que je serois désolée de mettre de me faites mal que la vie me pèse! que je vous la tristesse dans votre ame! Mon ami, elle est trop partagée, trop dissipée, pour que le vrai plaisir y puisse pénétrer. Vous voulez que je vous voie ce soir; et bien, venez done!"-Vol. ii. pp. 206–208.

"Combien de fois aurois-je pu me plaindre; combien de fois vous ai-je caché mes larmes! Ah! je mener un cœur qui est entraîné par un autre penle vois trop bien: on ne sauroit ni retenir, ni rachant; je me le dis sans cesse, quelquefois je me crois guérie; vous paroissez, et tout est détruit. La réflexion, mes résolutions, le malheur, tout perd sa force au premier mot que vous prononcez. Je malheureux ne l'a invoquée avec plus d'ardeur. ne vois plus d'asile que la mort, et jamais aucun Je retiens la moitié de mon ame: sa chaleur, son mouvement vous importuneroit, et vous éteindroit

tout-à-fait; le feu qui n'échauffe pas, incommode. | the heart; and, when we think that this exAh! si vous saviez, si vous lisiez comme j'ai fait traordinary woman wrote all this, not in the jouir une ame forte et passionnée, du plaisir d'être days of impatient youth, when the heart is aimée! Il comparoit ce qui l'avoit aimé, ce qui l'aimoit encore, et il me disoit sans cesse: Oh! strong for suffering, and takes a strange deelles ne sont pas dignes d'être vos écolières; votre light in the vehemence even of its painful ame a été chauffée par le soleil de Lima, et mes emotions, but after years of misery, and with compatriotes semblent être nées sous les glaces de death before her eyes-advancing by gradual la Laponie.' Et c'étoit de Madrid qu'il me mandoit but visible steps, it is impossible not to feel cela! Mon ami, il ne me louoit pas; il jouissoit; et je ne crois point me louer, quand je vous dis an indescribable emotion of pity, resentment, and admiration. One little word more. qu'en vous aimant à la folie, je ne vous donne que ce que je ne puis pas garder ou retenir."-Vol. ii. pp. 215-217.

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"Oh! que vous pesez sur mon cœur, lorsque vous voulez me prouver qu'il doit être content du vôtre ! Je ne me plaindrois jamais, mais vous me forcez souvent à crier, tant le mal que vous me faites est aigu et profond! Mon ami, j'ai été aimée, je le suis encore, et je meurs de regret en pensant que ce n'est pas de vous. J'ai beau me dire que je ne méritai jamais le bonheur que je regrette; mon cœur cette fois fait taire mon amour-propre il me dit que, si je dus jamais être aimée, c'étoit de celui qui auroit assez de charme à mes yeux, pour me distraire de M. de M.. et pour me retenir à la vie, après l'avoir perdu. Je n'ai fait que languir depuis votre départ; je n'ai pas été une heure sans souffrance: le mal de mon ame passe à mon corps; j'ai tous les jours la fièvre, et mon médecin, qui n'est pas le plus habile de tous les hommes, me répète sans cesse que je suis consumée de chagrin, que mon pouls, que ma respiration annoncent une douleur active; et il s'en va toujours en me disant : nous n'avons point de remède pour l'ame. Il n'y en a plus pour moi: ce n'est pas guérir que je voudrois, mais me calmer, mais retrouver quelques momens de repos pour me conduire à celui que la nature m'accordera bientôt."-Vol. iii. pp. 146, 147.

"Je n'ai plus assez de force pour mon ame-elle me tue. Vous ne pouvez plus rien sur moi, que me faire souffrir. Ne tachez donc plus à me consoler, et cessez de vouloir me faire le victime de votre morale, après m'avoir fait celle de votre légèreté.— Vous ne m'avez pas vue, parce que la journée n'a que douze heures, et que vous aviez de quoi les remplir par des intérêts et des plaisirs qui vous sont, et qui doivent vous être plus chers que mon malheur. Je ne réclame rien, je n'exige rien, et je me dis sans cesse que la source de mon bonheur et de mon plaisir est perdu pour jamais."-Vol. iii. p. 59.

Oh, mon Dieu! que l'on vit fort lorsqu'on est mort à tout, excepté à un objet qui est l'univers pour nous, et qui s'empare tellement de toutes nos facultés, qu'il n'est plus possible de vivre dans d'autres temps que dans le moment où l'on est! Eh! comment voulez-vous que je vous dise si je vous aimerai dans trois mois? Comment pourroisje, avec ma pensée, me distraire de mon sentiment? Vous voudriez que, lorsque je vous vois, lorsque votre présence charme mes sens et mon ame, je pusse vous rendre compte de l'effet que je recevrai de votre mariage; mon ami, je n'en sais rien, mais rien du tout. S'il me guérissoit, je vous le dirois, et vous êtes assez juste pour ne m'en pas blâmer. Si, au contraire, il portoit le désespoir dans mon ame, je ne me plaindrois pas, et je souffrirois bien peu de temps. Alors vous seriez assez sensible et assez délicat pour approuver un parti qui ne vous coûteroit que des regrets passagers, et dont votre nouvelle situation vous distrairoit bien vîte; et je vous assure que cette pensée est consolante pour moi je m'en sens plus libre. Ne me demandez donc plus ce que je ferai lorsque vous aurez engagé votre vie à une autre. Si je n'avois que de la vanité et de l'amour-propre, je serois bien plus éclairée sur ce que j'éprouverai alors. Il n'y a guère de méprise aux calculs de l'amour-propre; il prévoit assez juste: la passion n'a point d'avenir; ainsi en vous disant: je vous aime, je vous dis tout ce que je sais et tout ce que je sens.-Oh! mon ami, je me sens capable de tout, excepté de plier: j'aurois la force d'un martyr, pour satisfaire ma passion ou celle de la personne qui m'aimeroit: mais je ne trouve rien en moi qui me réponde de pouvoir jamais faire le sacrifice de mon sentiment. La vie n'est rien en comparaison, et vous verrez si ce ne sont là que les discours d'une tête exaltée. Oui, peut-être ce sont là les pensées d'une ame exaltée, mais à laquelle appartiennent les actions fortes. Seroit-ce à la raison qui est si prévoyante, si foible dans ses vues, et même si impuissante dans ses moyens, que ces pensées pourroient appartenir? Mon ami, je ne suis point raisonnable, et c'est peut-être à force d'être passionnée que j'ai mis toute ma vie tant de raison à tout ce qui est soumis au jugement et à l'opinion des indifferens. Combien j'ai usurpé d'éloges sur ma modération, sur ma noblesse d'ame, sur mon désintéressement, sur les sacrifices prétendus que je faisois à une mémoire respectable et chère, et à la maison d'Alb....! Voilà comme le monde juge, "Avant dîner je vais voir rue de Cléry des autocomme il voit! Eh, bon Dieu! sots que vous êtes, mates; qui sont prodigieux, à ce qu'on dit. Quand je ne mérite pas vos louanges: mon ame n'étoit j'allois dans le monde, je n'aurois pas eu cette cupas faite pour les petits intérêts qui vous occupent; riosité: deux ou trois soupers en donnent satiété; toute entière au bonheur d'aimer et d'être, aimé il mais ceux de la rue de Cléry valent mieux: ils ne m'a fallu ni force, ni honnêteté pour supporter agissent et ne parlent point. Venez-y, en allant la pauvreté, et pour dédaigner les avantages de la au Marais, et je vous dirai là si j'ai la loge de M. vanité. J'ai tant joui, j'ai si bien senti le prix de la le duc d'Aumont. Madame de Ch... ne vous croit vie, que s'il falloit recommencer, je voudrois que ce point coupable de négligence: elle m'a demandé fut aux mêmes conditions. Aimer et souffrir-le aujourd'hui si votre retraite duroit encore. Ce que ciel, l'enfer,—voilà à quoi je me dévouerois, voilà les femmes veulent seulement, c'est d'être préféce que je voudrois sentir, voilà le climat que je vou-rées. Presque personne n'a besoin d'être aimé, et drois habiter; et non cet état tempéré dans lequel cela est bien heureux: car c'est ce qui se fait le vivent tous les sots et tous les automates dont nous sommes environnés."-Vol. ii. pp. 228-233. All this is raving no doubt; but it is the raving of real passion, and of a lofty and powerful spirit. It is the eloquent raving of

We cannot leave our readers with these painful impressions; and shall add just one word or two of what is gayest in these desolating volumes.

"M. Grimm est de retour; je l'ai accablé de questions. Il peint la Czarine, non pas comme une souveraine, mais comme une femme aimable, pleine d'esprit, de saillies, et de tout ce qui peut séduire et charmer. Mais dans tout ce qu'il me disoit, je reconnoissois plutôt cet art charmant d'une courti sane grecque, que la dignité et l'éclat de l'Impératrice d'un grand empire."-Vol. ii. p. 105.

plus mal à Paris. Ils osent dire qu'ils aiment; et ils sont calmes et dissipés! c'est assurément bien connoître le sentiment et la passion. Pauvres gens! il faut les louer comme les Liliputiens: ils sont bien jolis, bien gentils, bien aimables. Adieu, mon ami."-Vol. ii. pp. 197, 198.

We have left ourselves no room to make any reflections; except, only, that the French fashion of living, and almost of dying, in public, is nowhere so strikingly exemplified, as in the letters of this victim of passion and of fancy. While her heart is torn with the most agonizing passions, and her thoughts turned hourly on suicide, she dines out, and makes visits every day; and, when she is

visibly within a few weeks of her end, and is wasted with coughs and spasms, she still has her salon filled twice a day with company, and drags herself out to supper with all the countesses of her acquaintance. There is a great deal of French character, indeed, in both the works of which we now take our leave;-a great deal to admire, and to wonder at-but very little, we think, to envy.

(August, 1825.)

Wilhelm Meister's Apprenticeship: a Novel.

From the German of GOETHE. 3 vols. 12mo. pp. 1030. Edinburgh: 1824.

THERE are few things that at first sight appear more capricious and unaccountable, than the diversities of national taste; and yet there are not many, that, to a certain extent at least, admit of a clearer explanation. They form evidently a section in the great chapter of National Character; and, proceeding on the assumption, that human nature is everywhere fundamentally the same, it is not perhaps very difficult to indicate, in a general way, the circumstances which have distinguished it into so many local varieties.

before judgment, warmth of feeling before correct reasoning-and splendid declamation and broad humour before delicate simplicity or refined wit. In the arts again, the progress is strictly analagous-from mere monstrosity to ostentatious displays of labour and design, first in massive formality, and next in fantastical minuteness, variety, and flutter of parts;

and then, through the gradations of startling contrasts and overwrought expression, to the repose and simplicity of graceful nature.

These considerations alone explain much These may be divided into two great class- of that contrariety of taste by which different es,—the one embracing all that relates to the nations are distinguished. They not only newness or antiquity of the society to which start in the great career of improvement at they belong, or, in other words, to the stage different times, but they advance in it with which any particular nation has attained in different velocities-some lingering longer in that great progress from rudeness to refine one stage than another-some obstructed and ment, in which all are engaged;-the other some helped forward, by circumstances opercomprehending what may be termed the ac-ating on them from within or from without. cidental causes by which the character and It is the unavoidable consequence, however, condition of communities may be affected; of their being in any one particular position, such as their government, their relative posi- that they will judge of their own productions tion as to power and civilization to neighbour- and those of their neighbours, according to ing countries, their prevailing occupations, that standard of taste which belongs to the determined in some degree by the capabilities place they then hold in this great circle;of their soil and climate, and more than all and that a whole people will look on their perhaps, as to the question of taste, the still neighbours with wonder and scorn, for admore accidental circumstance of the character miring what their own grandfathers looked on of their first models of excellence, or the with equal admiration,-while they themkind of merit by which their admiration and selves are scorned and vilified in return, for national vanity had first been excited. tastes which will infallibly be adopted by the grandchildren of those who despise them.

It is needless to illustrate these obvious sources of peculiarity at any considerable length. It is not more certain, that all primitive communities proceed to civilization by nearly the same stages, than that the progress of taste is marked by corresponding gradations, and may, in most cases, be distinguished into periods, the order and succession of which is nearly as uniform and determined. If tribes of savage men always proceed, under ordinary circumstances, from the occupation of hunting to that of pasturage, from that to agriculture, and from that to commerce and manufactures, the sequence is scarcely less invariable in the history of letters and art. In the former, verse is uniformly antecedent to prose-marvellous legends to correct history-exaggerated sentiments to just representations of nature. Invention, in short, regularly comes

What we have termed the accidental causes of great differences in beings of the same nature, do not of course admit of quite so simple an exposition. But it is not in reality more difficult to prove their existence and explain their operation. Where great and degrading despotisms have been early established, either by the aid of superstition or of mere force, as in most of the states of Asia, or where small tribes of mixed descent have been engaged in perpetual contention for freedom and superiority, as in ancient Greecewhere the ambition and faculties of individuals have been chained up by the institution of castes and indelible separations, as in India and Egypt, or where all men practise all occupations and aspire to all honours, as in Germany or Britain-where the sole occupation

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