Le moulin du frau: Avant-propos d'Alcide Dusolier

Portada
Fasquelle, 1905 - 434 páginas
 

Páginas seleccionadas

Otras ediciones - Ver todo

Términos y frases comunes

Pasajes populares

Página 11 - A propos de ce patois, il me faut dire que ce soir-là, comme toujours, les deux amis employaient souvent notre langage paysan. C'était une coutume générale alors, même dans la bonne bourgeoisie, de parler le patois, et d'en faire entrer des mots et même des phrases dans les parlements faits en français. De là, ces locutions patoises, ces tournures de phrases translatées de périgordin en français dont nous avons l'accoutumance. J'en devrais parler au passé, car, si autrefois, chacun tenait...
Página 280 - ... les membres de la communauté avec le Temps. Si l'on excepte les grandes dates de l'Histoire, ce sont des événements internes qui structurent la durée, assurent la cohésion du groupe mais contribuent à le couper de la société. Pour Hélie, 1853 c'est l'année du gros brochet...
Página 92 - Ici commence pour moi une vie nouvelle, toute simple, toute unie, réglée par le soleil, les saisons, les époques des travaux de la campagne, le cours naturel des choses, c'est-à-dire une bonne vie paysanne, la meilleure, à mon avis, et la plus saine de toutes pour le corps et l'esprit.
Página 37 - Il ya quarante-cinq ans de ça ; mais je pourrais refaire l'inventaire, je crois qu'il n'y manquerait guère de choses. Mon grand-père reviendrait au monde, qu'il trouverait encore la plus grande partie des affaires qu'il y avait de son temps. Nous aimons beaucoup, chez nous, garder comme ça les vieilleries qui nous viennent de nos anciens et leur ont servi » (p. 47). Ce dernier exemple illustre une technique fréquemment utilisée par un écrivain qui, au lieu de dénoncer le présent, le remodèle...
Página 135 - Tuénou s'était trouvé mal, et lorsqu'il était revenu à lui, tout avait disparu « Tout ça, ce n'était pas des menteries, on pouvait demander à Tuénou. D'ailleurs cette cafourche du Cimetière-des-Boucs était connue depuis les temps anciens, pour être hantée par le Diable. Jeantillon, le tisserand de Saint-Sulpice, l'y avait rencontré sous la forme d'un grand bouc noir. « Ceux qui n'y croyaient pas n'avaient qu'à essayer d'ailleurs. Ils n'avaient qu'à aller à cette croisée des chemins...
Página 426 - Je ne parle pas de la manière dont les croix et le reste sont distribués, ça porterait trop loin. J'en sais des décorations qui sont bien placées, mais le diable me crâme, il y en a trop qui me feraient dire...
Página 133 - ... faible documentation concernant la Dordogne, nous savons qu'un pouvoir de protection s'attachait également dans ce département aux croix de carrefours. Il suffit de lire dans le Moulin du Frau, sous la plume d'Eugène Le Roy, le passage suivant pour être pleinement édifié : « Lorsque le meunier allait à une foire pour quelque affaire, il ne manquait pas de lever avec son couteau un petit copeau de la croix de bois qui est plantée le, long de l'ancien chemin de la Ponge, à la rencontre...
Página 194 - ... trouvait toujours prêt. Idolâtrant l'Empire, il croyait aimer la liberté. Déçu par les hommes de Juillet, il ne parlait que de relever les barricades. Parfois, on s'étonnait qu'un homme de son âge, et patron par surcroît, prêchât le désordre. — Le désordre, répondait maître Anselme, où voyez-vous que je prêche le désordre ? Je voudrais, au contraire, que chacun vécût de son travail, au lieu que, faute de donner du pain aux travailleurs, on les oblige à se révolter.
Página 11 - Cette coutume a disparu avec les bonnes coiffes à barbes de nos grand'mères, avec nos vieilles mœurs simples et fortes, notre amour des coteaux pierreux, et ces habitudes de vie rustique, qui avaient fait cette race robuste et vaillante, dont Beaupuy, Daumesnil et Bugeaud sont des types remarquables. Aujourd'hui, on voit des Périgordins qui n'aiment pas l'ail, et ne savent pas le patois! Mais il n'ya plus que quelques vieilles badernes comme moi qui regrettent ces choses.
Página 220 - ... suivait en trottinant. Tout ce monde était triste et dolent de quitter la métairie que la famille travaillait depuis si longtemps, et où le grand-père, infirme, était né avant la Révolution. Mais cette tristesse était muette et résignée, c'était la tristesse du pauvre paysan périgordin, qui depuis des siècles et des siècles mord les dures tétines de la Pauvreté.

Información bibliográfica