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Marat commence ainsi son n. CLXXII: Ce fut un magnifique spectacle pour l'observateur éclairé que celui de la séance du 13 au 14 de ce mois. Dans cette séance mémorable qui a duré vingtdeux heures consécutives employées à discuter le décret d'accusation contre l'Ami du peuple, on a vu une centaine de députés patriotes, forts de la pureté de leur cœur, de leur civisme, de leurs vues, et soutenus par l'opinion publique, combattre avec un courage indomptable, en faveur de leur collègue opprimé, contre deux cent cinquante aristocrates, tous suppôts de l'ancien régime, tous partisans de la royauté, tous complices du général conspirateur qui veut rétablir le despotisme.

› Ce qui indignait surtout les députés patriotes, c'était de voir les hommes d'état entamer la représentation nationale dans la personne d'un de ses membres, apôtre et martyr de la liberté; lui faire un crime des opinions politiques dont la vérité n'est que trop bien reconnue aujourd'hui, et dont l'adoption générale eût empêché des flots de sang patriotique de couler, des milliards de biens nationaux d'être dilapidés, l'état d'être livré depuis quatre années à tous les désastres de l'anarchie et de la guerre civile ; la liberté publique d'être menacée, et la patrie d'être entraînée au bord de l'abîme.

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› Leur indignation a redoublé lorsqu'ils ont entendu ces ennemis de la chose publique foulant aux pieds et les droits de l'homme, et les lois de la justice éternelle, demander à grands cris le décret d'accusation contre un représentant du peuple dont les mœurs sont pures, la conduite irréprochable, et l'ardent civisme notoire; user à son égard de moins de ménagemens qu'envers le tyran; le mettre en accusation sans discussion, sans examen, sans l'entendre, et refuser à un homme de bien intact, au plus intrépide défenseur de la patrie, un droit que l'on ne peut contester à un criminel, et qu'on accorde aux scélérats, aux traîtres et aux conspirateurs. >

L'adresse des Jacobins dénoncés par Guadet et reproduite par nous, en partie dans la séance du 12 avril, en partie dans la séance du 15, fut imprimée par ordre de la Convention natio

nale, avec les noms des députés qui la signèrent le 13. Nous avons cette pièce sous les yeux, et nous allons transcrire les signatures qu'elle renferme, ainsi que les diverses formules d'adhésion qui en accompagnent quelques-unes.

• Les soussignés adhèrent à l'adresse de Marat; à Paris, le 13 avril 1793.

› Courtois; Crosse Durocher; Dumont, de la Somme; Calès; L. Louchet; Anacharsis Clootz; Levasseur; Armonville; Bar; Clauzel; Panis; Dupuis; Dubarran; Gay-Vernon ; 'Bat; Foussedoire; Osselin; G. Bonneval; Julien Dubois; Pierre Baille; J.-A. Lemoine; Gelin; Bouquier; Campmas; Waldruche ; Dyzez; P.-A. Laloy; S.-E. Monnel; Bresson; J.-M. Coupé, de l'Oise; Roux; Sallangros; Loiseau; Beaudot; Julien.

› Comme amant de la République une et indivisible, et ennemi de Dumourier, Pérard.

› Bonnet; Albite; Guyardin; Boutrone.

› R. Ducos, adoptant les principes dont dérive l'adresse seule

ment.

› Monestier, Legris ; Berdejean; Claude Javogues.

› J'approuve tout, excepté que la contre-révolution soit dans la Convention. Signé Chazaud.

» Malherbe, comme voulant la liberté et l'égalité.

› Ami des principes de la République. Signé Nioche.

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› Mourir pour la République; ennemi-né des traîtres, des faclieux et des ambitieux. Signé Châteauneuf-Randon.

Martel, inviolablement attaché aux principes républicains. › Lavicomtrie; D'Herbet-Latour ; Fabre d'Églantine; P.-J. Audoin; F. Granet; Vadier; Poultier; H. Cochet; A.-B. Reynaud ; Robert; Bassal; Laurens; David; Maure; Camille-Desmoulins; J.-B. Massieu ; Charles Duval; Jay; Guil-Taillefer; Ricord; Thirion; Brival; Ingrand; Lanot. (Nota. Il y a un nom qu'il a été impossible de lire.)

› Calon; Blanval; Ballet; Robert. Pour adhésion, signé Fremanger.

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Maignet; Pinet aîné; Dubois-Crancé; Philippe Rülh; Ben

tabolle.

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Laignelot; Villetard; Colombel; Mallarmé; Pomme; Deville; Charles Delacroix; Drouet.

› Que la justice éternelle punisse tous les ennemis de notre liberté. Signé G. Romme, ›

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La Convention, fatiguée par la longueur de la dernière séance, ne fut ouverte ce jour-là que de midi à cinq heures du soir. Elle s'occupa de lectures sans intérêt. Nous remarquons dans son ordre du jour une lettre du général Houchard au roi de Prusse, relative au quatrième bataillon des Vosges, qui, obligé de se rendre après avoir épuisé ses munitions, avait été massacré par les Prussiens. Cette lettre était transmise à la Convention par le géral Custines.

PARIS. Ordre el marche de la fête de l'Hospitalité, célébré le dimanche 14 avril, à l'occasion du transport des archives de la municipalité de Liège à la maison commune de Paris.

>> Le cortége est parti à midi de la maison commune ; il a suivi le quai Pelletier, la rue Saint-Martin. Le chariot qui portait les archives était couvert d'une draperie ornée de feuillages et surmontée du bonnet de la liberté.

» Marche. - Hussards de la liberté; bannière: Guerre aux tyrans!-Gendarmerie à cheval; enseigne: hospitalité.- Sapeurs; canonniers ; tambours.-Les légions avec leurs drapeaux.— Déclaration des droits de l'homme. - Sociétés populaires. - Juges et officiers de paix, et commissaires de police. Le buste de Brutus. — Tribunal révolutionnaire.-Corps judiciaires. — Faisceaux des départemens. Le département. Comités révolutionnaires de surveillance des sections. - Musique. - Statue de la

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CONVENTION NATIONALE.

liberté.-Corps électoral.-Municipalité de Paris et de Liége.Celle du 10 août. -Tribunal de la nation. Conseil exécutif.Le livre de la loi. - Convention. Bannière : Les tyrans passeront: les peuples sont éternels. — Chariot portant les archives de Liége, sous l'arc de triomphe appelé porte Saint-Martin ; légendes: Liberté, égalité, souveraineté du peuple. Au moment où le cortège est arrivé à cette porte, il s'est fait une salve d'artillerie. - Tableau des morts et des blessés à la journée du 10 août. Les veuves et enfans de nos frères morts pour la défense de la liberté. Cavalerie légère; bannière : République française une et indivisible. On a suivi les boulevarts, les rues Saint-Honoré, du Roule, et les quais jusqu'à la maison commune. Vis-à- * vis le Pont-neuf, salve d'artillerie.» (Chronique de Paris, n. CV.)

FIN DU VINGT-CINQUIÈME VOLUME.

TABLE DES MATIÈRES

DU VINGT-CINQUIÈME VOLUME.

PRÉFACE. Discussion sur la valeur relative du parti de la Gironde et du parti de la Montagne.

MARS 1793, suite. - Lacroix dénonce à la Convention les revers éprouvés en Belgique, p. 1. Discours de Robespierre, p. 3. ProposiDanton propose de convoquer tion de Lacroix qui est adoptée, p. 5.à l'instant toutes les sections, et de les inviter à marcher à l'ennemi, p. 6.-Cette proposition est adoptée, p. 8.-Motion de Duhem contre les journalistes, p. 8.- Opposition de Boyer-Fonfrède, p. 9, de SaintAndré, p. 40, ordre du jour, p. 12— Conseil de la commune, proclamation de la commune qui appelle les citoyens aux armes, p. 12. -Réflexions du Patriote français; il cherche a atténuer l'effet des Convention. Le maire de Paris à la nouvelles de l'armée, p. 14. barre, p. 16. - Adresse lue par Chaumet, il demande qu'une taxe de guerre soit imposée aux riches, et l'établissement d'un tribunal révolutionnaire, p. 16. - Plusieurs compagnies armées et partant pour Carnot propose la frontière défilent dans la Convention, p. 17, 18. d'envoyer quatre-vingt-deux de ses membres comme commissaires dans les départemens, p.18.- Carrier convertit en motion la demande · Cette motion est décrétée, d'un tribunal révolutionnaire, p. 18. p. 49. - Danton propose la mise en liberté des prisonniers pour dettes, p. 19. Adopté, p. 21. Plusieurs sections présentent leur contingent, p. 22.-Collot-d'Herbois demande que les quatre-vingt-deux commissaires des départemens ne puissent être choisis parmi ceux qui

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