Si la vertu vous plaît, fi vous m'aimez encore, Fin du quatriéme Alte, 59 A ACTE V. SCENE PREMIERE. ANTIGONE feule. QUOI te réfous-tu, Princeffe infortunée ? Et finir, en mourant, ta triste destinée ? A de nouveaux malheurs te veux-tu réserver? Tes frères font aux mains, rien ne les peut fauver De leurs cruelles armes. Leur exemple t'anime à te percer le flanc; Tous les autres versent du fang. Quelle eft de mes malheurs l'extrémité mortelle ! Où ma douleur doit-elle recourir? Dois-je vivre, dois-je mourir? Un amant me retient, une mère m'appelle, Que je vois de fujets d'abandonner le jour! Oui, tu retiens, Amour, mon ame fugitive: Et cependant tu vis, & tu veux que je vive. Hémon, voi le pouvoir que l'Amour a sur moi, Et je veux bien vivre pour toi. Si jamais tu doutas de ma flamme fidelle..... SCENE I I. ANTIGONE, OLYMPE ANTIGONE. H£ bien, ma chère Olympe, as-tu vú ce forfait ? OLYMP E. J'y fuis courue en vain, c'en étoit déja fait ; Du haut de nos remparts j'ai vû descendre en larmes C'est ce que j'ai compris de mille bruits confus. ANTIGONE. Ah! je n'en doute pas, Hémon eft magnanime; Son grand cœur eut toujours trop d'horreur pour le crime; Je l'avois conjuré d'empêcher ce forfait; Et s'il l'avoit pu faire, Olympe, il l'auroit fait. OLYMP E. Mais pour vous ce malheur est un moindre supplice, Ce Prince étoit l'objet qui faifoit tous vos foins; ANTIGONE. Il est vrai, je l'aimai d'une amitié fincère ; Il étoit vertueux, Olympe, & malheureux. Créon vient. OLYMP E. ANTIGONE. Il est triste, & j'en connois la cause. Au courroux du vainqueur la mort du Roi l'expose. C'est de tous nos malheurs l'auteur pernicieux. SCENE III. ANTIGONE, CREON, OLYMPE, ATTALE, GARDES. CREON. MADAME, qu'ai-je appris en entrant dans ces lieux? Efl-il vrai que la Reine.... ANTIGONE. Oui, Créon, elle eft morte, CREON. O Dieux 'puis-je favoir de quelle étrange forte OLYMP E. Elle-même, Seigneur, s'eft ouvert le tombeau; |