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le commandement des Hébreux, naquit en Égypte, el mourut l'an 1424 avant J.-C. Il quitta avec Moïse, dont il fut le serviteur ou plutôt le lieutenant, le pays des Pharaons, et guida avec ce grand homme les Israélites dans le désert. Enfin, il accompagna sur le Sinaï le législateur des Hébreux. Avant de conquérir la Palestine, il fut chargé de l'explorer. Ainsi que Caleb, l'un des émissaires, pendant que les autres décourageaient Israel, Josué ne craignit pas de le rassurer et de l'engager à entrer dans la Terre Sainte. Il recut de Dieu même sa vocation. « Mon serviteur Moïse est mort, lui dit le Seigneur; lève-toi, et franchis le Jourdain avec ce peuple pour aller dans la contrée que je vous donnerai. » Josué obtempéra à la volonté divine, et pénétra dans le pays de Canaan. Après avoir traversé le fleuve qui devait marquer la limite assignée à son peuple, Josué imprima aux Israélites la consécration originelle commandée à Abraham, leur père, par ordre de Dieu, en ordonnant une circoncision générale. Il célébra aussi la Pàque, et mangea, ainsi que tout le peuple, le pain azyme. Ayant ainsi rattaché Israel aux traditions qui l'individualisaient, Josué procéda aux opérations qui devaient lui assurer la conquète de la Palestine. Il s'avança vers Jéricho, qu'il prit après sept jours de siége et au son des trompettes. Il ne fit aucune grâce aux habitants, et ne laissa la vie sauve qu'à Raab, la courtisane qui avait reçu et renseigné les explorateurs venus pour visiter la Terre Sainte, et dont la maison, située en dehors des murs, put bien servir de brèche pour introduire les assiégeants. Après la prise de Jéricho et le massacre des habitants, Josué dirigea huit mille hommes contre Haï; mais cette fois il éprouva une défaite. Surpris et effrayé de ce résultat si imprévu, «< il déchira ses vêtements, dit l'Écriture, et, réuni aux anciens du peuple, il pleura devant le Seigneur ». Et le Seigneur lui apprit que la cause de ce désastre était la violation de la défense de rien retirer des trésors de Jéricho, exclusivement réservés au Seigneur. On rechercha l'auteur de cette violation du commandement de Dieu, et l'on découvrit que c'était un individu du nom d'Achar, de la tribu de Juda. Il fut lapidé, et les siens furent enveloppés dans sa ruine. Cet exemple donné, Josué marcha lui-même contre Haï; une habile surprise fit tomber cette ville entre ses mains. Pendant qu'il faisait marcher à l'occident de Haï une troupe de guerriers, il se dirigeait lui-même vers le nord. Les assiégés ayant fait une sortie, Josué et ses hommes simulèrent une retraite précipitée. Les habitants de la ville assiégée se nirent aussitôt à leur poursuite, et la ville resta ouverte et sans défense.Josué profita du moment : il déploya un étendard, et aussitôt ses soldats embusqués se précipitèrent dans la ville à laquelle ils mirent le feu, tandis que ses troupes qui avaient simule la fuite, faisant volte-face, enveloppaient les habitants d'Haï, qui furent tous massacrés.

L'invasion de Josué répandit un trouble profond parmi les peuples indigènes de la Palestine; ils se liguèrent contre les Israélites; on comptait dans cette ligne les Amorrhéens, les Cananéens, les Plérésiens, les Héviens, les Chettiens, les Gergésiens, enfin les Jébuséens. Seuls, les Gabaonites ne prirent point partà cette levée de boucliers; ils recoururent à un stratagème pour devenir au contraire les alliés des Hébreux. Ils se présentèrent à Josué avec des vêtements usés et porteurs de provisions de voyage qui semblaient avariées et desséchées. Ils dirent au chef d'israel qu'ils venaient de loin pour solliciter son alliance; et comme preuve ils lui montrèrent dans quel état les avait mis leur long voyage. Josué et les anciens de son peuple accédèrent à leur vou, et jurèrent l'alliance. Le stratagème des Gabaonites fut bientôt découvert; il n'était plus temps de revenir sur une alliance jurée au nom du Seigneur. Josué et les anciens du peuple d'Israel déclarèrent aux Gabaonites menteurs qu'ils seraient réduits à une dure servitude; qu'ils couperaient le bois et porteraient l'eau du peuple par eux induit en erreur. Cependant, Josué les protégea contre Adoni-Tzedek, roi des Jébuséens et les alliés de ce prince, indignés de leur défection. Il défit la ligne, ou plutôt le cic.. triompha pour lui: «il fit pleuvoir une grêle de pierres sur les ennemis des Hébreux et des Gabaonites, et il en périt beaucoup plus sous le poids de cette grèle que par l'épée d'Israel ». Josué voulut ce jour-là avoir entièrement raison de ses ennemis; il les poursuivit, commanda au Soleil de s'arrêter et à la Lune de planer sur vallée d'Elom. L'autorité de ce miracle fut depuis invoquée pour combattre les astronomes qui les premiers enseignaient le véritable mouvcment de la Terre.

Josué poursuivit le cours de ses victoires; il remplissait une mission divine, et, selon les habitudes de ces temps reculés, ce fut une guerre sans merci ni miséricorde. Le lieutenant de Moïse conquit la terre située au delà du Jourdain, depuis le levant à partir de la vallée d'Arnon jusqu'au mont Ermon et toute la terre d'Araba. Puis l'Écriture (Josué, XII) énumère tous les rois soumis par le glaive de Josué, en tout vingt-neuf. Il y en eut cependant qui échappèrent au sort commun, et Josué était trop avancé en age pour espérer les réduire sous sa domination; il dut se borner à obéir à Dieu, qui lui prescrivait de faire entre les tribus le partage des terres conquises. Il procéda à cette opération, secondé par le grand prêtre Éléazar et les chefs des tribus. Le pays tout entier fut tiré au sort et par portions, souf les parties réservées à certaines tribus. Les lévites eurent un lot particulier, en dehors de celui des autres tribus, parce que le sacerdoce du Seigneur devait constituer leur part. On leur assura quarante-huit villes. Josué rendit tributaires les Cananéens, qui résistaient encore. Il eut la satisfaction de voir ce peuple, qu'il avait

amené nomade du sein du désert, assis enfin sur la terre que la volonté divine lui assignait pour demeure. C'est ainsi que Josué s'avançait avec une singulière vigueur, avec un rare esprit d'unité, vers le but qu'il s'était proposé d'atteindre. Il attacha aussi son nom à une institution qui eût été remarquable dans tous les temps, celle des villes d'asile ou de refuge, où le meurtrier par imprudence trouvait une retraite sûre et échappait ainsi à la mort.

Avant de mourir, et avancé en âge, Josué convoqua les enfants d'Israel, les anciens du peuple, leurs chefs, leurs juges, leurs écrivains : il leur rappela tout ce que Dieu avait fait pour eux; il leur annonça de nouveaux triomphes, en leur recommandant de s'en rendre dignes par l'exacte observation des commandements « écrits dans le livre de la loi de Moïse et par l'amour du Seigneur leur Dieu. >> (C Quant à moi, dit-il, je suis la voie de tous ceux qui sont sur cette terre. » Dans une autre assemblée de son peuple, il lui récapitula l'histoire des ancêtres, les souffrances du passé, et les succès présents. <<< Dieu vous a donné, dit-il, une terre que vous n'aviez point labourée, et des villes que vous n'aviez point édifiées, des vignes et des olives que vous n'aviez point plantées. Et maintenant, craignez le Seigneur et servez-le dans la droiture et la justice; méprisez les dieux étrangers et servez le Seigneur. ))- Le vaillant successeur de Moïse indiquait ainsi en peu de mots la source de la force présente et celle de la faiblesse future de ce peuple qui promit de ne jamais déserter le culte du vrai Dieu. Josué mourut âgé de cent dix ans ; il fut enseveli dans le domaine qui lui était échu à Thamnasachar. Israel vit apparaître peu d'hommes d'un tel génie et d'une si ferme piété. David seul peut lui être comparé.

Il serait difficile de décider si le livre qui porte le nom de Josué est son œuvre. Il est vrai qu'il est dit, chap. XXIV, v.26. « Et il écrivit ces paroles dans le livre des lois de Dieu; >> mais il y a lieu de penser que ce passage n'a trait qu'aux recommandations que Josué venait d'adresser au peuple. La mention de sa mort, qui suit, prouve qu'une main étrangère a coopéré au livre de Josué, comme il arriva sans doute pour les livres de Moïse. V. ROSENWALD.

Le Livre de Josué. - Winer, Bibl. Real-Lex.

JOTAPIEN, usurpateur romain, mort vers 250 après J.-C. D'après Zosime une insurrection éclata en Syrie par suite de l'intolérable oppression de Priscus, qui avait été nommé gouverneur de l'Orient par son frère l'empereur Philippe. Les révoltés décernèrent la pourpre à un certain Jotapien, qui se disait parent d'Alexandre Sévère. L'insurrection fut bientôt comprimée, et Jotapien périt. Aurelius Victor place cet événement ou du moins la mort de l'usurpateur sous le règne de Decius, vers 250.

Zosime, I, 21.- Aurelius Victor, De Cæs., 23.

Y.

* JOT FA (Phra), roi de Siam, vivait au commencement du seizième siècle. Il succéda à son père Xaja Raxa Thiràt sur le trône de Juthia, en l'année 1527 de l'ère chrétienne (899 de l'ère civile siamoise (Chunlasǎkkărât), 2070 de l'ère de Bouddha (Phŭtthăsăkkărât ). L'État venait d'être désolé par la famine, et la capitale en grande partie détruite par un incendie, où plus de cent mille maisons devinrent la proie des flammes. Jot Fa n'avait que onze ans, sa mère Sí Suda Chăn fut nommée régente du royaume. Elle se servit de sa puissance pour élever sur le trône un ministre qu'elle aimait, peut-être le meurtrier de son époux, et pour faire périr son propre fils. Mais révoltés de tant d'horreurs, les grands du royaume la massacrèrent, avec l'usurpateur son complice, dans une cérémonie religieuse, et offrirent la couronne à l'oncle du roi défunt, qui régna sous le nom de Mǎhá Chǎkkrǎphăt Raxa Thirǎt, depuis l'année TEISSIER.

1529.

Annales du royaume Thai (en siamois, non traduit ). JOTSAULD, moine de Cluny, hagiographe, mort quelques années après saint Odilon, c'està-dire après l'année 1050. Quelques auteurs lui donnent l'Allemagne pour patrie, et ils fondent cette conjecture sur le témoignage de Jotsauld lui-même faisons cependant remarquer qu'il ne s'est pas exprimé à cet égard en des termessuffisamment clairs. L'emploi qu'il exerça dans l'abbaye de Cluny fut celui de chancelier. On lisait sur le mur de l'église de Saint-Pierre, à Cluny, l'épitaphe d'un certain Jotsauld, décoré du titre d'abbé. Or, aucun abbé de ce nom ne gouverna Cluny. Mais on trouve précisément en l'année 1050 un Jotsauld, abbé de Saint-Claude, dans le Jura, et, comme ce nom est peu commun, nous supposons volontiers que cet abbé de Saint-Claude est l'ancien moine, l'ancien chancelier de Cluny. On a de Jotsauld une Vie de saint Odilon, qui a été publiée par Mabillon dans ses Acta SS. Ord. S. Bened., t. VIII; et un poëme funèbre sur le même saint : Planctus, inséré dans la Bibliothèque de Cluny, p. 329-331. B. H.

Hist. Litt. de la France, t. VII, p. 487.

* JOTTRAND (Lucien), publiciste belge, né en 1803 à Genappes (province de Brabant). Reçu avocat à Bruxelles, il combattit de bonne heure, dans les rangs de l'opposition la plus avancée, l'administration si impopulaire de la Hollande, et écrivit contre elle de nombreux articles de polémique dans le Courrier des PaysBas et La Sentinelle. Lors de la révolution de septembre 1830, il siégea au congrès national, et appuya vivement la candidature du duc de Leuchtenberg, à l'exclusion de celle du prince Léopold. A la chambre des représentants, où il n'a cessé de figurer depuis 1831, il est un des champions les plus fermes du parti libéral et des plus hostiles aux visées ambitieuses du clergé. On a de lui plusieurs écrits politiques : Guillaume

d'Orange avant son avénement au trône; Bruxelles, 1827; Garanties de l'existence du royaume des Pays-Bas ; ibid., 1829, in-8°; - Des Relations Politiques et commerciales entre la France et la Belgique; ibid., 1841, in-4°, ouvrage où il cherche à faire prévaloir l'alliance de l'Allemagne sur celle de la France; La nouvelle Constitution de New-York; ibid., 1846; Les Églises d'État, dernière cause d'intolérance religieuse; ibid., P. L-Y.

1849.

Dictionnaire des Belges. Belgique.

Annuaire royal de la Littérature française contemporaine. JOUANNET (François VATAR), statisticien et archéologue français, né à Rennes, le 31 décembre 1765, mort à Bordeaux, le 18 avril 1845. Il étudia d'abord le droit; mais une timidité naturelle l'éloignant du barreau, il se consacra à l'enseignement public, et devint professeur au college de Périgueux. Plus tard, il vint se fixer à Bordeaux, où il fut nommé conservateur de la bibliothèque de la ville. Il devint un des correspondants du ministère de l'instruction publique pour les travaux de l'histoire de France. Jouannet a beaucoup écrit ; ses principaux ouvrages sont : Statistique du département de la Gironde; 1837-1844, 3 vol. in-4°; une addition y a été faite par MM. Léonce de Lamothe et G. Brunet, sous le titre d'Essai de Complément de la Statistique du département de la Gironde; 1847, un vol. in-4°; - Voyage de deux Anglais dans le Périgord fait en 1825, et traduit sur leur journal manuscrit; Périgueux, 1826, in-18; -Second Voyage de deux Anglais dans le Périgord et leur pèlerinage à Rocamadour, en 1827, traduit sur leur journal manuscrit ; Périgueux, 1827, in- 18; Note géologique sur divers Gisements de Fossiles de la famille des Rudistes, situés dans le département de la Dordogne; Périgueux, 1827, in-8°. - Quelques Lettres sur les antiquités du Périgord; Périgueux, 1836, in-18; Notice sur quelques deniers du moyen âge trouvés en 1842 à Sancats; Bordeaux, 1843, in-8°; - le tome 1er du Catalogue comprenant la Bibliothèque de Bordeaux; Paris, impr. royale, 1832-1842: la mort l'empêcha de terminer ce catalogue; · des. notices d'histoire, de statistique, d'archéologie, de géologie, d'histoire naturelle, etc., et des morceaux de poésie dans les Annuaires de la Dordogne et autres journaux littéraires.

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GUYOT DE FÈRE.

Notice de M. de Lamothe, en tête du Complément de la Statistique de la Gironde. - J.-F. Lapouyade; Essai sur la Vie de F.-V. Jouannet, 1849, in-8°. - Eloge de Jouannet, par M. Gautier, dans les Actes de l'Acad. de Bordeaux, 7 année, 1845.

JOUANNIN (Joseph-Marie), orientaliste français, né à Saint-Brieuc (Bretagne) en 1783, mort à Paris, le 1er février 1844. Les missions dont il fut chargé en Orient et le long séjour qu'il y a fait lui donnèrent une connaissance aussi profonde que Variée des idiomes, des mœurs, des usages, des

lois et de l'histoire des peuples de ces contrées.. Il devint premier interprète du roi pour les langues orientales, directeur et professeur au collége Louis-le-Grand. On a de lui: Deux Odes mystiques composées par Séid-Almed-Hatti d'Ispahan, trad. du persan; Paris, 1828, in-8°. Il a été collaborateur du Complément du Dictionnaire de l'Académie française, publié par F. Didot et auteur du volume la Turquie dans l'Univers Pittoresque. Membre de la Société de Géographie de Paris, il a rédigé pour le Bulletin de cette société les notices annuelles sur les travaux qu'elle a faits en 1829, 1830, 1831, et le Souvenir d'un Séjour à Brousse, inséré dans le t. X, année 1829 de ce Bulletin. Enfin, il a fourni des notes et des documents à plusieurs auteurs qui ont écrit sur la Turquie et sur la Perse, tels que MM. Andréossy, Dupré, Tancoigue. G. DE F.

Discours prononcés, le 2 fév. 1844, aux obsèques de M. Joannin.

JOUBERT (Laurent), médecin français, naquit à Valence (Dauphiné), le 6 décembre 1529, et mourut à Lombers (Languedoc), le 21 octobre 1582. En 1550 il se rendit à Montpellier pour y étudier la médecine. Reçu bachelier l'année suivante, il fut envoyé, selon l'usage d'alors, dans une autre ville pour s'initier à l'exercice de son art, et se fixa d'abord à Aubenas, puis à Montbrison, où il se lia avec le célèbre jurisconsulte Papon. Après avoir visité les universités de Padoue, de Ferrare, de Bologne, de Turin et de Paris, il revint à Montpellier pour y recevoir le diplôme de docteur (1558), et en 1567 il succéda à Rondelet, son maître, dans la chaire d'anatomie. En 1569, et quoiqu'il professât la religion protes-tante, il fut attaché, en qualité de chirurgien, à l'armée royale commandée par le duc d'Anjou : et c'est du camp de ce prince, de Colonge-Layrroyau (Poitou), le 1er janvier 1570, qu'est daté le Traicté des Arcbusades. En 1573, il devint chancelier de l'université, dignité qu'avait laissée vacante la mort d'Ant. Saporta. En 1579, le duc d'Anjou, devenu roi de France (Henri III), l'ap-pela à Paris, pour le consulter sur la stérilité de la reine; mais toutes les ressources de son art échouèrent contre l'impuissance constatée de ce prince. Joubert quitta néanmoins la cour avec le titre de médecin ordinaire du roi. Il était déjà médecin du roi de Navarre. Le bruit que la nouveauté et la hardiesse de ses opinions firent. dans le monde médical lui procura une clientèle immense. On l'appelait souvent au loin pour des cas difficiles ou désespérés. Ce fut en revenant de Toulouse, où il était allé voir des malades, qu'il mourut, à Lombers, des suites d'une dyssenterie. Haller l'appelle vir acuti ingenii. Homme d'esprit et de grand savoir, Joubert a détruit une foule de préjugés qui avaient acquis la sanction du temps. Deux de ses ouvrages, le Traité du Ris et les Erreurs populaires, dédiés par lui à Marguerite de Navarre, sont écrits

duisent qu'une simple contusion et solution de continuité il prescrivait en conséquence les suppuratifs et les détersifs. Ces opinions, nouvelles de son temps, firent une grande sensation parmi les médecins, et furent l'origine d'une longue polémique entre J. Duchesne, N. Poget, J. Veyras, Tannequin Guillhemet et Guillaumet; Brief Discovrs en forme d'épître tovchant la curation des arcbvsades; Paris, 1570, in-8°; Opuscula olim discipulis suis publice dictata; Lyon, 1571, in-8°; Medecina Practice priores Libri tres; Genève, 1572, in-8°. Il y a eu trois éditions de cet ouvrage ; Sentence de deux belles questions sur la cvration des arcbvsades et autres playes; Genève, 1577, in-12; - Isagoge Therapeutices Methodi. Eiusdem De Affectibus Pilorum et curis, præsertim capitis, et de cephalalgia. De Affectibus internis partium thoracis; Lyon, 1577, in-16; Erreurs populaires av fait de la medecine et regime de sante... Cettecy est de tout le l'œuure la premiere partie contenant cinq liures, avec l'indice des matieres qui seront traitteez ez autres; Bordeaux, 1578, in-16, souvent réimprimé. La dédicace des trois premières éditions est adressée à Marguerite de Navarre que Joubert appelle << l'une des plus chastes et des plus vertueuses princesses du monde »; mais les matières scabreuses traitées dans l'ouvrage ayant généralement fait regarder cette dédicace comme inconvenante, il la supprima dans les suivantes, et en mit une autre à l'adresse de Pibrac; - Segonde partie des Erreurs popvlaires, et Propos vvlgaires, touchant la medecine et le regime de sante; Paris, 1579, in-8° : souvent réimprimé. Les deux parties ont été publiées ensemble sous le titre de La première et seconde Partie des Erreurs populaires, etc.; Paris, 1587, in-8° : souvent réimprimé. Ces deux parties ont été traduites en latin, cum notis Joan. Borgesii ; Anvers, Plantin, 1600, in-8°; en italien, par Lucchi, Florence, 1592, in-4°. L'ouvrage entier, tel que Joubert l'avait conçu, devait être divisé en 6 parties et contenir 30 livres; mais, dégoûté par les attaques auxquelles l'inconvenance de sa dédicace et la hardiesse de ses opinions l'exposèrent, il ne donna pas de suite à son projet. Cependant le grand succès de son livre ayant fait désirer sa continuation, le médecin Gaspard Bachot en donna une 3o partie; Lyon, 1626, in-8°;

d'une manière assez licencieuse : on fut surpris,
dans le temps, qu'une princesse en eût accepté la
dédicace. -Joubert ne s'est pas occupé seulement
de médecine. Dans sa Question vulgaire, il re-
cherche l'origine du langage: il soutient que le lan-
gage n'est point inné; qu'il a été révélé à Adam par
Dieu même et que les enfants du premier homme
ont appris de lui à parler. Cette idée a quelque
chose de philosophique pour son temps; il y a
là une sorte de pressentiment de Locke. Joubert
a aussi abordé, dans le Dialogue sur la Cacogra-
phie françoise, une question qui a été reprise par
les grammairiens modernes, à savoir que notre
langue offrirait moins de difficultés si l'on écrivait
comme on la parle. Bien que son imprimeur n'ait
pas voulu adopter sa réforme orthographique,
on en retrouve quelques échantillons dans ses
livres, et même dans les titres, comme on peut
le voir ci-après. On a de lui: Traité du Ris, con-
tenant son essance, ses cavses, et mervelheus
effais, curieusement recerchés, raisonnés et
observés. Item, la cause morale du ris de Dé-
mocrite, expliquée et témoignee par Hippo-
cras. Plus, vn Dialogue svr la Cacographie
françoise, avec des annotacions sur l'ortho-
graphie de M. Ioubert; Paris, Chesneau, 1579,
in-8°. Une partie de cet ouvrage avait d'abord
paru en latin à Lyon, en 1558. La traduction dont
nous venons de donner le titre est de L. Papon et
de J.-P. Zaugmaistre ; Histoire entière des
Poissons, composée premièrement en latin
par Guillaume Rondelet, maintenant tra-
duite en françois par homme expert à le
bien entendre; Lyon, 1558, 2 tomes in fol. Les
bibliographes attribuent généralement cette tra-
duction à L. Joubert, d'après le témoignage de
du Verdier. Mais Amoreux la croirait plutôt de
du Moulin, traducteur de l'Histoire des Plantes
de Daléchamp; Paradoxorum demonstra-
tionvm medicinalivm Decas prima. Accessit
Declamatio qua illud paradoxe interpretatur,
quod vulgo aiunt, nutritionem vincere na-
turam, ex Platonis Timæo; Lyon, 1561, in-4°.
Le deuxième paradoxe, à savoir « que l'on peut
vivre longtemps sans manger, » donna lieu à une
vive polémique, qui prit, en 1602, une nouvelle in-
tensité à propos de la célèbre jeûneuse de Con-
folens. Cette première décade de paradoxes pa-
rut ensuite avec une seconde à Lyon, 1566,
in-8°;
De Peste Liber unus. Accesserunt
duo tractatus: unus de quartana Febre,
alter de Paralysi; Lyon, 1567, in-8°; tra-
duit en français par Guillaume des Innocents,
Genève, 1581, in 8°;- Traicte des Arcbusades,
contenant la vraye essence dv mal et sa
propre curation, par certaines et méthodi-
ques indications: avec l'explication de di-
vers problèmes touchant ceste matiere; Paris,
1570, in-8°. Il y a eu trois éditions de cet ou-
vrage. Joubert soutient que les blessures occa-
sionnées par les armes à feu ne sont pas véné-
neuses; que les balles ne brûlent pas et ne pro- | in-8°;

Question des Hviles traictée problématiquement. Item, Censure de quelques opinions touchant la décoction pour les arquebusades (Genève); 1578, in-12; Pharmacopœa; Lyon, 1579, in-8°; trad. en français par J.-P. Zaugmaistre, sous le titre de La Pharmacopée de M. Lavr. Iovbert; Lyon, 1581, in-12, souvent réimprimée; Oratio de Piæsidiis futuri excellentis medici, habita in celeberr. academia Valentina; Genève, 1580, · Operum latinorum Tomus primus

et secundus); Lyon, 1582, 2 vol. in-fol. I y a trois éditions de ce recueil de ses œuvres ; La grande Chirurgie de M. Guy de Chavliac, medecin tres-fameux de l'université de Montpelier, composee l'an de grace mil trois cens et trois, restituee par M. Laurens Iovbert; Tournon, 1598, in-8°, très-souvent réimprimée; - Traicté des Eaus; Paris, 1593. A. ROCHAS (de Die). Éloges de Sainte-Marthe. Additions aux Éloges de De Thou, par Teissier. Memoires de Nicéron. Van der Linden, De Scriptis Medicis, édit. de 1662. - Castellanus, Vitæ Illustrium Medicorum; 1618, in-8°. - Bibliothèques de La Croix du Maine et du Verdier. - Dictionnaire de Bayle. Notice Historique par Astruc, dans les Me moires sur la Faculté de Montpellier, p. 243. — Barbier, Examen des Dictionnaires Hist. Amoreux, Notice historique et bibliographique sur la Vie et les Ouvrages de I. Joubert; Montpellier, 1814, in-8°. — A. Rochas, Biographie du Dauphiné.

JOUBERT (Nicolas), dit Angoulevent on Engoulevent, bouffon français, vivait au commencement du dix-septième siècle. On ignore sa patrie; on ne connaît ni la date de sa naissance ni celle de sa mort. Il a joué un certain rôle dans l'histoire de la littérature comique. Il eut le titre de prince des sots ou prince de la sotie, c'est-à-dire des fous, et il est désigné comme valet de chambre d'Henri IV. Il est question dans la Satyre Ménippée et dans la Confession de Sancy d'un farceur connu à Paris sous le sobriquet d'Angoulevent, et on a tout lieu de croire que c'est notre Joubert. Une circonstance de sa vie est connue avec détail c'est une contestation qui s'éleva entre lui, les comédiens de l'hôtel de Bourgogne et le cessionnaire d'un de ses créanciers au sujet de la principauté des sols; Angoulevent la déclarait « sa propriété exclusive »; Valentin Le Comte (Valeran), Jacques Resneau (Rameau) prétendaient la lui disputer. Il en résulta un long procès qui, commencé en 1603, dura au moins cinq ans, et donna lieu à un assez grand nombre d'écrits devenus très-rares; le Manuel du Libraire en a donné les titres (1). On y remarque le Plaidoyé sur la Principauté des Sots par Julien Peleus, avocat alors en renom; Paris, 1608, écrit de 34 pages, qui n'est nullement une facétie, comme l'ont cru quelques personnes qui ne l'avaient pas lu ; c'est au contraire un travail sérieux (2). Angoulevent obtint gain de cause, et l'arrêt que le parlement rendit en sa faveur est imprimé dans l'Histoire du ThéâtreFrançais, par les frères Parfaict. L'entrée par la grande porte de l'hôtel de Bourgogne était un

(1) Parmi les six pièces qu'énumère M. Ch. Brunet, nous ne trouvons pas celle-ci, que M. Techener faisait figurer, en 1849, sur un de ses catalogues: Sentence prononcée contre le sieur Angoulevent, pur laquelle on voit comment se fait appréhender ledit Angoulevent au corps; Paris, 1607.

(2) Un exemplaire de ce livret s'est payé près de 63 fr. en 1830, à la vente Nodier. Dans ce singulier plaidoyer, Peleus maltraite d'ailleurs son client; il convient « qu'il est né au pays des grosses bêtes; que c'est une tête creuse, une citrouille éventée, vide de sens comme une canne, un cerveau démonté, qui n'a ni ressort ni roue enBere dans la tête ».

des points en litige; Angoulevent prétendait être le seul à y avoir droit; le parlement lui conserva ce privilége. Ce ne fut pas la seule querelle qu'eut le prince des sots; un rimeur du temps, dont le nom est resté ignoré, lança contre lui une vive attaque en vers sous le titre de : Surprise et Fustigation d'Angoulevent par l'archipoëte des Pois pilés, Paris, 1603; c'est le récit d'une mésaventure, plus ou moins véritable, advenue à Joubert, qui est signalé comme très-enclin à la débauche. Le prince des sots opposa à son adversaire un opuscule intitulé: La Guirlande et Réponse d'Angoulevent, Paris, 1603; mais le dernier mot ne lui resta pas, car, en 1604, il fut attaqué de nouveau dans la Replique à la Réponse du poëte Angoulevent. Un autre farceur de l'époque, voulant se placer au-dessus d'Angoulevent, prit le titre d'archi-sot, et fut l'objet d'une diatribe en vers intitulée : L'ArchiSot, echo satyrique (1). Quelques autres opuscules, mais d'un faible intérêt aujourd'hui, se rattachent à ce singulier personnage. Le savant auteur du Manuel du Libraire attribue à Jou bert un volume de poésies fort peu décentes in titulé: Les Satyres bastardes et autres œuvres folastres du cadet Angoulevant; Paris, 1615. Ce recueil n'a point été réimprimé, et il est devenu presque introuvable; les bibliophiles le recherchent avec avidité; il s'est élevé à 151 fr., à l'une des ventes de Ch. Nodier. G. B.

Dreux du Radier, Récréations Historiques, t. I, p. 41. La Place, Choix des Mercures, t. LVI, p. 158. - Leber, Monnaies des Foux, p. lii. -Ilistoire du Theatre Français, par les frères Parfaict, t. III, p 252. - Bulletin du Bibliophile belge, tom. V, 1847, p. 454.

JOUBERT (Le P. Joseph), lexicographe français, jésuite de Lyon, mort dans cette ville, le 20 février 1719 suivant le P. Colonia, en 1724 suivant Sabatier. Le P. Joubert s'est fait connaître par son Dictionnaire Français-Latin, tiré des auteurs originaux et classiques de l'une et l'autre langue, dédié au prince des Asturies; Lyon, 1709, in-4°, et 1752, in-4°, œuvre très-estinée, mais qu'ont fait oublier les dictionnaires donnés depuis par le P. Lebrun, par Noël, par de Wailly, etc., qui, néanmoins, ont profité de ses laborieuses recherches. Le P. Joubert avait composé son Dictionnaire au collège de la Trinité, où il fut longtemps professeur de basses classes. Il est auteur aussi de quelques panégyriques qui ont été publiés sous un autre nom que le sien. G. DE. F. Colonia, Hist. Littér., t. XI. Mem. de Trévoux, Sabatier, Siècles Littéraires.

1710.

JOUBERT (François), écrivain religieux français, né à Montpellier, le 12 octobre 1689, mort à Paris, le 23 décembre 1763. Fils du syndic des états de Languedoc, il exerça luimême cette charge avant d'entrer dans le sacer

(1) Cet opuscule, devenu extrêmement rare, a été réimprimé dans la curieuse collection publiée par M. Ed. Fournier sous le titre de Variétés Historiques et Littéraires (voir tom. VII, p. 37). La Surprise et Fustigation est comprise dans le même recueil, tom. VIII, p. 81.

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