La Mosaïque du midi: publication mensuelle, Volume 3

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Jean Mamert Cayla
J.-B. Paya., 1839

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Fréquemment cités

Page 237 - Car elle me fut montrée longue pièce avant que je l'eusse veu, et me donna la première connoissance de son nom, acheminant ainsi cette amitié que nous avons nourrie, tant que Dieu a voulu, entre nous, si entière et si parfaite que certainement il ne s'en lit guiere de pareilles, et, entre nos hommes, 233 Essais (1).
Page 240 - Quelle injustice criante de dire que Montagne n'a fait que commenter les anciens! Il les cite à propos, et c'est ce que les commentateurs ne font pas. Il pense, et ces messieurs ne pensent point. Il appuie ses pensées de celles des grands hommes de l'antiquité; il les juge; il les combat; il converse avec eux, avec son lecteur, avec lui même; toujours original dans la manière dont il présente les objets, toujours plein d'imagination, toujours peintre; et, ce que j'aime, toujours sachant douter.
Page 239 - Depuis le jour que je le perdis, je ne fais que traîner languissant ; et les plaisirs mêmes qui s'offrent à moi, au lieu de me consoler, me redoublent le regret de sa perte : nous étions à moitié de tout ; il me semble que je lui dérobe sa, part : j'étais déjà si fait et accoutumé à être deuxième partout, qu'il me semble n'être plus qu'à demi.
Page 115 - Le gouverneur mettait lui-même les plats sur la table, et ensuite se retirait après l'avoir enfermé. Un jour le prisonnier écrivit avec un couteau sur une assiette d'argent, et jeta l'assiette par la fenêtre vers un bateau qui était au rivage presque au pied de la tour. Un pêcheur, à qui ce bateau appartenait, ramassa l'assiette, et la rapporta au gouverneur. Celui-ci étonné demanda au pêcheur : « Avez-vous lu ce qui est écrit sur cette assiette, et quelqu'un l'at-il vue entre vos mains...
Page 225 - Vous vous imaginez donc être plus que moi ; quelques valets sans doute vous l'auront dit; 'et moi, je ne crains pas de vous dire, puisque vous m'y forcez, que je suis plus que vous. Vous comprenez assez qu'il n'est pas ici question de la naissance.
Page 223 - Les grâces coulaient de ses lèvres, et il semblait traiter les grands sujets, pour ainsi dire, en se jouant; les plus petits s'ennoblissaient sous sa plume, et il eût fait naître des fleurs du sein des épines. Une noble singularité répandue sur toute sa personne, et je ne sais quoi de sublime dans le simple, ajoutaient à son caractère un certain air de prophète.
Page 223 - Un si grand théâtre ne l'était pas trop pour un si grand acteur ; et si le goût qu'il conçut pour le mystique n'avait trahi le secret de son cœur et le faible de son esprit, il n'y...
Page 226 - ... et Monseigneur vous l'ont dit assez souvent. Vous croyez peut-être que je m'estime fort heureux d'être pourvu de l'emploi que j'exerce auprès de vous; désabusez-vous encore, Monsieur, je ne m'en suis chargé que pour obéir au roi et faire plaisir à monseigneur, et nullement pour le pénible avantage d'être votre précepteur, et, afin que vous n'en doutiez pas, je vais vous conduire chez Sa Majesté pour la supplier de vous en donner un autre, dont je souhaite que les soins soient plus...
Page 231 - Demandez-lui la grâce de me confirmer dans mes bonnes résolutions, et de ne pas permettre que je redevienne son ennemi ; mais de m'enseigner lui-même à suivre en tout sa sainte volonté. Je continue toujours à étudier tout seul , quoique je ne le fasse plus en forme depuis deux ans , et j'y ai plus de goût que jamais ; mais rien ne me fait plus de plaisir que la métaphysique et la morale , et je ne saurois me lasser d'y travailler.
Page 225 - Je promets, foi de prince, à M. l'abbé de Fé» nélon , de faire sur le champ ce qu'il m'ordonnera , » et de lui obéir dans le moment qu'il me défendra » quelque cho.se ; et si j'y manque , je me soumets '» à toutes sortes de punitions et de déshonneur. Fait » à Versailles , le 29 novembre 1089.

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