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ne put oublier la belle Ingonde. Deux jours après, ne pouvant plus résister à un charme tout-puissant qui l'entraînait vers le vieux manoir, il sortit clandestinement de son palais, suivi du plus fidèle de ses pages. - Où allons-nous, seigneur? lui dit le jouvencel qui ne pouvait deviner le motif de cette excursion

nocturne.....

Voir un ange, répondit le roi.

En prononçant ces paroles, il saisit le bras du jeune page, et le serra fortement.

Ecoute l'ordre suprême de ton maître, lui dit-il, en donnant à sa voix l'accent du commandement et de la menace tes yeux ne doivent point voir, ta langue ne doit point parler. Je t'ai choisi pour mon confident; malheur à toi, si tu dévoilais la conduite de ton maitre !

A ces mots, il s'élança sur l'un des deux coursiers que le page conduisait par la bride, et partit au galop.¦ Une heure lui suffit pour franchir l'espace qui le séparaît de la demeure de sa bien-aimée. La nuit était obscure, et le page et le roi, quand ils arrivèrent devant les fossés du château, n'entendirent pas le plus léger bruit. page; continuons

-Tout dort dans ce manoir, dit le notre route.

Clotaire lui fit signe de s'arrêter, et lui ordonna de sonner de la trompette. Le fidèle Astrobald s'empressa d'obéir. On ne répondit pas du château; mais quelques instans après, le grand portail s'ouvrit, et le roi entra suivi de son page. La belle Ingonde attendait le seigneur inconnu, dans la mème chambre où elle s'était entretenue avec lui pour la première fois. Grande fut sa joie, lorsque Bathilde lui annonça l'arrivée de Bertrand-de-Soissons, car c'était sous ce nom, que Clotaire s'était fait connaître à la jeune châtelaine.

Pendant un an, le roi de Soissons, toujours fidèle à la belle Ingonde, renouvela ses visites nocturnes toutes les fois qu'il pouvait échapper à la surveillance de ses courtisans. Astrobald connaissait seul le secret des amours de son maître, et la fidèle Bathilde s'était habituée à voir sans méfiance le jeune Bertrand-de-Soissons. Clotaire pour triompher de la vertu de la belle Ingonde, lui répétait sans cesse qu'il était puissant à la cour, qu'il l'épouserait aussitôt qu'il en aurait obtenu la permission du roi. La belle châtelaine croyait à ses promesses; et quelle est la jeune fille qui doute d'un serment mille fois répété par celui qu'elle aime?....

Un an s'était écoulé; les visites du beau Bertrandde-Soissons devenaient plus rares; Ingonde en était alarmée; elle venait d'acquérir la déplorable certitude qu'elle était déshonnorée aux yeux du monde, et criminell aux yeux de Dieu, si son amant ne l'épousait pas. Clotaire revint après une longue absence, et la jeune châtelaine sentait l'espoir renaître dans son cœur. - Bertrand, dit-elle au seigneur inconnu, jusqu'à ce jour je n'ai pas cherché à connaître ton nom; je t'aime, tu m'as promis que je serais ton épouse.... le moment est venu d'accomplir ton serment.

-Oui, belle Ingonde, répondit Clotaire.

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Je suis mère, ajouta la jeune châtelaine; je veux connaître ton véritable nom, pour le donner à l'enfant que je porte dans mon sein.

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Cela ne se peut, répondit Clotaire....

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L'enfant grandit dans le silence du manoir, et sa mère lui donna le surnom de Ballomer. Lorsqu'il eut atteint l'âge de dix ans, elle résolut de le conduire à la cour du roi de Soissons dans l'espoir de le faire reconnaître par Clotaire. Mais ce prince, qui depuis longtemps avait oublié et la belle Ingonde et Gondebaud, ne voulut pas donner audience à la châtelaine; instruit que cette mère infortunée avait divulgué le secret de ses amours, il la menaça des plus cruels supplices, si elle ne sortait de son royaume. Ingonde ne se laissa pas abattre par l'adversité.

Viens, mon enfant, dit-elle au jeune Ballomer; ton père refuse de te reconnaître; maudite soit toute sa race, puisqu'il m'a lâchement trompée.

Elle sortit de Soissons, accompagnée seulement de quelques fidèles serviteurs, et se dirigea vers Paris. Lo roi Childebert n'avait pas d'enfans; la malheureuse Ingonde se persuada qu'il ferait un bon accueil à son neveu; cette fois elle ne fut pas trompée dans ses espérances; Childebert, après avoir acquis la certitude que Gondebaud était réellement fils du roi de Soissons, lui donna asile dans son palais, et ordonna à ses courtisans de le traiter comme un prince de la famille royale. Clotaire, informé des projets de son frère Childebert, craignant que le jeune Gondebaud ne réussit à se faire des partisans, réclama son fils, et le roi de Paris, sans_se laisser attendrir par les larmes de la malheureuse Ingonde, livra le jeune prince.

Le roi de Soissons, mon frère, réclame Gondebaud; il le destine sans doute aux plus hauts honneurs;

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allez, belle Ingonde; ayez confiance en la tendresse d'un père !

Clotaire n'aime pas son fils, s'écria la malheureuse Ingonde.... C'est le livrer à un bourreau!

Elle ne se trompait pas dans ses tristes pressentimens; le roi de Soissons fit enfermer Gondebaud dans une étroite prison aussitôt qu'il fut arrivé. On lui coupa les cheveux, symbole de l'origine royale, et le jeune prince recut ordre de sortir de France, sans autre guide, sans autre soutien que sa mère; il partit pour la terre de l'exil, et tous ses rêves de bonheur s'évanouirent en un jour.

On ignore ce que devint alors le prince infortuné, disent nos vieux chroniqueurs; s'il faut en croire quelques écrivains, presque contemporains, il fut réduit à peindre les murs des églises et des oratoires pour subsister et donner du pain à sa pauvre mère. Après quelques années d'exil, la fortune lui sourit encore. Charibert en montant sur le trône, le fit venir à sa cour, le traita en frère, et ne cessa de lui donner des marques de la plus sincère affection. Gondebaud croyait avoir échappé pour toujours aux vicissitudes du malheur, lorsque Sigebert, roi d'Austrasie, qui voulait assurer à ses enfans la succession de Charibert, demanda le bâtard de Clotaire. Charibert n'osa pas refuser, et le roi d'Austrasie fit couper, pour la seconde fois, les cheveux à l'infortuné Gondebaud, qui fut envoyé prisonnier à Cologne. Ingonde, sa mère, qui veillait constamment sur lui comme son bon ange, parvint à lui procurer des moyens d'évasion; ils se réfugièrent près de Marsés, qui commandait alors en Italie au nom de l'empereur Justinien. Gondebaud se maria à Naples, et vécut quelques années heureux avec son épouse, qui lui donna deux enfans; devenu veuf, ne pouvant plus habiter les lieux où il avait vu mourir ce qu'il avait de plus cher au monde après sa mère, il se retira à Constantinople vers l'an 565. L'empereur d'Orient l'accuellit avec tous les honneurs dus à son rang. Le souvenir de ses malheurs s'effaça peu à peu de son ame; pendant quinze ans, il vécut સૈ tranquille dans le palais impérial de Bysance, oubliant son origine royale, et ses rèves de grandeur.

Cependant quelques seigneurs de Bourgogne, mécontens du roi Gontran, avaient résolu d'offrir la couronne à un autre prince du sang royal. Le duc Boson que T'histoire représente comme un homme très artificieux, détermina les rebelles à choisir Gondebaud. Il partit pour Constantinople, et, par ses conseils, il parvint à arracher le jeune prince de sa retraite.

Venez, seigneur, lui dit-il: les plus puissans vassaux du roi Gontran vous attendent pour lever l'étendard de la révolte : c'est en leur nom que je vous offre la couronne.

Gondebaud ne put résister aux promesses artificieuses de Boson il laissa sa mère Ingonde à Constantinople et fit voile vers la France. La traversée fut des plus heureuses; arrivé à Marseille, Gondebaud fut accueilli avec enthousiasme par les habitans; la révolte était déja organisée dans les provinces méridionales: le fils de Clotaire comptait de nombreux partisans, et le patrice Mummole, le plus puissant d'entre eux, lui ouvrit les portes de la ville d'Avignon.

IV.

GONDEBAUD PROCLAMÉ ROI A BRIVES-LA-GAILLARDE.

L'ambition et la jalousie ne tardèrent pas à mettre le désordre parmi les princes rebelles: Gondebaud fut trahi par le perfide Boson qui lui enleva une partie de ses trésors. Réduit à chercher un refuge dans une îlo de la Méditerranée, le malheureux prince commençait à désespérer de sa destinée, lorsque la mort du roi Chilpéric changea tout-à-coup la face des affaires. Didier, duc de Toulouse, et Mummol, général du roi de Bourgogne, exerçaient alors une puissance presque souveraine dans les provinces méridionales. Ces deux hommes de guerre qui avaient long-temps combattu l'un contre l'autre, se réconcilièrent subitement, et firent un traité d'alliance offensive et défensive contre lo roi Gontran. Plaçons sur le trône un prince assez faible pour laisser le pouvoir entre nos mains, dit Mummel.

Gondebaud, bâtard du roi Clotaire, est à Avignon, répondit Didier, duc de Toulouse; méconnu par son père, tour-à-tour admis et rejeté par ses autres parens, ce prince sera trop heureux de porter lo titre de roi; la reconnaissance et la crainte lui feront un devoir de nous récompenser magnifiquement.

Le jeune roi n'eut pas plutôt appris qu'une révolution venait de s'opérer en sa faveur, qu'il se mit à la této des seigneurs rebelles pour reconquérir les droits de sa naissance. La Provence, le Dauphiné, tous les pays, depuis le Poitou et l'Auvergne jusqu'aux Pyrénées, so déclarèrent en sa faveur. Didier et Mummol prirent le commandement des troupes, et, infidèles à Gontran, leur légitime souverain, ils s'efforcèrent de consolider dans le midi de la France la puissance de Gondebaud l'usurpateur. Ils parcoururent les diverses provinces, montrant au peuple un fantôme de roi qu'ils avaient revêtu des insignes de la souveraineté. Après avoir soumis les principaux seigneurs du Querci, du Périgord et du Limousin, ils s'arrêtèrent à Brives-la-Gaillarde dans le dessein de mettre le comble à l'étrange comédie qu'ils jouaient avec tant de succès. Gondebaud était reconnu roi par les troupes; mais les cérémonies du couronnement n'avaient pas sanctionné sa royauté factice. Le duc de Toulouse fit annoncer à tous ses soldats que Gondebaud serait élevé sur le bouclier à la manière des Francs, et salué roi par l'armée. Le lendemain les bandes bourguignones, provençales, et d'Aquitaine so trouvèrent réunies dans une petite plaine près de Brivesla-Gaillarde. Les cérémonies du couronnement furent célébrées comme au temps où les premiers Mérovingiens recevaient de leurs sicambres le serment de fidélité. Les principaux officiers élevèrent Gondebaud sur le bouclier aux grandes acclamations des soldats ; Mummole et Didier, auteurs de cette révolution qui devait mettre en émoi les populations méridionales, furent les premiers à se prosterner devant leur nouveau roi. Plusieurs évêques, des abbés, des moines, des clercs assistèrent à ce couronnement, et Gondebaud, lo bâtard de Clotaire, fut intronisé sous les auspices de la religiou.

-Seigneurs de Bourgogne et d'Aquitaine, s'écria Didier, vous venez d'élever sur le bouclier votre roi

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MAGNULFE, ÉVÊQUE DE TOULOUSE.

Le lendemain du couronnement, Gondebaud partit à la tête d'une nombreuse armée pour usurper le royaume d'Aquitaine qu'il disait lui appartenir. Il reçut le serment de fidélité de Didier et de Mummole, et marcha vers Toulouse. Cette grande ville avait alors pour évêque le célèbre Magnulfe, qui s'était attiré les applaudissemens des plus grands prélats du royaume de France, au concile de Macon, tenu en 584. Dévoué à la dynastie des Mérovingiens, Magnulfe n'eut pas plutôt appris le couronnement de Gondebaud, qu'il exhorta les nobles et les bourgeois à résister au prince usurpateur. Il avait ranimé l'enthousiasme, lorsque les députés prétendus du roi d'Aquitaine entrèrent dans la ville. Avant de répondre aux propositions des ambassadeurs de Gondebaud, le prélat convoqua une assemblée générale des habitans de Toulouse pour délibérer; quand il les vit réunis, il s'écria:

- « Nous savons bien que Gontran et son neveu » Childebert ont droit à la couronne; mais Gondebaud >> nous est inconnu. Préparez-vous done; et si le duc >> Didier veut nous forcer à le recevoir, qu'il périsse, » et que le prince usurpateur serve, à l'avenir, d'exem»ple à tous ceux qui voudront envahir le trône des » Français.

- » Mort à Gondebaud! Gloire et longue vie au » roi Gontran, répondirent les Toulousains énivrés » par les paroles de leur évêque. »>

Ils firent de grands préparatifs de défense, et résistèrent d'abord aux troupes de Mummole et de Didier. Mais le nombre finit par triompher; les assiégés se soumirent à Gondebaud, qui s'empressa d'établir son autorité dans la ville de Toulouse.

Annoncez à l'évêque Magnulfe, dit le båtard de Clotaire à un de ses officiers, que jai choisi son palais épiscopal pour séjour, et que je souperai chez lui ce soir avec Mummole.

Magnulfe se vit contraint d'obéir; néanmoins, dans un entretien qu'il eut avec le prince pendant le repas, il le blama beaucoup de ce qu'il s'était révolté contre le roi Gontran.

— « Vous affirmez, seigneur, lui dit-il, que vous » êtes le fils du roi Clotaire : nous n'en savons rien; » permettez-moi de vous dire qu'il vous est impossible » de réussir dans votre entreprise. >>

« Oui, je suis le fils du roi Clotaire, et, en cette » qualité, une partie de la France m'appartient; je » me rendrai bientôt à Paris, et j'y établirai le siége » de mon royaume. »

» Pour réussir dans vos projets, dit Magnulfe, >> il faudrait qu'il ne restât aucun membre de la fa> mille royale, et vous ne pourrez monter sur le trône,

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» Tant d'impudence et d'audace ne resteront pas impunies, repliquèrent à-la-fois Didier et Mummole. »> En même-temps, ils se jetèrent sur le prélat et l'accablèrent de coups. Le lendemain, il fut jeté dans une prison lié comme un criminel, et, quelques jours après, il fut envoyé en exil. Gondebaud eut beaucoup de peine à soumettre à sa domination les peuples des provinces méridionales. Pendant qu'il y travaillait sans relâche, Gontran qui avait senti la nécessité de s'opposer à ses succès, se réconcilia avec son neveu Childebert, et marcha à la rencontre de l'usurpateur. Gondebaud ne se laissa pas effrayer par des menaces de guerre, et s'avança jusqu'à Poitiers pour arrèter les Bourguignons; mais il ne put tenir tête à une armée trois fois plus nombreuse que la sienne. Il se replia sur Bordeaux, déterminé à y chercher un asile; mais, craignant d'y être enfermé, il se dirigea vers les Pyrénées, suivi de Didier et des milices du pays toulousain.

VI.

SIEGE ET RUINE DE SAINT-BERTRAND DE COMMINGES. -MORT DU ROI GONDEBAUD.

Lyon des Convénes, qui plus tard fut appelé SaintBertrand de Comminges, du nom de son second fondateur, était alors une place bien fortifiée. Gondebaud qui s'abandonnait aux perfides conseils de Mummole, se persuada que cette petite ville serait pour lui un asile inexpugnable. En effet, Gontran qui n'avait cessé de harceler les rebelles depuis son départ de Bordeaux, pressa d'abord inutilement le siége de SaintBertrand de Comminges. Gondebaud qui ne manquait pas de courage, et qui, dans plusieurs circonstances, avait donné quelques preuves de génie militaire, aurait pu résister long-temps; mais il comptait sur la fidélité d'un traître qui n'attendait que le moment favorable pour se livrer au roi Gontran. Mummole, persuadé que la place ne pourrait tenir long-temps contre les attaques réitérées des Bourguignons, sortit pendant la nuit de Saint-Bertrand de Comminges, et entra en négociation avec Gontran. La scule condition imposée par le roi de Bourgogne, fut que Gondebaud lui serait livré. Mummole promit; mais il n'était pas facile de déterminer le jeune prince à sortir de Saint-Bertrand. Quelques amis fidèles lui avaient fait concevoir des soupçons sur le dévoûment du patrice Mummole. Il résista d'abord aux prières et aux sollicitations du rusé général.

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Vous voulez abandonner à la vengeance du vainqueur les intrépides soldats qui vous ont proclamé roi, s'écria Mummole!.. Ne vous faites pas illusion, seigneur; dans deux jours, le roi Gontran sera maître de cette ville, et les Bourguignons passeront toute la garnison au fil de l'épée.

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I ft le signe de la croix, se mit à genoux et pria pendant quelques instans pour se préparer à la mort.

Assez, assez! s'écria Ollon, comte de Bourges. Et il saisit le malheureux prince par les cheveux, le jeta par terre, et s'efforça de le percer de sa lance. Grace et pitié, s'écriait Gondebaud qui se roulait sous les pieds de son bourreau.

Sa cotte de maille l'avait garanti des coups d'Ollon; il se débattait avec tant de force, qu'il parvint à se relever. Il voulait fuir; mais Boson qui assistait à cette sanglante exécution l'atteignit d'une pierre à la tète et le renversa presque mort. Les soldats bourguignons l'eurent bientôt percé de mille coups. Ils lui arrachérent la barbe, les cheveux, et mutilèrent son cadavre qui fut traîné dans tout le camp!

Ceci se passait dans le mois de mai 585.

Le lendemain, les soldats du roi de Bourgogne entrèrent dans la ville dont les portes leur furent ouvertes par le lâche Mummole; elle fut livrée au pillage, et les Bourguignons massacrèrent tous les habitans. Alors sans doute furent renversés les monumens que la magnificence des proconsuls romains avaient élevés dans Lyon des Convènes. La vieille cité romaine resta longtemps déserte; on la désignait même comme un lieu frappé de la malédiction du ciel; enfin, vers le milieu du xir siècle, elle fut rebâtie par Saint-Bertrand, son évêque, et Lugdunum Convenarum ne fut plus connue depuis que sous le nom de Saint-Bertrand de Comminges.

J.-M. CAYLA.

SIMON BRISE-TÊTE, SÉNECHAL DE CARCASSONNE.

A un quart de lieue des remparts de la vieille cité, près d'une maison qui tombait en ruines, trois hommes et une femme s'entretenaient auprès d'un grand feu; un pan de muraille les mettait à l'abri de la bise glaciale, qui charriait dans l'air d'innombrables flocons de neige.

Noémi, disait un vieillard dont la barbe ondoyante et blanche couvrait sa poitrine: si le Dieu qui envoya son bon ange à Tobie pour le guider dans son voyage, lorsqu'il allait chez Laban, nous préserve de tout danger, dans cinq jours, nous arriverons à Montpellier.

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