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Monseigneur, nous n'y serions pas en sûreté; les troupes du comte d'Harcourt vont dévaster une partie de l'Angoumois; mais nous n'aurons rien à craindre au château de Verteuil.

Allons nous reposer au château de Verteuil des fatigues de ce malheureux siége de Cognac, dit le prince de Condé.

Le soir, le noble manoir des la Rochefoucauld fut envahi par une multitude de gentilshommes, qui burent en peu de jours tout le vin qu'ils trouvèrent dans les caves du duc. Gourville, qui, pendant tout le temps qu'avait duré le siége, s'était fait remarquer par son courage, fut chargé par son maître de faire les honneurs aux nobles convives. De capitaine redevenu maître-d'hôtel, le fidèle protégé du duc de la Rochefoucauld remplit ses nouvelles fonctions de manière à mériter les éloges du prince de Condé.

Pendant la nuit, lorsque les seigneurs dormaient, il se promenait seul dans le parc du château.

Pauvre Clorinde! s'écriait-il en gémissant, ton père t'a punie cruellement ! Où es-tu, ma bien-aimée? Et, sous le poids des plus tristes pressentimens, il parcourait à grands pas les allées du parc, jusqu'au moment où les trompettes des cavaliers frondeurs l'arrachaient à ses pénibles méditations. Par une nuit bien sombre, il s'assit sur un banc de pierre, après s'être enveloppé de son manteau pour se garantir de la rigueur du froid. Il pensait à Clorinde; il livrait son cœur à la douce espérance de la revoir, lorsqu'une voix de femme se fit entendre au milieu du pare.

- J'ai bien froid, disait cette femme; je serai morte demain... Mon Dieu, si j'osais entrer au château! Gourville, ému de pitié, s'approcha de la mendiante, et lui dit :

Femme, qui que tu sois, demande l'hospitalité, je puis te l'accorder.

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Qui ètes-vous donc, monsieur?

- Gourville, l'ami du duc de la Rochefoucauld... Gourville! s'écria la jeune femme en poussant un cri de joie... Je suis sauvée, j'ai un protecteur.... Quel est ton nom, femme? dit Gourville, qui tremblait de tous ses membres, saisi d'une émotion involontaire....

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Encore Gourville! Ame damnée du duc de la Rochefoucauld, tu es donc un démon?

Grâce, grâce, mon père! fit Clorinde, qui no put s'empêcher de frémir.

Lâche, tu voulais me ravir ma fille! A ces mcts, le comte dégaina son épée, et se précipita sur Gourville, qui laissa tomber Clorinde.

Arrière! cria le comte à ses cavaliers; ceci n'est point un combat, mais un duel à mort.

La lutte fut longue et terrible Gourville avait à sauver Clorinde; le comte voulait venger l'autorité paternelle méconnue. M. de Jonzac, lassé par un combat à outrance qui durait depuis un quart-d'heure, se précipita sur le ravisseur de sa fille avec tant de furie, qu'il le blessa dangeureusement. Gourville eût succombé, mais son cheval effrayé l'emporta loin des escadrons royalistes, et le jeune frondeur arriva presque évanoui au château de Verteuil. Il raconta au duc de la Rochefoucauld ce qui venait de se passer. Le prince de Condé,

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qui avait tout à craindre des régimens du comte d'Harcourt, s'éloigna de Verteuil, et partit pour Bordeaux. Gourville suivit son maître, et chercha vainement la mort dans plusieurs batailles.

ÉPILOGUE.

Plus tard, lorsque la destinée qui présidait à la future grandeur de Louis XIV, eut mis fin aux guerres de la Fronde, les principaux acteurs du drame dont j'ai tracé quelques scènes, furent plus ou moins favorisés par les chances bizarres de la fortune.

Le comte de Jonzac, accusé par le comte d'Harcourt d'avoir favorisé les Frondeurs, perdit sa place de lieutenant du roi en Saintonge.

Clorinde, après un an de pénitence, mourut dans le couvent des Carmélites de Saintes.

Gourville oublia celle qu'il avait tant aimée, devint le favori du surintendant Fouquet, qui lui donna la recette générale des tailles en Guienne. Exilé plus tard, il rentra en France, et passa le reste de sa vie heureux et tranquille au milieu de ses nombreux amis.

Le prince de Condé ne songea plus qu'à abriter sa vieille gloire sous l'autorité du monarque dont il avait si magnifiquement annoncé le règne.

Le duc de la Rochefoucauld chercha à oublier et à faire oublier, dans le calme de la vie privée, les torts d'une jeunesse ardente et qui ne fut pas exempte de fautes; il devint un sage; il écrivit ses Mémoires et ses Maximes. J. M. CAYLA.

NOTRE-DAME DE ROCAMADOUR.

Dans la région intermédiaire qui sépare le haut et le bas Querci, se trouve une vaste plaine, terre aride dans toutes les saisons, à peine couverte d'espace en espace de quelques touffes de noisetiers, et d'une végétation rabougrie. Le voyageur en parcourant cette contrée, stérile comme l'Arabie-Pétrée, rencontre quelquefois, non loin du chemin pierreux, des troupeaux de chèvres gardées par des bergers à la cheveJure blonde, qui portent encore pour vêtemens la toge grossière des Celtes leurs aïeux. Ces hommes, d'une force et d'une taille athlétique, accoutumés dès leur enfance aux plus dures privations, ont conservé le type primitif de leur origine gauloise; tout est rude chez eux, mœurs, langage, et on dirait qu'ils subissent l'influence de l'âpre climat qu'ils habitent. Rarement ils sont troublés dans leurs vastes solitudes; les pélerins, les dévots à Notre-Dame, parcourent seuls, à certaines époques de l'année, les arides forêts qui environnent l'étroite vallée de Rocamadour.

Mais depuis le commencement du mois d'août jusqu'au 10 septembre, le plateau calcaire est sillonné dans tous les sens par de nombreuses caravanes de voyageurs. Où vont ces paysans du Querci, du Cantal, du Limousin et du Périgord? Demandez-leur pourquoi ils ont quitté leurs villages; ils vous répondront en se signant, qu'ils viennent faire un pélerinage à NotreDame de Rocamadour. Vous chercherez vainement dans la plaine qui s'étend devant vous, la sainte chapelle où le peuple vient tous les ans vénérer la bonne Vierge; mais suivez les nombreux pélerins, et, après avoir parcouru de tortueux sentiers, vous arriverez enfin à l'entrée de la vallée. Plongez, si vous osez, vos regards dans l'abîme creusé à vos pieds, entre deux rochers taillés à pie, en forme de murailles; vous reculerez d'abord d'effroi, puis vous vous hasarderez dans un petit sentier, à la suite des paysans et des paysannes. Au fond de l'étroite vallée, s'étend le bourg de

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Rocamadour; il ne forme qu'une seule rue, dominée par quelques maisons adossées çà et là aux flancs du rocher. Parcourez la pittoresque bourgade, vous arriverez bientôt à un escalier de deux cents degrés, serpentant à travers la colline il conduit à l'enceinte des sanctuaires. Ne nous effrayons pas; franchissons encore quelques marches à moitié brisées, ne détournons pas la tête pour ne point avoir des vertiges, arrivons jusqu'au sommet de la montagne : nous y trouverons les ruines du vieux château-fort construit dans le moyen-âge. Quel étrange spectacle pour un homme qui n'a pas admiré la majesté de la nature sauvage! A nos pieds, le petit bourg qui sera désert dans quelques jours, est peuplé aujourd'hui d'une foule de pélerins ou de curieux à nos côtés, la roche nue; derrière nous, la plaine aride, couronnée de quelques rares touffes de noisetiers. Le lieu est propice pour raconter les histoires merveilleuses; je vais vous répéter ce que dit la légende sur Saint-Amadour.

Au commencement du IIIe siècle de l'ère chrétienne, un homme, vêtu de la tunique des solitaires, parcourait l'Aquitaine, cherchant un asile où il pût vivre et mourir loin du tumulte du monde. Après de longues courses, il vint dans la partie septentrionale du pays des Cadurques. Il s'arrêta enfin dans un vallon à peine assez large pour donner passage aux eaux débordées du torrent qui le traversait à l'époque des pluies de l'hiver. Dans ce vallon, dominé de tout côté par des rochers d'une aridité qui afflige et d'une hauteur prodigieuse qui étonne et qui effraie, on n'entendait d'autre bruit que le mugissement des vents qui s'y engouffrent, et les cris perçans des oiseaux de nuit. Le saint ermite rendit grâces à Dieu de l'avoir conduit dans un licu si solitaire, et choisit pour sa demeure habituelle, unc caverne creusée dans le flanc de la montagne qui s'élève au nord de la vallée. Près de cet antre, qui a servi long-temps de repaire aux bétes féroces, était

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une vaste grotte dont le solitaire mura en partie l'entrée; il y dressa un autel, et sculpta grossièrement en bois la statue de la vierge qu'il choisit pour patronne de son ermitage.

Pendant plusieurs années, ajoute la légende, saint Amadour se livra aux pratiques de la plus austère pénitence; il avait célébré le dixième anniversaire de son arrivée dans le Val-Ténébreux, et nul homme n'était encore venu troubler sa solitude. Dieu voulut enfin éprouver la constance de son serviteur: des pâtres poursuivant des loups qui leur avaient enlevé des brebis, s'avancèrent un jour jusqu'au bas de la vallée noire; ils aperçurent le solitaire qui priait à l'entrée de sa caverne. Le soir en rentrant au logis ils dirent à leurs maîtres:

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Ce récit merveilleux piqua la curiosité des paysans du voisinage; chacun voulut voir l'ermite du ValTénébreux. Tous se retirèrent pénétrés de vénération pour saint Amadour, et implorèrent sa protection.

S'il faut en croire le légendaire, les femmes surtout mirent à de rudes épreuves son humilité, son pouvoir et sa patience.

« Une matrone, dit-il, privée des joies de la maternité, se rendit un jour secrètement dans la grotte du saint ermite; elle se jeta à ses pieds, et le conjura d'intercéder auprès de Dieu, pour qu'elle eût le bonheur d'être mère : le solitaire lui promit de prier. Dix mois après, la matrone tombait de nouveau aux pieds de saint Amadour; elle était mère, et le peuple criait : miracle! miracle ! L'ermite du Val-Ténébreux est un saint!

Bientôt son nom fut connu dans toute l'Aquitaine; des prélats visitèrent dans sa solitude le nouveau Thaumaturge que le peuple désignait sous le nom d'Amadour del roc.

Saint Martial évêque de Limoges et l'un des premiers apôtres des Gaules, reudit hommage à la vertu

du solitaire; il fit un voyage à la Vallée noire; consacra l'autel et la statue de la vierge, patronne des Rochers.

Amadour vécut encore plusieurs années; quand il sentit approcher l'heure de la mort, il se traîna jusqu'aux pieds de l'autel de la vierge et expira,

Quelques jours après, un orage menaçait les mois sons; les laboureurs du pays voisin se rendirent à la chapelle d'Amadour pour implorer son intercession: ils le trouvèrent prosterné sur le marche-pied de l'autel : persuadés qu'il priait, ils n'osèrent interrompre son oraison. Un homme des champs voyant que le saint restait toujours immobile crut qu'il dormait; il s'approcha; frappa doucement sur l'épaule:

-Père, dit-il, réveillez-vous; voilà l'orage qui menace nos récoltes; priez pour nous !

Le saint dormait du sommeil de la mort. Les laboureurs donnèrent des larmes de reconnaissance et de vénération au souvenir de leur protecteur. Les fidèles attirés par le bruit des miracles qui s'opéraient sur sa tombe, vinrent en foule visiter la sainte chapelle de Notre Dame des bois d'Amadour. Plusieurs d'entr'eux batirent des maisons au versant du rocher, et choisirent pour patron le solitaire que l'église mit bientôt au rang des saints. >>

Telle est l'origine du pélerinage de Rocamadour, l'un des plus anciens de France, et le plus célèbre, comme il est écrit dans le bréviaire du diocèse de Tulle.

Je vous ai raconté la tradition des légendaires sur la vie de saint Amadour; maintenant jetons un dernier regard sur les ruines du manoir féodal, que la piété construisit sur la crête du rocher, pour protéger son asile. Redescendons.... Voyez à notre droite un escalier de cent soixante-dix marches. Pieux pélerins ou voyageurs curieux, voulez-vous visiter avec dévotion les sanctuaires de Rocamadour, ou étudier l'histoire de ce temple suspendu comme un nid d'aigle aux flancs du rocher? Venez et gravissez avec moi.

Ici retentit autrefois la vielle de nos troubadours; ici le cantadour Gauthier de Coinsy composa son chant qui a pour titre :

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Du cierge que notre dame de Rocamadour envoya » sur la vielle du ménestrel qui viellait et chantait de» vant son image. »>

Depuis long-temps, les hymnes des poètes ne retentissent plus dans le saint lieu; mais nous entendrons encore au fond du sanctuaire un dernier écho de religicus e poésie.

Nous sommes devant un vaste portail surmonté des armes des consuls de Rocamadour: faisons quelque pas; nous apercevons à droite et à gauche les ruines de douze chapelles consacrées aux apôtres franchissons une trentaine de degrés; nous sommes devant la porte de l'église paroissiale; mais nous avons hâte de nous porter vers l'oratoire du nord qui élève à gauche son petit clocher. Les murs extérieurs sont encore bariolés de restes de peintures bizarres. En face de la chapelle, aux murs de la salle des archives sont appendus les fers que des captifs délivrés par l'intercession de la Vierge, ont offerts à leur protectrice dans sa demeure chérie de Rocamadour. Un peu au-dessous de ces chaines, pend aussi un énorme sabre de fer placé là pour rappeler le Brakmart d'or que Roland le

preux, cousin de Charlemagne, vint lui-même offrir à sainte Marie patronne des (1) preux paladins. Le souvenir des siècles homériques et chevaleresques, se marie avec les pieuses traditions du passé. L'épée du plus fier des preux offerte en hommage à la vierge Marie, à la patronne d'une chapelle bâtie dans un désert, quelle étrange allégorie! quelle page d'histoire empreinte des parfums des simples croyances de nos pères, et des fastes de la chevalerie.

La porte de la chapelle spécialement consacrée au culte de la Vierge va s'ouvrir devant nous. Ne vous attendez pas à admirer un sanctuaire étincelant d'or et de pierreries. Voyez cet autel et cette statue de bois : quelle simplicité! ne croyez-vous pas que je vous ai conduits dans un de ces ermitages sacrés, peuplés par nos bons aïeux, de statues de saints grossièrement sculptés; mais l'autel et la statue de Rocamadour furent ébauchés par le ciseau inhabile d'Amadour à seize siècles de nous. Saint Martial l'apôtre des Gaules les bénit. Au dôme, c'est la clochette qui, s'il faut en croire la tradition, se fesait entendre toutes les fois qu'aux yeux des matelots naufragés, luisait l'étoile des mers. Ne rougissons pas de prier aux pieds de la noire statue de notre dame de Rocamadour. Ici tout s'agrandit sous la main du temps; les souvenirs historiques exaltent l'imagination: devant cette statue dont la scupture est si grossière, s'agenouilla Roland, le preux des preux, quand il offrit à la reine des combats son brakmart victorieux. Sur ces dalles se prosternèrent saint Louis et Blanche de Castille sa mère ici pria Charles-le-Bel, tandis qu'au dehors de la chapelle, lo peuple criait en agitant des rameaux :

Bibo lou rey! bibo lou rey!

:

Examinez les nombreux tableaux suspendus aux murs de l'oratoire; ils ne seront jamais regardés comme des chefs-d'œuvre de peinture; mais on les considèrera religieusement dans ce sanctuaire, comme autant de témoignages de la foi des pélerins dévots à Notre Dame des rochers. Jetons un coup-d'œil sur cette toile qui représente une mère, offrant à Marie son enfant encore au berceau. Cet enfant le reconnaissezvous? Le monde savant a gravé son nom à côté de celui de Bossuet; l'église l'a mis au rang de ses plus illustres prélats; la philanthropie moderne l'a intronisó à côté de saint Vincent-de-Paul: cet enfant devait parvenir plus tard au faite du Panthéon français; c'est Fénélon. Vous ne vous attendiez pas à trouver au milieu de ces ex-voto, le souvenir d'une des gloires de notre littérature nationale: pourquoi s'en étonner? pendant plusieurs siècles, la madone de Rocamadour compta au nombre de ses pélerins, les grands et les puissans de la terre.

Avant de redescendre au bourg, allons admirer la voûte élancée de la grande église, en partie taillée dans la montague; ne quittons pas ces lieux vénérés sans avoir parcouru dans tous les sens l'église souterraine qui renferme le riche reliquaire dans lequel reposaient les restes mutilés de saint Amadour. Tout est grand,

(1) Chaque année les garçons s'efforcent de soulever, à bras tendu cet informe et lourd bloc de fer ceux qui en viennent à bout regardent cet acte de force comme un signe de leur prochain mariage.

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sublime, étrange, dans ce temple construit au milieu d'une nature abrupte et sauvage; la religion, les pieuses croyances se complaisent donc bien dans la solitude, puisque dans les premiers siècles du christianisme, comme de nos jours, la foi se réfugiait dans des lieux si arides et si déserts.

Et pourtant, les forêts, les rochers, ni le fort dont nous avons vu les ruines, ne furent pas toujours pour Rocamadour une sauve-garde assez puissante. Henri d'Angleterre et ses fils pillèrent la sainte chapelle; plus tard, les calvinistes profanèrent le saint lieu, et emportèrent les riches offrandes des pélerins: enfin, dès le commencement de la révolution de 1789, un vandalisme, qu'on ne peut s'empêcher de flétrir, dépouilla le saint asile de toutes ses richesses, et brisa en un seul jour tout ce qui aurait pu fournir des matériaux pour faire l'histoire du monastère.

Aujourd'hui, la chapelle et l'église de Rocamadour

ne conservent presque plus rien de leur passé; mais ces constructions qui pendent au rocher, frapperont toujours d'admiration le voyageur qui visitera le ValTénébreux. De nombreux pélerins viennent encore vénérer la madone aux jours de Notre Dame d'août et de septembre. Voyez, nous sommes au haut du grand escalier; nous avons visité toutes les chapelles, tous les oratoires; redescendons. Entendez-vous la foule qui se presse et s'agite dans le bourg? Les pélerins, les curieux, les artistes trouvent à peine un passage dans l'étroite vallée, et quelques-uns frémissent en regardant les énormes quartiers de roches suspendus au-dessus de leur tète.

Bourg du Val-Ténébreux, aujourd'hui si peuplé, demain tu seras désert: le pélerin reprendra son bourdon, l'artiste ses pinceaux, l'étranger son bâton de voyage!....

Hippolyte VIVIER.

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