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d'humiliation, il eut le temps de répéter tout bas à Jacqueline de Chenonceaux ces mots qu'elle avait choisis pour devise:

AMOUR ET PATRIE.

La noble damoiselle reconnut dans le vieux pélerin, le sire de Laval, fils du maréchal de Bois-Dauphin; son premier mouvement fut de se jeter dans ses bras; mais elle fit de violens efforts pour comprimer son émotion; Jean d'York lui-même ne s'aperçut pas de son trouble instantané.

Maintenant, bon pélerin, dit-il au moine, tu es rentré en grâce avec le seigneur du manoir de Chenonceaux. Je te permets de rester dans le château; tu passeras la journée à prier.

- Pour la France, dit le moine à voix basse de manière à n'être entendu que de Jacqueline.

La joie des convives qui avait été interrompue par l'arrivée du vieux pélerin, devint plus bruyante qu'auparavant. Jean d'York, tout entier au bonheur de se voir uni à l'héritière de Chenonceaux, s'entretenait avec Jacqueline.

On entendit tout-à-coup sur les murailles de la forteresse le cri d'alarme qui fut répété de poste en poste. Chevaliers et hommes d'armes, prenez garde à

vous!

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Courez aux avant-postes, chevaliers, s'écria Jean "York, je vous suis.

C'est fait de nous, grand Dieu! s'écria Jacqueline. Ne craignez rien, noble damoiselle, répondit le Jeune lord: nous aurons bientôt repoussé les bandes du maréal Bois-Dauphin, et je vous laisse la garde de ce bon prin.

Les Français avaient déja franchi le premier fossé; la garnison anglaise eut beaucoup de peine à les repousser, et le combat fut sanglant de part et d'autre. Jean d'York passa toute la nuit à visiter les postes, veillant à tout, et fesant le coup d'épée comme le plus intrépide de ses soudards. Jacqueline de Chenonceaux s'était retirée dans une petite chambre pratiquée sous les voûtes les plus profondes du château. Le pélerin l'avait accompagnée.

-Jacqueline de Chenonceaux, lui dit-il après s'être assuré qu'il ne pouvait être entendu de personne, tu n'as donc pas reconnu Guillaume de Laval?

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Que veux-tu faire de ces clés? lui dit la damoiselle de Chenonceaux.

Je cours ouvrir les portes aux chevaliers français, et demain les soudards d'Angleterre seront tous pendus aux créneaux du manoir.

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Tu m'as forcée à trahir Jean d'York.

Dieu protége ceux qui travaillent au triomphe de la France, s'écria Guillaume de Laval. Avant le lever du soleil, le souvenir de la trahison de ton père sera glorieusement effacé de l'histoire de ta famille. On dira que le sire de Chenonceaux livra son manoir de-Lys y rentrèrent à l'aide de Jacqueline. aux bandes anglaises, et que les chevaliers de la Fleur

Trois heures se sont à peine écoulées, depuis que j'ai promis à Jean d'York amour et fidélité...

- A un chevalier d'Angleterre, à un loup d'outremer, s'écria Guillaume de Laval!.. Tu as donc oublié tes premiers sermens d'amour?

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On m'avait dit que Guillaume de Laval était mort dans un combat contre les bandes de Bedfort; je savais aussi que mon père, le sire de Chenonceaux, avait succombé sous la bannière des étrangers, et j'avais besoin d'un protecteur.

-Jacqueline! Jacqueline! dit le fils du maréchal de Bois-Dauphin, tu m'as indignement trahi!

La damoiselle, dont il étreignait fortement les mains, ne put soutenir le regard étincelant du chevalier; chacune de ses paroles pénétrait dans son cœur comme un trait mortel; et, succombant à la douleur, au remords, elle s'évanouit. Guillaume reçut dans les bras son corps presque inanimé, et le posa sur un petit lit recouvert de velours, aux armes de Jean d'York.

-

Que notre-dame la Vierge veille sur elle! dit-il à voix basse. Il sortit au même instant, dépouilla sa robe de pélerin, et les chevaliers anglais de la garnison de Chenonceaux n'auraient vu en lui qu'un gén

(1) La famille de Marques était originaire du Rouergue.

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tilhomme français, armé de pied en cap. Il courut précipitamment à la grande porte du château. Deux soudards reconnurent l'armure française; ils allaient le trahir; mais le jeune preux les terrassa morts à ses pieds. Il se hâta d'ouvrir la grande porte, et cria de toutes ses forces:

Montjoie Saint-Denis, vive Charles VII et Jeanne-la-Pucelle !

Le maréchal de Bois-Dauphin se trouva là par hasard avec l'élite de ses chevaliers : ils pénétrèrent dans le château; la garnison anglaise se défendit avec l'intrépidité du désespoir, et le maréchal lui-même reçut une large blessure au front. Jean d'York, après avoir fait des prodiges de valeur, se souvint de Jacqueline de Chenonceaux; il se dirigea en toute hâte vers la grande tour ou il l'avait laissée. Les combattans, le bruit de guerre, avaient tiré la noble demoiselle de son évanouissement. Elle priait à deux genoux, lorsque Jean d'York entra suivi de deux chevaliers seulement.

- C'est fait de moi, s'écria-t-il, si je ne sors à l'instant même de ce manoir destiné à servir de demeure à toutes les puissances de l'enfer! Jacqueline, partons; une haquenée t'attend à une des portes extérieures, et demain nous serons en sûreté sous la bannière du duc de Bedfort.

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Non, non, dit Jean d'York en s'éloignant de quelques pas, il ne sera pas dit que j'aie trempé mes mains dans le sang d'une jeune fille.

Il appela trois soudards qu'il avait laissés à la porte, en cas de surprise.

-Soudards, leur dit-il, que Jacqueline de Chenonceaux soit pendue à l'instant.

Les ordres de Jean d'York furent promptement exécutés, et le jeune chevalier, après avoir vu la bello Jacqueline se débattre contre les angoisses de la mort, sortit du manoir de Chenonceaux, furieux, désespéré. Trois jours après, il avait rejoint les bandes de Bedfort.

Le maréchal Laval de Bois-Dauphin, après avoir chassé la garnison anglaise, visita le château pour s'assurer si quelque traître ne s'était pas caché dans les réduits du vieux manoir. Il était accompagné de Guillaume, son fils; le jeune chevalier entraîna son pèro vers la grande tour où il espérait trouver la damoiselle Jacqueline : un frémissement involontaire s'empara de tous ses membres au moment où il franchit le seuil de la chapelle. Il appela Jacqueline; on ne répondit pas: il aperçut tout-à-coup un cadavre pendu à un des angles de la voûte.

C'est-elle, grand Dieu! s'écria-t-il en serrant fortement le bras droit de son père... c'est la damoiselle de Chenonceaux!

Son père avait livré son manoir aux Anglais, répondit le maréchal; la malédiction du ciel s'est appesantie sur cette famille. Ainsi périssent tous ceux qui voudront trahir le royaume des Fleurs-de-Lys et Charles le septième, notre sire!

Le maréchal de Bois-Dauphin fit emmener par trois chevaliers son fils qui s'abandonnait au désespoir le plus violent : dans les accès de son délire, il répétait :

Jacqueline de Chenonceaux, j'ai été cause de ta mort! pardonne-moi, je t'aimais! J'ai voulu remplir le serment que j'avais prêté à Charles de France.

Le lendemain, le maréchal de Bois-Dauphin fit raser les fortifications de Chenonceaux et couper les bois à hauteur d'infamie!

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armée en Provence; mais le redoutable empereur trouve | l'exposèrent souvent à la risée des grandes dames. Après enfin un terme à ses succès, et ne peut triompher de l'héroïque résistance des Provençaux.

François Ier, prince trop insouciant ou peut-être trop loyal pour lutter contre l'empereur, se délassait alors de ses longues fatigues auprès de madame de Brezé, fille aînée du comte de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier, si connue dans l'histoire sous le nom de madame Diane de Poitiers. La veuve du comte de Maulevrier, grand sénéchal de Normandie, n'était àgée que de trente-deux ans; elle avait conservé tout l'éclat de sa beauté, et jamais dame de la cour ne lutta avec plus de vertu contre les séductions de la cour de François 1er, dit un vieux chroniqueur. Tant que vécut son mari, la grande sénéchale, se conduisit avec une sagesse, une retenue qui

la mort du comte de Maulevrier, elle voulut signaler publiquement sa vive tendresse pour lui; elle fit élever à la mémoire de son époux un magnifique mausolée dans l'église de Notre-Dame de Rouen; pendant toute sa vie elle porta le deuil, et ne quitta jamais ses couleurs, même dans le temps de sa plus grande faveur auprès de François Ier; au milieu des fêtes pompeuses que le roi de France donnait dans son château de Fontainebleau, la belle Diane paraissait toujours vêtue d'une robe noire bordée d'hermine.

Dans les premières années de son veuvage, elle aima, dit-on, le duc d'Orléans; mais ce prince était encore enfant, et tous les historiens affirment que leurs amours ne purent commencer que beaucoup plus tard. Devenu

Dauphin, le duc d'Orléans aima toujours la belle Diane, qui se vit, sans y avoir pensé, rivale de la duchesse d'Étampes, maîtresse de François Ier.

La duchesse d'Etampes comptait de nombreux partisans à la cour; elle avait dix ans de moins que la grande sénéchale; aussi toute les fois qu'elle paraissait dans une fête, on souriait malicieusement, et quelques courtisans fesant allusion à l'âge de la belle veuve, l'appelaient vieille ridée.

Ces petites rivalités ne diminuèrent en rien la tendresse du Dauphin; la cour se divisa en deux camps: Fun soutenait la grande sénéchale, l'autre s'était déclaré partisan quand même de la duchesse d'Étampes. Cette guerre de boudoir n'était pas dangereuse, et elle cessa bientôt lorsqu'on vit madame Diane devenir plus puissante de jour en jour; pourtant elle ne joua qu'un rôle secondaire tant que vécut François Ier. Ce roi, dont les dernières années furent si agitées, aimait et protégeait Diane de Saint-Vallier; mais trop occupé à lutter contre l'infatigable politique de Charles-Quint, son rival, il ne pouvait avoir pour la grande maréchale, ses prévenances, qui l'avaient fait surnommer dans sa jeunesse roi des galans chevaliers.

Cependant ce prince, toujours admirateur de la beauté, ne fut rien moins qu'insensible aux charmes de Diane de Poitiers. Quelques historiens ont affirmé, je ne sais d'après quels documens, que le sire de Saint-Vallier, condamné à mort pour avoir pris part à la révolte du connétable de Bourbon, ne dut sa grâce qu'aux pressantes sollicitations, et surtout à la beauté de Diane sa fille. Ils ajoutèrent même que la maréchale acheta la vie de son père au prix de son honneur. Mais la sage conduite de madame de Brezé pendant les premières années de son veuvage, suffit pour détruire ces assertions qui ont trouvé place dans la crédulité publique, parce que la belle Diane, prosternée aux pieds de François I demandant la grâce de son père, a fourni à quelques auteurs une situation dramatique.

Quoiqu'il en soit, François Ier aima plus tard la belle Diane, et, en 1535, il lui donna le château de Chenonceaux qu'il avait acheté de Thomas Bohiar, gentilhomme de la Touraine.

Le manoir féodal venait d'être reconstruit, à peu près tel qu'on le voyait encore il y a quelque temps; hati sur le Cher, en grande partie supporté par des youtes au dessus de la rivière, Chenonceaux était alors un séjour digne d'être habité par le roi de France luimemes. Des architectes venus d'Italie, disciples de Bramante et de Michel-Ange, travaillèrent pendant plusieurs années à sa construction. François Ier qui guerdonnait généreusement ceux qu'il aimait, fit don u nouveau castel de Chenonceaux à Diane de Poitiers.

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- Vous savez, dit madame d'Etampes en parlant à demi-voix, que le sire de Saint-Vallier fut long-temps l'ami de monseigneur de Bourbon, connétable de France; il prit part à sa conspiration, et, convaincu de félonie envers son souverain, de trahison envers sa patrie, il fut jeté dans un cachot. Comdamné à mort, il ne lui restait plus que deux jours à vivre; déja on dressait le gibet à Montfaucon. Le sire de Saint-Vallier fut, diton, si effrayé en pensant au cruel supplice qu'on lui réservait, que ses cheveux blanchirent en une seule nuit. La belle Diane avait obtenu la permission de voir son père dans sa prison, et de l'embrasser pour la dernière fois; elle le trouva couché sur la paille du cachot, en proie au délire de l'agonie. Émue jusqu'aux larmes, elle ne put entrevoir sans frémir l'infamie qui allait souiller pour toujours le blason de la famille de SaintVallier. Elle se jeta dans les bras de son père, qui recouvra la raison en caressant Diane, sa fille.

Mon père, lui dit-elle, tu ne seras pas supplició au gibet de Montfaucon.

L'arrêt de mort est prononcé, ma fille, répondit le sire de Saint-Vallier, en serrant convulsivement la belle Diane contre son sein.

J'irai demander ta grace au roi.

Au roi, ma fille! s'écria Saint-Vallier... Je connais François Ier, et je ne veux pas racheter ma vie... Je me jetterai à ses pieds, te dis-je; il no résistera pas à mes larmes.

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Non, non, ma fille! le sire de Saint-Vallier a bravé trop souvent la mort pour la craindre maintenant! Dans deux jours mon cadavre sera pendu aux fourches de Montfaucon... mais qu'importe ? Le souvenir de mes beaux faits d'armes effacera l'infamie de ma dernière heure...

La duchesse d'Étampes suspendit un instant le cours de sa narration. Une des dames de la cour, plus impa tiente que les autres, s'écria:

Madame la duchesse, que fit Diane de Saint

Vallier?

Elle se hâta de sortir du cachot, se revêtit de ses habits de fête et courut au palais. Elle se jeta aux pieds du roi, arrosa ses mains de ses larmes, et fit tant par ses prières que le courroux de François Ier se calma. Il jeta un regard de pitié sur la jeune suppliante qui tenait ses genoux embrassés. Les larmes ont bien de la puissance, mes nobles dames, surtout quand elles sont versées par de beaux yeux et qu'elles baignent des joues aussi belles, aussi fraîches, que celles d'un ange: Diane de Poitiers produisit une si grande émotion sur le cœur du roi, qu'il lui promit la grace de son père.

Ma belle Diane, lui dit-il, en la relevant avec bonté, le sire de Saint-Vallier, votre père, a trahi indignement son prince et son pays. Les juges l'ont condamné au dernier supplice; pourtant je lui pardonne, mais à une seule condition.....

Madame d'Etampes se tut tout-à-coup, et jeta un regard scrutateur sur son auditoire, pour s'assurer de l'effet que ses paroles avaient produit.

Achevez donc, madame, dit la femme d'un président au parlement de Paris....

- Je suis fâchée que vous n'ayez pas deviné, ajouta malicieusement la duchesse d'Étampes.... sachez donc que le jour même, le sire de Saint-Vallier sortit de prison; François Ier lui fit grace pleine et entière. - Et Diane sa fille ?...

terre. Il touchait aux termes de ses vicissitudes, et il entrevoyait déja devant lui quelques années de calme et de bonheur.

Cependant le roi dévoré par une noire mélancolie depuis qu'il avait appris la mort d'Henri VIII, ruiné de souffrances et d'ennuis, traînait péniblement une vieillesse précoce, et sentait la vie lui échapper à chaque instant; une fièvre lente le consumait; i errait de château en château, ne trouvant nulle part soulagement ni repos. Après de longues courses dans les diverses provinces voisines de l'Ile-de-France, il fut enfin obligé de s'arrêter à Rambouillet. Les progrès d'une ulcère invétéré qui le rongeait depuis plusieurs années, devinrent tout-à-coup si rapides, que les médecins déclarèrent qu'il n'y avait plus d'espoir de sauver les jours du roi. François Ier fit appeler son fils, et lui recommanda surtout de diminuer les impôts.

Monseigneur le Dauphin de France, lui dit-il d'une voix si faible qu'on pouvait à peine l'entendre dans quelques heures vous serez roi conservez pour ministres d'Annebaul et le cardinal de Tournon; gardez-vous de rappeler aux affaires l'ambitieux connétable de Montmorency; méfiez-vous principalement des princes de Lorraine; les Guise sont des vassaux trop puissans, et leur audace m'a souvent inspiré de sinistres pressentimens. Soulagez le peuple, mon fils, et évitez la guerre toutes les fois que vous le pourrez.

Le Dauphin écoutait en pleurant les dernières paroles de son père qui était déja à l'agonie. Les derniers momens de François Ier durent être bien cruels. Il voyait autour de son lit de mort des courtisans qui semblaient épier le moment où il rendrait le dernier soupir; le comte ins-d'Aumale, François de Guise riaient avec quelques seigneurs, assis auprès du lit funèbre. Diane de Poitiers elle-même qui avait oublié les bienfaits du roi et ne voyait plus en lui qu'un père trop sévère envers le Dauphin, son nouvel amant, devisait joyeusement avec un des princes de Lorraine.

- Elle devint la favorite de François Ier; elle avait acheté la vie de son père au prix de son bonneur. C'est une infâme calomnie, s'écria au même tant une femme qui venait d'ouvrir la porte. Diane de Poitiers entrait suivie de François et de monseigneur le Dauphin; ses yeux étaient étincelans de colère et d'indignation.

- Madame d'Étampes, s'écria-t-elle en s'approchant de sa rivale, ce que vous venez de dire est un horrible mensonge qui vous a été inspiré par l'enfer.

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Mesdames, dit la belle Diane, je prends à témoin le roi, notre seigneur, que le récit de la duchesse d'Étampes n'est que mensonges et calomnies.

Je l'atteste et j'en donne ma parole royale, répondit François Ier, et pour que personne ne doute plus de notre estime pour madame la grande sénéchale, nous lui donnons le château et la seigneurie de Chenonceaux !...

II.

MORT DE FRANÇOIS Io.

Il s'en va le galand! il s'en va, répétait François de Guise.

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- Vous croyez, mes cousins! ajoutait la belle Diane, avec un ton de voix qui dénotait moins de crainte que de plaisir.

Cette conversatisn fut impérieusement interrompue par le cardinal de Tournon; indigné de la conduite des grands de la cour, il les fit éloigner, et resta seul auprès du roi mourant.

François Ier expira le lendemain 31 mars 1547, dans la cinquante-troisième année de son âge.

Prince de Bèle prestence et honnéte accueil, dit Théodore de Bèse, Henri II, adroit, dispos, de plus gracieux écuyer, le plus leste sauteur, le coureur le plus habile de la cour, avait des qualités physiques qui semblaient s'être développées aux dépens de ses facultés intellecDiane de Poitiers quitta secrètement la cour quel-tuelles. A peine monté sur le trône, il laissa régner ques jours après, et se retira dans la terre que le roi venait de lui donner. Elle y vécut presque ignorée, visitée seulement de mois en mois par le Dauphin, jusqu'en 1547. François Ier avait renouvelé le traité conclu précédemment avec le jeune Édouard VI, qui venait de succéder à son père llenri VIII, sur le trone d'Angle

sous son nom la belle Diane de Poitiers.

« Cette femme extraordinaire, dit un historien moderne, qui avait conservé à quarante-huit ans tout l'éclat de sa beauté, garda jusqu'à la mort de Henri II une singulière influence sur le prince, plus jeune qu'elle d'au moins vingt années. L'empire de Diane sur le

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