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CONSIDÉRÉE

COMME SCIENCE D'OBSERVATION.

TROISIÈME Sous-série.

Résumé des considérations sur le développement de la configuration extérieure.

§ 455. Les parties dont nous avons étudié jusqu'ici la formation et les métamorphoses (§ 416-455), représentent la nature extérieure et mécanique, ou la capacité matérielle de l'embryon. Elles sont les manifestations d'une cause intérieure, d'une activité plastique, qu'on désigne sous le nom de vie, en raison des caractères particuliers que présentent ses produits. Cherchons maintenant à déduire les résultats généraux de l'histoire qui vient d'être tracée des différens organes.

I. La vie considérée eu égard à l'espace.

Si nous essayons d'arriver, par voie d'abstraction, à la connaissance des lois de la formation organique, ou, en d'autres termes, si nous tentons de découvrir en quoi consiste la vie envisagée dans l'espace, la direction doit être l'objet principal et proprement dit de nos recherches, puisque l'étendue est l'essence de la matière, et que la direction est le rapport de l'étendue.

A. Direction de l'embryon par rapport à l'œuf et au corps

incubateur.

Nous avons d'abord à examiner la direction de l'embryon par rapport à l'oeuf et au corps qui accomplit l'incubation.

I. La direction en profondeur se manifeste, chez l'embryon humain, dans le rapport des surface spinale et viscérale l'une à l'égard de l'autre.

1o La membrane proligère est toujours située à la face externe du jaune, et tournée vers le corps chargé d'effectuer l'incubation. Ainsi, chez les Oiseaux, tandis que la sphère vitelline traverse l'oviducte, dans la cavité duquel les chalazes s'étendent suivant le sens de la longueur, cette membrane est toujours tournée vers la paroi du canal, et pendant l'incubation elle se dirige du côté du corps maternel. De même aussi, chez les Mammifères, la membrane proligère, ou, quand celle-ci est une vésicule (§ 342, 8°), le point germinatif (§ 417, 5o), apparaît sur la surface de l'œuf qui est située vis-à-vis de la paroi de la matrice cylindrique. L'organe central de la sensibilité, et avec lui le côté spinal, c'est-à-dire la face inférieure ou ventrale des animaux sans vertèbres, et la face supérieure ou dorsale des animaux vertébrés, regarde la superficie de l'œuf et le corps maternel, ou, quand l'incubation s'effectue loin de ce dernier, l'air atmosphérique.

2o Dès que l'embryon humain a acquis une situation déterminée, il a son dos tourné vers le côté ventral de la mère, et son ventre vers le côté dorsal de cette dernière. Cette disposition peut s'expliquer d'une manière purement mécanique; car le dos convexe de l'embryon doit correspondre à la surface la plus concave de la matrice, et cette surface est l'antérieure, celle qui confine aux parois abdominales planes, tandis que la colonne vertébrale et les viscères de la mère font saillie en arrière. Peut-être aussi l'inclinaison du bassin et la situation oblique de la matrice y contribuentelles, puisqu'il résulte de là que la face antérieure de ce dernier organe se dirige obliquement de haut en bas, et que le dos de l'embryon, en vertu de sa pesanteur plus considérable, se loge dans la partie la plus profonde de la matrice. II. L'antagonisme compris dans la dimension en longueur 4o Affecte une direction bien déterminée chez les végétaux la radicule est située du côté de la superficie de l'œuf, et la plumule en dedans (1). Dans les plantes qui prennent racine en terre, la plumule croît de haut en bas et la radicule de bas en haut, quelque direction qu'on donne à la graine:

(1) F.-V. Raspail, Nouveau système de physiologie végétale et de botanique, Paris, 1837, t. II, p. 143.

de même, les filets radiculaires qui poussent des lenticelles n'ont jamais, dans l'air, d'autre direction que la perpendiculaire, jusqu'à ce qu'ils aient atteint le sol. On ne saurait admettre que la radicule se porte en bas parce que l'humidité qu'elle absorbe la rend plus pesante, comme le prétendait Hedwig; car, d'un côté, loin qu'on puisse constater cet accroissement de pesanteur, les cotylédons sont presque toujours la partie la plus lourde, tant absolument que spécifiquement; d'un autre côté, lorsqu'on place une graine à l'envers, la radicule monte d'abord, puis se courbe en arc sur le côté, pour aller gagner la terre; enfin les radicules qui naissent des lenticelles, et qui en conséquence sont nourries par la tige, ne sauraient différer de celle-ci sous le point de vue de la pesanteur spécifique. Nous pourrions donc considérer ce phénomène comme l'effet d'une cause spéciale, et établir en loi que la radicule cherche la terre et l'eau, qu'elle fuit l'eau et la lumière en vertu d'une affinité particulière, et que la plumule se comporte autrement par suite de sa nature propre. Mais nous ne ferions ainsi qu'exprimer le phénomène sans en rendre raison; car on ne peut considérer que comme une expression figurée celle de Percival et de Keith, qui veulent voir là le résultat d'un instinct végétal. D'ailleurs, l'expérience nous montre qu'il y a en cela quelque chose de plus général. En effet, lorsque Duhamel plaçait une graine entre deux éponges humides, malgré la similitude des circonstances dans les deux directions, la radicule se portait en bas et la plumule en haut, dans l'obscurité comme à la lumière; et quand Dutrochet mettait une graine sur le fond troué d'un vase plein de terre humide et suspendu, la plumule descendait dans l'air sec et pénétré de lumière, tandis que la radicule montait dans la terre obscure et humide, expérience que Keith a répétée aussi (1) avec le même résultat. Nous devons donc exprimer le fait de la manière suivante : la radicule est attirée par le centre de la planète, et la plumule par sa périphérie. Or la radicule est la partie périphérique de la graine, puisqu'elle se dirige toujours en

(4) Trans. of the linnean Society, t. XI, p. 255.

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