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l'ancienne langue scandinave. Depuis la réforme, les Norwégiens n'ont point manqué d'hommes de lettres. Le premier littérateur danois est le baron Holberg, connu par ses compositions dramatiques, né à Berghen, autrefois capitale de la Norwége. MM. Pram et Steffens, aussi Norwégiens, sont connus honorablement parmi les auteurs vivans. On peut ajouter à leurs noms celui de M. Heilberg, qui réside à Paris depuis une vingtaine d'années, et qu'on a surnommé l'Aristophane du Nord.

La langue suédoise a, dans sa construction, des rapports avec l'ancien scandinave. Il y a quelque conformité entre sa prononciation et celle de l'allemand, tandis que la prononciation de la langue danoise se rapproche beaucoup plus de celle du scandinave. Le mérite de Linnée, de Celse et d'autres Suédois est assez connu. Kellgren tient à présent le premier rang parmi les poëtes, Les productions lyriques de Lidner et les odes anacréontiques de Bellman sont fort estimées. On regarde comme un chef-d'œuvre la traduction d'Horace, en vers, par le baron Adlarbeth.

La langue islandaise est, à proprement parler, le scandinave même; elle forme la base des langues danoise et suédoise. Les habitans la parlent et l'écrivent dans toute sa pureté. Quelques inscriptions en langue runique, qui existent en Danemarck et en Suède, sont les seuls monumens de l'ancienne langue primitive; mais, on possède encore en Norwége quelques vieux codes de lois écrits en islandais, avant qu'il eût éprouvé aucune altération. La grammaire de cette langue n'est point compliquée ; la syntaxe en est remarquable par sa précision et par sa simplicité. Les règles sont faciles à apprendre et à suivre le moindre solécisme décèle un étranger. Les Sagas, qui contiennent les faits historiques de l'Islande, sont la lecture favorite de ses habitans. Ils ont aujourd'hui un auteur distingué ; c'est M. Espolia, qui a complété le récit des événemens historiques jusqu'à l'époque actuelle. On estime beaucoup ses poésies.

HONGRIE. PESTH. Littérature hongroise. Prix décernés. - La distribution des prix de littérature hongroise, ou magyar, a eu lieu dans cette ville, le 23 mars dernier, en présence du palatin de Hongrie et de l'archiduc Ferdinand. Le comte Ladislas Teleki á ouvert la séance par un discours en langue nationale. Les deux grands prix destinés à ceux qui, dans l'espace dé

terminé, auraient le plus contribué aux progrès de la littérature magyar, ont été décernés à M. Georges Tejer, directeur des études du district de Raab, et à M. Alexandre Kisfaludi, plus connu comme poëte sous le nom de Himfij. Les autres prix ont été obtenus par M. Adam Horwath, mort peu de tems auparavant, par le comte Joseph Teleki, et par MM. Joseph Kolmar et Étienne Géti, tous deux pasteurs protestans.

La Transylvanie possède aussi une Société qui a pour but les progrès de la littérature hongroise.

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Publication prochaine. Théâtre étranger en langue hongroise. Tel est le titre d'un ouvrage dont le savant Döbrentey est l'éditeur; il paraîtra par livraisons, composée chacune de quatre pièces, traduites des langues allemande, italienne, française et anglaise. La première livraison contiendra le Crime, par Müllner, l'Avare, de Molière, Macbeth, de Shakespeare, et Ne comptez pas l'âge des femmes, par Federici.

LEIPSICK. Ancien Journal de Kotzebuë.

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Il a été dit dans

la notice biographique sur Kotzebuë ( Revue encycl., vol. VI, pag. 57), que cet écrivain avait fondé à Weimar une gazette hebdomadaire, dans laquelle il rendait compte des nouveautés littéraires les plus remarquables, et attaquait, sans mesure, les idéos libérales, les principes qui tendent à l'établissement d'une représentation nationale, et les libertés des Universités allemandes. Après la mort tragique de l'éditeur, cette feuille fut continuée avec moins de mesure encore, mais aussi avec moins de succès, parce que le talent de Kotzebuë ne présidait plus à sa rédaction. On y remarquait surtout des diatribes virulentes contre les nombreuses publications de M. Brockhaus, libraire à Leipsick. Jusqu'à la fin du cinquième volume, les frères Hofflibraires à Weimar, avaient publié cette feuille, lorsque, à notre grand étonnement, les six premiers numéros du sixième volume nous furent envoyés par M. Brockhaus, rédigés par luimême, et sortant de ses presses. L'avant-propos nous expliqua ce changement. M. Brockhaus avait préféré faire l'acquisition de cette feuille, et lui donner une autre couleur, que de répondre à des invectives qu'il dédaignait. Elle paraît actuellement, sous son ancien titre de LITERARISCHES WACHENBLATT; mais, elle n'est plus hebdomadaire, et on la reçoit quatre fois par semaine, en une ou

mann,

deux demi-feuilles d'impression in-4°. Cent cinquante de ces demifeuilles, publiées dans le courant d'un semestre, formeront un volume, dont le prix de souscription est de 20 francs.

CHEMNITZ. · Nouveau journal dédié aux dames. - Les journaux littéraires et autres recueils périodiques, qui paraissent en Allemagne, et qui, d'après le dernier catalogue de la foire de Leipsick, se montaient à 135, viennent d'être encore augmentés d'un nouveau recueil intitulé: Iduna. Ce journal est dédié aux dames; il est publié par mesdames Helmina de Chezy et Fanny Tarnow, et il n'a que des dames pour rédacteurs. Il paraît, par cahiers de 300 à 320 pag., à des époques indéterminées, dans la librairie de Kretechmar, à Chemnitz. Prix d'abonnement par volume de deux cahiers, 12 francs.

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EULBACH. Antiquités. Le comte François d'Erbach, qui possède une collection magnifique d'antiquités romaines, a découvert dans les environs de sa maison de plaisance d'Eulbach, en Franconie, une aigle romaine très bien conservée. Elle a été trouvée dans un fossé, non loin de quelques restes de retranchemens romains. On présume qu'elle appartenait à la 22a légion ou légion des Brittons, stationnée dans les lignes de la forêt d'Odenwald. On sait qu'à la défaite que les Romains éprouvèrent dans ces lieux, un de leurs porte-enseignes (Aquilif·r) enterra son aigle dans un fossé, afin qu'elle ne tombât pas entre les mains des Teutons victorieux. Peut-être est-ce la même qui enrichit aujour-› d'hui la collection du comte d'Erbach. Elle est de bronze, de 13 pouces de hauteur, et elle pèse 7 livres.

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Beaux-Arts.

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DARMSTADT. Description du Musée. M. Müller, inspecteur de la galerie des tableaux du Musée grandducal de cette ville, a fait paraître une description de ces tableaux, qui sont au nombre de 600, disposés dans neuf salles. La première renferme 165 ouvrages de peintres modernes allemands; la seconde contient 71 tableaux de l'ancienne école allemande; la troisième, 49 de l'école française; la quatrième, la cinquième et la sixième contiennent la collection la plus complète, celle de l'école flamande, qui offre 180 ouvrages; enfin, les trois dernières salles renferment 135 tableaux de l'école italienne. Darmstadt est redevable de toutes ces richesses au grand-due

actuellement régnant. L'inspecteur, M. Müller, artiste lui-même, a fondé depuis trois ans une école de peinture, qui trouve dans cette galerie des modèles pour former son goût. Il y a vingt ans qu'on ne cultivait guère les beaux-arts à Darmstadt; on s'y livre maintenant avec ardeur. HENRICHS.

SUISSE.

CANTON DEVAUD. LAUSANNE. -Société cantonnale.-M. Dan. Alex. Chavannes a lu, à la séance du 4 juillet dernier, un Mémoire très intéressant sur les momies d'Egypte, et en particulier sur une momie déposée dans le cabinet d'histoire naturelle de Lausanne et tirée d'Egypte par M. Bell, de Payerne, actuellement à Constantinople. Cette momie ne contient ni aromates, ni bitumes; elle a été seulement salée et desséchée ensuite. Elle appartient donc à la classe de celles dont la préparation était la moins couteuse. Cependant, le cercueil annonçait un embaumement plus soigné; en conséquence, il est permis de supposer, comme le dit M. Chavannes, que la momie de Lausanne n'est qu'une momie plébéienne, qu'on a introduite dans un coffre trouvé vide : cette spéculation arabe ne serait pas improbable.

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Le cercueil est en bois de sycomore; il a 5 pieds 172 (de France) de longueur; sa largeur est vers la tête de 14 pouces et 172, et vers les pieds de 12 pouces et 172; l'épaisseur du bois est d'un pouce 1/2. On voit sur le couvercle une figure représentant une tête de femme, sculptée grossièrement et coloriée ; le front est couvert d'un bandeau, comme dans les statues égyptiennes. Sur la place correspondante à la poitrine, se trouvent deux petites mains fermées, sculptées et clouées transversalement. Le coffre est couvert intérieurement d'une couche de plâtre, sur laquelle sont peintes à l'huile, des figures hiéroglyphiques d'un coloris très vif. ( Voy. le n° 91 des feuilles d'agriculture et d'économie générale du canton du Vaud.) *

Nous avons rendu

Lausanne. Institution du jury. compte (T. VI, p. 374 et suivantes) d'un écrit de M. Hangard, jurisconsulte distingué du canton de Vaud, sur la question de savoir Si l'institution du jury convient à la Suisse? Son ouvrage avait déjà paru, lorsque le gouvernement de ce canton ouvrit un concours sur cette autre question; Le jury, en ma

tière criminelle, convient-il au canton de Vaud? M. Hangard a concouru et a obtenu le premier prix, qui est de 50 louis. Son Mémoire va être imprimé aux frais de l'Etat, et répandu dans toute la Suisse. En attendant que cette nouvelle production nous soit parvenue, nous pouvons annoncer que M. Hangard s'y prononce contre l'établissement du jury en Suisse, quoiqu'il soit l'admirateur de cette belle institution, en général. Mais, dans son canton, les juges sont nommés par le peuple, à des époques déterminées; ils ne reçoivent rien du gouvernement; ils n'ont ni grâce, ni faveur, ni fortune à en espérer. De bonnes lois établissent leur indépendance; ils ont d'ailleurs la confiance entière de la nation et sont de véritables pairs. Ces raisons, et beaucoup d'autres non moins plausibles, développées dans le Mémoire de M. Hangard, avec une grande précision, semblent, en effet, placer sa patrie adoptive dans une position particulière.

Education des pauvres. Si l'école des pauvres d'Hoffwyl prouve en grand l'influence d'une éducation morale, il est de fait qu'on pourrait obtenir les mêmes résultats dans de petits établissemens. Il existe une pauvre femme qui s'est vouéc à élever de malheureux orphelins, n'ayant d'autre ressource que les charités publiques ou particulières. Elle en garde huit et les entretient tous, ainsi qu'elle-même, avec vingt-neuf francs par mois; son loyer lui coûtant 4 fr. par mois, il ne lui reste pas un batz par jour pour la nourriture de chaque individu; cependant, les enfans sont tous bien portans, et rien dans leur extérieur n'annonce la misère. Ce miracle d'économie est encore surpassé par l'habileté avec laquelle cette femme respectable se fait obéir et parvient à donner à ses élèves des habitudes d'ordre, de propreté, ainsi que le goût du travail : elle agit par instinct à la Lancastre, en faisant enseigner les plus petits par les plus grands. Serait-il bien difficile de trouver, dans chaque district, quelques institutrices de ce genre, qui serviraient pour deux ou trois villages, et auxquelles on fournirait un logement, du bois, et un peu de terrain que les enfans aideraient à cultiver? Le gouvernement pourrait encourager de semblables établissemens, en accordant une prime aux communes qui les formeraient. · Voici quelques autres détails sur le même sujet. La veuve Rumph, âgée de 70 ans, et qui demeure près de Béthusy, entretient avec moins de 30 francs par mois, cinq gar

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