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marquable que ce traité subversif du grand principe de la liberté des mers et de l'indépendance des neutres, ait été signé à SaintPétersbourg, par la même puissance, et dans cette même ville où six mois auparavant les intérêts des neutres avaient été reconnus et proclamés solennellement. Les cours de Prusse, de Danemarck et de Suède, furent invitées à accéder au traité du 17 juin. Dans la situation de ces puissances," privées du concours de la Russie, une invitation était un ordre; elles furent forcées d'y souscrire, et de se plier au nouveau joug que les peuples du continent venaient de recevoir. Toutefois les délais qui s'écoulèrent entre l'époque de la signature du traité du 17 juin, et l'accession des autres puissances du nord, firent assez connaître leur répugnance à avouer les anciennes doctrines de l'Angleterre. Le temps et les négociations ayant fini par triompher de cette inutile hésitation, les Danois évacuèrent Hambourg; le roi de Prusse s'engagea à retirer ses troupes du Ha

novre; et l'Elbe, le Weser et l'Ems, furent rouverts à la navigation et au commerce des Anglais.

la

Tel fut le dénouement aussi subit qu'imprévu de cette importante contestation. Rien ne prouve plus évidemment l'instabilité des plans et des combinaisons politiques, que dispersion rapide des élémens de cette coalition. Dans la recherche historique des différentes causes qui ont provoqué des confédérations, il est impossible d'en trouver de plus juste, de plus générale, que celle de la liberté des mers. Les peuples, si souvent sacrifiés à des intérêts de vaine gloire et de folle ambition, pouvaient comprendre cette fois l'appel que les souverains leur adressaient au nom de l'Europe, pour se dégager de ces honteux liens ; et l'on a pu voir, dans le cours de ce récit, avec quelle ardeur, quel prompt enthousiasme les Danois y avaient répondu. Sans doute cet enthousiasme se fût communiqué dans toutes les parties du continent, et eût fini par rassembler contre l'An

gleterre des flottes et des matelots capables de lutter avec avantage contre cette doctrine de force majeure, qui paraît avoir banni de son code maritime les immuables principes de justice et d'équité. Mais trop semblables aux corps physiques, qui cherchent à travers mille oscillations la loi d'équilibre, les coalitions ne la rencontrent qu'après de longues et vives agitations, et, lorsqu'enfin elles l'ont trouvée, le plus léger froissement, le moindre choc suffit pour détruire cette parfaite harmonie. Tel fut l'événement qui vint rompre soudainement l'accord unanime que le traité du 16 décembre avait établi entre ces puis

sances.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

PIÈCES JUSTIFICATIVES

DU CINQUIÈME VOLUME.

Traité de subsides entre Sa Majesté Britannique et l'Empereur d'Autriche.

SA MAJESTÉ l'empereur des Romains, roi de Hongrie et de Bohême, et Sa Majesté le roi de la Grande Bretagne, ont jugé conforme à l'intérêt de leurs couronnes, et utile à l'avancement de la cause commune, de convenir ensemble de la meilleure manière de continuer efficacement, dans cette campagne, leurs efforts réunis contre l'ennemi commun, En conséquence, le baron de Thugut, chevalier de l'ordre de Saint-Étienne, conseiller d'état de sa majesté impériale, et son commissaire général et ministre plénipotentiaire dans ses provinces d'Italie, d'Istrie et de Dalmatie, et Gilbert, lord Minto, pair de la Grande-Bretagne, membre du conseil privé de sa majesté britannique, et son envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à la cour de Vienne, étant munis par leurs susdites majestés

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