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palais Borghèse, une Conversion de saint Paul et un Enlèvement d'Europe; à Santo-Lorenzo-in-Passe-Perna, Sainte Brigitte et le Mariage de la Vierge; à Saint-Louis-des-Français, les Prophètes; à la Chiesa-Nuova, une Purification de la Vierge; à Santa-Mariadella-Pace, Saint Jean évangéliste; — à SaintFrançois, le Saint en extase; -enfin, au cloître de Saint-Onuphre, la Vie de ce saint peinte à fresque. NAPLES, au Musée : Saint Michel, La Madeleine, La Samaritaine, Le Christ au jardin des Oliviers, et un Chœur d'anges. · FLORENCE, à la Galerie publique : le Portrait de Cesari par lui-même; au palais Bartolommei, Thetis et Neptune. PARIS, au Louvre Diane et Actéon, Adam et Eve chassés du paradis terrestre. LONDRES: Triton portant une Nymphe. - DRESDE : une Bataille. - MUNICH : à la Pinacothèque, La Vierge avec sainte Claire et un pape. VIENNE, Persée et Andromède.

Le Josépin a gravé à l'eau-forte quelques pièces de sa composition, dont la plus importante est une Assomption de la Vierge. Parmi les nombreux élèves de ce maître, on compte son frère Bernardino, habile copiste, qui mourut jeune, au commencement du dix-septième siècle, après l'avoir aidé dans quelques-uns de ses travaux, et Cesare Rossetti, Bernardino Parasole, Guido Ubaldo Abatini, Francesco Allegrini, qui, sans avoir le talent de leur maître, continuèrent la tradition de ses défauts. E. B-N.

Baglione, Vite de' Pittori, Scultorie Architetti del 1573 al 1642. - Orlandi, Abbecedario. Ticozzi, Dizionario. Lanzi, Storia della Pittura. — Pistolesi, Des. crizione di Roma. - Catalogues de Florence, Naples, Londres, Munich, Dresde et Vienne. Villot, Musée du Louvre.

JOSIKA (Miklos ou Nicolas, baron), romancier hongrois, né le 28 avril 1796, à Torda (Transylvanie). Issu d'une des premières familles du pays, il entra en 1811, après avoir reçu une excellente éducation particulière, dans les rangs de l'armée autrichienne, prit part aux campagnes de 1814 et de 1815 contre la France, et quitta le service en 1818, avec le grade de capitaine; ayant épousé vers cette époque une riche héritière, qui le laissa veuf après plusieurs années de l'union la plus malheureuse, il se retira sur ses domaines de Transylvanie et s'adonna à l'économie rurale. Ce ne fut qu'à l'âge de quarante ans, en 1836, qu'il songea à aborder la carrière littéraire avec le récit historique d'Abafi, qui lui fit, dès son apparition, une réputation toute populaire. La critique le salua du titre de romancier national, que ses dernières productions sont loin de lui mériter. Doué d'une activité dévorante, il publia, jusqu'en 1848, une soixantaine de volumes, dont les sujets étaient ordinairement empruntés aux annales de la Hongrie; il y remettait en œuvre, avec une certaine habileté, les procédés de Walter Scott; le style en était brillant, l'exposition des caractères pleine

de puissance. Toutefois au théâtre, où il s'essaya à plusieurs reprises, il ne rencontra que des succès d'estime. Le baron Josika joua dans les événements de 1848 un rôle politique qui a été diversement apprécié. Dans la diète de Transylvanie, où il avait représenté l'année précédente le comitat de Szolnok, il s'était rendu facilement populaire par ses votes constants contre l'Autriche; mais sa timidité naturelle, qui l'empêcha toujours de se produire à la tribune, l'avait fait reléguer au second rang des chefs de l'opposition. Nommé membre du comité de défense nationale, il s'associa franchement à la déclaration d'indépendance du 14 avril 1849, siégea au tribunal de grâce, établi à Pesth, suivit le gouvernement à Debreczin, puis à Arad, et fut obligé, après la catastrophe de Vilagos, de chercher son salut dans la fuite. Condamné à mort par contumace, il fut, au mois de septembre 1851, pendu en effigie à Pesth, ainsi que trentecinq partisans de Kossuth. Marié en secondes noces, en 1847, avec la baronne Julia Podmaniczky, une des femmes les plus distinguées de la Hongrie, il réside depuis 1850 à Bruxelles, d'où il adresse une correspondance étrangère au Magyar Hirlap, feuille politique. Le baron Nicolas Josika a été plus d'une fois confondu par les critiques ou biographes de l'Allemagne avec un de ses homonymes, le baron Samuel Josika, qui a pris aussi une part très-active aux débats de l'ancienne diète de Transylvanie. Parmi ses nombreux romans, nous citerons: Abafi; Pesth, 1836; 3e édit., 1851, que l'on regarde comme son meilleur ouvrage; - Az utolso Bátori (Le dernier des Bathory), 2e édit., 1840, 3 vol.; A' Czehek Magyarorszagban (Les Bohémiens en Hongrie ); 2e édit., 1845, 4 vol.; Zrinyi a' Kalto (Zrinyi le poëte); 1843, 4 vol.; — Jósika István (Étienne Josika); 1847, 5 vol., aventures d'un des ancêtres de l'auteur; milie Mailly (La Famille Mailly ); Leipzig, 1850, 2 vol., en allemand; - Egy Magyar Csalad a' Forradalom alatt (Une Famille hongroise sous la révolution); Brunswick, 1851, 4 vol. Les ouvrages du baron Josika, qui forment aujourd'hui plus de soixante-dix volumes, ont été presque tous traduits en allemand, soit par Klein, soit par sa seconde femme. Paul LOUISY. Conversations-Lexikon.- Pierer, Universal-Lexik. ➡ Leipziger Repertorium. English Cyclopædia. JOSQUIN DESPREZ. Voy. DESPREZ (Josquin ).

Fa

JOSSE (Saint), célèbre solitaire français, mort le 13 décembre 668, était fils de Juel, comte de Bretagne, et frère de Judicael, qui prit le premier le titre de roi de Bretagne. Ce prince ayant résolu de quitter ses États pour se faire religieux, chargea Josse, son frère, de régner à sa place; mais celui-ci, qui voulait aussi se consacrer au service de Dieu, demanda huit jours de réflexion, et sur ces entrefaites, sept pèlerins étant venus à passer, il partit avec eux pour Rome.

Il s'arrêta dans le Ponthieu, où un seigneur du pays, nommé Haimon, le retint dans son palais, et lui donna sa chapelle à desservir, après l'avoir fait ordonner prêtre. Au bout des sept ans Josse pria ce seigneur de lui permettre de vivre en solitaire dans un désert du côté de la mer, appelé Brahic et depuis Ray. Le duc Haimon lui accorda sa demande, et lui fit bâtir une chapelle et une cellule. Josse y vécut pendant huit ans, avec un disciple nommé Vurmaire, dans la pénitence et le travail, exerçant les œuvres de charité envers les pauvres et les passants. Il alla ensuite dans un lieu appelé Runiac, aujourd'hui Villiers-Saint-Josse, vis-à-vis d'Étaples, et il y bâtit une chapelle en l'honneur de saint Martin. Il y passa treize ans, au bout desquels il alla se renfermer dans un ermitage, où il mourut, en odeur de sainteté, et où il fut inhumé. Il y avait autrefois à Paris une église paroissiale sous l'invocation de saint Josse, qui était auparavant un petit hôpital où saint Josse avait logé dans un voyage dans la capitale.

Baillet, Vies des Saints, 13 décembre. Giraud, Bibliothèque sacrée.

-

J. V.

Richard et

JOSSE de Luxembourg, empereur d'Allemagne, né en 1351, mort le 8 janvier 1411 à Brinn (Moravie). Fils de Jean de Luxembourg, frère cadet de l'empereur Charles IV, il était marquis de Moravie lorsqu'en 1388 il prit possession du duché de Luxembourg, du comté de Chini et de l'avouerie d'Alsace, en vertu du transport qui lui en avait été fait par son cousin Wenceslas II. Indigné des excès de tous genres auxquels ce dernier se livrait, il se concerta avec Sigismond pour le faire arrêter (1395), sans cesser néanmoins de le soutenir, même lorsqu'il eut été déposé. Après s'être démis du gouvernement du Luxembourg en faveur du. duc d'Orléans, frère de Charles VI, il le reprit en 1407, à la mort de ce prince. Le 1er octobre 1410, il fut élu, par une partie des électeurs, pour succéder à l'empereur Robert, qui venait de mourir; dix jours auparavant, une autre partie avait élu Sigismond, son cousin, de sorte qu'on vit alors trois empereurs à la fois, car Wenceslas était encore vivant. Josse mourut trois mois après, sans laisser de postérité. Son règne fut si court que plusieurs historiens n'en ont pas fait mention. P. L-Y.

Art de vérifier les dates, t. XIV. JOSSE (Charles), théologien français, né au Maine, dans la seconde moitié du seizième siècle, mort après l'année 1636. Il fit profession d'observer la règle de Saint-François, chez les Minimes du Mans, et vint ensuite à Paris, où il publia La Déroute de Babylon, descrite par saint Jean en l'Apocalypse; 1612, in-8°. La littérature franciscaine, au seizième siècle, est, pour ainsi dire, le nec plus ultra de la bizarrerie prétentieuse. La Déroute de Babylon nous offre un exemple de ces extravagances. C'est un recueil de sermons on ne l'aurait pas soupçonné. La

singularité du titre est encore surpassée par celle du livre lui-même. On ne peut recommander les sermons de Charles Josse qu'aux gens curieux qui recherchent avidement les écrits burlesques. Ils y trouveront amplement de quoi se contenter. B. H.

N. Desportes, Bibliogr. du Maine. — B. Hauréau, Hist. litter. du Maine, t. I, p. 110.

* JOSSE (Etienne), général français, né le 20 mars 1768, à Ambly (Meuse), mort le 3 juillet 1839 à Verdun (Meuse). Engagé volontaire au 2o bataillon de son département (1791), il fit partie de l'armée du Nord, et passa, deux ans plus tard, sous-lieutenant. Sous la république, il se distingua au passage de la Roër (an II ), aux combats de Rastadt et de Savone. Employé à l'armée d'Italie (1805), il assista au siége de Gaète, et fut autorisé en 1807 à prendre du service dans les Deux-Siciles en qualité d'aide de camp du général Gambs. Nommé chef de bataillon le 30 avril 1809, il fit partie de l'expédition de Calabre, et rendit dans l'administration militaire, comme sur les champs de bataille, de grands services à l'armée napolitaine. Le 28 janvier 1814 il devint adjudant-général, chef d'état-major de la garde du roi Murat, prit part à la dernière campagne d'Italie, et reçut, le 15 mai 1815, le grade de général de brigade. Rappelé en France après les Cent Jours, il fut admis à l'activité avec le titre de colonel d'infanterie, et nommé maréchal de camp honoraire le 22 octobre 1823. P. L-Y.

Victoires et Conquêtes. Pascal, Les Bulletins de la Grande Armée. - Fastes de la Légion d'Honneur. Annuaire militaire.

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JOSSE (Louis), publiciste français, né à Chartres (1) en 1685, mort dans la même ville, le 2 décembre 1749 (2). Fils d'un conseiller au Châtelet de Paris, il devint clerc chartrain, diacre, licencié de Sorbonne, et fut reçu chanoine de la cathédrale de Chartres, le 9 mars 1706. S'étant rangé parmi les opposants à la bulle Unigenitus, il fut exclu du chapitre, en 1729. Dans sa retraite il s'adonna à la littérature. On a de lui : L'Argenis de Barclay, traduction nouvelle; Dissertation Chartres, 1732, 3 vol. in-12;

sur l'état du commerce en France sous les rois de la première et de la seconde race; Paris, 1753, in-12.

R.-R (de Chartres). Journal de Verdun, juillet 1732, p. 3-9.

JOSSE ( Pierre ), pharmacien français, né à Paris en 1745, mort en 1799. Né de parents pauvres, il apprit la pharmacie avec Rouelle et de Laborie, et publia en 1777 l'analyse de la racine de Colombo. Reçu membre du Collége de Pharmacie en 1779, il y fut nommé professeur adjoint de chimie, et prévôt en l'an vi. Josse donna un nouveau procédé pour préparer l'oxyde noir de fer nommé Ethiops martial. Il s'oc

(1) A Paris, suivant Brilion, additions mss., p. 138-238. (2) Regist. Capitul. mss, p. 543.

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cupa de la préparation de l'opium, et montra que les vins sucrés, tels que ceux d'Espagne, sont les seuls dont on doive se servir pour les teintures d'opium. Il trouva que le lait fermenté donnait à la distillation plus d'alcool que le vin de raisin; que l'éther nitrique distillé sur du sucre se dépouillait du gaz acide nitreux. Enfin, il fit connaître une méthode économique pour J. V. préparer le beurre de cacao.

Nachet, Notice historique sur Josse.
JOSSELIN. Voy. GAUZLIN.

JOSSELIN OU JOSCELIN I DE COURTENAI, comte d'Édesse de 1118 à 1131. Il se croisa en 1191, et suivit Étienne de Blois en Palestine. Son cousin Baudoin II, second comte d'Édesse, lui céda en 1107 plusieurs villes situées sur les rives de l'Euphrate. Josselin eut beaucoup de peine à défendre sa petite seigneurie contre les Turcs. Il fut même fait prisonnier, et resta cinq ans captif à Mossoul. Il s'échappa de prison, et, n'ayant pu reprendre sa seigneurie, il se réfugia dans le royaume de Jérusalem, et obtint la principauté de Tibériade. Lorsque Baudoin alla prendre possession du trône de Jérusalem, en 1118, il céda le comté d'Édesse à Josselin. Celuici se signala tellement dans diverses expéditions contre les Sarrasins, qu'il mérita le surnom de Grand, qui lui est donné par divers auteurs et par son fils, dans des lettres de l'année 1134. II fut mortellement blessé au siége d'un château près N. d'Alep.

Guillaume de Tyr, Histoire. - Michaud, Histoire des Croisades, t. II.

JOSSELIN II DE COURTENAI, comte d'Édesse, fils et successeur du précédent, mort en 1147. « Ce prince, surnommé le Jeune, dit Du Cange (1), fut très-libéral et vaillant de sa personne, mais adonné extraordinairement aux femmes, à l'ivrognerie, et autres vices, qui le plongèrent, avec le temps, dans le malheur, et lui firent perdre en un moment ce que son père avait acquis avec beaucoup de gloire et de réputation et conservé avec beaucoup de peine. » En effet, Zengui, sultan de Mossoul, vint tout à coup, en 1144, mettre le siége devant Édesse, d'où le comte était alors absent avec ses troupes. Malgré le courage des habitants, la ville fut prise d'assaut après vingt-huit jours de siége, et, suivant une chronique contemporaine, « le glaive s'enivra du sang des vieillards et des enfants, des pauvres et des riches, des vierCependant ges, des évêques et des ermites ». Zengui étant mort l'année suivante, Joscelin parvint à pénétrer dans la ville, au moyen de quelques intelligences qu'il avait conservées avec les habitants; mais il ne put se rendre maître des tours, et le fils de Zengui, Noureddin, étant accouru au secours de la garnison, les chrétiens n'eurent plus d'autre moyen de se sauver que de se faire jour à travers l'armée ennemie. 1,000

(1) Dans son Histoire (Inédite ) des Royaumes et des Principautés d'outre-mer.

d'entre eux à peine, Josselin à leur tête, échappèrent aux musulmans. Noureddin, maître de la ville, extermina les habitants, et la détruisit de fond en comble. Cet événement eut un immense retentissement en Europe, et détermina la seconde croisade. Le comte Josselin mourut trois ans après prisonnier dans la ville d'Alep.

Son fils, JOSSELIN DE COURTENAI, fait prisonnier par les Turcs à la bataille de Harul, en 1165, resta près de dix ans prisonnier. Son cousin Baudoin, roi de Jérusalem, le racheta, et le nomma sénéchal, puis régent du royaume de Jérusalem. [M. LE BAS, dans le Diction. encyc. de la France, avec addit.]

Guillaume de Tyr, I. XVI, c. 4. — Bernard le Trésorier, dans les Scriptores Rerum Italicarum de Muratori. Michaud, Histoire des Croisades, t. II.

* JOSSELYN (Jean), littérateur anglais, né dans la première moitié du dix-septième siècle. On n'a aucun renseignement sur sa vie; on sait seulement qu'à deux reprises, en 1638 et en 1671, il fit un voyage aux colonies anglaises de l'Amérique du Nord, et qu'il résida plusieurs années à Boston. Dans ses ouvrages, il traite de préférence les questions qui se rattachent à l'histoire naturelle, bien qu'on y rencontre beaucoup de détails curieux sur les mœurs et la société de l'Amérique à cette époque. On a de lui: New England's Rarities discovered in birds, beasts, fishes serpents,plants of that country; Londres, 1672, in-4°, fig. ; ·Chronological observations of America; ibid., 1673;- Account of two Voyages to New England; ibid., 1674. P. L-Y.

American Cyclopædia, 1855, t. Ier.

*JOST (Isaac-Marc), érudit allemand, né le 22 février 1793, à Bernbourg. Appartenant à une famille israélite, il ouvrit en 1816 à Berlin un cours de philologie, dont il ne voulut pas permettre l'accès aux chrétiens. Depuis 1835 il est attaché à une académie juive de Berlin, destinée à l'enseignement professionnel. Très-dévoué aux intérêts de sa religion, il a dirigé, de 1841 à 1842, 'un journal intitulé Sion, avec M. Creizenach. On a de lui Geschichte der Israeliten (Histoire des Israélites); Berlin, 1820-1829, 9 vol. in-8°; Neue Geschichte der Israeliten von 18151845; ibid., 1846-1747, 3 vol., complément de la précédente; Allgemeine Geschichte des jüdischen Volkes ( Histoire générale du peuple une traducjuif); ibid., 1831-1832, 2 vol.; tion de la Mischna, avec commentaire; ibid., 1832-1834, 6 vol.; - Die Israelitischen Annalen (Les Annales israélites); Francfort, 18391841;-Lehrbuch der englische Sprachen (Manuel de Langue Anglaise); Berlin, 1826, avec Burckhardt; Theoretisch-praktisch Handbuch zum Unterricht (Traité théorique et praLehrtique de l'Éducation); ibid., 1835; buch des hoch deutschen Ausdrucks (Traité du haut allemand ); Brunswicz, 1852. P. L—y. Pierer, Universal Lexikon.- Gersdorf, Repertorium. JOSUÉ, fils de Nun, successeur de Moïse, dans

le commandement des Hébreux, naquit en Égypte, et mourut l'an 1424 avant J.-C. Il quitta avec Moïse, dont il fut le serviteur ou plutôt le lieutenant, le pays des Pharaons, et guida avec ce grand homme les Israélites dans le désert. Enfin, il accompagna sur le Sinaï le législateur des Hébreux. Avant de conquérir la Palestine, il fut chargé de l'explorer. Ainsi que Caleb, l'un des émissaires, pendant que les autres décourageaient Israel, Josué ne craignit pas de le rassurer et de l'engager à entrer dans la Terre Sainte. Il recut de Dieu même sa vocation. « Mon serviteur Moïse est mort, lui dit le Seigneur; lève-toi, et franchis le Jourdain avec ce peuple pour aller dans la contrée que je vous donnerai. » Josué obtempéra à la volonté divine, et pénétra dans le pays de Canaan. Après avoir traversé le fleuve qui devait marquer la limite assignée à son peuple, Josué imprima aux Israélites la consécration originelle commandée à Abraham, leur père, par ordre de Dieu, en ordonnant une circoncision générale. Il célébra aussi la Pâque, et mangea, ainsi que tout le peuple, le pain azyme. Ayant ainsi rattaché Israel aux traditions qui l'individualisaient, Josué procéda aux opérations qui devaient lui assurer la conquête de la Palestine. Il s'avança vers Jéricho, qu'il prit après sept jours de siége et au son des trompettes. Il ne fit aucune grâce aux habitants, et ne laissa la vie sauve qu'à Raab, la courtisane qui avait reçu et renseigné les explorateurs venus pour visiter la Terre Sainte, et dont la maison, située en dehors des murs, put bien servir de brèche pour introduire les assiégeants. Après la prise de Jéricho et le massacre des habitants, Josué dirigea huit mille hommes contre Haï; mais cette fois il éprouva une défaite. Surpris et effrayé de ce résultat si imprévu, «< il déchira ses vêtements, dit l'Écriture, et, réuni aux anciens du peuple, il pleura devant le Seigneur ». Et le Seigneur lui apprit que la cause de ce désastre était la violation de la défense de rien retirer des trésors de Jéricho, exclusivement réservés au Seigneur. On rechercha l'auteur de cette violation du commandement de Dieu, et l'on découvrit que c'était un individu du nom d'Achar, de la tribu de Juda. Il fut lapidé, et les siens furent enveloppés dans sa ruine. Cet exemple donné, Josué marcha lui-même contre Haï; une habile surprise fit tomber cette ville entre ses mains. Pendant qu'il faisait marcher à l'occident de Haï une troupe de guerriers, il se dirigeait lui-même vers le nord. Les assiégés ayant fait une sortie, Josué et ses hommes simulèrent une retraite précipitée. Les habitants de la ville assiégée se inirent aussitôt à leur poursuite, et la ville resta ouverte et sans défense.Josué profita du moment: il déploya un étendard, et aussitôt ses soldats embusqués se précipitèrent dans la ville à laquelle ils mirent le feu, tandis que ses troupes qui avaient simulé la fuite, faisant volte-face, enveloppaient les habitants d'Haï, qui furent tous massacrés.

L'invasion de Josué répandit un trouble profond parmi les peuples indigènes de la Palestine; ils se liguèrent contre les Israélites; on comptait dans cette ligue les Amorrhéens, les Cananéens, les Phérésiens, les Héviens, les Chettiens, les Gergésiens, enfin les Jébuséens. Seuls, les Gabaonites ne prirent point part à cette levée de boucliers; ils recoururent à un stratagème pour devenir au contraire les alliés des Hébreux. Ils se présentèrent à Josué avec des vêtements usés et porteurs de provisions de voyage qui semblaient avariées et desséchées. Ils dirent au chef d'Israel qu'ils venaient de loin pour solliciter son alliance; et comme preuve ils lui montrèrent dans quel état les avait mis leur long voyage. Josué et les anciens de son peuple accédèrent à leur vœu, et jurèrent l'alliance. Le stratagème des Gabaonites fut bientôt découvert; il n'était plus temps de revenir sur une alliance jurée au nom du Seigneur. Josué et les anciens du peuple d'Israel déclarèrent aux Gabaonites menteurs qu'ils seraient réduits à une dure servitude; qu'ils couperaient le bois et porteraient l'eau du peuple par eux induit en erreur. Cependant, Josué les protégea contre Adoni-Tzedek, roi des Jébuséens et les alliés de ce prince, indignés de leur défection. Il défit la ligue, ou plutôt le ciel triompha pour lui: «il fit pleuvoir une grêle de pierres sur les ennemis des Hébreux et des Gabaonites, et il en périt beaucoup plus sous le poids de cette grêle que par l'épée d'Israel ». Josué voulut ce jour-là avoir entièrement raison de ses ennemis; il les poursuivit, commanda au Soleil de s'arrêter et à la Lune de planer sur la vallée d'Elom. L'autorité de ce miracle fut depuis invoquée pour combattre les astronomes qui les premiers enseignaient le véritable mouvement de la Terre.

Josué poursuivit le cours de ses victoires; il remplissait une mission divine, et, selon les habitudes de ces temps reculés, ce fut une guerre sans merci ni miséricorde. Le lieutenant de Moïse conquit la terre située au delà du Jourdain, depuis le levant à partir de la vallée d'Arnon jusqu'au mont Ermon et toute la terre d'Araba. Puis l'Écriture (Josué, XII) énumère tous les rois soumis par le glaive de Josué, en tout vingt-neuf. Il y en eut cependant qui échappèrent au sort commun, et Josué était trop avancé en âge pour espérer les réduire sous sa domination; il dut se borner à obéir à Dieu, qui lui prescrivait de faire entre les tribus le partage des terres conquises. II procéda à cette opération, secondé par le grand prêtre Éléazar et les chefs des tribus. Le pays tout entier fut tiré au sort et par portions, sauf les parties réservées à certaines tribus. Les lévites eurent un lot particulier, en dehors de celui des autres tribus, parce que le sacerdoce du Seigneur devait constituer leur part. On leur assura quarante-huit villes. Josué rendit tributaires les Cananéens, qui résistaient encore. Il eut la satisfaction de voir ce peuple, qu'il avait

amené nomade du sein du désert, assis enfin sur la terre que la volonté divine lui assignait pour demeure. C'est ainsi que Josué s'avançait avec une singulière vigueur, avec un rare esprit d'unité, vers le but qu'il s'était proposé d'atteindre. Il attacha aussi son nom à une institution qui eût été remarquable dans tous les temps, celle des villes d'asile ou de refuge, où le meurtrier par imprudence trouvait une retraite sûre et échappait ainsi à la mort.

Avant de mourir, et avancé en âge, Josué convoqua les enfants d'Israel, les anciens du peuple, leurs chefs, leurs juges, leurs écrivains : il leur rappelà tout ce que Dieu avait fait pour eux; il leur annonça de nouveaux triomphes, en leur recommandant de s'en rendre dignes par l'exacte observation des commandements « écrits dans le livre de la loi de Moïse et par l'amour du Seigneur leur Dieu. >> « Quant à moi, dit-il, je suis la voie de tous ceux qui sont sur cette terre. » Dans une autre assemblée de son peuple, il lui récapitula l'histoire des ancêtres, les souffrances du passé, et les succès présents. «< Dieu vous a donné, dit-il, une terre que vous n'aviez point labourée, et des villes que vous n'aviez point édifiées, des vignes et des olives que vous n'aviez point plantées. Et maintenant, craignez le Seigneur et servez-le dans la droiture et la justice; méprisez les dieux étran gers et servez le Seigneur. » — Le vaillant successeur de Moïse indiquait ainsi en peu de mots la source de la force présente et celle de la faiblesse future de ce peuple qui promit de ne jamais déserter le culte du vrai Dien. Josué mourut âgé de cent dix ans ; il fut enseveli dans le domaine qui lui était échu à Thamnasachar. Israel vit apparaître peu d'hommes d'un tel génie et d'une si ferme piété. David seul peut lui être comparé.

Il serait difficile de décider si le livre qui porte le nom de Josué est son œuvre. Il est vrai qu'il est dit, chap. XXIV, v.26. « Et il écrivit ces paroles dans le livre des lois de Dieu; >> mais il y a lieu de penser que ce passage n'a trait qu'aux recommandations que Josué venait d'adresser au peuple. La mention de sa mort, qui suit, prouve qu'une main étrangère a coopéré au livre de Josué, comme il arriva sans doute pour les livres de Moïse. V. ROSENWALD.

Le Livre de Josue. Winer, Bibl. Real-Lex.

JOTAPIEN, usurpateur romain, mort vers 250 après J.-C. D'après Zosime une insurrection éclata en Syrie par suite de l'intolérable oppression de Priscus, qui avait été nommé gouverneur de l'Orient par son frère l'empereur Philippe. Les révoltés décernèrent la pourpre à un certain Jotapien, qui se disait parent d'Alexandre Sévère. L'insurrection fut bientôt comprimée, et Jotapien périt. Aurelius Victor place cet événement ou du moins la mort de l'usurpateur sous le règne de Decius, vers 250.

Zosime, I, 21.- Aurelius Victor, De Cæs., 29.

Y.

*JOT FA (Phra), roi de Siam, vivait au commencement du seizième siècle. Il succéda à son père Xaja Raxa Thiràt sur le trône de Juthia, en l'année 1527 de l'ère chrétienne (899 de l'ère civile siamoise (Chunlasǎkkărât), 2070 de l'ère de Bouddha (Phutthăsăkkărât). L'État venait d'être désolé par la famine, et la capitale en grande partie détruite par un incendie, où plus de cent mille maisons devinrent la proie des flammes. Jòt Fa n'avait que onze ans, sa mère Sí Suda Chăn fut nommée régente du royaume. Elle se servit de sa puissance pour élever sur le trône un ministre qu'elle aimait, peut-être le meurtrier de son époux, et pour faire périr son propre fils. Mais révoltés de tant d'horreurs, les grands du royaume la massacrèrent, avec l'usurpateur son complice, dans une cérémonie religieuse, et offrirent la couronne à l'oncle du roi défunt, qui régna sous le nom de Măhá Chăkkråphăt Raxa Thiråt, depuis l'année TEISSIER.

1529.

Annales du royaume That (en siamois, non traduit). JOTSAULD, moine de Cluny, hagiographe, mort quelques années après saint Odilon, c'està-dire après l'année 1050. Quelques auteurs lui donnent l'Allemagne pour patrie, et ils fondent cette conjecture sur le témoignage de Jotsauld lui-même faisons cependant remarquer qu'il ne s'est pas exprimé à cet égard en des termes suffisamment clairs. L'emploi qu'il exerça dans l'abbaye de Cluny fut celui de chancelier. On lisait sur le mur de l'église de Saint-Pierre, à Cluny, l'épitaphe d'un certain Jotsauld, décoré du titre d'abbé. Or, aucun abbé de ce nom ne gouverna Cluny. Mais on trouve précisément en l'année 1050 un Jotsauld, abbé de Saint-Claude, dans le Jura, et, comme ce nom est peu commun, nous supposons volontiers que cet abbé de Saint-Claude est l'ancien moine, l'ancien chancelier de Cluny. On a de Jotsauld une Vie de saint Odilon, qui a été publiée par Mabillon dans ses Acta SS. Ord. S. Bened., t. VIII; et un poëme funèbre sur le même saint: Planctus, inséré dans la Bibliothèque de Cluny, p. 329-331. B. H.

Hist. Litt. de la France, t. VII, p. 487.

JOTTRAND (Lucien), publiciste belge, né en 1803 à Genappes (province de Brabant). Reçu avocat à Bruxelles, il combattit de bonne heure, dans les rangs de l'opposition la plus avancée, l'administration si impopulaire de la Hollande, et écrivit contre elle de nombreux articles de polémique dans le Courrier des PaysBas et La Sentinelle. Lors de la révolution deseptembre 1830, il siégea au congrès national, et appuya vivement la candidature du duc de Leuchtenberg, à l'exclusion de celle du prince Léopold. A la chambre des représentants, où il n'a cessé de figurer depuis 1831, il est un des champions les plus fermes du parti libéral et des plus hostiles aux visées ambitieuses du clergé. On a de lui plusieurs écrits politiques : Guillaume

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