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qu'ilz estoient, ainsois se esloigneroient, et brief; et de ce ont escript lettres closes à la royne contenans ce que le dit chevaucheur a rapporté de bouche, ainsi qu'il a esté dit à messieurs les esleuz par mons. de Maillé, qui dit avoir veues lesdictes lettres. Et de present se sont esloignez lesdiz gens d'armes et s'en sont alez logez au bourc de Déoulx. Pour chacun desquelz jours lesdiz esleuz ont composé audit chevaucheur, qui a fait ledit voyage à ses périlz et fortunes, pour chacun jour, à la somme de xx s. t. qui est, pour lesdictes cinq journées, ladicte somme de c s. t. à lui paiée par mandement desdiz esleuz et quictance sur ce donnez, le xxve jour de may, l'an mil cccc xxxvij.

XLIX

Chapitre de la chronique inédite de Perceval de Cagny, intitulé Comment le roy chassa Rodigues. · Ms. n° 48 de Duchesne (fol. 104) à la Bibliothèque nationale. Copie moderne, très-fautive, seul texte connu de ce document.

(Juin 1437.)

En icelui an MCCCC XXX VII, le viije jour du mois [de may]', le roy et mons. le daulphin, acompaigniez de messire Charles d'Anjou, du comte de Perdriac et de plusieurs autres chevaliers et escuyers et autres gens de guerre, au retour de son voyage de Languedoc où il avoit séjourné tout l'iver, pour les graves complaintes qui là lui estoient venues d'ung capitaine de gens d'armes nommé Rodigues, du païs d'Espaigne, lequel avoit de nouvel espousé la séur bastarde de mons. de Bourbon, lequel de Bourbon n'estoit pas alors fort en grace devers le roy pour aucunes aliances, de quoy le roy se doubtoit, estre faites entre le roy de Cecille et le duc de Bourbon après le mariage du filz dudit roy de Cecile et de la fille dudit de Bourbon 2, ilz se assemblèrent à Angers, et là, à une journée mandèrent le duc d'Alençon. Et leur conseil passé, tous les trois seigneurs ensemble alèrent en Bretagne devers le duc: de quoy le roy fut très mal content. Et quant ilz furent retournez de Bretaigne, le duc d'Alençon retourna en sa ville de Chasteaugontier, et les diz de Cecille et de Bourbon cuidèrent aler

1 Restitution commandée par la fin du récit, où cette date est répétée. 2 Le 2 avril 1457.

devers le roy en la ville de Bourges où il estoit de retour de sondit voyage, qui leur feist sçavoir qu'il ne les vouloit point veoir. Et fut plus de deux mois avant qu'il vousist veoir le roy de Cecille; lequel mist toutes les paines qu'il poeult, quand il se trouva devers le roy, de y faire venir ledit de Bourbon; mes ce fut pour néant, quar le roy ne le vouloit veoir ne ouyr parler de lui, pour le despit qu'il avoit des grans plaintes et pilleries que ledit Rodigues, acompaignié de deux mille combatans telz quelz, fesoient au païs du roy par le port dudit de Bourbon. Et ou concontempt de ce, le roy acompaignié des seigneurs, comme dessus est dit, et avecques eux plus de v cens escuiers et chevaliers et I mille hommes de traict, print son chemin à passer par le païs de Bourbonnois, auquel furent faiz moult de dommages et pilleries; puis passa oultre et s'en ala droict à Saint-Fleur 2, cuidant trouver ledit Rodigues pour destrousser luy et sa compaignie. Et quant il sceut la venue du roy, il s'eslongna le plus qu'il poeult. Le roy moult indigné le poursuït et, ledict viije jour de may, arriva en la ville de Sainct-Poursaint, et d'illecques chassa ledit Rodigues jusques à la ville de Rouenne sus la rivière de Rosne: auquel lieu ledit Rodigues passa la dicte rivière et entra en l'Empire; et le roy retourna à Bourges.

1 Ce séjour à Bourges se place après la chasse donnée à Rodrigue.

2 L'itinéraire du roi est interverti. Il n'entra en Bourbonnais qu'après avoir quitté l'Auvergne.

3 L'auteur, interprétant mal ses souvenirs, croyait que les compagnies de Rodrigue occupaient déjà le Bourbonnais lorsque le roi entra dans cette province; mais le récit plus exact de Berri, récit confirmé par les pièces qui précèdent, établit que Rodrigue atteignit le Bourbonnais venant d'Angers en même temps que le roi y entra venant d'Auvergne.

4 La date du 8 mai pour l'arrivée à St-Pourçain est une erreur manifeste. M. Vallet de Viriville a constaté que le 8 mai le roi n'était encore qu'à Milhau en Rouergue. Histoire de Charles VII, t. II, p. 379, note 2.

5 Erreur géographique d'un soldat qui n'avait combattu que dans les provinces du nord et de l'ouest.

L

Attestation donnée par plusieurs grands seigneurs commis à la défense de la Basse-Auvergne, de ce qu'une partie de l'aide payée pour l'amélioration de la navigation de l'Allier avait été dépensée en frais pour conclure une alliance défensive des trois pays de Basse-Auvergue, Velay et Gévaudan contre les compagnies de Rodrigue. Original en parchemin dans le ms. français de la Bibl. nationale, n. 20392. Communication de M. Antoine Thomas.

(Évènements de la fin de 1437.)

Nous, Loys de Bourbon, conte de Montpensier, daulphin d'Auvergne, Bertrant, conte de Boulongne et d'Auvergne et seigneur de la Tour, Jacques seigneur de Chastillon et de Revel, et Loys de Beaufort, viconte de la Mote et seigneur de Canillac, certiffient à tous qu'il appartient que Pierre Mandonier, commis ou bas pays d'Auvergne à recevoir la porcion de l'aide de ij mil frans, ordonné par le roy nostre sire estre mis sus en ses païs de Languedoil ou mois de juing mil cccc xxx vij, pareillement que fait avoit esté l'année derrain passée, à paier par nostre ordonnance et commandement, tant à certains chevaliers, escuiers que autres d'icellui pays, la somme de six cens livres tournois; laquelle somme avoit esté imposée oudit bas pays, oultre et pardessus le principal dudit aide, pour la convertir et emploier à faire que la rivière d'Alier peust porter navire, ou ès autres affaires dudit pays plus urgens et neccessaires; et pour ce que la vuidange des gens de guerre de la compaignie de Rodrigo de Villedrando, cappitaine de gens d'armes et de traict, et de plusieurs autres cappitaines, estans presentement logiez et vivans en icellui pays, à la grant charge et foule du poure peuple, lesquelz y faisoient plusieurs et innumérables maulx, pour remedier ausquelz convenoit faire certaines aliances avecques plusieurs seigneurs des pays de Velay et de Givaudan ce que bonnement faire ne se povoit sans grant despence, pourcequ'il convenoit envoier devers eulx plusieurs chevaliers, escuiers et autres gens notables dudit bas pays, lesquelz il convenoit aucunement salarier et deffraier de la despense que sur ce faire leur convendroit; et sur ce eusmes conseil avecques lesditz gens des trois Estatz, lesquelz conclurent ensemble que le meilleur et le plus expedient seroit de soy aider desdictes vjc liv. tourn. et icelles faire departir et distribuer à ceulx qui yroient

èsdiz pays de Velay et Givaudan devers lesditz seigneurs pour faire et conclure ladicte aliance; laquelle chose a esté faicte, et tellement que, au moien d'icelle, lesditz gens de guerre furent contrains eulx departir dudit pays. Et pour ce voulons et nous consentons que ladicte somme de vje 1. t., ainsi baillée et distribuée par ledit Mandonier par nostre dicte ordonnance ausdiz chevaliers, escuiers et autres qui ont vacqué, voyagé et travaillé audict fait de la dicte aliance, soit allouée ès comptes dudit commis et rabatue de sa dicte recepte par tout où il appartendra et mestier sera, en rapportant cestes noz lettres sur ce tant seulement, non obstant que ledit commis ne face aucunement apparoir de la distribucion de la dicte somme de six cens livres tournois par quictances de ceulx qui l'ont receue par la main dudit commis, certifficacions ne autres enseignemens : car nous mesmes avons veu la déclaracion de la distribucion qui par lui en a esté faicte. Donné en tesmoing de ce, soubz nos seaulx cy placquez et seings manuelz, le xxo jour de fevrier, l'an mil cccc trente sept.

Signé, LOYS DE Bourbon.

BERTRANT.

LI

Rémission accordée par Louis XI pour le meurtre du Petit Rodrigue.—Archives nationales, Trésor des chartes, Reg. JJ 198, pièce 7.

(Évènements de 1437)

Loys, par la grace de Dieu roy de France, savoir faisons à tous

presens et advenir nous avoir receue l'umble supplicacion de Richart Deymes, de la ville de Lestore, aagé de cinquante ans ou environ, chargé de femme et de plusieurs enfans, tant filz que filles à marier, contenant que, dix huit ans a' ou environ, ung

1 Fausse approximation, car, l'acte étant de 1461, elle met la date de l'évènement à 1445, époque où Rodrigue n'était plus capitaine de compagnie en France; d'ailleurs il résulte des fastes du Berri dressés par la Thaumassière, Histoire du Berri, t. I, p. 47, que Girault de Goulas, seigneur de Charost et de Cumcnt, bailli de Berri en 1435 et 1436, fut remplacé dans cette charge par Poton de Xaintrailles le 19 août 1437. La Thaumassière, il est vrai, ne dit pas que cette substitution ait eu pour cause le décès de Goulas, mais Monstrelet (1. II, c. ccxv) dit positivement que le bailli de Berri mourut en 1437; seulement il attribue sa mort à une chute de cheval.

non mé le petit Rodigo, pour lors de la charge et compaignée de Rodigo de Villendras, cappitaine de gens de guerre, passoit par la ville de Lestore s'en alant le grant chemin à Tholose, avecques ung hérault de nostre cher et féal cousin le conte d'Armaignac et certains autres gens de guerre, jusques au nombre de sept ou huit de la compaignée dudit de Villandran. Et ce venu à la congnoissance de Jehan de Goulart, chevalier, frère de feu Girault de Goulart, aussi en son vivant chevalier et bailly de Berry, et sachant ledit Goulart que ledit Rodigo, peu de temps par avant, avoit meurtry et tué ledit Girault, bailly de Berry, son frère, et de ce très couroucé et desplaisant : incontinant ledit Jehan de Goulart requist ledit suppliant qu'il le accompaignast pour aler en aucune ses affaires, sans lui déclerer où ne pourquoy; lequel suppliant fut de ce contant pour faire plaisir audit Goulart. Et adont ledit Goulart et deux arbalestriers à pied, et ledit suppliant en leur compaignie, suivirent ledit petit Rodigo jusques auprès de Castel Manarbieu, distant dudit lieu de Lestore demie lieue ou environ, où ilz trou. vèrent ledit petit Rodigo qui s'en aloit son chemin. Et eulx arrivez, de prime face ledit Goulart couru sus audit petit Rodigo et le frappa et navra tellement que il mourut incontinant sur la place, dont ledit suppliant fut moult dolent et esbay; et ne frappa nullement ledit Rodigo ne ne bailla aucun aide pour ce faire audit Goulart, mais lui dist que s'il eust sceu sa voulenté, il ne l'eust point accompaigné pour quelque chose du monde, etc., etc. Pour ce est-il que nous, ces choses considérées, etc. Donné à Tours, ou moys d'octobre l'an de grace mil cccc soixante et ung et de nostre règne le premier. Ainsi signé, Par le roy à la relacion du conseil, P. GEORGE. Visa. Contentor. CHALIGAULT.

LII

Rémission accordée pour nombre de méfaits de guerre, dont le meurtre d'un homme-d'armes de la compagnie de Rodrigue de Villandrando pendant la mise hors la loi des routiers. - Archives nationales, registre du Trésor des chartes, JJ 179, pièce 16.

(Évènements de 1437.)

Charles, etc., savoir faisons etc., nous avoir reccu l'umble supplicacion de Jchan de Corail, contenant que par aucun temps de

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