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Rodigue ou és siens et certain commandement, à Clarmont en Auvergnie, en l'ostel appellé de Jehan de Noyer, bourgois et marchant dudit lieu, ès termes et solucions qui s'ensuient s'est assavoir, cinq cens escus d'or à la feste de la Nativité nostre Seigneur prouchenement devoir avenir, et les autres cinq cens escus d'or à la feste de Pentecostes prouchaine ensuiant; toutes excepcions et deffenses tant de droit comme de fait cessans, avecques tous fraiz, missions, domaiges, interest et despens, lesquelx, pour occasion et cause des choses dessus dictes, auroient estez faiz, encurrus ou substenus par ledit Rodigue ou les siens, quelque manière que ce soit. Pour lesquelx choses dessus dictes mieux devoir attendre et acomplir par ledit seigneur de Treignat et les siens, icellui seigneur de Treignat, de son bon gré et bonne volonté, tous ses biens meubles et inmeubles quelconques a obliger et submist, et par ces presentes obliget et submet ès juridicions, compulsions et distroit de les cours du petit seel royal de Montpellier, de monseigneur le bailli de Mascon, seneschal de Lion, du viguier de Sainte-Columbe lèz Vienne, et de toutes aultres cours royaulx, dalphinaulx et séculaires, en quelque lieu ou lieux qu'elles soient ordonnées et establées, et de chacune d'icelles pour le tout; et ce par prinse, vente, aliénacion, explectacion et distraction de tous ses biens quelconques, et autrement par la plus fort manière que fere se poura, et tellement que l'execucion qui sera comencée en l'une d'icelles cours ne puisset impescher ne tourbe l'autre court. En renunczant sur ce ledit seigneur de Treignac, de sa certaine science, pour soy et pour les siens, à toutes excepcions et deffenses tant de droit come de fait, et à tout droit escript et non escript, et à toutes coustumes par le moyant desquelles ou aucune d'icelles ledit seigneur de Treignat, debteur, ou les siens, se vouroient et pourroient aider et deffendre à venir à l'encontre des choses dessus dites ou aucune d'icelles; à droit qui dit la confession faicte hors de jugement et non par devant son juge compectant non estre vallable, et à toutes autres renunciacions, excepcions et raisons pour lesquelles ou aucune d'icelles ledit seigneur de Treignac se pourroit aider à venir à l'encontre des choses dessus dites, et specialment à droit disant la generale renunciation non vallable, se la principal ne vait devant. Desquelles choses dessus dictes ledit Rodigue a demandé et requis à luy estre faicte lectre ou publique instrument par moy, tabellion royal dessus nommé, à ce presant et astant. Fait et donné à

Vienne, sur les estres de la maison forte appellé de les Chaveulx de Vienne, presens nobles homes, messire Jaques Du Boys, chevallier, Nicolas Bois, maistre Jehan le phisicien, demourans avec monseigneur de Bourbon; Jehan Bennoit de Tallart, escuiers, et Jehan Putier de Treffort, clerc, habitans de Vienne, tesmoings à ce appellez et requis. Et pour plus grant firmité des choses dessus dictes, nous, Jehan de Saint-Ean, lieutenant de noble home Pierre Jalliet, escuier, viguier de Sainte-Columbe lez Vienne pour le Roy nostre sire, à la relation dudit tabellion royal à nous faicte des choses dessus dictes, à la requeste desdictes parties, le seel royal de ladicte court de Sainte-Columbe avons mis et apposé à ces présentes lectres.

Ainsi passées par devant moy, tabellion publique royal, dessus dit, en presence des tesmoings dessus nommez, sous le seel royal de ladicte court de Sainte-Columbe, tesmoing mon seing manuel mis à ces presentes. Signé: P. DE ROVEREA.

XXXVI

Rémission accordée par Charles VII en 1448, pour le meurtre de deux hommes d'armes de la compagnie de Rodrigue de Villandrando, à Saint-Just d'Avray en Beaujolais. Archives nationales, Reg. JJ 179, pièce 76.

(Événements de 1434.)

Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receu l'umble supplicacion de Anthoine de Saint-Pol, laboureur de terres, parroissien de Saint-Just d'Avray ou mandement d'Amplepuys, Jehan Baron, Martin Dumont, Berthelemi Chavel et Perrenin Fournyer, tous parroissiens du dit lieu de Saint-Just d'Avray et habitans ou mandement de Chamelet, ou pays de Beaujouloys, contenant que, quartorze ans a ou environ, ou temps que Rodiguo de Villendrade, capitaine de gens d'armes, et ses gens demouroient en la ville de Charlieu, deux hommes de guerre de la compaignie dudit Rodiguo alèrent en l'ostel dudit Anthoine, et lui dirent qu'il les logeast en sondit hostel, et qu'ils le payeroient de ce que il leur bailleroit; lequel Anthoine les logea en sondit hostel, et leur bailla foin, avoine, pain, char et autres choses à eulx nécessaires, excepté vin, pour ce que il n'en avoit point. Et quant lesdites gens de guerre eurent souppé et pensé de leurs chevaulx, ilz se misdrent à dormir

en la litière auprès de leursdiz chevaulx; et, eulx dormans ilec, ledit Anthoine voyant lesditz gens de guerre endormiz et considérant les affliccions, raençons, pilleries et bateures et autres maulx énormes et innumérables et dommaiges, que les gens dudit Rodiguo et des autres capitaines suivans les rotes faisoient és pays de Beaujouloys et aux habitans d'icellui, yssit hors de sondit hostel, et s'en ala hastivement, sans le sceu de sa femme ne autre de son hostel, ès hostelz et domiciles desdiz Jehan Baron et Martin Dumont, èsquelz il trouva les dessusdiz; et d'ilec, s'en ala en l'esglise forte dudit Saint-Just d'Avray, où il trouva Barthelemy Chavel et ledit Perrin Fournyer, parroissiens dudit Saint-Just; à ung chascun desquelz particulierement ledit Anthoine de Saint-Pol dist que en son hostel estoient logiez deux hommes de guerre, lesquelz estoient bien montez, et avoient de l'or et de l'argent, et que pour ce il les convenoit destrousser et avoir ce qu'il avoient; et que, pour ce faire et adviser entre eulx la forme et manière, leur dist qu'ilz venissent vers la chapelle Saint-Laurens, près à ung traict d'arbaleste de ladicte église forte. Lesquelz, ensemble ledit Anthoine, incontinent après se assemblèrent auprès de la chapelle, et auprès d'un pillier estant au suel de Estienne Gerry, et ilecques les dessusdiz Anthoine de Saint-Pol, Jehan Baron, Martin Dumont, Berthelemy Chavel et Perrin Fournyer, supplians, parlans des dessusdiz hommes de guerre et doubtans que, s'ilz les destroussoient seulement, que la chose ne feust sceue, disdrent entre eulx qui les convenoit tuer ou les laisser aler sans leur faire mal; et à la fin delibérèrent de les prendre, tuer et destrousser. Et de fait les dessusdiz, embastonnez chascun d'un espieu, excepté ledit Martin qui portoit une serpe à son col, s'en alèrent auprès de l'ostel dudit Anthoine, et, eulx estans près dudit hostel, ledit Anthoine entra dedans sondit hostel et au celier ou estable où estoient dormans lesditz gens de guerre et leurs chevaulx. Ledit Anthoine ouvry la porte du celier ou estable où estoient lesditz gens de guerre, telement que les autres ses complices et supplians entrèrent ens, et prindrent lesditz gens de guerre et les lièrent, et iceulx menèrent, ensemble leursditz chevaulx, jusques au milieu du bois appellé du Sappey; et eulx estant illec, environ mynuyt, lesdiz Anthoine de Saint-Pol, Berthelemy Chauvel et Perrenin Fournier, tenans le plus vieil desdiz hommes d'armes, et ledit Jehan Baron le plus jeune, ledit Perrenin Fournier dist ausditz gens de guerre qu'ilz se confessassent l'un à l'autre. La

quelle chose ilz ne vouldrent faire, mais de fait s'efforça ledit vieil homme d'eschapper desdiz Anthoine et ses compaignons. Et ce voyant ledit Anthoine et doubtant que s'ilz leur eschappoient, qu'ilz ne feussent perduz et destruiz par ledit Rodiguo et autres gens de guerre, ledit Anthoine de Saint-Pol mist parmy la gorge audit plus vieil desdictz gens de guerre l'espée dudit homme de guerre, laquelle ledit Anthoine lui avoit ostée en le prenant et lyant en sondit hostel, et semblablement ledit Jehan Baron tua ledit autre jeune homme de guerre du coustel propre d'icellui homme de guerre, lequel il lui avoit semblablement osté de son cousté; et ce pendant ledit Martin Dumont tenoit lesditz chevaulx desdictz gens de guerre à un traict d'arbaleste ou environ hors ledit bois. Et illec les dessusdiz laissèrent lesdictz gens de guerre mors, vestuz seulement de leurs chemises, chaulses et soliers, pour ce que, avant qu'ilz les tuassent, leur avoient osté robbes, chapperons, chappeaulx et autres habillemens qu'ilz pouoient avoir, combien que lesdiz supplians ne leur ostèrent ne trouvèrent ung seul denier. Après lesquelles choses, lesdiz supplians s'en alèrent en ce point chascun d'eulx en leur hostel et ailleurs, où bon leur sembla; et ledit Martin emmena lesdiz chevaulx au boys appelle le Fraynier, où il les tint jusques le landemain au soir, qu'il les mena en l'ostel appellé de les Salles; et illecques garda lesdiz chevaulx deux ou trois jours, et jusques à ce que tous lesdiz supplians, une nuyt, se assemblèrent oudit hostel de les Salles et illec delibérèrent tous ensemble que lesdiz Perrenin Fournyer et Martin Dumont yroient vendre lesdiz chevaulx au lieu de Vienne. Lesquelz Perrenin et Martin alèrent à Vienne vendre lesdiz chevaulx, ledit Perrenin vestu de la robbe dudit jeune homme de guerre, et ledit Martin vestu de la robbe d'un nommé André Peupet, ygnoscent toutes voyes dudit cas. Auquel lieu de Vienne les dessusdiz vendirent lesdiz chevaulx le pris et valeur de neuf bons escuz; et ce fait s'en retournèrent tous ensemble audit hostel de les Salles, et illecques, environ l'heure de nonne, firent partaige et division entre eulx des biens et destrousse qu'ilz avoient desdictz gens de guerre, telement que lesdictz Martin et Perrenin Fournyer baillèrent le pris desditz chevaulx, et avec ce ung chascun d'eulx ce qu'il avoit eu de ladicte destrousse. Et ilec les biens d'icelle destrousse estans en ung tas furent par les dessusdiz avalez et départiz, ensemble ledit pris desdiz chevaulx, et telement que à leur pouoir ilz départirent entre eulx, par égale porcion et le plus

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justement qu'ilz peurent, ladicte destrousse. Lequel cas ainsi fait et avenu est demouré sans venir à notice de justice, jusques à n'a guères que lesdız supplians, doubtant qu'il ne viengne à la notice et congnoissance de noz officiers et ceulx de nostre très chier et très amé cousin le duc de Bourbonnoys, et craignant rigueur de justice, se sont, à l'occasion dudit cas, absentez du pays, et n'oseroient jamais y retourner se nostre [grace] et misericorde ne leur estoient sur ce imparties; humblement requerans que, actendu ce que dit est et que lesdiz supplians, pour les grans et énormes pilleries, roberies, raençonnemens, boutemens de feux et autres maulx, dommaiges, inconvéniens, innumerables cruaultez et tyrannies que faisoient au poure peuple souffrir lesdictz gens de guerre qui estoient oudit pays de Beaujouloys, et mesinement que, au temps dudit cas advenu, tous les manans et habitans dudit lieu de Saint-Just, ou la plupart d'iceulx, estoient retraiz en la dicte église forte pour doubte desdictz gens de guerre, à l'occasion desquelz lesdiz habitans souffroient plusieurs grans necessitez, pouretez et indigences, tant en leurs personnes que en leurs biens, et n'osoient partir de ladicte église forte pour doubte de leurs personnes; à l'occasion desquelles choses lesdiz supplians estoient comme forsenez et hors de sens, et comme gens desesperez, et cuidoient recouvrer leurs pertes sur lesdictz gens de guerre ; et que en autres choses ils sont gens de bonne fame, renommée et honneste conversation, etc..... Pourquoy nous, etc... avons remis et pardonné, etc... Donné à Tours, le dixiesme jour du mois de fevrier, l'an de grace mil cccc XLVII, et de nostre règne le xxvie.

Ainsi signé: Par le Roy, à la relacion du Conseil, Rolant. Visa. Contentor, P. LE PICART.

XXXVII

Quittances de solde payée, sur une aide votée par les États du Bas-Limousin, à divers seigneurs qui avaient défendu Ussel et Meymac contre Rodrigue de Villandrando. Originaux en parchemin, ms. français, n. 22420 de la Bibliothèque nationale, pièces 54, 45, 46 et 44. Communication de M. Du Fresne de Beaucourt.

(Événements de juin, juillet, août 1435.)

1. Nous Charles, conte de Vantadour, certefions par ces présentes avoir esté bien et léaument paiés et comptant de Jehan Beaupeil,

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