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Il rapporte en grec le passage d'une chanson faite sur le prince Adelbert, «Adelbertus, primo ætatis tempore miræ humanitatis, postea (1) factus tam diræ famæ ut hujusmodi vera de eo tam a majoribus quam a pueris cantio diceretur. Et quia sonorius est græce illud dicamus : Αδελβέρτος κόμης κουρτης, μακροσπάθης, γουνδοTOTI, Adelbertos comis curtis, macros pathis, gundopistis; quo significatur et dicitur, longo eum uti ense et minima fide.

Au livre III (3), il parle de Romain, Romanos TTOXÓS tamen χρήσιμος εις την μαχην, is tin machin, χρησιμότατα chrisimotata, έτιμηθη όπως προτοκαραβος, etimithi opos protocaravos.

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Il rapporte de ce général un trait singulier de bravoure. Une nuit qu'il faisait une reconnaissance contre les Sarrasins, il se trouvait près d'un marais couvert de roseaux, un lion en sort, poursuit une bande de cerfs, en prend un et le dévore. Le lion s'était réfugié dans un lieu couvert de roseaux. On y met le feu, mais le vent qui soufflait du côté opposé, laisse au lion une retraite où il peut encore se cacher. Romain marche à lui avec un seul suivant et le tue. La narration est toute entremêlée de grec. Luitprand semble rapporter un récit qu'on lui a fait. « Pouxvos dè tou XÚTIV †ópov àxouwv ¿detλízσev opóôpa, Romanos de tou auton psofon acuon ediliasen sfodra. Oppou dè 6a0ews, orthru de vatheos, id est mane primo exsurgens, compertis vestigiis é euthéos, id est statim agnovit Romanos quid esset. Leone in arundineto commorante Pourvos, græcum ignem, qui nullo præter aceti liquore extinguitur, undique per arundinetum jactare cœpit. Leo salvatur ab arundinibus, vento reflante, Romanos igne extincto acervum arundinum, comitante uno assecla, (1) Voir Pertz, p. 295.

(*) P. 307.

explorat. Gerit dextra ensem, læva pallium. Leo illos audit, non videt ob caligantes oculos пρя τ ×пvо para to capno quod est fumum, eos inter prosiliit. - Romanos non pavitat, ut etsi fractus caderet orbis, impavidum ruinæ ferirent (). Pallium misit, quod leo discerpit dum intentus ad id, Romanos illum inter clunium juncturas ense percussit. Assecla jacebat pene mortuus, Romanos pede pulsans : έγειρε, ειπεν, άθλιε καὶ τα λεπTopε, un poбou. Egire, ipen, athlie, ke talepore, mi fobu, id est surge... ἐξεπλίσσοντο δὲ πάντες περὶ τοῦ Ρομάνου ταύτα ακουσαντες, exeplissonto de pantes peri tu Romanu tauta acusantes.-Unde factum est ut honоге олшç пανтα honore oTWG TXVTX Ta ho opos panta plia ejus jussionnibus obedirent. » τα πλοια Nous apprenons de lui que Siméon le Bulgare s'appelait Emiargon, id est semi græcum, parceque dès son enfance il avait appris à Byzance la rhétorique de Démosthène et les syllogismes d'Aristote.

Il redit à propos du titre de Porphyrogenète, qu'être né dans la chambre de Porphyre est pour un prince une preuve de la légitimité de sa naissance, τη γενεσεως δε αυτού η αληθεία αυτή εστην, tis geneseos de autu alitia auti estin.

On le voit reprendre les épithètes d'Homère; il parle d'Hélène aux yeux bleus, glaucopis Helenæ ; d'Hélène aux bras blancs, leucolenon; d'une belle rançon ayλxx αγλαα ava, aglaa apina id est præciosa dona. Dans le même endroit il désigne le cours d'une année par cette locution Anni sinaxin; pour paraître en public, il dit : procedentes is tin prolempsim. Si son héros s'adresse à une assemblée il désigne ainsi ses auditeurs: EpipavéoTato: npwais, perifanestati, id est nobilissimi heroes.

En rapportant le supplice infligé à Gezo par le roi Hugues (*), il conte la fable suivante pour le féliciter

(1) Hor. dd. III, 3, 7.

(2) P. 311.

d'avoir les yeux crevés: « ..... secundum Græcorum fabulas, oculorum privatione vitam sibi protelavit, quæ multis ad perniciem usque in præsentem diem esse non desiit. Fabulæ vero ludum, cur ceci plurimum vivant, secundum grecorum ineptiam hic inseramus, quæ talis est : Ζευς καὶ Ηρα ήρισαν περὶ ἀφροδισιῶν, της πλείονα έχει ηδομας ἐν τῆ συνουσία και τότε Τιρεσίαν Εβρου υιον εζήτησαν. Οὗτος γὰρ εν ταις αμφοτέραις φύσεσοι μεταμορφώθη, επιδι δράκοντα ἐπατησεν. Οὗτος οὖν κατα της Ηρας απέφκύνατο, καὶ Ηρα οργισθεῖσα ἐπήρωσεν ἀυτὸν, Ζευς δὲ ἐχαρίσατο αυτῷ πολοίς ζησαι ετεσι, καί ὅσα ελεγεν μαντικα λεγειν. Zeus ke Ira irisan peri afrodision, tis pliona echi idomas en ti synusia, ke tote Tirésian Euru yon ezitisan, utos gar en tes amfoteres fysesi metamorfothi epidi draconta epatisen. Utos un cata tis iras apefkynato, ke ira orgisthisa epirosen auton, Zeus de echarisato auto polis zise etesi, ke osa elegen mantica legin.

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Luitprand nous aurait rendu service s'il avait indiqué la source d'où il a tiré ce petit conte qu'il apprécie du reste à sa valeur. Mais on aimerait à voir par là quelles lectures ce singulier helléniste pouvait faire dans Constantinople. Cette phrase της πλείονα ηδομας, pour τίς πλειόνας ήδονάς, εβρου pour ευρου, cet autre verbe bizarre anεxpʊvato, ce sont autant de bévues qui justifieraient l'opinion de Zambelios (1).

Luitprand n'a jamais été qu'un apprenti dans la langue des Grecs. Il nous offre pourtant avec son habitude de transcrire les textes en caractères romains, une preuve que la prononciation du Xe siècle n'était pas différente de celle que suivent encore aujourd'hui les Grecs modernes.

L'imperfection qu'on remarque dans la pose des

(1) Pertz pourtant n'hésite pas à dire : « Quo itinere Græcorum mores et instituta perspexit, et linguæ quoque et auctorum Græcorum notitiam haud mediocrem sibi comparavit. » T. III, p. 264.

accents, le caprice qui les lui fait omettre sur certains mots, placer sur d'autres, désigne également une insuffisance notoire d'instruction. Rappelons toutefois à sa décharge que pendant longtemps, jusqu'au début même de notre siècle, on se dispensa d'écrire les accents. Des hommes de grand savoir, Brunk par exemple, manquaient à cette règle de l'orthographe grecque.

Le livre IV et le livre V sont ceux où l'on rencontre le moins de mots grecs, on n'en trouve qu'un dans le V'c'est opaλuara; quelques uns à peine dans le livre VI inachevé comme nous avons dit plus haut. Dans la relation de sa légation à Constantinople, la partie la plus intéressante de ses écrits, on note Basiλéα, Pñya, στεφάνα, ἄσκοπον, προέλευσιν, μέδων, πολλὰ ἔτη, parakinumenos, symphona, ταπεινὲ και ταλαίπωρε, πήγας, Εντόλινα, chelandia, ειρωνικῶς, δράσεις, λέων καὶ σκίμνος ὁμοδιώξουσιν ὄναγρον, perivolia (περιβόλαια) ἀμφίσβητον, Keramicum, κωλυόμενα, ποιότητα, και ποσότητα, mandrogerontes (Eunuchi), kitonita. Tous ces mots, quand ils ont la forme grecque, sont écrits avec plus de correction et de soin que ceux que nous avons relevés dans l'Antapodosis. L'évêque d'Espagne auquel Luitprand s'adressait dans cet ouvrage, ne lui faisait éprouver sans doute ni le respect ni la crainte que lui inspiraient Otton 1er et sa noble épouse Adélaïde, auxquels il dédiait la relation de son ambassade à Constantinople.

Si les fautes et les imperfections que nous avons montrées dans les expressions grecques, dont Luitprand a décoré ses écrits, nous font regretter qu'il n'ait pas mieux profité de son séjour à Constantinople, il n'en est pas moins vrai qu'il a fait preuve de zèle pour le grec. Peut-être, le savait-il mieux entendre et lire. que parler; cela n'a pas été rare après lui. On voit qu'il connaissait Platon (1). Il avait certainement feuilleté

(1) Antap. I, 12, Legatio, c. 26.

Homère. Il fait des emprunts à l'Iliade (1). Dans la citation de Lucien que nous avons relevée, il abrége en une phrase quelques pages de cet auteur avec beaucoup de netteté et de sûreté. Il cite, d'après le texte grec, le passage de Saint Marc (2), relatif à la difficulté qu'éprouveront les riches à entrer dans le royaume des cieux, et il se montre partout fort versé dans l'Ecriture Sainte (3). Il est d'ailleurs impossible de révoquer en doute son érudition latine. Il cite Virgile, Térence, Plaute, Horace, Juvénal; il leur fait des emprunts, et l'on peut dire qu'à l'époque où ses écrits ont été composés, il eût été rare de trouver beaucoup d'hommes aussi lettrés que lui. On peut regretter que la mort l'ait enlevé trop tôt, il eut pu mettre plus amplement à profit les connaissances qu'il avait acquises dans son voyage en Orient.

N'oublions pas que d'autres diplomates que Luitprand, furent envoyés à Constantinople pour négocier le mariage de la princesse Théophanie, ce furent Jean de Calabre ou de Plaisance, et Bernard de Vurtzbourg (*). Il n'est pas étonnant que Jean, né dans la Calabre, ait su le grec, puisque c'était la langue de son pays, mais à Wurtzbourg, la connaissance et l'étude de la langue grecque, ne pouvaient être qu'un ornement curieux, et l'effet des soins qu'on prenait déjà en Allemagne de s'instruire.

La princesse Théophanie devenue l'épouse d'Otton II, ne contribua pas peu à maintenir cette étude en hon

(1) Antap. I. 12; Iliade, I, 62; Antap. III, c. 35; Iliade, I, 23, III, 377; Antap. III, 25, IV, 4; Odyssée, VII, 24.

(2) Saint Marc, 10, 25, facilius est camelum per foramen acus transiri, quam divitem intrare in regnum calorum, ευκοπώτερον γαρ εστην καμηλον δια τρυμαλίας ραφίδος εισελθεῖν η πλουσιον εἰς τὴν βασιλείαν του θεοῦ. Eucopoteron gar estin camilon dia trimalias rafidos iselthin i plusion is tin basilian tu theu.

(3) Cramer, 48.

(4) Schoell. Hist. de la litt, III, 491.

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