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DE

FRANCE

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CHEZ ARTHUS-BERTRAND, Libraire, rue Haute-
feuille, No 23, acquéreur du fonds de M. Buisson,
et de celui de Mme Ve Desaint.

DE L'IMPRIMERIE DE D. COLAS, rue du Vieux-
Colombier, N° 26, faubourg Saint-Germain.

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N° DCXXIV. - Samedi 3 Juillet 1813.

POÉSIE.

LA MORT DE DELILLE.

ODE.

TOUT mortel doit un jour terminer sa carrière ;
Rien ne sauve, grandeurs. ni talens ni succès :
La Mort vient de frapper le chef et la lumière,
L'honneur du Parnasse français.

O Muses de la Seine ! O filles de Mémoire !
Qu'aujourd'hui la douleur préside à vos concerts:
Celui dont les accords soutenaient votre gloire
A disparu de l'univers.

Ah! vous ne verrez plus cet illustre modèle
Qui dirigeait vos pas dans le sacré vallon;
Ils ont cessé les sons de la lyre immortelle
Qu'animaient les doigts d'Apollon.

DELILLE, entends ma voix ! je suis loin de prétendre
Pouvoir chanter ton nom dans sa célébrité;

Ah! permets cependant que je paie à ta cendre

Un hommage trop mérité !

Amans des arts, pour lui préparez des guirlandes
Où s'entrelaceront le myrte et le laurier.

Que chacun, en venant lui porter ses offrandes,
Aspire à marcher le premier.

Comme un Voltaire, armé des ailes du Génie,
Jusqu'aux flambeaux des cieux élevant ses essors,
Du chantre d'Albion, du chantre d'Ausonie
Il nous a transmis les trésors.

Du sommet de l'Olympe, et Milton et Virgile,
Entendant retentir la gloire de son nom,
Aimaient à contempler l'esprit vaste et fertile
Qui multipliait leur renom.

Les Dieux le chérissaient : des mains de la nature
Il obtint les présens; il reçut ces pinceaux,
Dont il a retracé sa candeur la plus pure,
Ses plus magnifiques tableaux.

Des empreintes du cœur DELILLE fut l'oracle;
Ses écrits lumineux triomphent des censeurs ;
Sur le front de l'Envie ils passent sans obstacle
Portés par leurs admirateurs.

L'Imagination par sa muse est chantée ;
Il parcourt l'univers, s'élance vers les cieux,
Et conduit par degrés mon ame transportée
Au sein de l'empire des Dieux.

Peuples, accourez tous célébrer ses merveilles !
Peuples, accourez tous célébrer ses accens!
Leur harmonie.... Elle est le charme des oreilles :
Que pour elle fume l'encens!

DELILLE n'est pas mort, le livre saint l'atteste ;
La Loi que nous suivons défend de le penser ;
Du jour de ces bas-lieux à la clarté céleste
DELILLE n'a fait que passer.

Tel est de ses vertus le prix inestimable:
Quand la gloire du vers par sa lyre enfanté,
Doit avoir dans le monde un règne comparable
A celui de l'éternité.

Il jouit maintenant de l'auguste présence

D'un Dieu que sut toujours respecter son talent;
Son ame est le phénix, qui ne perd l'existence
Que pour renaître plus brillant.

A MADAME DELILLE,

En lui présentant l'Ode précédente.

Je me suis acquitté d'une dette sacrée ;
Déplorant le destin d'un Virgile nouveau,
Des plus vives douleurs ma muse pénétrée,
Madame, a répandu des pleurs sur son tombeau.
Vous partagerez les suffrages

Par les siècles futurs à ses chants réservés ;

Car sans vous ils seraient privés
De la plupart de ces ouvrages,
Qui par vous ont été sauvés :

Vos deux noms enlacés commandant leurs hommages,
Planeront à jamais sur l'océan des âges.

Par M. QUAYNAT, profess.

LE NOUVEAU RICHE.

JADIS plongé dans la détresse
Orgon s'efforçait d'en sortir.
Brûlant même de s'enrichir,

Et le jour et la nuit il travaillait sans cesse.
L'ardente soif de l'or fera-t-elle périr

Ce ministre de l'avarice?

Point du tout. Le destin veut qu'Orgon s'enrichisse.
Le voilà donc au comble de ses vœux,
Riche comme Crésus, je ne dis point heureux.
Il craignait les rigueurs de l'affreuse indigence;
Il redoute aujourd'hui le moindre événement,
Et n'a pour sentiment

Que la crainte de perdre une fortune immense.

VALANT.

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