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baionnettes. Notre perte, dans cette journée, a été de Go hommes tués, 250 blessés, 70 prisonniers.

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C'est ainsi, dit le général Rapp en terminant ce rapport, que j'ai répondu aux proclamations de Platow, qui nous reprochait de nous tenir derrière nos murailles. Le 5 au soir, en effet, les Russes auraient bien désiré ne pas nous avoir invités à en sortir. 20 do to Arrêtons-nous un moment pour partagerr l'émotion qu'ont dû éprouver tant de dignes officiers, tant de braves soldats lorsqu'ils ont appris qu'ils n'avaient pas inutilement combattu, que leur sang n'avait pas vainement coulé; avec quel enthousiasme ont-ils du se dire, en voyant arriver des officiers témoins des exploits de la Grande-Armée. L'Empereur comptait sur nous; nous comptions sur luigomi Empereur, ni nous n'avons été trompés: la fortune ét la victoire ont été enchaînées par les combinaisons de son génie, par les calculs rigoureux de sa tactique. Il nous avait dit: tenez jusqu'à la mort, et nous avons été fidèles; il nous avait dit je suis à vous, et il est venu! gloire immortelle à ses armes, salut à ses aigles victorieuses! dévouement absolu à sa noble cause! Vive, vive à jamais l'Empereur b Qui, les remparts de Stettin, de Custrin, de Dantzick, les rives de l'Oder et de la Vistule opt retenti de ces accens de l'admiration, de la reconnaissance et de l'honneur français; expression héroïque du courage, ils sont déjà de prix de la fidélité, et la récompense anticipée de si glorieux services.

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Qu'ils apprennent ces dignes soldats, ces remparts vivabs plus inébranlables que ceux confiés à leur zèle, que tant se prépare avec une égale activité, ou pour qu'uo doux repos les récompense de tant de travaux, ou pour les garantir de toute atteinte nouvelle, si l'aveuglement des ennemis leur faisait encore tenter le destin des combats. L'armée française, toujours grande, est à leurs portes, plus bellet, plus forte que jamais, déjà renforcée des soldats qui, au sein de la victoire, n'avaient reçu que de glorieuses blessures, déjà refaite de ses fatigues par quelques jours de repos, où ses loisirs encore ont été l'occasion d'une ingtruction nouvelle, le Rhin voit toujours de nombreux bataillons franchir ses rives; le Mein voit se former une nouvelle armée; tous les Etats de la Confédération dirigentar Wurtzbourg leurs jeunes soldats. La Bavière se hérisse d'armes, et les mouvemens de cet allié puissant se lient à ceux qui, dans le nord de l'Italie, réunissent encore une

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armée formidable sur l'Adige. C'est ainsi que l'Empereur, fidèle à l'antique maxime qui ne permet d'espérer la paix qu'à celui qui sait préparer la guerre, prouve à l'Europe qu'il la veut cette paix nécessaire à des alliés toujours vaincus, et désirée par la France toujours victoriense; par la France, dont les vœux ne l'appellent toutefois que si, portant avec elle la garantie de sa durée, elle assure à l'Empire des avantages proportionnés à ses efforts, et la juste récompense de vingt ans de triomphes.

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Le ministre anglais la redouterait-il ? Son Courrierva publié que l'armistice était rompu: mais le peuple anglais, le commerce anglais le voudrait-il? La joie publique a été remarquable quand l'imposture du Courrier a élé découverte. Quels avis aura reportés au prince régent le duc de Brunwick, tristement de retour à Londres de sa courte expédition sur le continenta que dira le duc de Cumberland dont le Morning-Chronicle annonce aussi le prochain retour, et auquel le Times dit que la permission de se rendre au quartier-général russe a été refusée? Que répondra le ministère, lorsqu'il sera forcé enfin de répondre cathégoriquement à M. Bauks, qui demande avec instance l'emploi d'un million sterling stipulé avec la Suède, laquelle attend pour agir aux termes de ce traité la jonction des forces russes ailleurs trop occupées, et celle des forces anglaises toujours promises et jamais expédiées? Que répondra-t-il au même orateur lorsqu'il fait observer que la conduite avec le Danemarck a été telle que la paix se faisant sur le continent, l'Angleterre aurait encore des différends à vider avec cette puissance? Les séances prochaines du parlement nous donneront sans doute d'intéressantes lumières à cet 17009 égard.

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Un décret de l'Empereur a pommé M. le comte de Lacépède président annuel du Sénat: divers autres décrets de S. M. ont eu pour objet de nommer à des fonctions administratives. Un autre décret accorde à la veuve de l'illustre M. de Lagrange une pension de 6000 fr.

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ANNONCES.

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Le Droit François, au les Cing Codes de l'Empire, avec leurs dispositions supplémentaires réunis en un seul volume; comprenant, par additions au bas de chaque page, les Lois, Sénatus-consultes, Décrets impériaux, Avis du conseil d'état, Décisions des Ministres

et Arrêts de la Cour de cassation, correspondans à tous les articles de ces Codes, et rendus depuis leur promulgation jusqu'au 15 avril 1813; auxquels sont ajoutés les Tarifs des frais et dépens tant en matière civile qu'en matière criminelle et de police; le Décret du 7 avril 1813, modifiant le tarif des frais en matière criminelle et de police; la Loi du 30 ventose an XII (22 mars 1804), qui fixe l'époque de l'exécution du Code Napoléon et abroge toutes les Lois, Statuts, Ordon4. nances et coutumes antérieurs ; les Lois transitoires, avec indication de l'époque où les Codes ont été mis en vigueur dans les nouveaux départemens; enfin, le Tableau des distances de Paris aux chefslieux des départemens de l'Empire; terminé par une table des Codes ret des Tarifs. Ouvrage indispensable aux Cours, aux Tribunaux, aux Administrations, aux Avocats, aux Greffiers, aux Notaires, Avoués, Huissiers, Fonctionnaires publics, Gens de loi, Proprié taires, Négocians, et à toutes les personnes qui veulent s'instruire et connaître la législation française dans tout son ensemble; par M*** ancien docteur en droit, avocat à la Cour impériale de Paris. Un vol. in-12, orné d'un très-beau portrait de l'Empereur. Prix, 6 fr. let 8 fr. franc de port. Le même. in-18: 4 fr. 50 c. et 6 fr. franc de port. A la librairie d'Education et de Jurisprudence d'Alexis Eymery, rue Mazarine, no 3o.

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Cet ouvrage a le rare avantage de présenter toute la législation française dans son ensemble.

Monumens historiques relatifs à la condamnation des chevaliers du Temple, et à l'abolition de leur ordre; par M. Raynouard, member de l'Institut impérial de France et de la Légion-d'Honneur. Un vol. in-8°. Prix, 6 fr., et 7 fr. franc de port. Chez Batilliot jeune, libr. rue du Battoir; no 13; et chez Delaunay, libraire, Palais-Royal galeries de bois, no 243, côté du jardin.

Le MERCURE DE FRANCE paraît le Samedi de chaque semaine par cahier de trois feuilles. Le prix de la souscription est de 48 francs pour l'année, de 25 francs pour six mois, et de 13 francs pour un trimestre.

Le MERCURE ÉTRANGER paraît à la fin de chaque mois, par cahier de quatre feuilles. Le prix de la souscription est de 20 francs pour l'année, et dé 11 francs pour six mois. (Les abonnés au Mercure de France, ne paient que 18 fr. pour l'année, et 10 fr. pour six mois de souscription au Mercure Etranger.),,

On souscrit tant pour le Mercure de France que pour le Mercure Étranger, au Bureau du Mercure, rue Hautefeuille, no 23; et chez les principaux libraires de Paris, des départemens et de l'étranger ainsi que chez tous les directeurs des postes.

Les Ouvrages que l'on voudra faire annoncer dans l'un ou l'autre de ces Journaux, et les Articles dont on désirera l'insertion, devront être adressés, franos de port, à M. le Directeur Général du Mercure, à Paris.

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Traduction d'un fragment du XVe chant de la JERUSALEM DÉLIVRÉE, du TASSE.

I duo guerrieri in loco ermo e selvaggio,
Chiuso d'ombre fermarsi a piè del monte, etc.

St. XLVII.

Au pied du mont Sauvage est un asile sombre
Qu'habite le Silence et qu'environne l'Ombre;
Ils arrêtent (*) leurs pas dans ces lieux écartés,
Déjà de l'œil des cieux, océan de clartés,
Les rayons bienfaisans recommencent d'éclore;
Déjà des feux du jour l'Orient se colore;

Ils partent pleins d'ardeur; mais un monstre odieux
D'un asile secret s'élance au-devant d'eux,

Et secouant dans l'air sa tête menaçante,
Redresse de son front l'écaille jaunissante.

(*) Ubalde et le chevalier Danois, envoyés à la recherche de Renaud, et arrivés au pied de la montagne sur laquelle est situé le palais d'Armide.

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Son cou s'enfle de rage; il rampe, et le sentier
Sous sa vaste épaisseur disparaît tout entier.
L'éclair est dans ses yeux ; sa bouche envénimée
Vomit de noirs poisons et des flots de fumée.
Tantôt il ralentit ses bonds impétueux,
Se replie, et tantôt de son corps tortueux
Les cercles déroulés s'alongent sur l'arène.

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Tel, pour garder ces lieux il s'avance, il se traîne :
Vains efforts! le Danois, déjà le fer en main,
L'attaque; mais Ubalde a prévu son dessein :
« Arrête ! ta valeur bientôt serait trompée ;
» Eh! que pourrait ici ton bras et ton épée ? »
Il dit, et du rameau frappe l'air : à ce bruit
Le serpent effrayé rapidement s'enfuit.
Plus loin, en rugissant, un lion homicide
Ouvre une gueule immense, et de sa proie avide,
S'oppose à leur passage; et, les crins hérissés,
Lançant autour de lui des regards courroucés,
Bat ses flancs de sa queue, au carnage s'apprête.
Mais la verge d'or siffle, et sa fureur s'arrête;
Il frémit d'épouvante, et disparaît. Soudain,
Les deux guerriers à peine ont repris leur chemin,
L'abîme a déchainé mille monstres énormes,
Dont la terreur varie et les cris et les formes.
Tels on les voit errer dans ces sauvages lieux
Qui séparent le Nil de l'Atlas sourcilleux,
Au milieu des forêts et des rocs d'Hircanie,
Et sous le ciel glacé de la sombre Hercinie.
Au couple triomphant rien ne peut résister;
L'horrible armée en vain tente de l'arrêter :
Le sifflement, l'aspect du rameau redoutable
Disperse tout-à-coup la foule épouvantable;
Et les guerriers, vainqueurs des glaçons, des frimats,
Des chemins escarpés qui retardent leurs pas;
Des neiges, des rochers et de leur noir abîme,

De l'aride montagne enfin touchent la cîme.

Là, sous un nouveau ciel, au loin, de toutes parts,
Une riante plaine étonne leurs regards.

Là règne un doux printems; l'haleine du Zéphire
Embaume et rafraîchit l'air pur qu'on y respire,

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