LE PANACHE DE HENRI IV. ROMANCE. CHERS compagnons, disait à ses soldats Nous te suivrons au milieu des dangers, Mais vient un jour où tes fiers ennemis Un vieux guerrier leur dit en soupirant: Lui fait hélas oublier la victoire ; Henri lui-même, a trouvé son vainqueur, Amour, amour, que ton charme est puissant! Adieu combats, adieu couronne honneur! Le beau panache est aux pieds d'une belle, C'en était fait le héros a paru, : Et le rebelle aussitôt est vaincu ; LE TROUBADOUR ET LA BERGÈRE. STANCES IMITÉES DE L'ESPAGNOL. POURQUOI de la fleur printanière A vieux et vaillant troubadour. Pourquoi cette rose si belle, Le troubadour, avec douceur, Image de la volupté, Son bouton qu'un rien décolore, Le frélon, dès qu'elle est éclose, Bientôt on voit mourir la rose. Toi-même apprends d'un vieux soldat, Le ciel t'a départi l'éclat, Tu dois passer aussi comme elle. Car la nature l'a voulu ; Il faut qu'ainsi tout se flétrisse : Ne respecte que la vertu. AUGUSTE MOUFLE (de Chartres'). ÉNIGME. D'ORDINAIRE je suis flasque et sans énergie, Que flasque et qu'éventé n'ont pas de sympathie. Quoiqu'il en soit lorsque l'acier brille à mes yeux, Ma faible ardeur, à l'objet qui m'approche,. S.. LOGOGRIPHE. NEUF pieds en tout, c'est ma construction: Ainsi ce fait est très-notoire. On fait prendre à mon pied septième Je deviens un objet qui dans les escadrons V. B. (d'Agen.) CHARADE. MON premier est un mot peu doux de sa nature, Par le même. Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro. Le mot de l'Enigme est Noud. Celui du Logogriphe est Anacréon, dans lequel on trouve : ana, посе > or, âne, nacre, crâne, Craon, Acre, ronce et Néron. Celui de la Charade est Pressoir. (*) Quam magnam sylvam incendis! JAC, 8, 6, 5. 1 LITTÉRATURE ET BEAUX-ARTS. LES VERS DORÉS DE PYTHAGORE, expliqués et traduits pour la première fois en vers eumolpiques français, précédés d'un Discours sur l'essence et la forme de la poésie, etc.; par FABRE D'OLIVET. In-8°. Α Paris, chez Treutell et Würtz, libraires, rue de Lille, n° 17. (SUITE ET FIN.) L'EXPLICATION qui suit les Kers dorés, l'examen de ces vers, embrasse des objets importans et vastes. En former un tableau resserré dans le cadre étroit qu'il faudrait adopter, ce serait le réduire à quelques vaines phrases. Il me semble plus convenable d'en indiquer sommairement les principales parties dans leur ordre successif. Un précis de cette nature sera moins incomplet et moins inutile à ceux qui voudront lire l'ouvrage, à ceux qui ne négligent point la recherche des vérités dont la connaissance ou l'oubli changent l'état du genre humain. Sans doute il n'y a aucune difficulté, aucun effort d'esprit dans la première disposition d'une sorte de table raisonnée; mais ce moyen supprime des mots inutiles et prouve du moins que l'on connaît le livre dont on parle, ce qui n'est pas toujours prouvé dans les articles les plus agréables à lire. Dans ces examens, l'auteur se propose, d'après ses propres termes, de donner sur le sens intime des Vers dorés, toutes les explications nécessaires à leur entier développement ; et bien que ces remarques sur les soixante et onze (ou soixante-treize) vers grecs occupent deux-cent vingt pages, on voit qu'il a évité le plus souvent les digressions qu'il lui eût été facile de multiplier sans qu'on y pût trouver de véritables longueurs, je veux dire des observations peu dignes d'être lues. Second Examen. Tolérance entière des pythagori ciens, fondée sur ce que les formes diverses sous lesquelles les peuples adoraient la puissance divine, n'étaient toutes que des particularisations de l'Etre universel susceptibles d'être modifiées à l'infini, des personnifications de ses attributs et de ses facultés. Nul autre que Moyse n'avait voulu présenter à l'adoration du peuple Dieu dans son universalité ineffable. Troisième Examen. Intelligences divines répandues dans l'univers. Unité, principe du monde. La Duité infinie en émane, et y est enfin ramenée. Autres bases de la science des nombres chez les Pythagoriciens, les Chaldéens les Indiens, etc. Sphères concentriques des anciens. Êtres intermédiaires, Eons, Verbes, produits par une diffusion de lumière dont la source est l'unité créatrice ou Dieu, et qui s'affaiblit en proportion de l'éloignement du principe. Les nombres adoptés comme un moyen de rendre sensibles les proportions harmoniques. L'univers composé de trois mondes, formant avec l'unité créatrice, la tétrade sacrée. Quatrième Examen. Division des Vers dorés en deux parties, conformément au double but de la doctrine de Pythagore. Piété filiale, principal lien des sociétés importance qu'y mirent Pythagore, Moyse et les Chinois. Le mot sublime Jehovah, ou mieux IнÔAH, rendu exactement par Sera-etant-été. Le mot Elohi-cha, tes Dieux (dans lequel on a vu la Trinité), expliqué d'une manière que je crois beaucoup plus juste, et que, dans une note communiquée à quelques personnes, j'avais proposée, mais avec le doute convenable à mon ignorance entière de la langue hébraïque. Explication nouvelle de l'expression ha-adamah, d'où il résulterait peut-être que des idées analogues à ce que nous désignons par l'immortalité de l'ame n'auraient pas été étrangères aux disciples de Moyse. Si par ce mot, la region d'Adam, il faut entendre autre chose que la terre, ne serait-ce point alors la partie du monde où l'homme doit subir plusieurs épreuves dans ces existences successives qu'admettait Pythagore, lequel, selon l'observation de l'auteur, puisa dans les mêmes |