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» Le bruit s'était répandu que Kotzebue était allé au-delà de l'Oder pour continuer sa feuille avec plus de sûreté; mais des renseignemens récens donnent lieu de croire qu'il est encore à Berlin.

» On commence à voir que les deux meneurs dont il vient d'être parlé n'ont fait qu'obéir à leurs passions. Les esprits faibles et quelques honnêtes gens ont d'abord été dupes de tout cet étalage de beaux principes. On a lant répété qu'il n'y avait plus d'armée française; qu'il n'y en aurait pas d'autre avant deux ans; que c'était le moment de se défaire de ce qui restait de Français, qu'il a bien fallu les croire. Les gazeites que l'on a multipliées par système ont répandu partout et dans toutes les classes les mêmes erreurs auxquelles on a dû cette espèce de fièvre de courage dont l'accès a été si court. On n'a rien épargné pour exciter le peuple proclamations, prières dans les églises, pamphlets, caricatures, chansons, tout a été employé, et l'on peut dire avec succès. Mais de tels moyens s'usent bientôt, quand les résultats ne répondent ni aux promesses des agitateurs, ni à l'attente de leurs dupes. Telle est la cause du changement très-sensible qui s'est opéré depuis quelque tems dans les esprits.

» Dernièrement une colonne de prisonniers français ayant traversé Berlin, on a vu des personnes du peuple se porter sur leur passage et leur donner des secours. Cet acte d'humanité a fort déplu aux meneurs; et certes il n'aurait pas eu lieu il y a trois mois.

L'Empereur Napoléon est toujours à Dresde. L'Empereur d'Autriche à Gitochin. M. de Metternick, après avoir passé plusieurs jours à Dresde, est retourné auprès de son souverain. L'échange des courriers entre les divers cabinets est toujours très-fréquens, c'est tout ce que permettent de connaître le voile épais qui couvre les négociations, et le silence officiel.

S. M. l'Impératrice Régente a tenu mercredi le conseil des ministres. Le 11 de ce mois, elle a reçu, au nom de l'Empereur, le serment de M. de Saint-Médard, nommé à l'évêché de Tournay, et de M. de Graben, nommé à celui d'Osnabruck.

S.....

ANNONCES.

Traité de Mélodie musicale, abstraction faite de ses rapports avec l'harmonie ; suivi d'un Supplément sur l'art d'accompagner la mélodie par l'harmonie, lorsque la première doit être prédominante: le tout appuyé sur des exemples tirés des plus célèbres mélodistes.

PROSPECTUS.

IL est difficile de démontrer dans un Prospectus l'évidence. l'utilité, et même la possibilité d'un Traité de mélodie musicale sur Jaquelle on n'a encore publié rien de positif. quoique l'Europe s'occupe depuis des siècles de la musique, et ait porté sa perfection à un degré si éminent. Il est naturel de penser que le public n'accordera sa confiance sur cette matière, qu'après s'être couvaincu de l'importance et de l'utilité de l'ouvrage.

Une théorie de la mélodie jusqu'à nos jours est restée une énigme, non seulement pour le public, mais même pour les artistes. Le premier qui ose franchir cette barrière et soumettre la mélodie à des principes solides, ne pouvait être qu'un compositeur de profession : il fallait discuter la nature de la mélodie, en dicter les principes, et enseigner une méthode sûre, de s'y exercer avec succès, etc.; il fallait nécessairement tout créer, tout classer, tout analyser et tout expliquer; il fallait enfin un grand nombre d'années de recherches, de méditations, d'expériences, et les connaissances nécessaires pour trouver par l'analogie ce qu'on n'aurait pu trouver autrement. Or, comme il est rare de voir réunis tous ces avantages dans un seul individu (fut-il même connu avantageusement sous d'autres rapports); quel est celui qui puisse se flatter qu'on les lui accorde sans en être pleinement persuadé?

Tout ce que nous pouvons dire ici en faveur de ce Traité pour mé riter la confiance du public, au moins jusqu'à un certain point, c'est que la mélodie se compose de sons, de dessins, de phrases et de périodes, comme la poésie et l'éloquence se composent de mots. de phrases et de périodes; que la mélodie doit observer strictement une symétrie dans la distribution de ses idées ; qu'elle est par conséquent soumise aux lois d'un rhythme musical; qu'elle a ses points de repos ou cadences, comme l'harmonie et le discours ont les leurs ; qu'elle doit suivre le principe de l'unité ; qu'elle a ses cadres, coupes ou dimensions, et que traitant des objets positifs de l'art, elle est par conséquent susceptible d'un raisonnement quelconque.

Il faut encore ajouter que l'harmonie devient un nouvel objet de méditation lorsqu'elle ne doit qu'accompagner une mélodie prédominante, et que, comme il nous manque sur cette matière un traité non moins important, nous en avons exposé les principes absolument indispensables dans le supplément de l'ouvrage.

On se tromperait si l'on croyait qu'un Traité de mélodie ne peut être utile qu'aux compositeurs. La véritable mélodie intéresse tout le monde, parce que tout le monde est en état de la saisir et de la comprendre. C'est là son appanage : l'harmonie ne peut jamais le lui contester, ni même latter avec elle sous ce rapport. Il y a ici un autre avantage; c'est de montrer comment des objets d'un intérêt purement sentimental, tels que les différens genres dé mélodie, peuvent être discutés, analysés et soumis à des principes raisonnés ; outre que la mélodie a beaucoup de rapport avec la poésie et l'éloquence, comme nous le prouverons ailleurs.

Un Traité de ce genre doit intéresser toutes les classes de la société, et particulièrement le poëte lyrique, le compositeur dramatique, le virtuose qui veut briller par l'exécution franche de la mélodie, et sur-tout les écoles musicales, dans lesquelles jusqu'à nos jours on n'a rien dit de tout ce qui touche spécialement la mélodie.

Le Traité de mélodie musicale formera un volume in-49 de texte, et un de planches in-folio. Le prix sera de 20 fr., et de 25 fr. frane de port pour les départemens.

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On souscrit, dès à présent, rue Saint-Honoré, no 333.

La liste des Souscripteurs sera imprimée en tête de l'ouvrage.

Quand la souscription sera fermée, le prix en sera de 25 fr., et de 30 fr. franc de port.

Le Traité de Médecine légale et d'hygiène publique ou de police de santé, adapté aux Codes de l'Empire français et aux connaissances actuelles ; à l'usage des gens de l'art, de ceux du barreau, des jurés, des magistrats et des administrateurs de la santé publique, civils, militaires et de marine; par F. E. Fodéré, docteur-médecin. Six gros volumes in-8o de 203 feuilles d'impression, papier fort, caractère cicéro neuf, sans interligues, additions marginales, notes en petitromain, table particulière et table alphabétique des matières, avec tableaux à filets et portrait de l'auteur. Prix, 40 fr., et 45 fr. franc de port. A Bourg (Ain), chez Janinet, imprimeur-libraire, propriétaire-éditeur; à Paris, chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23; et chez D. Colas, imprimeur-libraire, rue du VieuxColombier, no 26, faub. S.-G.

M. Fodéré est connu par plusieurs ouvrages ex-professo, latins et

français. Son livre est un de ceux dont il suffit d'annoncer le titre et l'auteur. Il sera lu par tout le monde avec le plus grand intérêt.

l'auteur

La Veuve anglaise, ou la Retraite de Lesley Wood, par des Mémoires d'une famille émigrée, de Félicie et Florestine. Deux vol. in 12. Prix, 4 fr. 50 c., et 6 fr. franc de port. A Genève, chez J. J. Paschoud; à Paris, chez le même, rue Mazarine, no 22 ; et chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23.

Réflexions sur les absurdités du système de M. Gall; par LaurentBodin, docteur en médecine, etc. Une feuille in-8°. Prix, 30 c. Chez Michaud frères, imprimeurs-libraires, rue des Bons-Enfans no 34; Croullebois, libraire, rue des Mathurins; et chez Delaunay, libraire, Palais-Royal, galeries de bois, no 243.

Maximien, tragédie en cinq actes; par Mme Hortense CéréBarbé. Un vol. in-8°. Prix, 3 fr., et 3 fr. 50 c. franc de port. Chez Germain Mathiot, libraire, quai des Augustins, no 25.

MUSIQUE. - Douze ariettes italiennes avec accompagnement de piano. Ier et Ile livre. Dédiées à Mme Barilli. Par M. Bassi, premier buffo du théâtre de S. M. l'Impératrice et Reine. Prix, 4 fr. 50 c....... 9.

Six ariettes italiennes avec accompagnement de piano et guitare, ou lyre. Ier et IIe livre. Dédiées à M. Gabriel Delessert. Par le même. Prix, 4 fr. 5o c....... 9.

Chez Carli, éditeur, marchand de musique, livres italiens et cordes de Naples, péristyle du Théâtre Favart, côté de la rue Marivaux.

Le MERCURE DE FRANCE paraît le Samedi de chaque semaine, par cahier de trois feuilles. Le prix de la souscription est de 48 francs pour l'année, de 25 francs pour six mois, et de 13 francs pour un trimestre.

Le MERCURE ÉTRANGER paraît à la fin de chaque mois, par cahier de quatre feuilles. Le prix de la souscription est de 20 francs pour l'année, et de 11 francs pour six mois. (Les abonnés au Mercure de France, ne paient que 18 fr. pour l'année, et 10 fr. pour six mois de souscription au Mercure Etranger.)

On souscrit tant pour le Mercure de France que pour le Mercure Étranger, au Bureau du Mercure, rue Hautefeuille, no 23; et chez les principaux libraires de Paris, des départemens et de l'étranger, ainsi que chez tous les directeurs des postes.

Les Ouvrages que l'on voudra faire annoncer dans l'un ou l'autre de ces Journaux, et les Articles dont on désirera l'insertion, devront être adressés, francs de port, à M. le Directeur-Général du Mercure, à Paris.

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NYMPHES de ces forêts, divinités champêtres,
Vous dont la main planta ces ormeaux et ces hêtres
Autour de la demeure où le Dieu du repos
Vous verse, chaque nuit, ses bienfaisans pavots;
O vous, qui répandez de vos urnes humides
Les cristallines eaux des fontaines limpides,
Quand les échos plaintifs des vallons et des bois,
Muets, ne rendent plus les sons de votre voix !
Dans ce moment, hélas ! si la foule des songes
Enivre vos esprits des plus'rians mensonges,
Que mes cris, détruisant des charmes si flatteurs,
Ne vous arrachent point à ces douces erreurs;
Mais, sur les prés fleuris, ô Nymphes que j'honore!
En attendant le jour, si vous errez encore,
Daignez prêter l'oreille à mes tristes accens!
J'aime.... J'aime Lycas, aux cheveux ondoyans.

K

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