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Eh quoi ! lorsque leurs bras, chargés d'indignes chaînes,
Peuvent à peine, hélas ! s'élever vers le ciel,
On ose demander, dans ces stériles plaines,
D'harmonieux concerts aux enfans d'Israël !

Si jamais de tes murs, témoins de notre gloire,
Chère Jérusalem, je perds le souvenir;
Si jamais un instant, trahi par ma mémoire,
Sur ton sort malheureux je cesse de gémir;

Fasse

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Que ma langue attachée à mon palais aride
, pour te louer, d'inutiles efforts,
Seigneur, et, comme un daim frappé d'un traît rapide,
Que je reste sans force étendu sur ces bords.

O mon Dieu, souviens-toi de ce jour de carnage,
Où, tout couverts de sang, les fiers enfans d'Edom
Vinrent nous apporter la mort et l'esclavage
Sur les temples fumans de la triste Sion.

« Détruisez, criaient-ils, soyez inexorables;

› Que la faulx du trépas brille de toutes parts;

» Et, la flamme à la main, sous vos coups redoutables, >> Jusqu'en leurs fondemens renversez ces remparts.»

Cruelle Babylone, effroi de l'innocence

Il va bientôt cesser, ton pouvoir souverain !

Heureux, cent fois heureux, celui dont la vengeance Tiendra ton front courbé sous un sceptre d'airain.

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Puisses-tu voir alors, vainement désolées,
Au milieu des débris de tes murs ravagés
Par le fer des vainqueurs tes mères immolées
Sur les cœurs palpitans de leurs fils égorgés.

AUGUSTE MOUFLE (de Chartres).

MA CONFESSION AUX PRÊTRES DE MOMUS.

Air: J'ons un Curé patriote.

LE PÉNITENT.
DANS ce temple respectable,
Frères qui m'admettez tous,
Reconnaissez un coupable
Qui ne saurait être absous;

J'ai fait l'horrible serment
De vivre et mourir gaiement.
LES PRÊTRES.
Absolvons (ter) ce pénitent

Car nous en faisons tous autant.

LE PÉNITENT.

Mais de plus je me confesse,
Sans scrupule et sans regret,
De me montrer à la messe
Moins souvent qu'au cabaret;
Et de chanter plus souvent
La chanson que le plain chant.
LES PRÊTRES.

Absolvons, etc.

LE PÉNITENT.

Si je rencontre une femme
Délaissée à ses ennuis,
Maudissant au fond de l'ame
Et ses devoirs et ses nuits,
Supplanter le délinquant
Me parait toujours piquant.
LES PRÊTRES.

Absolvons, etc.

LE PÉNITENT.

Partisans de la paresse,
Ami de l'oisiveté,

Quelque besoin qui me presse
Je chante avec volupté :
Travailler est assommant,
Et ne rien faire et charmant.
LES PRÊTRES.

Absolvons, etc.

LE PÉNITENT.

Lorsque par hasard je joue
La bouillotte ou le boston,
Toute laide. je l'avoue,
Que soit cette passion,
J'aime mieux être en sortant
Le

gagnant que le perdant.

LES PRÊTRES.

Absolvons, etc.

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Au physique je fais l'amusement des dames,
Me former, pour plusieurs. est un point capital.
Ce n'est jamais de la nature
Que je reçois ma convexe figure;

Je suis tantôt enfant de l'art,
Et tantôt enfant du hasard.
Sitôt que je viens à paraître,
C'est le plus long qui s'accourcit,
Et quand je viens à disparaître,
C'est le plus court qui s'agrandit.
Je suis très-facile à construire;
Je ne suis pas toujours si facile à détruire :
Un mien frère, à ce que l'on dit,

Au tems jadis fit quelque bruit ;
Pour parvenir à sa défaite,

Un roi fameux par plus d'une conquête,
Par un tour de maître gonin,

Employa contre lui le fil de son épée,
En moins de rien termina son destin

Sans que du moindre

sang elle ait été trempée. S.......

LOGOGRIPHE

LECTEUR, je sers souvent à ta destruction;

Mais coupe-moi la queue, et bientôt sur mon nom
Toute ta fortune se fonde,

Mutilé de cette façon,

J'ai l'art de plaire à tout le monde. S........

CHARADE.

UN orage toujours par mon premier commence.
C'est au pied du Tabor qu'on trouve mon second.
Mon tout, que l'homme extrait d'un abîme profond,
A souvent de Thémis fait pencher la balance.

B.

Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme est Entrée.

Celui du Logogriphe est Email, dans lequel on trouve : mail, ail, il et L ( formant cinquante ).

Celui de la Charade est Tabac.

SCIENCES ET ARTS.

DICTIONNAIRE DES SCIENCES MÉDICALES, par une société de médecins et de chirurgiens. -TOMES IV ET V. — A Paris, chez Panckoucke, éditeur, rue et hôtel Serpente, no 16; et chez Crapart, libraire, rue du Jardinet, n° 10.

Ce n'est pas sans quelque raison que l'on se plaint de la décadence des lettres. Les muses, comme la nature vivante, ont leur âge de jeunesse et d'activité, leur vieillesse et leur décrépitude. Les muses françaises sont déjà un peu surannées, et il ne leur est pas aussi facile, qu'aux belles du jour, de masquer les progrès de leur décadence. Les muses d'ailleurs aiment le calme de la solitude et la paix. Elles ne sont nullement guerrières, les jeux de Mars les effraient, les sons de la lyre s'accordent mal avec le bruit de l'airain. Les sciences sont beaucoup moins craintives, et la guerre a souvent pour elles quelque attrait. Dans quel tems en effet firent-elles jamais plus de progrès que depuis vingt ans? Les génies qui les cultivent en recevant des mains de la victoire des matériaux propres à étendre nos connaissances, n'ont-ils point de leur côté perfectionné les moyens de rendre la guerre et plus promptement décisive et moins cruelle dans ses résultats. La médecine est une des sciences qui dans ces derniers tems a rendu le plus de service à l'humanité, sur le champ de bataille. Les Grecs n'avaient pas de chirurgie militaire. Leurs chirurgiens étaient belligérans eux-mêmes. Alexandre avait des médecins autour de lui, et pour lui et non pour ses soldats. Sous les deux premières dynasties des rois de France, commencement de la troisième, on ne vit dans les armées aucun chirurgien uniquement destiné à soulager les malheureux blessés et à les arracher aux tourmens de la douleur ou à la mort. Ce ne fut que sous le grand Henri

au

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