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Hakam (mort en 871), lequel a raconté la conquête de l'Afrique, puis celle de l'Espagne, n'est pas moins imprégnée de merveilleux 1. La relation d'Ibn Abd Rabbihi (mort en 940) est sans valeur pour nous, et quant à celle d'Ibn el-Koûtiyya (mort en 977), elle contient maints renseignements curieux sur l'histoire intérieure de l'émirat 3, mais elle ne fait que d'insignifiantes allusions soit à l'occupation de la « Galice»,

cum manuscriptorum orientalium Catalogi partis II volumen I (Oxonii, 1821, in-fol.), no cxxvii, pp. 118-121. Sur cet ouvrage, où le récit concernant l'Espagne ne s'arrête qu'en 889, voir Dozy, Introduction au Bayân, pp. 12-13 et Recherches, 3o éd., I, pp. 28-36.

1. Ibn Abd el-Hakam, Le Livre de la conquête de l'Egypte, du Magreb et de l'Espagne, édité par H. Massé. Le Caire, 1914 et suiv., in-4° (Publications de l'Institut français d'archéologie orientale). La partie relative à l'Espagne n'ayant pas encore paru, consulter : 1o Ibn Abd el-Hakem's History of the conquest of Spain. Now edited for the first time, transl. from the Arabic, with notes and introd. by J. H. Jones. Göttingen, 1858, in-8o, v1-81-28 pp. ; 2o Lafuente y Alcántara, Ajbar Machmuâ, app. no 6, pp. 208-219, où se trouve une traduction du récit concernant la conquête de l'Espagne et l'histoire des gouverneurs jusqu'en 742. Sur l'œuvre d'Ibn Abd el-Hakam, voir Dozy, Recherches, 3e éd., I, pp. 36-38.

2. Ibn Abd Rabbihi, El-Ikd el-ferid. Boulaq, 1293 [1873], 3 vol. pet. in-fol. Les chapitres traitant des Omeyyades d'Espagne, depuis Abd er-Rahmân Ier jusqu'à Abd er-Rahmân III inclus, figurent au tome II, pp. 357 et suiv. Sur cet ouvrage, « la plus ancienne «< chronique de cour qui nous ait été conservée », voir Dozy, Introduction au Bayân, pp. 27-28..

3. Texte au tome II des Crónicas arábigas déjà citées, pp. 1-117. Consulter, à défaut de cette édition, les traductions partielles : 1o de A. Cherbonneau, dans Journal Asiatique, 1853, 1er sem., pp. 458-474 (règne d'El-Hakam) et 1856, 2o sem., pp. 428-482 (histoire de la conquête, etc., jusqu'au règne d'Hichâm inclus): 2o de O. Houdas, dans Recueil de textes et de traductions publié par les Professeurs de l'École des Langues Orientales Vivantes à l'occasion du VIIIe Congrès international des Orientalistes, I (Paris, 1889, gr. in-8°), pp. 219280 (fragment déjà traduit par Cherbonneau en 1856). Sur la chronique d'Ibn el-Koûtiyya, voir Dozy, Introduction au Bâyan, pp. 28-30; cf. Recherches, 3o éd., I, p. 39.

4. Voir ci-dessous, Appendice III.

soit aux guerres du Ixe siècle !. Si nous passions maintenant aux ouvrages qui sont ou contemporains de l'Akhbâr madjmoúa, ou peu postérieurs à lui, nous constaterions très vite 1o qu'ils reproduisent d'ordinaire les mêmes données que notre texte; 2o que, si d'aventure ils s'en séparent, ce n'est que pour consigner des légendes très douteuses ou amalgamer les traditions déjà contenues ailleurs. Donc, n'allons chercher un supplément d'information ni dans la Crónica del Moro Rasis, traduction médiocre d'un compendium rédigé au XIe siècle 2; ni dans le Fatho-l-Andaluçi 3, manuel informe rédigé en Afrique au XIIe siècle; ni dans la chronique faussement attribuée à Ibn Koteyba, ni même chez Ibn Adhari ou Ibn el-Athîr. Nous n'y trouverions rien que l'Akhbar madjmoûa ne nous ait précédemment appris, qu'il s'agisse de l'émigration wisigothique lors de la conquête, ou qu'il s'agisse de la révolte de Pélage et des événements qui facilitèrent les

1. « Elhakam... fit à plusieurs reprises la guerre aux infidèles » ; Elhakam entreprit contre la Galice des expéditions qui le couvrirent « de gloire (203 et 204 de l'hégire 818-820). » Journal Asiatique, 1853, 1er sem., p. 460 et p. 469.

2. P. de Gayangos, Memoria sobre la autenticidad de la Crónica denominada del Moro Rasis. Madrid, 1850, in-4°, 100 pp. (Memorias de la R. Academia de la Historia, VIII). Voir aux pp. 67-100 le texte de la partie historique, laquelle va de la conquête jusqu'à la mort d'El-Hakam II. - Sur le caractère de cette histoire, consulter Dozy, Introduction au Bayân, p. 25 (qui combat Gayangos, op. cit., pp. 2430), et Juan Menéndez Pidal, dans Revista de Archivos, 3a época, V (1901), p. 867.

3. Fatho-l-Andaluçi. Historia de la conquista de España. Códice arábigo del siglo XII dado á luz por primera vez, traducido y anotado por Joaquín de González. Argel, 1889, in-8°. Cette chronique, très brève, se poursuit, avec d'énormes lacunes, de la conquête jusqu'à l'époque des Almoravides.

4. Texte au tome II des Crónicas arábigas, pp. 119-188. Des extraits ont été traduits par P. de Gayangos, Mohammedan dynasties, I, app. E, pp. L-XC et II, app. A, pp. шII-VIII. Sur cet ouvrage, voir Dozy, Recherches, 3e éd., I, pp. 21-28.

entreprises d'Alphonse Ier 1. Tout au plus découvririons-nous, à côté de redites, un ou deux récits, - très incertains du reste, - relatifs au fait essentiel que tait le Madjmoúa, soit la campagne de Moûsa en « Galice » 2.

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Les chroniques dont il vient d'être parlé passent sous silence les expéditions que les émirs de Cordoue dirigèrent contre le royaume des Asturies après l'avènement d'Abd erRahmân Ier (756). Pour combler cette grave lacune, il faut recourir à diverses compilations, dont les principales sont les suivantes :

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1o le tome III du Moctabis d'Ibn Hayyân (mort en 1075) 3 ;

I. Si l'on étudiait en eux-mêmes les divers ouvrages mentionnés ci-dessus, il conviendrait d'en préciser les rapports mutuels. La Crónica del Moro Rasis est en relation avec l'Akhbâr madjmoûa, comme l'a montré Gayangos dans les notes de son édition (il serait du reste facile de multiplier les rapprochements); le Fatho-l-Andaluçi offre des analogies certaines avec l'Akhbâr madjmoúa. Notons, d'autre part, que ce dernier texte semble avoir été utilisé, directement ou non, par certains compilateurs, tels qu'Ibn Adhari et surtout Ibn el-Athîr; comparer, par exemple, Madjmoûa, texte, p. 5, 1. 1-p. 7, 1. 3 et Ibn el-Athîr, éd. Tornberg, IV, p. 443, 1. 5 d'en bas-p. 444, dernière ligne; Madjmoua, texte, p. 9, 1. 8-p. 10, 1. 8 et Ibn el-Athîr, IV, p. 445, 1. 2 d'en bas-p. 446, 1. 10; Madjmoŵa, texte, p. 15, 1. 6-p. 19, l. 6 et Ibn el-Athîr, IV, p. 447, 1. 1-p. 448, 1. 6; Madjmoûa, texte, p. 50, l. 14-p. 54, l. 5 et Ibn el-Athîr, V, p. 376, dernière ligne, p. 377, l. 18, etc.

2. Voir ci-dessous, Appendice III.

3. Conservé à la Bodléienne et décrit par Nicoll, op. cit., no cxxXVII, p. 128; la Bibliothèque Nationale de Madrid possède, sous le no 5085, une copie moderne du ms. d'Oxford. Une analyse de ce dernier a été donnée par Gayangos, Mohammedan dynasties, II, pp. 438-459. Sur l'œuvre considérable, mais presque entièrement perdue, d'Ibn Hayyân, voir Dozy, Introduction au Bayân, pp. 72-75; à compléter avec Pons Boigues, Ensayo, no 114, pp. 152-154.

2o le Bayano'l-Mogrib d'Ibn Adhari (XIIIe siècle)1; 3o le Kâmil d'Ibn el-Athîr (mort en 1234)2;

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4o le Moghrib d'Ibn Saîd (mort en 1274 ou 1286) 3 ;
5o l'Encyclopédie de Noweyri (mort en 1332) + ;
6o l'Ilâm d'Ibn el-Khatîb (mort en 1374) 5 ;
70 le Kitâb el-ibar d'Ibn Khaldoun (mort en 1406) 6;
80 les Analectes de Makkari (mort en 1632) 7.

1. Ibn Adhárí (de Maroc), Histoire de l'Afrique et de l'Espagne, intitulée Al-Bayáno'l-Mogrib, et fragments de la chronique d'Arib (de Cordoue), le tout publié par R. Dozy. Leyde, 1848-51, 2 vol. in-8°; Historias de Al-Andalus, por Aben-Adhari de Marruecos, traducidas por F. Fernández González, I (unique). Granada, 1860, in-8°; Histoire de l'Afrique et de l'Espagne intitulée Al-Bayano'l-Mogrib, traduite et annotée par E. Fagnan. Alger, 1901-1904, 2 vol. in-8°.

2. Ibn el-Athîr, Chronicon quod perfectissimum inscribitur, edid. C. J. Tornberg. Lugduni Batavorum, 1851-76, 14 vol. in-8°; Ibn el-Athîr, Annales du Maghreb et de l'Espagne, traduites et annotées par E. Fagnan. Alger, 1901, in-8° (Extrait de la Revue Africaine).

3. Madrid, Bibliothèque de l'Académie de l'Histoire, ms. arabe no 80. Ce ms., copie toute moderne d'un exemplaire conservé à la Bibliothèque Khédiviale du Caire, renferme, aux fol. 265 v-285 v, une histoire des émirs hispano-omeyyades à partir d'El-Hakam Ier. Sur ce ms., voir F. Codera, Copia de un tomo de Aben Çaid regalada á la Academia, dans Bol. de la R. Acad. de la Hist., XXVII (1895), pp. 148-160; cf. XXVI (1895), p. 415.

4. En-Nuguairí, Historia de los Musulmanes. España y Africa. Texto árabe y traducción española por M. Gaspar Remiro. Granada, 1917-19, 2 vol. in-8°.

5. Alger, Bibliothèque Nationale, no 1617; cf. E. Fagnan, Une chronique inconnue d'Ibn el-Khatib, dans Revue Africaine, XXXIV (1890), pp. 259-262, et, du même auteur, Catalogue général des manuscrits des Bibliothèques publiques de France. Départements, XVIII. Alger (Paris, 1893, in-8o), p. 449. Autre exemplaire : Madrid, Bibliothèque de l'Académie de l'Histoire, ms. arabe no 37; cf. F. Codera, dans Bol. de la R. Acad. de la Hist., XVI (1890), pp. 393-394. La deuxième partie de cette chronique renferme une histoire de l'Espagne musulmane, depuis la conquête jusqu'au xive siècle.

6. Ibn-Khaldoun, Kitâb el-ibar. Boulaq, 1284 [1867-68], 7 vol. gr. in-8° et un vol. de supplément. Voir au tome IV, pp. 117 et suiv., l'histoire des Omeyyades d'Espagne.

7. Al-Makkarî, Analectes sur l'histoire et la littérature des Arabes

D'Ibn Hayyân à Makkari, tous les historiens précités ont été de laborieux érudits qui ont lu, la plume à la main, les œuvres de leurs prédécesseurs et en ont fait de larges extraits. Il est même arrivé que, dans la partie de leurs ouvrages qui nous intéresse, plusieurs d'entre ces historiens se soient mutuellement copiés 1. Noweyri, par exemple, a principalement pillé la source dont Ibn el-Athîr a fait usage, s'il n'a pas pillé Ibn el-Athîr lui-même ; de son côté, Ibn Khaldoun présente très souvent de troublantes coïncidences avec Ibn el-Athîr, coïncidences qui ne s'expliquent que par une dérivation directe ou l'emploi d'un même original 3; Makkari enfin, obéissant à la loi du moindre effort, s'est presque toujours contenté de transcrire Ibn Khaldoun 4. Noweyri, Ibn Khaldoun, Makkari peuvent, en conséquence, être éliminés dès l'abord.

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Étant donné la nature des renseignements que nous recherchons, d'autres auteurs encore peuvent être écartés, quelle que soit, à certains égards, l'importance intrinsèque de leurs

d'Espagne, publiés par R. Dozy, G. Dugat, L. Krehl et W. Wright: Leyde, 1855-61, 2 vol. in-4o; traduction abrégée de P. de Gayangos. The history of the Mohammedan dynasties in Spain, extracted... from Al-Makkari. London, 1840-43, 2 vol. in-4o.

1. Cette méthode de travail est, d'ordinaire, très sévèrement jugée (voir I. Guidi, L'historiographie chez les Sémites, dans Revue biblique internationale, nouv. sér., III, 1906, pp. 509-519). Mais ne devrait-on pas au contraire louer les historiens arabes d'avoir été d'infatigables copistes, et de nous avoir ainsi conservé, sans y rien changer, maints documents anciens ?

2. Cf. Gaspar Remiro, En-Nuguairí, p. XI.

3. Cf. de Slane, Lettre à M. Hase, dans Journal Asiatique, 1844, 2o sem., p. 346: « Les renseignements que cet ouvrage [celui d'Ibn « el-Athîr] fournit sur l'histoire de l'Afrique septentrionale et de l'Es«pagne ont été copiés par En-Noweiri et Ibn-Khaldoun. » Il y aurait d'ailleurs lieu de confronter les deux textes ligne par ligne, pour déterminer avec plus de précision les emprunts d'Ibn Khaldoun.

4. La copie est le plus souvent littérale. Comparer, par exemple, Makkari, I, pp. 211, 214, 218-220, 222-223, 225-226 et Ibn Khaldoun, IV, pp. 120, 122, 124-127, 127-130, 130-133.

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