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qu'il qualifie même de « insigne ». Avec juste raison, M. de Béthencourt exprime quelques doutes; sans crainte aucune, il aurait pu négliger ce document.

2o Descendance de Fruela, frère d'Alphonse Ier. — Outre Aurelio et Bermude, Fruela aurait eu trois autres fils et une fille 2, savoir: Rodrigue, comte de Castille, Gonzalvo, Sigerico et Nuñabella, fondatrice et première abbesse du monastère de San Miguel de Pedroso 3.

a) Un Rodrigue, comte de Castille, apparaît dans des chartes du Ixe siècle, et non pas du vie, comme l'ont cru Garibay, Sandoval, Pellicer et tous ceux qui ont mal lu les dates de ces chartes. Donc, pas de documents permettant de soutenir que Rodrigue gouvernait la Castille «< en los años 762, ❝ 773, 775 y 7784». Bien entendu, le lien établi entre Fruela, frère d'Alphonse Ier, et ledit Rodrigue serait dans tous les cas purement fictif 5.

b) Gonzalvo et Sigerico sont mentionnés: 1° dans une charte de 862 scandaleusement interpolée par Pellicer 6; 2o dans l'inscription de Lara, dont la fausseté est indéniable et a été prouvée, entre autres auteurs, par Florez 7. Il est

1. Béthencourt, op. cit., I, p. 121 : « ...cuanto además dejamos dicho de la Duquesa Doña Favinia, permanece... envuelto en « tamañas sombras y en tales confusiones, que en modo alguno con<< sienten la afirmación terminante y concreta, y sólo á título de curio«sidad puede ofrecerse en este libro al conocimiento del lector. » 2. D'après Pellicer, Annales, p. 232, le prince Fruela aurait épousé la fille du comte Gundesindo. Mais cette affirmation est gratuite; cf. Béthencourt, op. cit., I, p. 170.

3. Béthencourt, op. cit., I, pp. 172-174. Comparer Pellicer, Annales, pp. 220 et 242, qui attribue à Fruela la même descendance, moins Bermude.

4. Cf. ci-dessous, Appendice VII.

5. Cette filiation n'est attestée que par la charte maquillée citée à la note suivante.

6. Pellicer, Annales, p. 281. Comparer le texte publié par Llorente, Noticias, III, no 9, pp. 88-89.

7. Cf. ci-dessus, p. 272, n. 3.

donc étrange de voir ces deux fantômes reparaître dans l'ouvrage de M. de Béthencourt.

c) Nuñabella n'est pas un fantôme: le 24 avril 759, elle fonda le monastère de San Miguel de Pedroso1; mais rien n'autorise à prétendre que cette abbesse était fille de Fruela 2.

3o Descendance de Fruela Ier. -- Outre son fils Alphonse II, Fruela Ier aurait eu une fille, Chimène, première abbesse de San Juan Bautista d'Oviedo (plus tard San Pelayo), et un second fils, Roman, seigneur de Monterroso et de Santa Marta de Ortigueira en Galice 3. D'après la fable, Chimène aurait été mère de Bernardo del Carpio. Mais n'est-ce pas une fable également que l'existence de cette Chimène, abbesse d'un couvent d'Oviedo? De toutes manières, on ne peut invoquer en faveur de Chimène que des inscriptions gravées à une époque toute récente 4. Quant à Roman, fils naturel de Fruela Ier, tige des comtes de Trastamara et de Trava, c'est un personnage imaginaire, sur lequel on ne possède

1. Cf. ci-dessus, p. 254.

2. Pour adopter cette identification, il faudrait: 1o supposer que le roi Fruela cité dans cet acte est Fruela, frère d'Alphonse Ier, et non pas Fruela Ier (voir ci-dessous, Appendice VI); 2o prendre au pied de la lettre - - ce qui serait au moins étrange - les mots imprimés plus loin en italique: « Ego igitur abbatissa Nonnabella pactum feci... « coram predictis patribus, id est gloriosi Froilanis regis et Valentini << pontificis. >> Dans Berganza, Antigüedades de España, II, escr. 1, p. 370, on lit fratribus, au lieu de patribus. Dès lors, pourquoi ne pas faire de Nuñabella une sœur de Fruela et de l'évêque Valentin? Ce ne serait pas plus absurde.

3. Béthencourt, op. cit., I, pp. 133-134 et 157-160.

4. Vigil, Asturias monumental, p. 134: « En otro panteon [del monas<< terio de San Pelayo], tambien pintado, y surmontado con una corona, «una espada y una palma, se lee : « Cuando en el año de 1770 se reedi« ficaba este claustro, los oficiales de la obra poco apreciadores « de las cosas antiguas, para igualar las paredes macizaron los sepulcros « de varias princesas y reinas aqui enterradas, y en este sitio el de la « Infanta Doña Jimena 1a abadesa de este monasterio y hermana « del Rey Don Alonso el Casto. »>

REVUE HISPANIQUE.

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aucun document, sauf une mention dans le Nobiliaire de Dom Pedro de Portugal, comte de Barcellos.

4o Descendance de Silo 1. Parlant de Silo, la Chronique d'Albelda, ch. 55, s'exprime ainsi : « Prolem nullam dimisit. » Toutefois, un acte du 17 janvier 780 nous apprend qu'Adelgastro, fils du roi Silo, aurait fondé le monastère d'Obona 2. L'acte en question étant apocryphe, il n'y a pas lieu de retenir le nom d'Adelgastro.

5o Descendance de Mauregato 3. Le fils de Mauregato, Hermenegildo, est aussi hypothétique que la reine Creusa, sa mère.

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6o Descendance de Bermude Ier. Outre Ramire Ier, Bermude aurait laissé un second fils, Garcia, et deux filles, Cristina et Thisiena 4.

a) Garcia est cité par l'interpolateur Pélage d'Oviedo, par Rodrigue de Tolède et Lucas de Tuy 5. Ces autorités étant médiocrement valables pour le VIIIe siècle, nous considérerons Garcia comme fort douteux.

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b) Cristina est la fille du roi Bermude et de la reine Ozenda mentionnés dans l'inscription de San Juan de Corias ; en d'autres termes, si elle a jamais existé, elle n'était certainement pas fille de Bermude Ier.

c) Thisiena aurait épousé Masilius, sixième duc de Souabe 7. Cela nous dispense d'insister.

7o Descendance de Ramire Ier. Outre Ordoño Ier, Ramire

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1. Béthencourt, op. cit., I, pp. 139-140.

2. Cat., pp. 166-167.

3. Béthencourt, op. cit., I, p. 168.

4. Béthencourt, op. cit., I, pp. 179-181.

5. Pseudo-Alphonse, réd. C, éd. Sandoval, Cinco Obispos, p. 50; Rodrigue de Tolède, De rebus Hispaniae, IV, 7 et 13; Lucas de Tuy, pp. 74 et 77.

6. Ci-dessus, p. 285.

7. Florez, op. cit., I, p. 59.

Risco, Esp. Sagr., XXXVII, p. 129,

ne semble pas admettre l'existence de Cristina et de Thisiena.

aurait eu deux autres fils, Rodrigue, comte de Castille, et Garcia, plus une fille, Ildoncia ou Aldonza 1.

a) Rodrigue, le comte de Castille qui vécut au IXe siècle, était-il, comme le prétend M. de Béthencourt, fils du roi Ramire Ier? Ici encore, aucun document ne confirme pareille hypothèse.

b) Quant à Garcia, « que según la general noticia vivió << muy poco >> et à Ildoncia, il n'y a guère qu'à répéter à leur sujet ce qu'écrivait Florez 3 : « Berganza dice que el Rey << [Ramiro] tuvo demas del hijo D. Ordoño, otro, llamado « Garcia. Salazar añade à D. Rodrigo, y una hija, llamada « Ildonicia, que dice nació ciega. Pero no alegan documentos, << por donde en virtud de la edad, ò circunstancias semejantes, pudieramos discernir la madre, y adoptar estos hijos. » Notons cependant qu'en faveur d'Ildoncia, M. de Béthencourt invoque, à deux reprises, un document : « hizo dona

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ción, dit-il, de su Villa de Sala al Infante Don Bermudo, << su sobrino, hijo del Rey Don Ordoño Ier, como... consta « de la escritura VI del Tumbo de Samos. » Le cartulaire de Samos est perdu, croyons-nous; un peu plus de précision, et, en tout cas, une référence moins sommaire eussent été indispensables.

80 Descendance d'Ordoño Ier. - Le Moine de Silos, ch. 39 (fragment de chronique perdue), déclare qu'Ordoño ne laissa qu'un fils, Alphonse III 5. Par contre, Sampiro, ch. 3, cite les frères d'Alphonse III, soit Fruela, Nuño, Bermude et

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1. Béthencourt, op. cit., I, pp. 189-190. Au dire de FernándezGuerra, Cantabria, p. 54, Ramire Ier aurait eu aussi un autre fils, Antonio, évêque de Cantabrie; mais aucune preuve n'est produite, et pour cause.

2. Ci-dessous, Appendice VII.

3. Florez, op. cit., I, p. 65.

4. Béthencourt, op. cit., I, pp. 189 et 196.

5. Ci-dessus, p. 237, n. I.

Odoario; de son côté, Pélage d'Oviedo dénombre les mêmes princes, auxquels il ajoute « Aragontus » 2. Sans doute, le témoignage de l'Anonyme de 924, reproduit par le Moine de Silos, n'est pas concluant. Mais les autres témoignages ne sont pas non plus absolument certains peut-être convientil de ne signaler que sous réserves les enfants d'Ordoño Ier, autres qu'Alphonse III 3.

9o Descendance d'Alphonse III. De son mariage avec Chimène, Alphonse III eut six fils: Garcia, le futur roi de Leon; Ordoño, le futur Ordoño II; Fruela, le futur Fruela II ; Ramire qui gouverna, dit-on, les Asturies sous Fruela II et Alphonse IV; Bermude, qui serait mort fort jeune, et Gon

1. Ci-dessus, p. 237, n. I. - Une remarque: la recension silésienne de Sampiro (apud Moine de Silos, ch. 49) ne qualifie pas Bermude, Nuño et Odoario de frères du roi. Au lieu de : « Rex quidem dominus Ade«fonsus... cepit eum et pro tali causa orbavit oculis; hos fratres « simul, Froilanum, Nunnum etiam et Veremundum et Odoarium », le texte porte après tali causa; « orbavit; hos simul Froylanum, Nun« mum, etiam Veremudum et Odoarium » (éd. Santos Coco, p. 42). Mais peut-on faire état de cette variante ? Ce serait bien téméraire. Comparer G. Cirot, dans Bulletin Hispanique, XIII (1911), p. 405,

n. 42. I.

2. Cf. García Villada, Crónica de Alfonso III, p. 137. Pour Rodrigue de Tolède, De rebus Hispaniae, IV, 14, « Aragontus >> serait le surnom de Fruela Ier (Lucas de Tuy, p. 77, omet Aragontus).

3. Le diplôme authentique du 28 juin 860 (Cat., no 26) est souscrit par un certain « Froila »; de même, le diplôme suspect du 17 avril 852 (Cat., no 20) est souscrit par un certain « Nunnus »; de même encore, au bas du diplôme refait du 20 avril 857 (Cat., no 24), se trouvent les souscriptions de deux témoins, nommés, l'un Fruela, l'autre Bermude. Mais s'agit-il de fils d'Ordoño Ier? Rien n'est moins certain. Pareillement, on ne saurait affirmer, avec M. F. Valls y Taberner, Discursos llegits en la « Real Academia de Buenas Letras » de Barcelona... (Barcelona, 1920, in-8o, 31 pp.), p. 16 (cf. p. 18), que la princesse Leodegundia, pulcra Ordonii filia, mariée à un roi de Navarre et dont l'éloge versifié figurait dans le Codex de Meyá, soit nécessairement fille d'Ordoño Ier: rien ne justifie ni cette hypothèse, ni l'identification de ladite princesse avec la nonne homonyme que nous avons mentionnée à l'Appendice I.

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