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l'Escorial coté a-I-13: « O vos omnes qui legeritis hunc co<< dicem, mementote... clientula et exigua Leodegundie, qui << hunc scripsi in monasterio Bobatelle regnante Adefonso << principe in era DCCCCL1»;

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2o Un passage du Laterculus Legionensis, qui « place l'avè<< nement d'Alphonse III à la couronne par association avec « son père Ordoño Ier, au 30 avril de l'an 902 de l'ère espa« gnole, 864 de l'ère vulgaire, et donne à ce prince quarante<< sept ans et dix [lire six] mois de règne, ce qui rejette la << fin de son règne et, à plus forte raison, celle de sa vie, aux premiers jours de novembre 911, date postérieure de onze << mois à celle donnée par Sampire et le moine de Silos 2 »; 3o Un passage des Anales Castellanos I (ou Chron. S. Isidori Legionensis), qui attribue à Alphonse III un règne de quarante et un ans (chiffre que le P. Tailhan corrige en 46), fait mourir le prince au mois de décembre et ajouterait: « et suscepit ipso regno filius eius Garsea in era DCCCCL 3 ». A ces trois témoignages, le P. Tailhan aurait pu joindre, s'il l'avait connu, ces quelques lignes d'Ibn Adhari : « En «< cette année [299 (29 août 911-17 août 912)] moururent...

1. Sur ce célèbre manuscrit, écrit en minuscule visigothique du IXe siècle, consulter le très savant et très complet article du P. Guillermo Antolín, Historia y descripción de un « Codex » del siglo IX, dans La Ciudad de Dios, LXXV (1908), pp. 23-33, 304-316, 460-471, 637649; LXXVI, pp. 310-323, 457-470 et LXXVII, pp. 48-56 et 131-136; cf. du même auteur, Catálogo de los códices latinos de la R. Biblioteca del Escorial, I (Madrid, 1910, gr. in-8°), pp. 21-25.

2. Tailhan, loc. cit., pp. 521-522. Le texte, tel que l'a publié Tailhan, Anonyme, p. 198, porte: « Adefonsus [lire Audefonsus] filii [lire « filius] domni Ordonii, II kalendas maias, era DCCCCII et regnavit << annos XVII, menses VI. » Mommsen, Chronica minora, III, p. 469, l'a mal transcrit à son tour; d'abord, avant les mots « Audefonsus << filius domni Ordonii », il ajoute sans raison « positus est in regno << domnus >>; ensuite, méconnaissant la valeur numérique du signe X', il imprime : « et regnavit annos XVII. »

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3. Tailhan, Anonyme, p. 196. Comparer le texte que donne M. Gómez-Moreno, Discursos, p. 23.

« [et] le chrétien Alphonse, qui avait régné quarante-quatre « ans et qui eut pour successeur son fils Garcia 1. » Mais que valent les documents produits ou à produire en faveur de la date de 912?

Au sujet de la note de la religieuse Leodegundia, le P. Tailhan rejette l'hypothèse de Knust et Ewald, lesquels proposaient de lire, au lieu de « era DCCCCL » (912), « era DCCCL » (812) 2. Sans même faire intervenir cette rectification, on pourrait supposer, ou bien qu'en 912 la nouvelle de la mort d'Alphonse n'était pas encore connue de Leodegundia, ou bien que celle-ci a commis un simple lapsus. Au surplus, il convient de remarquer, avec Ewald 3, que cette note n'est pas de la même main que le reste du manuscrit ; dans ces conditions, la phrase en litige ne constitue-t-elle pas une addition maladroite et plus ou moins erronée ?

En ce qui touche le passage du Laterculus Legionensis, quelques réflexions s'imposent. Le texte porte: « Audefonsus << filius domni Ordonii II klds maias era DCCCCII et regna<< vit annos XVII s. VI. » Mais les chiffres que nous présente ce catalogue ne sont pas nécessairement corrects 4, et

1. Ibn Adhari, trad. Fagnan, II, p. 248.

2. Knust, dans Archiv der Gesellschaft f. ältere deutsche Geschichtskunde, VIII (1843), p. 809; Ewald, dans Neues Archiv, VI (1880), p. 227, n. 3, et Ewald et Loewe, Exempla scripturae visigothicae (Heidelberg, 1883, in-fol.), p. 12. Le P. Antolín, dans La Ciudad de Dios, LXXV, p. 394 (cí. p. 649), accepte la correction de Knust et Ewald. Par contre, M. Gómez-Moreno, Discursos, p. 14, tient pour « perfectamente auténtico» le témoignage de Leodegundia. 3. Ewald, loc. cit., p. 227.

4. Voici deux exemples du contraire d'après ce Laterculus Legionensis Ordoño aurait régné quinze ans et trois mois; or, c'est seize ans, trois mois et vingt-sept jours qu'il aurait fallu dire; d'autre part, et toujours d'après la même source, cent quarante-sept ans se seraient écoulés depuis l'avènement de Pélage jusqu'au règne d'Ordoño Ier inclus; mais, si l'on additionne les chiffres donnés, on obtient un total de plus de cent cinquante ans.

peut-être faudrait-il lire : « VI klds. iun. era DCCCCIIII et <«< regnavit annos X' II II ms. VI. » Quoi qu'il en soit, se baser sur le témoignage du Laterculus Legionensis: 1o pour affirmer qu'Alphonse III fut associé au tróne le 30 avril 864; 2o pour établir que ce prince mourut au début de novembre 911, cela est infiniment téméraire.

La mention d'Ibn Adhari étant écartée, à raison même de sa provenance, reste le passage allégué des Anales Castellanos I (ou Chron. S. Isidori Legionensis). Le P. Tailhan l'imprime ainsi : « Regnavit Adefonsus rex annos X' [V]I et << migravit a seculo in mense decembris et suscepit ipso regno «filius eius Garsea in era DCCCCL. P [opulaveru ]nt [eodem << anno] comites Monnio Nunniz Rauda, et Gundesalbo «<T[elli ]s Hocsuma, » etc. Mais si l'on se reporte au facsimilé que donne le P. Tailhan, on s'aperçoit : 1o que s'il y a un vide entre le X et le I, rien n'autorise, paléographiquement, à restituer le chiffre V; 2o que, de toute évidence, le sens exige qu'on mette un point entre le mot Garsea et les mots in era DCCCCL; 3° qu'il n'y a, dans le manuscrit, nulle place pour la locution eodem anno que le P. Tailhan insère sans motif dans son texte1. L'argument tiré des Anales Castellanos I (ou Chron. S. Isidori Legionensis) s'évanouit donc à son

tour.

Ainsi, en faveur de la date de 912, on ne peut invoquer, à la rigueur, que la note de Leodegundia. Supposera-t-on qu'Alphonse fut contraint d'abdiquer en 910 2, mais ne mourut qu'un an ou deux après 3? Cette hypothèse n'est pas rece

1. Voir dans Gómez-Moreno, Discursos, pp. 23-24, le texte correctement imprimé.

2. Le P. Tailhan, loc. cit., pp. 522-524, ne veut pas entendre parler d'abdication; pour lui, Alphonse III aurait, en 910, associé ses fils à la couronne, et partagé entre eux ses états.

3. Telle est l'opinion de M. Gómez -Moreno, Discursos, p. 14, lequel placerait volontiers l'abdication d'Alphonse en 910 et sa mort en 912,

vable, car, dès le 20 avril 911, dans un diplôme pour Compostelle, Ordoño, roi de Galice (le futur Ordoño II) s'exprime ainsi : « pro anima dive memorie genitoris nostri Dni. Ade« fonsi ». En dépit de l'argumentation du P. Tailhan, on reviendra donc à la date traditionnelle du 20 décembre 910.

I

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non toutefois sans conclure ainsi : « Sobre estas contarriñas mucho << se ha escrito y con escaso provecho; hay soluciones para todos los « gustos, y en remate de cuentas a lo mismo salimos. »> On remarquera que Escalona, Hist. del monasterio de Sahagun, pp. 13 et 28, ne faisait mourir Alphonse III que postérieurement au 7 mai 913; mais l'acte sur lequel il se fondait (op. cit., app. III, escr. V, pp. 379380), est daté, non du 7 mai 913, mais du 7 mai 922, et il est confirmé, non par Alphonse III, mais par Alphonse IV (cf. Vignau, Indice de los documentos de Sahagun, no 450, pp. 110-III).

1. Texte dans López Ferreiro, Hist. de la iglesia de Santiago, II, app. no xxx, pp. 64-66. On rencontre des expressions analogues dans d'autres diplômes d'Ordoño, 22 avril 911 (ibid., no xxx1, pp. 67-68 : << dominus et genitor noster bone memorie dominus rex Adefonsus ») et 2 juin 912 (ibid., no xxxiv, pp. 74-76 : « temporibus dive memorie « patris nostri Dni Adefonsi principis »). - Ces témoignages dispensent d'utiliser trois actes de Garcia Ier, dont l'un, concernant le monastère de San Isidro de Dueñas (Yepes, Coronica, IV, escr. xxIII, fol. 444 v445 r), est ainsi daté : « Notum XV kalend. mart. era DCCCCXLVIIII, << anno foeliciter regni nostri primo » ; les deux autres, concernant le monastère de Eslonza (Cartulario de Eslonza, no 1, pp. 1-2 et Revue Hispanique, X, pp. 350-353) portent la date : « Facta scriptura testa«< menti III kalendas septembris era DCCCCL, anno secundo regni << nostri. » Nous n'aurions même pas rappelé ces documents, s'ils n'avaient procuré au P. Tailhan l'occasion de montrer qu'il ne savait pas calculer l'an du règne. Il écrit en effet, loc. cit., p. 521 : « Il suit << de là [des chartes de 911 et 912], soit dit en passant, que Garcia «< serait monté sur le trône après le 15 février 910 et après le 30 août « de la mêmea nnée. » L'auteur ne s'est pas rendu compte que les années du règne de Garcia ayant commencé à courir du 20 décembre 910, ledit Garcia était nécessairement le 15 février 911 dans la première année de son règne, et le 30 août 912 dans la deuxième.

II

LA GÉNÉALOGIE DES ROIS ASTURIENS. NOTES RECTIFICATIVES

La généalogie des rois asturiens a été longuement exposée par M. Fernández de Béthencourt, dans son Historia genealógica y heráldica de la monarquía española, I (Madrid, 1897, gr. in-4°), pp. 101-218. Cet ouvrage monumental tendant à devenir classique, peut-être convient-il d'y apporter quelques

corrections.

A.

ÉPOUSES OU CONCUBINES.

Les seules reines dont nous connaissions de façon sûre l'existence, sont Froleva, femme de Fafila; Ermesinda, femme d'Alphonse Ier 2; Nuña, femme de Fruela Ier; Adosinda, femme de Silo 3; Paterna, femme de Ramire Ier 4, et Chi

1. Voir l'inscription commémorative de la fondation de l'église Santa Cruz; Hübner, Inscr. Hisp. Christ., P. 47, no 149 et Suppl. p. 70, no 384.

2. Chron. Albeldense, ch. 52.

3. Pour Nuña et Adosinda, cf. Pseudo-Alphonse, ch. 16 et 18-19 ; voir aussi, pour Adosinda, Chron. Albeldense, ch. 54.

4. Voir l'inscription commémorative de la fondation de Santa Maria de Naranco (848); Hübner, Inscr. Hisp. Christ. Suppl., pp. 113II4, n° 483.

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