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lent, mais très-peu sérieux! tant il trouvoit ridicule cette dé⚫couverte du dix-huitième siècle, une naiion,-tandis qu'on n'a• voit eu jusqu'alors que des nobles, des prêtres, et du peuple!' (I. p. 298.) They had their counterpart, however, on the opposite side. The speculative, refining, and philanthropic reformers, were precisely a match for them. There is infinite talent, truth and pathos, in the following hasty observations.

'Ils gagnèrent de l'ascendant dans l'assemblée, en se moquant des modérés, comme si la modération étoit de la foiblesse, et qu'eux seuls fussent des caract res forts; on les voyoit, dans les salles et sur les bancs des députés, tourner en ridicule quiconque s'avisoit de leur représenter qu'avant eux les hommes avoient existé en société, que les écrivains avoient pensé, et que l'Angleterre étoit en possession de quelque liberté. On eût dit qu'on leur répétoit les contes de leur nourrice, tant ils écoutoient avec impatience, tant ils prononçoient avec dédain de certaines phrases bien exagérées et bien décisives, sur l'impossibilité d'admettre un sénat héréditaire, un sénat même à vie, un veto absolu, une condition de propriété, enfin tout ce qui, disoient-ils, attentoit à la souveraineté du peuple! Ils portoient la fatuité des cours dans la cause démocratique, et plusieurs députés du tiers. étoient, tout à la fois, éblouis par leurs belles manières de gentilshommes, et captivés par leurs doctrines démocratiques.

Ces chefs élégans du parti populaire vouloient entrer dans le ministère. Ils souhaitoient de conduire les affaires jusqu'au point où l'on auroit besoin d'eux; mais, dans cette rapide descente, le char ne s'arr^ta point à leurs relais; ils n'étoient point conspirateurs, mais ils se confioient trop en leur pouvoir sur l'assemblée, et se flattoient de relever le trône dès qu'ils l'auroient fait arriver jusqu'à leur portée; mais, quand ils voulurent de bonne foi réparer le mal déjà fait, il n'étoit plus temps. On ne sauroit compter combien de désastres auroient pu être épargnés à la France, si ce parti de jeunes gens se fût réuni avec les modérés: car, avant les événemens du 6 Octobre, lorsque le roi n'avoit point été enlevé de Versailles, et que l'armée Françoise, répandue dans les provinces, conservoit encore quelque respect pour le trône, les circonstances étoient telles qu'on pouvoit établir une monarchie raisonnable en France.' I. 303-805.

It is a curious proof of the vivaciousness of vulgar prejudices, that Mad. de S. should have thought it necessary, in 1816, to refute, in a separate chapter, the popular opinion that the disorders in France in 1790 and 1791 were fomented by the hired agents of England.

There is a long and very interesting account of the outrages and horrors of the 5th of October 1789, and of the tumultuous conveyance of the captive monarch from Versailles to Paris, by a murderous and infuriated mob. Mad. de S. was a spectatress of the whole scene in the interior of the palace; and though there is not much that is new in her account, we cannot resist

making one little extract. After the mob had filled all the courts of the palace,

La reine parut alors dans le salon; ses cheveux étoient en désordre, sa figure étoit pâle, mais digne, et tout, dans sa personne, frappoit l'imagination: le peuple demanda qu'elle parût sur le balcon; et, comme toute la cour, appelée la cour de marbre, étoit remplie d'hommes qui tenoient en main des armes à feu, on put appercevoir dans la physionomie de la reine ce qu'elle redoutoit. Néanmoins elle s'avança, sans hésiter, avec ses deux enfans qui lui servoient de sauvegarde.

La multitude parut attendrie, en voyant la reine comme mère, et les fureurs politiques s'apaisèrent à cet aspect; ceux qui, la nuit même, avoient peut-être voulu l'assassiner, portèrent son nom jusqu'aux nues. Le peuple en insurrection est inaccessible d'ordinaire au raisonnement, et l'on n'agit sur lui que par des sensations aussi rapides que les coups de l'électricité, et qui se communiquent de inême. Les masses sont, suivant les circonstances, meilleures ou plus mauvaises que les individus qui les composent; mais, dans quelque disposition qu'elles soient, on ne peut les porter au crime comme à la vertu, qu'en faisant usage d'une impulsion naturelle.

La reine, en sortant du balcon, s'approcha de ma mère, et lui dit, avec des sanglots étouffés: Ils vont nous forcer, le roi et moi, à nous rendre à Paris, avec les têtes de nos gardes du corps portées devant nous au bout de leurs piques. Sa prédiction faillit s'accomplir. Ainsi la reine et le roi furent amenés dans leur capitale! Nous revinines à Paris par une autre route, qui nous éloignoit de cet affreux spectacle : c'étoit à travers le bois de Boulogne que nous passâmes, et le temps étoit d'une rare beauté; l'air agitoit à peine les arbres, et le soleil avoit assez d'éclat pour ne laisser rien de sombre dans la campagne : aucun objet extérieur ne répondoit à notre tristesse. Combien de fois ce contraste, entre la beauté de la nature et les souffrances imposées par les hommes, ne se renouvelle-t-il pas dans le cours de la vie !

Le roi se rendit à l'hôtel de ville, et la reine y montra la présence d'esprit la plus remarquable. Le roi dit au maire: Je viens avec plaisir au milieu de ma bonne ville de Paris; la reine ajouta: Et avec confiance. Ce mot étoit heureux, bien qu'hélas, l'événement ne l'ait pas justifié. Le lendemain, la reine reçut le corps diplomatique et les personnes de sa cour; elle ne pouvoit prononcer une parole sans que les sanglots la suffoquassent, et nous étions de même dans l'impossibilite de lui répondre.

Quel spectacle en effet que cet ancien palais des Tuileries, abandonné depuis plus d'un siecle par ses augustes hôtes ! La vétusté des objets extérieurs agissoit sur l'imagination, et la faisoit errer dans les temps passés. Comme on étoit loin de prévoir l'arrivée de la famille royale, très-peu d'appartemens étoient habitables, et la reine avoit été obligée de faire dresser des lits de camp pour ses enfans, dans la chambre même où elle recevoit ; elle nous en fit des excuses, en ajoutant: Vous savez que je ne m'attendois pas à venir ici. Sa physionomi étoit belle et irritée; on ne peut l'oublier quand on l'a vue.' I. 347-349.

It has always struck us as a singular defect in all the writers who have spoken of those scenes of decisive violence in the early history of the French revolution, such as the 14th of July and this of the 6th of October, that they do not so much as attempt to explain by what instigation they were brought aboutor by whom the plan of operations was formed, and the means for carrying it into execution provided. That there was concert and preparation in the business, is sufficiently apparent from the magnitude and suddenness of the assemblage, and the skill and systematic perseverance with which they set about accomplishing their purposes. Yet we know as little, at this hour, of the plotters and authors of the mischief, as we do of the Porteous mob. Mad. de S. contents herself with saying, that these dreadful scenes signalized l'avenement des Jacobins; but seems to exculpate all the known leaders of that party from any actual concern in the transaction;—and yet it was that transaction that subverted the monarchy.

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Then came the abolition of titles of nobility-the institution of a constitutional clergy--and the federation of 14th July 1790. In spite of the storms and showers of blood which we have already noticed, the political horizon, it seems, still looked bright in the eyes of France. The following picture is lively and is among the traits which history does not usually preserve-and which, what she does preserve, certainly would not enable future ages to conjecture.

'Les étrangers ne sauroient concevoir le charme et l'éclat tant vanté de la société de Paris, s'ils n'ont vu la France que depuis vingt ans; mais on peut dire avec vérité, que jamais cette société n'a été aussi brillante et aussi sérieuse tout ensemble, que pendant les trois ou quatre premières années de la révolution, à compter de 1788 jusqu'à la fin de 1791. Comme les affaires politiques étoient encore entre les mains de la première classe, toute la vigueur de la liberté et toute la grâce de la politesse ancienne se réunissoient dans les mêmes personnes. Les hommes du tiers état, distingués par leurs lumières et leurs talens, se joignoient à ces gentilshommes plus fiers de leur propre mérite que des priviléges de leur corps; et les plus hautes questions que l'ordre social ait jamais fait naître étoient traitées par les esprits les plus capables de les entendre et de les discuter.

Ce qui nuit aux agrémens de la société en Angleterre, ce sont les occupations et les intérêts d'un état depuis long-temps représentatif. Ce qui rendoit au contraire la société françoise un peu superficielle, c'étoient les loisirs de la monarchie. Mais tout à coup la force de la liberté vint se mêler à l'élégance de l'aristocratie; dans aucun pays ni dans aucun temps, l'art de parler sous toutes ses formes n'a été aussi rémarquable que dans les premières années de la révolution.

L'assemblée constituante, comme je l'ai déjà dit, ne suspendit

pas un seul jour la liberté de la presse. Ainsi ceux qui souffroient de se trouver constamment en minorité dans l'assemblée, avoient au moins la satisfaction de se moquer de tout le parti contraire. Leurs journaux faisoient de spirituels calembours sur les circonstances les plus importantes; c'étoit l'histoire du monde changée en commérage. Tel est partout le caractère de l'aristocratie des cours. C'est la dernière fois, hélas! que l'esprit françoise se soit montré dans tout son éclat, c'est la dernière fois, et à quelques égards aussi la première, que la société de Paris ait pu donner l'idée de cette communication des esprits supérieurs entre eux, la plus noble jouissance dont la nature humaine soit capable. Ceux qui ont vécu dans ce temps ne sauroient s'empêcher d'avouer qu'on n'a jamais vu ni tant de vie ni tant d'esprit nulle part; l'on peut juger, par la foule d'hommes de talens que les circonstances développèrent alors, ce que seroient les François s'ils étoient appelés à se mêler des affaires publiques dans la route tracée par une constitution sage et sincère.' I. 383–386.

Very soon after the federation, the King entered into secret communications with Mirabeau, and expected by his means, and those of M. Bouillé and his army, to emancipate himself from the bondage in which he was held. The plan was, to retire to Campiegne; and there, by the help of the army, to purify the Assembly, and restore the royal authority. Mad. de S. says, that Mirabeau insisted for a constitution like that of England; but, as an armed force was avowedly the organ by which he was to act, one may be permitted to doubt, whether he could seriously expect this to be granted. In the mean time, the policy of the King was to agree to every thing; and, as this appeared to M. Necker, who was not in the secret, to be an unjustifiable abandonment of himself and the country, he tendered his resignation, and was allowed to retire-and then followed the death of Mirabeau, and shortly after the flight and apprehension of the King-the revision of the constitution-and the dissolution of the constituent assembly, with a self-denying ordinance, declaring, that none of its members should be capable of being elected into the next legislature.

There is an admirable chapter on the emigration of 1791that emigration, in the spirit of party and of bon ton, which at once exasperated and strengthened the party who ought to have been opposed, and irretrievably injured a cause which was worse than deserted, when foreigners were called in to support it. Mad. de S. is decidedly of opinion, that the Nobles should have staid, and resisted what was wrong, or submitted to it. • Mais ils ont trouvé plus simple d'invoquer la gendarmerie Européenne, afin de mettre Paris a raison. ' The fate of the country, which ought to have been their only concern, was always a secondary object, in their eyes, to the triumph of their

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own opinions- ils l'ont voulu comme un jaloux sa maitresse— ‹ fidelle au morte, '—and seem rather to have considered themselves as allied to all the other nobles of Europe, than as countrymen to the people of France.

The constituent assembly made more laws in two years than the English parliament had done in two hundred. The succeeding assembly made as many-with this difference, that while the former aimed, for the most part, at general reformation, the last were all personal and vindictive. The speculative republicans were for some time the leaders of this industrious body;—and Mad. de S., in describing their tone and temper while in power, has given a picture of the political tractability of her countrymen, which could scarcely have been endured from a stranger.

Aucun argument, aucune inqui‹tude n'étoient écoutés par ses chefs; ils répondoient aux observations de la sagesse, et de la sagesse désintéressée, par un sourire moqueur, symptôme de l'aridité qui résulte de l'amour-propre: on s'épuisoit à leur rappeler les circonstances, et à leur en déduire les causes; on passoit tour à tour de la théorie à l'expérience, et de l'expérience à la théorie, pour leur en montrer l'identité; et, s'ils consentoient à répondre, ils nioient les faits les plus authentiques, et combattoient les observations les plus évidentes, en y opposant quelques maximes communes, bien qu'exprimées avec éloquence. Ils se regardoient entre eux, comme s'ils avoient été seuls dignes de s'entendre, et s'encourageoient par l'idée que tout étoit pusillanimité dans la résistance à leur manière de voir. Tels sont les signes de l'esprit de parti chez les François le dédain pour leurs adversaires en est la base, et le dédain s'oppose toujours à la connoissance de la vérité.'—' Mais dans les débats politiques, she adds, où la masse d'une nation prend part, il n'y a que la voix des évenémens qui soit entendue; les argumens n'inspirent que le dé sir de leur répondre.

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The King, who seemed for a time to have resigned himself to his fate, was roused at last to refuse his assent to certain brutal decrees against the recusant priests-and his palace and his person were immediately invaded by a brutal mob-and he was soon after compelled with all his family to assist at the anniversary of the 14th July, where, except the plaudits of a few children, every thing was dark and menacing. The following few lines appear to us excessively touching.

Il falloit le caractère de Louis XVI, ce caractère de martyr qu'il n'a jamais démenti, pour supporter ainsi une pareille situation. Sa manière de marcher, sa contenance avoient quelque chose de particu lier; dans d'autres occasions, on auroit pu lui souhaiter plus de grandeur; mais il suffisoit dans ce moment de rester en tout le même pour paroître sublime. Je suivis de loin sa tête poudrée au milieu de ces têtes à cheveux noirs; son habit, encore brodé comme jadis, ressortoit à côté du costume des gens du peuple qui se pressoient autour

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