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publication de la société Éduenne. Imprimerie de Dejussieu et Villedot, à Autun, 1854, in-8° de 388 pages. - Cette habile traduction d'Eumène, publiée à Autun, est un hommage rendu au panégyriste latin que cette ville revendique comme une de ses principales illustrations. Le texte qui l'accompagne est établi avec soin, et des notes nombreuses justifient les leçons adoptées dans la nouvelle édition lorsqu'elles diffèrent de celles qui avaient été proposées par les commentateurs. Dans leur notice historique sur Eumène, les auteurs de la traduction contestent l'opinion émise par M. Ampère sur le mérite littéraire de cet écrivain, et s'attachent surtout à défendre l'authenticité des deux panégyriques de Constantin et du Discours d'action de grâce, que plusieurs critiques ont refusé de lui attribuer.

Histoire de la politique commerciale de la France et de son influence sur le progrès de la richesse publique depuis le moyen âge jusqu'à nos jours, par Charles Gouraud. Imprimerie d'Hennuyer, aux Batignolles, librairie de Durand, à Paris, 1854, 2 volumes in-8° de 388 et 459 pages. -Dans cet exposé de la formation, du développement et des tendances diverses de la politique commerciale de la France, l'auteur s'attache à défendre les principes traditionnels qui ont successivement accru la richesse publique du pays. On peut considérer la dernière partie de son livre comme un énergique plaidoyer contre la doctrine du libre échange. Le premier volume commence au moyen âge et s'arrête à la mort de Louis XV; c'est, en quelque sorte, une introduction. Le second volume embrasse la période moderne, qui est traitée avec plus d'étendue. On y trouve une histoire complète des progrès du commerce et de l'industrie de la France sous la Restauration et sous le règne de Louis-Philippe.

Histoire de la ligue sous les règnes de Henri III et de Henri IV, par Victor Chalambert. Imprimerie de Beau, à Saint-Germain, librairie de Douniol, à Paris, 1854, 2 volumes in-8° de LXXXII-386 et 497 pages. - Une grande abondance de détails historiques et une certaine clarté d'exposition nous paraissent être les principaux mérites de ce livre, où l'on trouve, d'ailleurs, peu de faits qui ne soient connus. La conclusion de l'auteur est celle-ci : « La ligue catholique fut à la fois légitime dans son principe, énergique et sage dans ses actes, désintéressée dans sa fin. En conservant à la France sa religion, elle a obtenu le résultat principal qu'elle s'était proposé en se constituant. »

TABLE.

Pages.

Illustrazione di due degli antichi dipinti, etc. (1a article de M. Raoul-Rochette.)
Histoire de l'harmonie au moyen âge, par M. de Coussemaker. (3o article de
M. Vitet.).....

321

338

Le Lotus de la bonne loi, traduit du sanscrit par M. E. Burnouf, etc. (2a article de M. Barthélemy Saint-Hilaire). . . . . .

353

Patrum nova bibliotheca, etc. (2o article de M. Miller.)....

370

Nouvelles littéraires.....

385

FIN DE LA TABLE.

DES SAVANTS.

JUILLET 1854.

Bibliographie DES MAZARINADES, publiée pour la société de l'histoire de France, par C. Moreau. Paris, Jules Renouard, 18501851, 3 vol. in-8°.

Choix de mazarinades, publié pour la société de l'histoire de France, par C. Moreau. Paris, Jules Renouard, 2 vol. in-8°, 1853.

Un double intérêt s'attache à cette publication; elle profitera à la bibliographie et à l'histoire. L'une y trouvera une statistique à peu près complète de ces innombrables pamphlets qui, durant quatre années, ont inondé Paris; l'autre en pourra tirer des lumières nouvelles, et, au moyen de comparaisons et de rapprochements faciles à faire, elle verra certains événements sous un jour plus vif et plus vrai.

L'étude des mazarinades avait été, jusqu'à présent, si imparfaite, qu'on n'avait pas même une idée de leur nombre. Sans parler de Naudé, qui, en sa qualité de serviteur et d'ami de Mazarin, s'en trouvait fort incommodé, et les comparait, dès 1649, à ces nuées d'insectes qui obscurcissent l'air sous l'influence des plus violentes chaleurs de la canicule, Quam sit muscarum et crabronum quum calet maxime, on sait que les notions bibliographiques qu'on en avait, tantôt bornaient ce nombre à quelques centaines, tantôt l'étendaient jusqu'à près de douze mille.

Ces appréciations si diverses, fournies par des écrits contemporains1, 'Le vrai caractère du tyran, etc., l'un des pamphlets de la Fronde, porte le nombre des mazarinades au chiffre précis de onze mille sept cent vingt-neuf; mais l'auteur aurait sans doute été bien embarrassé d'établir son calcul autrement que

étaient également éloignées de la vérité, et n'avaient pas encore été rectifiées par des juges compétents ni sur des données positives.

Le répertoire le plus fécond des indications bibliographiques concernant notre histoire, la Bibliothèque enrichie par les continuateurs du P. Lelong, n'a pas recueilli plus de mille six cents titres, en joignant au catalogue du second volume le catalogue supplémentaire du quatrième. La collection du duc de la Vallière, commencée par Secousse, et qui se composait de soixante-sept cartons, ne pouvait guère contenir, comme le remarque M. Moreau, plus de trois mille pièces. La bibliothèque Sainte-Geneviève possède une collection de plus de cent vingt volumes 1, et c'est vraisemblablement la plus riche qui existe; mais, jusqu'à ce qu'on ait terminé le dépouillement qu'on en fait au moment où nous écrivons, il est impossible de connaître exactement le nombre des pièces qu'elle renferme, parce que, outre divers pamphlets en double ou triple exemplaire, il s'y trouve un certain nombre d'opuscules qui, n'ayant aucun rapport aux affaires du temps, ne sauraient être comptés parmi les mazarinades.

Les trois volumes de la Bibliographie que nous examinons donnent quatre mille quatre-vingt-deux numéros, auxquels il en faut ajouter quatre-vingt-dix contenus dans les additions et corrections placées à la fin du troisième volume 2. C'est donc le catalogue le plus complet qui ait encore été fait des pamphlets connus sous le nom de mazarinades.

C'est là un mérite essentiel pour ce livre, qu'il convient d'apprécier d'abord au point de vue bibliographique.

La plupart des pamphlets de la Fronde sont anonymes, et, parmi le petit nombre de ceux qui ont été signés, quelques-uns portent des noms supposés. Il est tout à fait impossible aujourd'hui de retrouver les noms de cette multitude d'auteurs plus obscurs encore que leurs écrits3, mais par une assertion. Ajoutons qu'il écrivait en 1650, lorsque la Fronde était loin encore d'avoir dit son dernier mot; de sorte que, en adoptant ce chiffre, il faudrait supposer que le nombre des mazarinades est beaucoup plus considérable, ce qui évidemment n'est pas vrai. L'autre donnée, prise également dans un livret du temps, Les dernières convulsions de la monarchie (publié en 1651), donne approximativement un nombre qui ne monterait pas à mille cinq cents, et celui-ci, dans un sens opposé, est non moins inexact l'autre. que M. Moreau, cette collection a été un des éléments de son travail. 2 Les additions et corrections fournissent deux cent vingt-neuf numéros; mais cent trente-neuf reproduisent des titres déjà donnés dans le catalogue général, et qui ne reparaissent dans ce supplément que pour recevoir des rectifications nécessaires. 3 Certaines circonstances observées par M. Moreau dans la comparaison des mazarinades (t. II, p. 114), l'ont induit à croire que les pamphlétaires se connaissaient à peu près comme se connaissent aujourd'hui les journalistes; mais ils ont rarement révélé le

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Consultée

par

M. Moreau s'est efforcé de deviner celles de ces énigmes bibliographiques dont il y avait quelque chance de trouver le mot; il s'est servi de tous les indices qu'une lecture assidue et une patiente comparaison de tous ces pamphlets ont pu lui fournir pour donner un nom d'auteur à quelques-uns de ceux qui n'en avaient pas, pour dévoiler les pseudonymes, pour rectifier les erreurs qui ont pu être commises avant lui dans ce travail d'Edipe, quelquefois essayé.

Ainsi, sous le pseudonyme Sandricourt on a longtemps voulu voir Mézerai, opinion soutenue par Daniel de Larroque, biographe de cet historien. Dans une dissertation sur ce sujet, M. Moreau apporte de très- bons arguments à l'appui d'une conjecture qui donne à un certain François Duret les nombreux pamphlets signés Sandricourt1. Nous remarquons aussi, à l'occasion de la célèbre mazarinade 2 attribuée à Scarron et d'un opuscule3 qui est réellement de ce poëte, le judicieux examen que fait l'éditeur de la part qui peut revenir à Scarron dans ce dangereux bagage de pamphlets que sa renommée de poëte burlesque lui a fait attribuer, et qui ne lui a guère valu que la perte d'une pension. Le résultat des recherches de M. Moreau sur ce point, c'est qu'il est peu vraisemblable que Scarron soit l'auteur de la Mazarinade, qui a donné son nom à toutes les autres, et qu'il est tout à fait certain qu'on lui a faussement imputé la plupart des pamphlets publiés sous son nom.

La dernière soupe à l'oignon pour Mazarin, pamphlet signé Nicolas Le Dru, et dont on avait cru qu'Isaac de Laffemas était l'auteur, est en réalité l'œuvre d'un fils puîné de cet Isaac, qu'on nommait l'abbé de Laffemas. C'est à ce dernier qu'il faut rendre également les autres pamphlets signés du pseudonyme Nicolas Le Dru.

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Les remarques touchant Balzac et d'Hozier "; les notices sur des pamphlétaires tels que du Pelletier', Davenne, Dubosc Montandré, les plus féconds de ce temps-là, enfin beaucoup d'autres articles, donnent à cette portion du travail de M. Moreau, un véritable intérêt bibliographique. En résumé, la liste des auteurs de mazarinades contient deux cent cinquante-neuf noms, et l'éditeur a joint à cette table des écrivains ainsi que de toutes les personnes nommées dans ce recueil, une autre table des imprimeurs et des libraires qui ont publié des mazarinades, tant à Paris que dans les provinces.

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secret des anonymes et des pseudonymes. — Bibliographie des mazarinades, t. I, P. 7. . Id. t. II, 260. Cent quatre vers contre ceux qui font passer libelles diffamatoires sous le nom d'autrui, id. t. I, p. 206. zarinades, t. I, p. 303. —' Idem, t. II, p. 330.

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• Idem, p. 412. p. 479. Idem, t. III, p. 441. - Idem, t. I, p. 27.

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Une des conditions les plus essentielles d'une bonne bibliographie c'est le classement. M. Moreau avait à choisir entre un ordre chronologique et un ordre alphabétique; il s'est décidé pour ce dernier, et je crois qu'il ne pouvait pas faire autrement. Il discute, dans son introduction 1, les divers modes de classement qu'il eût pu adopter, il en expose les avantages, les inconvénients, les difficultés, et il conclut, non sans motifs solides, au classement alphabétique. Il dit ailleurs2: « Un clas<< sement rigoureusement chronologique des mazarinades est impossible. « Naudé raconte quelque part, dans son Mascurat, qu'un écrivain du Pont «Neuf en a composé six dans un seul jour; et ailleurs, il dit, qu'il en a « paru jusqu'à trente par semaine. Si on veut examiner avec un peu d'at<< tention le travail que je publie, on verra aisément qu'il n'a rien exagéré. « Comment se reconnaître dans cette fécondité prodigieuse? Ce n'est « pas seulement la semaine, ou le jour, c'est l'heure de la publication de chaque mazarinade qu'il faudrait trouver. » Mais, pour atténuer autant que possible l'inconvénient de cet ordre alphabétique, ordre matériel, commode pour les recherches, mais qui, au point de vue intellectuel et historique, jette beaucoup de confusion dans un recueil, M. Moreau a placé, dans le troisième volume de sa bibliographie, une liste où il a réuni chronologiquement, sous un titre sommaire, toutes les pièces alphabétiquement cataloguées dans les trois volumes, en mettant à leur rang celles qui portent une date certaine, ou qui en reçoivent une d'un fait connu, et en groupant les autres autour de certains événements auxquels elles ont un rapport plus ou moins direct. L'éditeur a ajouté, entre crochets, au titre de chacune des pièces, le numéro que porte cette pièce dans la liste alphabétique; de sorte que, grâce à ce double classement, on parviendra toujours à se reconnaître au milieu de l'inextricable chaos qu'offrent toutes les collections des mazarinades. Nous avons dit le nombre exact des numéros compris dans le travail de M. Moreau; «Mais je ne compte (nous copions ses paroles), ni, << dans les journaux, tous les numéros qui ont suivi le premier, ni, dans <«<les pamphlets, toutes les suites et les éditions successives qui ont con<«<servé les mêmes titres, ni, dans les actes officiels, ceux qui ont été enregistrés par la chambre des comptes ou par la cour des aides, quand «< ils l'avaient été déjà par le parlement. Or ce n'est pas exagérer que d'en « porter le nombre à sept ou huit cents, peut-être mille 3. »

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De plus, il faut y joindre par la pensée les mazarinades qui n'ont jamais été imprimées; «comptez qu'un quart peut-être est resté manus

1 P. LX. —2 Bibliographie des mazarinades, III, 297. - Introduction, p. v.

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