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plus ancienne est de l'an 825, et qui, pour la plupart, appartiennent aux x, x1 et XII siècles. Ce cartulaire a été écrit par ordre de l'abbé Ponce, qui gouvernait le monastère de 1111 à 1140. L'original ne se retrouve plus aujourd'hui, mais il en existe quatre copies intégrales, à l'aide desquelles l'éditeur a établi son texte en les collationnant avec soin, et en notant toutes les variantes. Après un avant-propos contenant des détails préliminaires sur les différentes parties de son travail, M. Bernard a placé, en tête du premier volume, une introduction qui signale et discute avec érudition les notions fournies par les cartulaires de Savigny et d'Ainay sur l'histoire de la géographie locale, et une notice historique sur le monastère de Savigny. Le second volume contient, d'abord, le cartulaire d'Ainay, abbaye fort ancienne, devenue paroisse en 1690, et comprise, depuis le siècle dernier, dans l'enceinte de la ville de Lyon. Ce cartulaire, dont l'original est conservé à la Bibliothèque impériale, renferme deux cent une chartes de l'an 901 à l'an 1200 environ. Le texte de ces chartes est suivi d'un index chronologique des pièces comprises dans les deux cartulaires, et d'une table générale des noms et des matières; viennent ensuite des appendices où l'on trouve divers pouillés anciens des diocèses de Lyon, de Mâcon et d'Autun. L'ouvrage se termine par des éclaircissements comprenant une nomenclature des subdivisions territoriales des diocèses de Lyon et de Mâcon et pays circonvoisins aux IX, x° et x1° siècles, un dictionnaire géographique et un glossaire. La carte, dressée par l'éditeur lui-même, offre à la fois les divisions du pagus major Lugdunensis où diocèse de Lyon au x° siècle, et celles des diocèses de Lyon, Mâcon et Saint-Claude avant et après la formation de ce dernier en 1742.

D

Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, tome XXIV. Paris, imprimerie de F. Didot frères, 1854, in-4° de VI-CLVII-714 pages, avec planches. Voici la table des articles contenus dans ce volume: Biographie de Gaspard Monge, par M. Arago, secrétaire perpétuel; Mémoires sur le système nerveux des mollusques acéphales lamellibranches ou bivalves, par M. Duvernoy; Mémoire sur plusieurs réactions chimiques qui intéressent l'hygiène des cités populeuses, par M. E. Chevreul; Recherches de quelques dates absolues, qui peuvent se conclure des dates vagues inscrites sur des monuments égyptiens, par M. Biot; Rapport sur un mémoire de M. Pasteur, intitulé: « Nouvelles recherches sur les relations qui peuvent exister entre la forme cristalline, la composition chimique et le phénomène rotatoire moléculaire, par M. de Senarmont; Recherches chimiques sur la teinture, par M. Chevreul; Septième mémoire sur la composition immédiate de la laine, sur la théorie de son désuintage et sur quelques propriétés dérivées de sa composition immédiate, qui peuvent avoir de l'influence dans les travaux industriels dont elle est l'objet (lu à l'Académie des sciences le 20 avril 1840); Huitième mémoire: Considérations sur la théorie de la teinture et applications de cette théorie au perfectionnement de plusieurs procédés pratiques en général et à celui de la teinture d'indigo dite en bleu de cuve en particulier (lu le 23 novembre 1846); Neuvième mémoire: De l'action que des corps solides peuvent exercer, en conservant leur état, sur un liquide tenant en solution un corps solide ou liquide (lu le 6 juin 1853); Dixième mémoire: De l'action de l'indigotine et du bleu de Prusse sur la soie (lu le 29 mai 1826); Sur un calendrier astronomique et astrologique trouvé à Thèbes, en Égypte, dans les tombeaux de Rhamsès VI et de Rhamsès IX; Deuxième et dernier mémoire, par M. Biot.

Mémoires de l'Institut de France, Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XX (deuxième partie). Paris, Imprimerie impériale, 1854, in-4° de 362 pages, avec

vingt et une planches. - Dans un mémoire lu, en 1833, à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et qui avait pour objet le taureau et le lion considérés comme attributs caractéristiques de Vénus, M. Lajard avait parlé de quelques monuments figurés asiatiques paraissant de nature à établir qu'en Orient le cyprès pyramidal servit à représenter d'une manière symbolique, non-seulement le soleil et la lune, mais Vénus elle-même. Dix ans plus tard, en 1843, il lut, à la même Académie, un travail particulier sur le culte du cyprès chez les peuples civilisés de l'antiquité. Depuis cette époque, l'auteur s'est livré à de nouvelles investigations; il a mis à profit plusieurs monuments figurés et quelques écrits qui lui ont permis de remonter avec plus de certitude à l'origine du culte du cyprès chez plusieurs peuples civilisés de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, à la signification symbolique qu'eut primitivement cet emblème, et à l'emploi particulier qu'on en fit, soit dans le culte public ou secret des divinités génératrices, soit dans les cérémonies funèbres et la composition des monuments funéraires. L'ensemble de ces recherches remplit tout le volume que nous annonçons. Le travail de M. Lajard se divise en deux mémoires : dans le premier, il considère le cyprès pyramidal comme symbole de vie, et, à ce titre, emblème ou attribut des divinités génératrices en Orient et en Occident; dans le second, il le considère comme symbole funéraire et comme emblème ou attribut des divinités infernales.

Bulletin monumental, ou collection de mémoires et de renseignements sur la statistique monumentale de la France, par les membres de la Société française pour la conservation des monuments, publié par M. de Caumont. Seconde série, t. IX (XIX® volume de la collection). Caen, imprimerie de Hardel; Paris, librairie de Derache, 1853, in-8° de 679 pages, avec gravures sur bois dans le texte. – On trouve dans ce volume, outre les procès-verbaux des séances de la Société française pour la conservation des monuments, un grand nombre de mémoires parmi lesquels nous citerons les suivants: Excursion archéologique de Saintes à Luçon; Notes recueillies sur l'arrondissement de Domfront; sur l'emplacement d'Alise; sur la ville de Flavigny; Notice sur l'origine du château de Ham; Essai sur la statistique monumentale de la Marne; Histoire symbolique et iconographique du lion. Des sépultures romaines et des sépultures mérovingiennes, et divers travaux sur les monuments anciens du département de la Gironde et des villes de Troyes et de Coulommiers.

Histoire de la Bourgogne pendant la période monarchique, par M. Rossignol, conservateur des archives de cette ancienne province. Conquête de la Bourgogne après la mort de Charles le Téméraire. Dijon, imprimerie et librairie de Lamarche et Drouelle, 1854, in-8° de 431 pages. Plusieurs historiens disent qu'après la mort de Charles le Téméraire il en coûta peu au roi Louis XI pour se mettre en possession du duché de Bourgogne, et que les habitants se rendirent volontairement. Le livre que nous annonçons tend à établir le contraire. M. Rossignol, dans un intéressant récit des événements qui se passèrent en Bourgogne, de 1479 à 1483, s'attache à démontrer, en prenant pour base les documents conservés dans les archives du pays, que cette province fut réduite par les armes en même temps que par l'astuce de Louis XI; qu'il y eut une guerre civile de trois ans ; qu'en un mot la Bourgogne fut véritablement conquise.

L'Alsace illustrée, ou recherches sur l'Alsace pendant la domination des Celtes, des Romains, des Francs, des Allemands et des Français, par J. D. Schoepflin, traduction de L. W. Ravenez. Imprimerie de Silbermann à Strasbourg, librairie de Perrin à Mulhouse, 1849-1854, 5 volumes in-8° de v11-605, 612, 743, 604 et 901 pages,

avec planches.-L'Alsatia illustrata, publiée par Schopflin, de 1751 à 1761, en 2 vol. in-fol., est considérée à juste titre comme un des ouvrages les plus savants qui aient été écrits sur l'histoire de nos anciennes provinces. La traduction que donne aujourd'hui M. Ravenez de ce livre connu de tous les érudits, quoique peu lu aujourd'hui, se recommande par une grande exactitude et par les additions importantes que le traducteur y a faites.

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Notice sur les émaux, bijoux et objets divers exposés dans les galeries du musée du Louvre, par M. de Laborde, membre de l'Institut. Seconde partie, documents et glossaire, Paris, imprimerie de Vinchon, 1853, in-8° de x-548 pages. La collection des émaux réunis au Louvre, si complète d'ailleurs et si belle, ne possède qu'un petit nombre de bijoux émaillés d'une époque antérieure au xvi° siècle, tandis que le duc d'Anjou, frère du roi Charles V, en avait à lui seul près d'un millier dans son trésor. C'est son inventaire, dressé par ses ordres en 1360, que publie M. de Laborde, comme appendice à la notice des émaux du Louvre. Il y a joint un glossaire et un répertoire pour faciliter les recherches.

Souvenirs sur Gaspard Monge et ses rapports avec Napoléon... Paris, imprimerie de Thunot, librairie de Benjamin Duprat, 1853, in-8° de 176 pages. Ces souvenirs font connaître d'intéressants détails sur la vie de Monge depuis 1792 jusqu'en 1816, particulièrement en ce qui concerne l'expédition d'Égypte, dont l'auteur, M. Jomard, faisait lui-même partie. On trouve, dans l'appendice placé à la fin de ce volume, des notes sur l'École polytechnique, sur l'expédition d'Égypte et sur le monument élevé à Monge par la ville de Beaune.

Grammaire française à l'usage des Arabes de l'Algérie, de Tunis, du Maroc, de l'Égypte et de la Syrie, par Gustave Dugat, membre de la Société asiatique, et le cheik Fârès Echchidiak. Paris, imprimé par autorisation de l'Empereur à l'Imprimerie impériale; se trouve à Paris, chez Benjamin Duprat, 1854, in-8°. -Cet ouvrage, rédigé en arabe, est principalement destiné à répandre la connaissance du français dans nos possessions d'Afrique. On peut le considérer comme la contrepartie des Eléments de la langue algérienne, publiés en 1851 par M. Pihan, pour faciliter l'étude de l'arabe aux Français résidant en Algérie.

Histoire des Basques ou Escualdunais primitifs, restaurée d'après la langue, les caractères ethnologiques et les mœurs des Basques actuels, par A. Baudrimont, professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux. Imprimerie de Gounoulhiou, à Bordeaux, librairie de Benjamin Duprat, à Paris, in-8° de 1x-284 pages. — C'est principalement par des recherches de linguistique comparée que l'auteur de ce livre a cru pouvoir reconstituer l'histoire des Basques; il a formé un vocabulaire chronologique de la langue basque, dans lequel sont coordonnés les mots dans l'ordre successif de leur formation. Ce travail, appliqué à un peuple qui n'a laissé aucun monument écrit, paraîtra peut-être conjectural, et les conséquences qu'en tire l'auteur un peu hasardées. Les noms d'animaux, par exemple, étant de première formation, suivant le système de M. Baudrimont, il lui suffit de trouver dans la langue basque les mots elefandia (éléphant) et orena (cerf et renne), pour en conclure que les Basques ont habité successivement les régions méridionales et le nord

de l'Asie.

Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture, publiés d'après les manuscrits conservés à l'École impériale des beaux-arts, par MM. L. Dussieux, E. Soulié, Ph. de Chennevières, Paul Mantz, A. de Montaiglon, sous les auspices de M. le ministre de l'intérieur. Tome I", imprimerie de madame veuve Belin à Saint Cloud, librairie de Dumoulin à Paris,

-

1854, in-8° de vi11-480 pages. Les archives de l'ancienne Académie royale de
peinture, transportées du Louvre à l'École des beaux-arts après la Révolution, ren-
ferment de précieux documents jusqu'ici fort peu consultés, au nombre desquels
on doit signaler surtout les mémoires écrits au XVII siècle par Guillet de Saint-
Georges, historiographe de l'Académie, qui avait été chargé par elle, en 1682, de
recueillir tous les faits relatifs à l'histoire et aux travaux de ses membres. Ces mé-
moires, continués et refaits en partie par les successeurs de Guillet, Dubois de
Saint-Gelais, Hulot, le comte de Caylus, Lépicié, Gougenot, Valory, n'avaient pas
encore vu le jour. En les publiant aujourd'hui, M. Dussieux et ses collaborateurs
rendent un véritable service à tous ceux qui s'occupent de l'histoire de l'art. On
peut les considérer comme formant le recueil le plus important qui ait été fait de-
puis Félibien sur les artistes français. Chaque mémoire est classé à la date de récep-
tion de l'artiste qu'il concerne, et reproduit sans note et sans commentaire. Les
éditeurs y ont joint seulement des notices historiques sur les auteurs des mémoires,
et ils annoncent que le recueil sera terminé par des tables destinées à faciliter les
recherches. Le tome I contient trente-huit mémoires ou notices lus à l'Académie
depuis 1690 jusqu'en 1749. Rédigées avec soin et puisées au meilleures sources,
ces notices pourront servir à compléter ou à rectifier les biographies, et feront con-
naître beaucoup de faits et de travaux ignorés. Parmi les artistes dont la vie et les
œuvres se trouvent ainsi éclairées d'une lumière nouvelle, nous citerons comme
les plus célèbres Charles Lebrun, Sébastien Bourdon, Eustache Lesueur, Louis
Boulogne, Philippe de Champagne, Girardon, Michel Corneille, Anguier. Un se-
cond et dernier volume complétera prochainement cette intéressante publication.

Analyse des documents historiques conservés dans les archives du département de la
Sarthe, par M. Edgard Bilard, archiviste du département. Le Mans, imprimerie de
Monnoyer, 1854, in-4° de vII-244 pages imprimées sur deux colonnes. - Ce vo-
lume contient l'analyse de 778 chartes et documents divers des x, x1o, x11° et
XIII siècles, qui font partie de la section ecclésiastique des archives du départe-
ment de la Sarthe. La plupart de ces documents proviennent des abbayes de l'an-
cien diocèse du Mans. L'auteur n'a rien omis de ce qui pouvait rendre ces analyses
intéressantes pour les études historiques, et il a joint à ce travail utile deux tables
très-amples des noms de personnes et de lieux.

TABLE.

Notice sur les fouilles de Cumes. (1 article de M. Raoul-Rochette.)..

Pages.

129

Charles-Quint, son abdication, sa retraite, son séjour et sa mort au monastère
hiéronymite de Yuste. (8' et dernier article de M. Mignet.). . .

143

Examen d'écrits concernant la baguette divinatoire, le pendule dit explorateur, et
les tables tournantes, etc. (5° article de M. Chevreul.)..

172

Nouvelles littéraires....

186

FIN DE LA TABLE.

DES SAVANTS.

AVRIL 1854.

DE LA DÉCOUVERTE DE LA CIRCULATION DU SANG, ά propos du livre de M. Bianchi-Giovini sur Sarpi.

Deuxième et dernier article1.

De Servet et de la formation des esprits.

Servet a découvert la circulation pulmonaire. Le fait est patent. J'ai rapporté, dans ce Journal2 même, le beau, l'immortel passage où il la décrit beaucoup mieux que ne le firent, plusieurs années après lui, Colombo et Césalpin. Leibnitz caractérise très-bien Césalpin par ces mots : «André Césalpin, médecin, auteur de mérite, et qui a le plus << approché de la circulation du sang, après Michel Servet. >>

Ici deux choses étonnent. Comment Servet, ailleurs si confus, a-t-il pu rencontrer cette lucidité admirable de quelques pages? Et, d'un autre côté, comment une découverte de physiologie, de pure et de profonde physiologie, se trouve-t-elle dans un livre qui a pour titre De la restitution du christianisme 3?

1

:

Il y a longtemps que je désirais m'éclaircir sur ce dernier point. L'o

3

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Voyez, pour le premier article, le cahier d'octobre 1853, p. 585. Numéro d'avril, 1849, p. 197.- Christianismi restitutio. Totius Ecclesiæ apostolicæ ad sua limina vocatio, in integrum restituta cognitione Dei, fidei Christi, justificationis nostræ, regenerationis baptismi et cena Domini manducationis. Restituto denique nobis regno colesti, Babylonis impiæ captivitate soluta, et Antichristo cum suis penitus destructo, (Vienne en Dauphiné, 1553.)

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