Intrépide , et par-tout suivi de la victoire, CLÉONE. HERMIONE. Dieux! ne puis-je à ma joie abandonner mon ame! Sortons. Que lui dirois-je ? S CE N E IV. ANDROMAQUE, CÉPHISE, HERMIONE, CLÉONE. ANDROMAQUE. Ou fuyez-vous, Madame? N'est-ce pas à vos yeux un spectacle assez doux Lorsque de tant de biens , qui pouvoient nous flatter, moi-le cacher en quelque isle déserte. Sur les soins de sa mere on peut s'en assurer ; Et mon fils avec moi n'apprendra qu'à pleurer. HERMIONE. Je conçois vos douleurs ; mais un devoir austere , Quand mon pere a parlé, m'ordonne de me taire. C'est lui qui de Pyrrhus fait agir le courroux. S'il faut fléchiș Pyrrhus , qui le peut mieux que vous ? Vos yeux assez long tems ont régné sur son ame. Faites-le prononcer ; j'y souscrirai, Madame. ( Elle sort, avec Cleone.) SCENE V. ANDROMA QUE, CÉPHIS E. ANDROMA QUE. UEL mépris la cruelle attache à ses refus ! CÉPHIS E. SC E N E V I. PYRRHUS, PHENIX, ANDROMAQUE, CÉPHISE, PYRRHUS, à Phænix. Ou U donc est la Princesse? Ne m'avois-tu pas dit qu'elle étoit en ces lieux ? PHONIX. Je le croyois. ANDROMA QUE , à Cephise. Tu vois le pouvoir de mes yeux ? Hélas! tout n'abandonne. CÉ PHISE, à Andromaque. ANDROMA QVE. Il a promis mon fils ! CÉPHIS E. Il ne l'a pas donné. ANDROMA QU E. PYRRHUS, à Phænix. Allons , ANDROMAQUE, à Céphise. Je ne fais que l'irriter encor. Sortons, PYRRHUS, à Phænix. Allons aux Grecs livrer le fils d'Hector. PYRRHUS. ANDROM A QUE. PYRRHUS. ANDROMA QUE. Ah! Seigneur, vous entendiez assez Des soupirs qui ciaignoient de se voir repoussés ! Pardonnez, à l'éclat d'une illustre fortune, Ce reste de ficrté qui craint d'être importune. Vous ne l'ignorez pas, Androinaque, sans vous, N'auroit jamais d'un maître embrassé les genoux, PYRRHUS. Non, vous me haïssez ; et, dans le fond de l’ame, Vous craignez de devoir quclquc chose à ma fiamme. Ce fils même, ce fils ,. l'objet de tant de soins, ANDROMA QUE , à Céphise. Allons rejoindre mon époux. CÉPHIS E. Madame.... ANDROMAQUE. Eh ! que veux-tu que je lui dise encore ? Auteur de tous mes maux, crois-tu qu'il les ignore?... ( A Pyrrhus. ) Seigncur, voyez l'état où vous me réduisez ! J'ai vu mon pere mort et nos murs embrasés ; J'ai vu trancher les jours de ma famille entiere, Et mon époux sanglant traîné sur la poussiere , Son fils, seul arec moi, réservé pour les fers.... Mais que ne peut un fils ! je respire, je sers. J'ai fait plus: je me suis quelquefois consolée Qu'ici plu'ôt qu'ailleurs le sort m'eût exilée; Qu'heureux dans son malheur le fils de tant de Rois, Puisqu'il devoit servir , fût tombé sous vos loix. J'ai cru que sa prison deviendroit son asyle. Jadis Priam soumis fut respecté d'Achille. J'attendois de son fils encor plus de bonté.... Pardonne, cher Hector , à ma crédulité! Je n'ai pu soupçonner ton ennemi d'un crime: |