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caracteristiques; je perçois que le dernier regardait Polichinel pour savoir s'il etait plus ridicule que lui. J'ai reçu une lettre de Millingen qui souffle à Paris plus que jamais, et je pense que ses voisins l'ont fait deloger, à cause de son souflement pulmonique, car il a été obligé d'aller du bruit de Paris où son asthme sera confondu avec les voitures que passent continuellement, rue neuve des Petits Champs où il loge maintenant; je crains que ce cher antiquaire ne casse pas ses vieux os, et surtout, s'il apprend qu'il y a une conspiration formée contre lui, par un jeune temeraire que arrive sur l'horizon pour prouver que tout ce que James a ecrit ne signifie rien. Vous pensez bien sans doute que Gell protége cet homme, mais malgré tout, je pense que Millingen sortira victorieux de sa lutte Etrusque. Et quoiqu'il soit d'un petit calibre ses boulets feront plus de bréches que les bombes des autres qui eclatent sans rien dedans. Au surplus s'il meurt je le ferais reduire en cendres et mettre dans notre lacrymatoire Etrusque il y a plus des places qu'il en fant, et c'est réellement un tombeau digne d'un maigre antiquaire : j'espere que vous n'avez pas oublié un complimenteur (cela veut dire un flatteur Fran est Durand, que vous avez vu au Belvidere bien decidé à ne jamais quitter celle qui fait son bonheur, qui le console de toutes ses pechés et le dedommage de tous ses chagrins dans ce monde ici bas-c'est à dire sa collection. Eh bien M. Durand n'a rien eu de plus pressé en arrivant à Paris que de la vendre au Roi de France, pour une somme bien capable de le consoler d'une perte si cheri à son triste cœur-le voila donc veuf et decidé d'epouser des momies cas il va se donner dans cette branche d'instruction ou pour mieux dire de commerce.

son nom

“ B————, B————, and Co. ont fait banqueroute. Adieu medailles cigarres et autres agrements de societé. L'abbé perd par cette faillitte, 700 guinées, mais il est bien decidé de les regagner par une route quelleconque Medici visera son passeport et Circelle le contresignera. P— pretend que c'est un grand comfort que de ne pas faire banqueroute. D'abord il n'a jamais eu grande idée de la maison B——— il pense très peu de F et encore moins de Rothschild, mais en revanche il pense beaucoup de D——— et de P———. Dans ce moment M. G. se fait faire des pantalons probablement sur le modèle des miens, mais c'est un coup de politique, c'est pour prouver aux tailleurs de la ville que sa maison tient bon; malgré que M————— ne met jamais le pied dans le bureau il me l'a encore certifié sur parole d'honneur la plus sacrée foi de gentilhomme de Jersey et autres lieux, on a decouvri dans Pompeii des choses qui sont magnifiques et belles; si on ne les veut pas trop vanter nous devons aller les voir quand cette fureur d'etrangers sera calmée-vous concevez qu'il est inutile d'aller à Pompeii pour voir tous les associés de Day and Martin, et de Barclay and Perkins. Vous n'avez pas d'idée de la figure des Anglais qui sont dans ce moment à Naples-ce sont réellement les Anglais pour vire. Je vous assure que si le Baron Stultz, de Clifford Street, arriva dans ce moment il fera une grande figure parmi ceux ci.

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Je commence à m'appercevoir que ma lettre avance il me reste juste la ⚫lace de vous souhaiter beaucoup d'instruction et de plaisir dans le bureau où

vous allez entrer. J'espere un jour voir votre merite mis à execution; ne croyez pas que cela soit à batir des chateaux en Espagne, car il y en a plus qu'il n'en faut. Enfin, mon cher Charles, si tout le bonheur que je vous souhaite vous arrive vous ne pouvez manquer d'être heureux. Lady B-vous envoye un million d'amitiés, Lord Beloigne dans ce moment, sans cela je suis persuadé qu'il vous envoyerait au moins 1500 choses aimables-pour Maryelle vous dit tant de choses que je n'ai plus assez de place de les mettre—pour moi je vous assure de mon amitié inalterable et vous prie de presenter mes hommages à madame votre mère et mes compliments à votre père. Lady B― se rappele au souvenir de votre mère qu'elle aime de tout son Adieu, et pour toujours votre tres devoué D'ORSAY."

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cœur.

17ième Novembre, 1831. "MON CHER CHARLES,-J'etais bien loin de penser lorsque je vous ecrivais Brighton, que vous seriez frappé aussitôt du coup deplorable qui fait souffrir toute votre famille ainsi que vos amis. Mon style eut été moins gai, car la perte que vous venez d'eprouver me fait un réel chagrin, ce fidele serviteur (Nanini) etait tellement au dessus de sa classe qu'on ne pouvait le voir sans s'y attacher, et je conçois que dans votre vie, un evenement aussi imprevu devient une epoque bien sensible.

"Je sais, mon cher Charles, ce qu'il en est de perdre quelqu'un qu'on estime; ne regrettez pas de n'avoir pas assisté aux derniers moments du pauvre Nanini; c'eut été une source intarissable de souvenirs encore plus penibles, et son image defaite se representerait continuellement à votre imagination, sans que ce souvenir puisse vous être d'aucune consolation positive. J'ai perdu mon pauvre ami Blessington et ma mère dans l'espace de deux mois; ils sont morts dans mes bras, et lorsqu'ils m'entrent dans l'idée c'est toujours leurs derniers moments qui se presente de preference. Je voudrais me les representer dans d'autres situations de la vie, mais cela me devient difficile. Conservez donc du pauvre Nanini tout le souvenir de son attachement pour vous, tout le beau naturel de son excellente nature, et vous sentirez malgré vos regrets, que votre souvenir de lui apportera toujours quelque chose d'agreable dans votre imagination. Il y a peu de consolation à apporter à quelqu'un qui vient de faire une perte irréparable, mais enfin il est du devoir d'un ami sincere, de montrer sa sympathie, c'est ce qui m'a engagé à vous ecrire. "Votre affectionné

ALFRED D'ORSAY."

"Londres, 1st September.

"MON CHER CHARLES,-J'étais trop lié avec votre bon père, et trop ami aussi avec vous, pour faire ce qu'on appele une visite de condolence, ainsi vous m'excusez pour n'être pas allé m'attrister, plus que je ne l'étais par la perte que nous avons faite. J'étais encore l'autre jour à Goodwood, et je puis avouer en vertu de ma sincerité, que j'avais le cœur bien ulceré, en étant sur le même spot, où l'année avant je plaisantait avec votre cher père. Vous ne

doutez pas, mon cher Charles, de tout l'interet que j'eprouve pour tout ce que vous concerne, et si j'ai commencé par une preface si longue de mes sentiments, c'est pour en venir à un sujet du quel depend la necessité de l'entreprise que vous avez sur les mains. Depuis le moment que j'ai su que vous avez pris l'Adelphi j'ai decidé avec Lord Worcester que nous ferions tout notre possible pour entrainer la societé en votre faveur, à force d'y penser, et d'en parler. Je m'apperçois, que premièrement le plan de Y-est, de vous faire succomber; il vous abandonne personellement, pour tacher de vous faire sentir qu'il est indispensable; cette saison est un trial qu'il vous donne, esperant qu'en cas de failure vous rejettiez tout entre ses mains. Il faut donc y remedier bon gré malgré. Reeves aussi part pour l'Amérique. Mme. Honey est engagée ailleurs, enfin la plupart des vieilles associations de ce theatre se retirent. Je viens donc vous conseiller d'entrer en arrangement avec le proprietaire du Queen's Theatre, qui transporterait sa troupe avec la votre, l'union ferait la force, et grace à vos talents, vous triompherez completement du piege que Y— -vous a tendu. Le Queen's Theatre a été très successful cette saison; encore hier ils avaient £90 de recette; c'est extraordinaire pour la saison. Chesterfield, Worcester et moi, y avons une loge, et nous avons envié d'en avoir une à l'Adelphi, et hier au soir en parlant de ce sujet à Bond, il m'a dit qu'il serait enchanté de reunir sa troupe à la votre, et de fermer par consequence le Queen's Theatre. Pensez à cela, voyez si vous pouvez y trouver votre avantage, et dites le moi.

"Soyez mon interprete près de votre mère, de tous mes sentiments les plus affectionnés, et croyez moi votre ami sincere, CTE. D'ORSAY."

"MON CHER CHARLES, J'ai un très bel habit tout brodé du quel j'ai un peu grown out; j'ai pensé que vous seriez bien aise de l'avoir, car un clever tailleur pourra arranger de manière que vous etonniez et l'Olympic avec; venez le chercher car je vous le donne-il est tout neuf.

"Votre affectionné

D'ORSAY.

"My best love to the dear mother."

"MON CHER CHARLES,-J'aime beaucoup votre nouvelle piece, et vous l'avez très bien joué, il faut prier l'orchestre de vous accompagner un peu plus bas, car le tintamarre qu'ils ont fait ait empeché que l'on puisse comprendre le quart de votre grand aria. Vous ferez bien aussi selon moi, de retrancher deux couplets du Welsh song. Votre French lady est parfaite, c'est la meilleure qu'on ait encore representò sur un Theatre Anglais. Usez de votre influence pour faire mettre de suite un perruque noir à Oxberry, il sera l'image de George Wombwell; il en a le costume et les manières dans la perfection, et cela fera un effet complet; Wombwell n'en sera pas faché, au contraire, et je pense que Liston ayant profité de moi on peut très bien prendre cette petite liberté qui profitera beaucoup. Donc etablissez un petit perruque noir bien curlé avec deux petits favoris sur les cotés du bout du menton d'Ecco. "Au revoir, cher Charles Votre affectionné D'ORSAY "

No. II.

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LETTERS FROM COUNT D'ORSAY TO DR. FREDERICK FORSTER QUIN. "Sième Août, 1831, 8 Seamore Place, May Fair. "Cher et estimable Quin, regenerateur de l'humanité souffrante! nouveau prophete dont les disciples s'essouflent à chanter les louanges, et qui finiront par triompher comme la civilization regnante; comment se fait il que vous oubliez entièrement votre disciple Alfred? n'attendez pas en vain l'arrive d'un ange de ciel pour m'eclairer, mais deroulez vos papyrus pour y graver les progres de la marche gigantesque de cette methodus medendi, qui jointe à votre intelligence vous assure pour votre vieillesse un ombrage de lauriers dont l'epaisseur permettrait à peine que vous soyez encore plus eclairé par le rayon de gloire que le Ciel dirigera sur vous. Maintenant que je vous ai dit ma façon de penser à votre egard, parlons de moi dans un style moins laconique. Depuis mon arrivée dans ce pays il etait difficile de pouvoir donner un fair trial à la methode, étant toujours obligé à diner de boire un verre de vin, avec tous ceux qui ont soif. Ainsi je l'ai abandonné trop tôt pour me guerir, mais toujours à temps, pour me penetrer, que jusqu'à ce jour le genre humain a vegeté au lieu de vivre. Il faut donc que je recommence malgré que je souffre moins; repenetrez vous de ma santé, consultez vos oracles, et voyez à me reprendre en main comme vous l'aviez fait. Je suivrai ponctuellement vos avis, et vous aurez au moins la gloire d'avoir gueri un des trompettes de la renommée de la methode, et un ami sincere. Detaillez bien la manière de prendre les remèdes, et prescrivez non pas en paraboles, mais dans votre style persuasif. Notre ami Baillie est parti pour la Pologne, il veut voir de près ces victoires dont ont parlé beaucoup, et qui n'arrivent jamais; il sera probablement arreté dans sa route par les troupes de votre ancien ami et maître le Roi des Belges. Que dites vous de son idée d'avoir accepté le trone la Belgique. Comme son ancien médecin vous avez sans doute prescrit quelque remède pour le faire defendre et apprécier par les braves Belges.' Adieu, brave Quin. Je vous serre la main non pas de toutes mes forces, mais de tout mon cœur. Votre devouè et sincere ami, ALFRED D'ORSAY."

"Crockford, Minuit.

"CHER QUIN,-Je passe ma vie à votre porte, et si le diable vous emportait, il ne pourrait le faire mieux que vous ne le faites. Aujourd'hui j'ai été de bonne heure chez vous pensant vous attrapper, mais c'est en vain. Je voulais savoir quelques details de votre entrevue avec Lord -; car quoique j'ai moins d'amitié pour lui depuis sa conduite à mon egard, il faut pourtant que je cause encore de lui avec vous. Vous avez beau le defendre; c'est l'homme le plus froid que la mèr du nord ait pu jeter sur les côtes d'Angleterre. Son indifference le rend complêt sous ce rapport. Vous m'echauffez la bile en le defendant commes vous le faites. Je vous repête qu'il n'a plus d'amitié pour moi, et qu'il a transferé son attachment sur mes parens en

France, dont il a recemment fait la connaissance. Je l'ai rencontré l'autre jour en sortant de chez vous, et il m'a reçu d'une manière si refroidissante, que le vent d'Est ne m'a pas rechauffé depuis plusieurs jours. Je l'ai vu à l'opera l'autre soir, où il n'a pas daigné tourner la tête pour me regarder. Je l'ai rencontré chez le peintre C——————, où il m'a reçu si comiquement que Bouffé aurait été jalous de ce rôle. Je l'ai vu chez notre ami le Duc de B———, où il m'a donné une main morte, et lorsque je l'ai regardé (très peu à la verité), j'avais peine à concevoir que c'etait le même bon camarade avec lequel vous et moi avons passé de si bonnes soirées, et eu de si agreables et spirituelles conversations. Vous me dites que c'est ma faute que nous ne sommes plus amis, et vous me grondez de my thin skin, et bien, pour me conformer à vos desires j'ai été trois fois à sa maison. Il etait sorti avec son polichinelle de Enfin au milieu de tout cela je suis assuré de bonne part qu'il se donne les airs d'imaginer que je me suis conduit mal pour lui. Concevez vous cela, bon Quin, vous qui savez ce qu'il en est, et combien j'avais de l'amitié pour lui. Je desire donc que vous lui parliez: tachez de le voir-cela sera pourtant une chose assez difficile-car il se croit maintenant homme d'état, destiné a tenir le gouvernail des affaires de la Grande Bretagne; de sorte qu'il est toujours entouré d'un tas de courtisans lesquels flattent son amour propre et l'empechent de se servir de son bon sens. Comme il se leve à 8 heures du matin pour aller dejeuner avec le Premier, et qu'il se couche à 1 heure la nuit pour rever politique, choisissez adroitement un entre acte; le fait est, bon Quin, que je suis assuré qu'il a beaucoup plus d'amitié pour vous que pour moi maintenant, chose qui incontestablement prouve son esprit et son jugement éclairé; mais qui est neanmoins peu flatteur pour votre ami affectionné, "ALFRED D'ORSAY.

"P.S.-Vous avez, mon cher, une manie insupportable, celle de toujours defendre les absens. Ne savez vous pas qu'il y a un proverbe Français qui dit que les absens ont toujours tort? Cette mode dure toujours, et que diable! vous qui êtes le pink of fashion, devez suivre la mode."

"Mercredi.

"MON BON QUIN,-Viens donc drop in à 74 heures; nous comprendrons alors ce que ces dames ne peuvent pas comprendre. Il est etonnant que l'homme que nous aimons le mieux au monde, soit à peu près celui que nous voyons le moins. Eh bien! T. F. a rencontré mes parens à Paris et les a tellement bragué sur son amitié et admiration pour moi qu'ils se sont imaginés que c'était un attachement d'enfance que je les avais caché; c'est pourtant à toi que je dois ce succès parmi toutes les choses que je te dois. Scélerat d'homme, je t'embrasse. Ton meilleur ami, D'ORSAY."

"Paris, Mardi.

"MON CHER AMI,-Je puis bien dire que dans toute ma vie je n'ai jamais ressenti un aussi grand chagrin que celui de perdre, pour un instant même, VOL. II.-U

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