Images de page
PDF
ePub

ane police plus forte et une autorité plus concentrée que dans les autres communes. Tout ce qu'en possédaient les maires leur fut retiré le bureau central de police et de subsistances fut supprimé, et on mit à sa place un magistrat unique, sous le titre de préfet de police.

Le bureau de la ville avait autrefois à ses ordres une garde dont les officiers et les soldats étaient en charges, et ne servaient que fort peu à la sûreté des citoyens. Pendant un temps qui datait de fort loin, un certain nombre de bourgeois, tirés des corps de métiers, veillaient pendant la nuit, pour suppléer à l'insuffisance de cette garde, dans les différents quartiers de Paris. Deux inspecteurs, appelés clercs du guet, avertissaient chaque communauté du jour où elle devait fournir cette garde de sûreté, qu'on appela le guet assis, lorsque le gouvernement eut établi quelques sergents de police, sous le commandement et la conduite d'un chevalier du guet. Ce corps soldé n'était, au quaforzième siècle, que de vingt hommes à cheval et vingt-six à pied; mais il s'accrut et finit par remplacer la garde bourgeoise. En 1789, il se composait de cent trente-deux hommes de cavalerie, et huit cent quatre-vingt-dix hommes d'infanterie, dont le lieutenant de police réglait la marche (voy. GUET).,

Lors de la révolution, le guet fut supprimé, et le service de sûreté reposa uniquement sur la garde nationale. Soit pour la soulager, soit dans d'autres vues, on institua une garde municipale soldée sur le budget de la ville, organisée d'abord en deux régiments d'infanterie et un de dragons, puis remplacée par un corps de gendarmerie, partie à pied, partie à cheval; les sapeurspompiers furent mis sur le pied militaire, et ces deux troupes formèrent ensemble une forcé double de l'ancien guet de Paris (voy. GARDE MUNICIPALE).

Depuis 1800, la police des départements n'a point subi de modifications. Elle est confiée, dans les villes d'une population de cent mille âmes et audessus, à un commissaire général de police, qui a sous ses ordres un nombre suffisant d'agents et de subordonnés,

et correspond directement avec le ministre de l'intérieur, de qui il tient ses pouvoirs; dans les villes de moindre importance, la police est faite par un seul ou par plusieurs commissaires qui sont subordonnés au maire et aux adjoints pour la partie administrative de leurs fonctions. Ils sont chargés de veiller à l'exécution des lois de simple police, de faire un service perpétuel de surveillance et de sûreté, de maintenir le bon ordre, la tranquillité, la salubrité dans les lieux de leur résidence, et de remplir les fonctions du ministère public près du tribunal de simple police. Quant aux soins qu'exigent les communes rurales, le soin d'y faire la police est remis aux gardes champêtres et à la gendarmerie, qui est chargée, en outre, du service qu'exige la sûreté des grandes routes, sous l'autorité et sous la surveillance du pouvoir administratif et du pouvoir judiciaire, aux ordres desquels ils sont tenus d'obéir, et auxquels ils doivent faire des rapports de tout ce qui se passe d'extraordinaire dans les localités commises à leur surveillance.

Outre cela, chaque préfet est chef supérieur de la police administrative, judiciaire, municipale et rurale de son département; et, en conséquence, doit en surveiller tous les détails.

A Paris, le préfet de police remplit toujours les mêmes fonctions, aidé par des commissaires, des officiers de paix, des inspecteurs, etc. La gendarmerie dite de Paris a été licenciée à la suite de la révolution de juillet 1830, et remplacée par un corps de garde municipale de trois mille hommes à peu près, infanterie et cavalerie; par un corps de sergents de ville; par des surveillants occultes, des agents secrets, et par une brigade appelée de sûreté, pour la recherche et la capture des malfaiteurs. Cette brigade fait de nuit, en habit bourgeois, des rondes de surveillance que les Parisiens appellent les patrouilles grises.

LISTE DES LIEUTENANTS GÉNÉRAUX, DES
MINISTRES ET des préfets de police.

1° Lieutenants de police. Gabriel-Nicolas de la Reynie......! Marc-René de Voyer de Paulmy d'Argenson...

1667

1697

[blocks in formation]

3 juin

1810. Savari.

3 avril 1814. Le ministère est supprimé. 21 mars 1815. Fouché.

23 juin. ...... Pelet de la Lozère (par intérim.)

9 juillet.... Fouché. 24 septem. ... Decazes.

29 decem. 1818. Le ministère est supprimé.

3 Préfets de police. Louis-Nicolas-Pierre-Joseph Dubois, du 24 mars 1803 à 1810. Pasquier, de 1810 à 1814.

Le comte Anglès (directeur général de la police), du 3 avril au 12 mai 1814. Le comte Beugnot, id., du 12 mai au 3 déc. Dandré, id., du 3 décembre au 20 mars 1815. Le comte Real (préfet de police), de 21 mars au 23 juin.

Decazes, du 9 juillet au 24 septembre 1813. Le comte Anglès, du 24 septembre 1815 à

février 1820.

Le comte Simon, de février 1820 à 1821.
Delavau, de 1821 â 1827.
De Belleyme, de 1827 à 1829.
Mangin, de 1829 à 1830.
Vivien, de 1830 à 1831.
Gisquet, de 1831 à 1836.

Delessert, encore en exercice en 1844.

POLIGNAC, bourg du Velay, aujourd'hui compris dans le département de la Haute-Loire. Ce lieu, berceau de la famille de Polignac, eut successivement les titres de vicomté, de comté, de marquisat et de duché.

POLIGNAC (famille de). Cette maison, qui prétend descendre de Sidoine Apollinaire, ne sortit de l'obscurité, au dix-septième siècle, que par l'éclat que fit rejaillir sur elle le cardinal de Polignac, personnage également, distingué comme diplomate et comme homme de lettres.

Melchior DE POLIGNAC, né au Puy en Velay en 1661, fut emmené a Rome comme conclaviste par le cardinal de Bouillon, lors de l'élection du pape Alexandre VIII, et contribua puissamment à calmer les querelles qu'avait occasionnées la celebre déclaration du clergé de France en 1682. Envoyé ensuite comme ambassadeur en Pologne, il fut reçu avec distinction par Jean Sobieski; et, à la mort de ce prince, il parvint à faire élire roi de Pologne le prince français Louis de Conti, neveu du grand Condé. Mais ce prince mit beaucoup de lenteur à aller prendre possession du trône auquel il était appele, et les factions en profiterent pour le lui ravir; de sorte que; lorsqu'il arriva en Pologne, il le trouva occupé par Auguste II, qui avait été nommé à sa place. Louis XIV fit retomber sur l'abbé de Polignac la faute que le prince de Conti avait commise; et l'ambassadeur, rappelé et disgracie, passa quatre ans en exil dans son abbaye de BonPort.

Rentré enfin en grâcé, il fut, en 1702, envoyé à Rome pour y seconder les négociations du cardinal de la Trémouille; et on le comprit, en 1710, au nombre des plénipotentiaires chargés de porter aux négociateurs réunis à Gertruvdenberg les propositions de Louis XIV. Il était, dit Voltaire, un des plus beaux-esprits et des plus eloquents de son siecle, et imposait par sa figure et par ses grâces. Mais l'esprit, la sagesse, l'éloquence ne sont rien dans des ministres, lorsque le prince n'est pas heureux. L'on sait que les offres du grand roi furent reçues avec mépris, et que les plénipotentiares hollandais

[merged small][ocr errors]

En 1713, l'abbé de Polignac reçut le chapeau de cardinal, et fut nommé maître de la chapelle du roi. Disgracié et exilé de nouveau pendant la régence, pour s'être compromis dans la conspiration des princes légitimés, il revint à la cour en 1721, fut pour la troisieme fois envoyé à Rome, concourut à l'exaltation de Benoît XIII et de Clément XII, resta huit ans à la cour pontificale, chargé des affaires de France; termina les différends suscités par la bulle Unigenitus, et rentra enfin dans sa patrie en 1730. Pendant son absence, il avait été appelé à l'archevêché d'Auch (1726). Il avait été reçu à l'Académie française en 1704; à celle des sciences en 1711, et à celle des inscriptions en 1717. Ses vastes connaissances, son éloquence toute cicéronienne dans la langue de l'orateur romain, mais surtout ce que le public connaissait déjà de son poëme de l'Anti- Lucrèce, furent ses titres à ces honneurs littéraires. Ce poëme n'avait pas encore atteint la perfection que l'auteur se proposait de lui donner, quand il fut surpris par la mort, à Paris, le 20 novembre 1741. Lebeau, l'historien du Bas-Empire, et l'abbé de Rothelin y mirent la dernière main, et le publièrent en 1745.

Sidoine-Apollinaire - Gaspard-Scipion, marquis de POLIGNAC, frère aîné du précédent, fut lieutenant général des armées du roi et gouverneur du Puyen Velai.

Yolande-Martine-Gabrielle de PoLASTRON, duchesse de POLIGNAC, connue surtout par l'affection toute particulière que lui montra Marie-Antoinette, naquit vers l'année 1749. Douée de beaucoup d'agréments, elle épousa,

en 1767, le comte Jules de POLIGNAC, petit fils du précédent. Bien qu'elle eût été présentée à la cour à l'époque du mariage de Marie-Antoinette, alors dauphine, elle vivait habituellement, par économie, dans une terre de son mari, à Claye. Cependant elle parut enfin dans quelques bals à Versailles; elle y fut remarquée, et elle parvint à inté resser la jeune reine en ne taisant pas l'obstacle qui récemment s'était opposé à ce qu'elle assistât aux fêtes données à l'occasion du mariage des frères de Louis XVI. Marie-Antoinette conçut bientôt pour elle un vif attachement, et elle mit si peu de réserve dans les démonstrations de son amitié, que la comtesse devint dès lors l'objet de l'attention envieuse des courtisans. On a dit que les séductions de la faveur ne la préoccupaient pas au point de lui en cacher l'écueil, et qu'elle avait songé sérieusement à se retirer. Quoi qu'il en soit, il paraît que d'autres conseils prévalurent on se flattait dans sa famille de partager les avantages que cette liaison pourrait offrir, et on lui fit écrire à la reine une lettre d'adieu, où elle lui disait, au milieu des expressions de la plus tendre reconnaissance, que le départ auquel elle était résolue n'avait pas pour principal motif la difficulté de se montrer convenablement à la cour; mais qu'elle craignait surtout un refroidissement qui la livrerait à l'inimitié de

bien des rivales. C'était décider MarieAntoinette à prendre des moyens efticaces pour la retenir à la cour: elle fut d'abord installée au haut de l'escalier de marbre de Versailles, dans un appartement qui seul aurait été une grande distinction; et pour dissiper encore mieux ses inquiétudes en commençant à lui assurer un sort, la place de premier écuyer, devenue vacante peu de temps après, fut donnée à son mari, simple colonel. Ce fut seulement en 1780 que le roi le fit duc héréditaire. En 1782, la princesse de Rohan-Guémenée fut obligée de quitter ses fonctions de gouvernante des enfants de France; madame de Polignac la remplaça, et, bientôt après, son mari fut nommé surintendant des postes. Marie-Antoinette passa dès lors une partie des journées auprès de son amie, dont les salons devinrent

le lieu de réunion des chefs de ce parti qui, vivant du produit des abus, ne cachait pas son éloignement pour des réformes devenues nécessaires, et qui les combattit bientôt par tous les moyens dont il put disposer. Indiscrètement comblée des faveurs de la cour, ainsi que le duc son mari, madame de Polignac fut soupçonnée d'abuser de son ascendant, et même de conseiller les machinations attribuées à la reine dans les premiers temps de la révolution. On imputait à sa famille de n'avoir été rien moins qu'étrangère à la dilapidation des revenus de l'État. Et, en effet, sept cent mille livres de traitements ou pensions réversibles d'un membre sur l'autre n'étaient pas tout ce que les Polignac avaient obtenu de la libéralité ou plutôt de la coupable faiblesse du roi. Ils y avaient joint encore des concessions de terres et de péages. Aussi, lorsque la découverte du fameux livre rouge eut révélé à la nation les folles prodigalités de la cour, Mirabeau s'écria-t-il, en comparant leur partage à celui des représentants d'un héros : « Mille écus à la << famille d'Assas pour avoir sauvé l'État; «< un million à la famille Polignac pour « l'avoir perdu! » Cette exclamation du célèbre orateur n'était que l'écho des malédictions populaires. La haine générale s'était attachée à la favorite et à tout ce qui portait son nom. Elle et ses parents se hâtèrent de fuir au moment où les premiers troubles de la révolution firent craindre que cette haine ne réalisât ses menaces; et, chose remarquable, ils furent les premiers émigrés.

[ocr errors]

Madame de Polignac se retira d'abord en Suisse avec son mari, sa fille et sa belle-sœur; puis, elle se rendit à Vienne, et y mourut à l'âge de quarante-quatre ans, le 9 décembre 1793. Son mari, après avoir fait la campagne des princes, dans l'armée de Condé, partit pour la Russie, et reçut de l'impératrice Catherine une terre dans l'Ukraine. La restauration ne le ramena pas en France; il mourut à Saint-Pétersbourg

en 1817.

Armand - Jules - Marie-Héraclius, comte de POLIGNAC, né en 1771, fils aîné des précédents, servait en 1789, en qualité d'officier, dans un régiment

de hussards. Il émigra avec ses parents, se maria en Italie, avec la fille d'un baron hollandais, puis alla rejoindre son père sur ie Rhin, et fit, avec lui, la campagne des princes. Lorsque l'armée de Condé eut été licenciée, il se rendit en Angleterre, auprès du comte d'Artois; puis entra, en 1803, dans la conspiration de Pichegru et de Cadoudal contre le premier consul, et y entraîna son frère Jules. Les deux frères furent arrêtés. Traduit devant le tribunal qui devait les juger, Armand déclara qu'il avait eu une entrevue avec George, Moreau et Pichegru, dans laquelle il avait déclaré que si les moyens mis en usage ne portaient pas le caractère de la loyauté, il se retirerait en Russie; Jules soutint qu'il n'y avait pas eu de conspiration. Du reste, leur procès fut remarquable par une lutte de dévouement fraternel, dans laquelle chacun d'eux plaidait la cause de l'autre aux dépens de la sienne propre. « Mon frère « est jeune et sans expérience, disait « Armand; c'est moi qui l'ai entraîné; << s'il y a un coupable, c'est moi qui le << suis, et il ne doit pas en être là vic<< time. Je suis seul, sans fortune, « sans état, disait Jules, et mon frère «< est marié. Ne livrez pas au désespoir << son intéressante épouse; que je sois

[ocr errors]

frappé, et non pas lui. » Les deux frères furent condamnés, Armand à la peine de mort, Jules à deux ans d'emprisonnement. Joséphine interceda pour Armand, et obtint sa grâce du premier consul, qui commua sa peine en une détention, laquelle plus tard fut réduite à une réclusion dans une maison de santé. Jules resta le compagnon de captivité de son frère. En 1812, ils se laissèrent duper par le général Mallet, qui leur persuada qu'il n'avait d'autre but que de rétablir les Bourbons. Enfin, en 1814, ils s'échappèrent pour aller rejoindre à Vesoul le comte d'Artois.

en

Le comte Armand fut nommé pair de France, en 1815; il devint duc à la mort de son père, puis reçut le titre de premier écuyer du roi. Il refusa, 1830, de prêter serment de fidélité au nouveau gouvernement, et cessa de faire partie de la chambre des pairs. Jules-Auguste - Armand - Marie,

T. XI. 41 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

41

prince de POLIGNAC, frère du précédent, dont il partagea toutes les entreprises, était né à Versailles en 1780. Il reçut du pape le titre de prince romain, et de Louis XVIII la dignité de pair de France; fut envoyé, comme ambassadeur à Vienne, où il ne put percer le voile dont Metternich couvrait sa politique; remplaça M. Decazes à Londres, où son peu de capacité ne donna aucune inquiétude au ministère anglais; inspira de vives craintes à M. de Villèle et à M. de Martignac, par les nombreux voyages qu'il fit à Paris pendant son ambassade, parce qu'on savait qu'il était le favori de Charles X, et que ce prince n'attendait qu'une occasion favorable pour l'appeler au ministère. Il y arriva enfin le 8 août 1829, pour son malheur et pour celui du monarque et de la dynastie qu'il voulait servir: il y arriva en compagnie de ce qu'il y avait en France de plus antipathique à la nation, de M. de Bourmont, le transfuge de Waterloo; de M. de la Bourdonnaye, l'homme aux catégories, lequel fut bientôt remplacé par M. de Peyronnet, l'homme aux lois de justice et d'amour. D'abord simple ministre des affaires étrangères, M. Jules de Polignac ne tarda point à être nommé président du conseil. L'on sait l'histoire de ce déplorable ministère qui contre-signa les fatales ordonnances de juillet, foula aux pieds les lois de l'État, ensanglanta la capitale, et finit par précipiter du trône de France la branche aînée des Bourbons (voy. Révolution de JuilLLET). L'on sait aussi qu'arrêté avec plusieurs de ses collègues, M. de Polignac comparut devant la cour des pairs, où il fut défendu par M. de Martignac, craignit, pendant le procès, pour sa vie, à laquelle en voulait une multitude furieuse que la force armée avait peine à contenir, fut condamné à la déportation, enfermé pendant quelques années avec ses collègues au château de Ham, puis enfin rendu à la liberté.

POLIGNY, Poliniacum, petite ville de l'ancienne Franche-Comté, aujourd'hui chef-lieu de sous-préfecture du département du Jura, servit, sous la domination romaine, de résidence au gouver neur de la province Séquanaise, et fut, au moyen âge, une des habitations fa

vorites des comtes et des ducs de Bourgogne. On y voit encore des vestiges du fort Grimont, où étaient déposés les titres de leur maison. C'était, au neuvième siècle, une des villes les plus considérables de la Franche-Comté; mais un siége et un incendie en détruisirent les deux tiers, en 1638. On y compte aujourd'hui 6,500 habitants.

POLITIQUES (Parti des). C'est le nom que l'on donna, en 1568, à ceux qui inclinaient à la paix quoique catholiques, et à la tête desquels se trouvait le chancelier de l'Hôpital; et cette désignation était prise dans une acception odieuse, comme si on leur eût reproché de sacrifier leur conscience à des intérêts hu

mains.

« De peur que ce parti modéré ne se fortifiat, Catherine fit signer à la cour et envoya aux gouverneurs des provinces un formulaire de serment, par lequel on s'engageait à ne reconnaître que les ordres du roi exclusivement à tous autres; de ne prendre les armes que pour lui, de renoncer à toute entreprise secrète qui n'aurait pas son aveu formel, et de lui donner connaissance de celles qu'on découvrirait; en un mot, d'être toujours unis de cœur et d'esprit avec les catholiques pour la défense de la patrie. Il ne fut donc plus permis d'être zélé à demi (*). »

On donna également le nom de politiques ou malcontents à la cabale qui se forma contre la cour, en 1574, vers la fin du règne de Charles IX. A la tête de cette cabale, formée particulièrement contre le despotisme de Catherine de Médicis, et peut-être aussi pour mettre sur le trône le duc d'Alençon, frère du roi, se trouvaient ce même duc d'Alençon, le roi de Navarre, la reine Marguerite sa femme, le prince de Conde, la Molle et Coconnas. Cette conspiration aboutit à l'entreprise des jours gras, qui eut pour résultat le supplice de plusieurs des conjurés, et entre autres de la Molle et de Coconnas, à qui on trancha la tête.

Enfin, après la mort de Henri III, il se forma un troisième parti des politiques, qui pendant quelque temps ne reconnurent ni Henri IV, ni Charles X

(*) Anquetil, Esprit de la ligue, t. I,

p. 217.

« PrécédentContinuer »