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les Espagnols les batailles de la Jonquiere, de Saint-Sébastien et de la Madeleine; s'empara de Figuières après un combat glorieux, y fit 9,000 prisonniers, et se rendit maître de 71 pièces de canon avec un matériel considérable. Il termina la campagne de 1795 par la prise de Roses.

Nommé ambassadeur à Madrid en 1796, il y fit preuve d'une grande habileté, en négociant le traité d'alliance offensive et défensive entre la France et l'Espagne, lequel fut signé et ratifié le 22 juillet de cette année. Employé à l'armée d'Italie en 1799, il fut chargé du commandement de l'aile gauche à la bataille de Novi, et fut fait prisonnier en protégeant la retraite de l'armée. Il devint sénateur en 1801, fut pourvu de la sénatorerie de Bordeaux en 1804, et nommé maréchal d'empire le 10 mai de la même année. Il était gouverneur des États de Parme et de Plaisance, lorsqu'en 1808 l'empereur le désigna pour aller prendre, à Naples, le commandement des troupes françaises stationnées dans ce royaume. Il conserva cette position jusqu'à l'époque où Murat abandonna la cause de Napojeon pour se joindre aux ennemis de la France. Revenu alors à Paris, il adhéra à la déchéance de l'empereur; fut nommé commissaire extraordinaire dans la première division militaire, et chargé, le 31 mai 1814, de présider la commission créée pour examiner les titres des officiers émigrés. Il habitait sa terre de Monbech, près Toulouse, lorsque Napoléon revint de l'île d'Elbe; il se réunit au baron de Vitrolles, chargé par Louis XVIII d'aviser dans le Midi aux moyens d'arrêter sa marche. La seconde restauration le récompensa de ce zèle en le nommant gouverneur de la première division militaire. Il mourut

en 1819.

PÉRIGORD. Cette ancienne province de France, qui tire son nom de la peuplade des Petrocorii ou Petragorici, etait bornée au nord par l'Angoumois, à l'orient par le Quercy et le Limousin, au couchant par la Saintonge, et au midi par l'Agenois. Lors de la division des Gaules faite sous Honorius, elle fut comprise dans la seconde Aquitaine. Les Goths l'ayant conquise, ainsi que

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les provinces voisines, sur les Romains, en furent dépouillés à leur tour par les rois mérovingiens. Ceux-ci la possédèrent jusqu'au temps d'Eudes, qui s'empara de toute l'Aquitaine.

Pepin le Bref enleva le Périgord à Waifre, petit-fils d'Eudes; et Charlemagne, fils et successeur de Pepin, établit gouverneur de ce pays, sous le titre de comte, en 778, un seigneur nommé Widbalde, dont les successeurs, pendant près d'un siècle, sont restés dans l'oubli. Une nouvelle dynastie obtint, en 886, le comté de Périgord, et le conserva jusqu'en 1399. Voici les noms des seigneurs qui la composent :

I. 886. Guillaume 1er.

II. 920. Bernard.

III. 944. Boson Ier, comte de la Marche, succéda à Bernard, par alliance avec Emme, sœur de ce seigneur, dont les enfants étaient morts en bas âge. IV. 969. Hélie I, fils aîné du précédent.

V. 980. Aldebert Ier, deuxième fils de Boson Ier.

VI. 1006. Hélie II, petit-fils de Boson Ier.

VII-VIII. 1031. Aldebert et Hélie III.

IX. 1117. Hélie IV.
X. 1146. Boson II.

XI. 1146. Hélie V, dit Talleyrand. II entra dans la confédération formée par les seigneurs aquitains contre Richard, roi d'Angleterre, et fit hommage de son comté à Philippe-Auguste, en 1204. Il mourut en terre sainte, l'année suivante, laissant trois fils, dont deux lui succédèrent successivement. Le troisième, Hélie Talleyrand, fonda la maison qui, sans avoir jamais possédé le comté de Périgord, existe encore aujourd'hui, sous le nom de TalleyrandPérigord (*).

(*) Cette branche obtint de son aînée la seigneurie de Grignols, et successivement par mariages, la seigneurie ou principauté de Chalais, la vicomté de Fronsac, la terre de Bazoches, le marquisat d'Excideuil, les baronnies de Beauvillé et de Mareuil. Vers 1618, elle se divisa en deux branches, dont l'aînée s'éteignit vers le milieu du dix-huitième siècle, avec Louis-Jean-Charles de Talleyrand, prince de Chalais. Mais la fille et héritière de ce seigneur épousa le chef de

XII. 1205. Archambaud 1er, fils du précédent, fit hommage lige de ses États à Philippe-Auguste, en 1212.

XIII. 1212. Archambaud II, frère du précédent, permit aux hérétiques poursuivis par Simon de Montfort de se retirer dans ses États. Il eut de vives discussions avec les bourgeois de Périgueux, qui défendirent vigoureusement les libertés de leur ville contre les prétentions de leur seigneur.

XIV. 1245. Hélie VI, fils d'Archambaud II.

XV. 1251. Archambaud III, fils d'Hélie VI.

XVI. 1295. Hélie VII, fils du précédent, acquit la vicomté de Lectoure par son mariage avec Philippine, héritière de ce pays, ainsi que les baronnies de Rivière et de Salomiau. En 1381, il échangea ces seigneuries avec Philippe le Bel contre les terres de Pui-Normand, la Bastide de Villefranche et certains droits de mouvance.

XVII. 1311. Archambaud IV, fils du précédent.

XVIII. 1336. Roger Bernard, frère du précédent, échangea avec Philippe de Valois, contre d'autres terres, la ville et la terre de Bergerac, que son frère avait acquises par mariage.

XIX. 1369. Archambaud V, dit le Vieux, fils du précédent, eut un long procès avec les habitants de Périgueux, qui défendaient leurs immunités. Ennuyé de la lenteur des formes judiciaires, il se révolta, en 1394, contre la justice du roi et du parlement; mais Charles VI envoya contre lui le maréchal de Boucicault, qui le força à se rendre. Conduit à Paris, il fut condamné par un premier arrêt, en 1395, et par un second, en 1398, à être décapité; toutefois le roi lui fit grâce, et il alla mourir en Angleterre. Charles VI défendit d'exécuter contre son fils l'arrêt de confiscacation du comté.

XX. 1398. Archambaud VI, fils du précédent, posséda le comté de Périgord avant la mort de son père; mais s'étant révolté contre l'autorité royale,

la branche cadette, qui jusque-là avait possédé le comté de Grignols. Les membres de cette brauche furent ensuite élevés à la dignité de princes. Voyez TALLEYRAND.

il fut banni, en 1399, par un arrêt du parlement, et ses biens furent confisqués. Il passa en Angleterre, puis revint en France avec l'armée anglaise; mais ses efforts pour reconquérir son patrimoine n'eurent aucun résultat. Il mourut en 1425, dans le château d'Hauteroche.

Lors du bannissement d'Archambaud, le comté de Périgord fut donné à Louis, duc d'Orléans, qui préparait depuis longtemps la ruine de cette maison pour en avoir les dépouilles. Charles d'Orléans, fils de Louis, vendit ce comté, en 1437, pendant sa captivité en Angleterre, à Jean de Blois, dit de Bretagne, comte de Penthièvre, par l'entremise du bâtard d'Orléans.

En 1454, Guillaume de Blois, dit de Bretagne, vicomte de Limoges, succéda, dans le comté de Périgord, à Jean de Blois, son frère (Voir LIMOGES, vicomtes de). Guillaume de Blois mourut en 1455, laissant pour héritières trois filles. L'aînée, nommée Françoise, porta en dot le comté de Périgord et la vicomté de Limoges à Alain, sire d'Albret, qu'elle épousa en 1470; enfin, Jeanne d'Albret, héritière du comté de Périgord, ayant épousé Antoine de Bourbon, Henri IV, leur fils, réunit ce grand fief à la couronne, en 1589.

PÉRIGUEUX. Ancienne capitale du Périgord, aujourd'hui chef-lieu du département de la Dordogne; population 9,000 habitants.

Périgueux est une des plus anciennes villes de France; elle est mentionnée dans les Commentaires de César, sous le nom de Vesonna, et de nombreuses ruines attestent qu'elle jouit sous les Romains d'une grande prospérité; elle était placée au centre des cinq voies romaines qui se dirigeaient vers Limoges, Caen, Agen, Bordeaux et Saintes, et possédait deux édifices où l'on rendait la justice, une citadelle construite par la famille des Pompée, et un amphithéâtre magnifique, dont les dimensions, à en juger par ce qui en reste, étaient plus vastes que celles des arènes de Nîmes.

Elle fut divisée au moyen âge en deux villes distinctes, qui eurent entre elles, jusqu'en 1240, de graves et fréquents démêlés; cette époque, leurs désastres communs leur firent conclure un

traité d'union, et elles s'entourèrent d'une même muraille; du reste, Périgueux se gouvernait alors elle-même, et ne relevait que du roi. Dans les guerres contre les Anglais, le courage de ses habitants leur fit acquérir de nouveaux priviléges ils furent exempts de la taille et des francs-fiefs. Philippe-Auguste s'en empara; saint Louis la rendit, ainsi que l'Aquitaine, aux Anglais, ses anciens possesseurs. Philippe le Bel la reprit sur Edouard II; mais en 1360, le traité de Brétigny la rendit encore aux Anglais; enfin Charles V la reconquit, et depuis elle ne cessa plus de faire partie du domaine royal. Les calvinistes s'en emparèrent en 1575; elle fut comprise, en 1576, au nombre des huit places de sûreté qui leur furent cédées, et ils la gardèrent jusqu'en 1581. Le prince de Condé parvint à s'en rendre maître en 1651; mais la majorité des habitants ne partageant point ses opinions, secoua le joug en 1653.

Cette ville est la patrie de LagrangeChancel; on y remarque l'église cathédrale de Saint-Front, qui est l'un des plus anciens temples chrétiens que l'on connaisse.

PERINET-LECLERC. Voy. Leclerc. PÉRONNE, petite ville de l'ancienne Picardie, aujourd'hui chef-lieu de souspréfecture du département de la Somme. Elle est environnée de marais et défendue par des ouvrages qui en font une place fort importante. Son hôtel de ville mérite d'être vu. On y conserve une bannière extrêmement curieuse, où sont représentés le siége de Péronne par le comte de Nassau, en 1536 (voyez ci-après), et les divers monuments qui existaient alors dans cette ville. Le château actuel passe pour avoir été construit sous le règne de Henri IV; on y remarque une ancienne tour, appelée vulgairement la Tour Herbert, et dans laquelle on suppose que l'infortuné Charles IV perdit la vie; on croit aussi que c'est dans la même tour que Philippe-Auguste fit enfermer le comte de Boulogne, après la bataille de Bouvines, et que Louis XI fut détenu par le duc de Bourgogne. On compte aujourd'hui à Pé ronne 4,000 habitants.

PÉRONNE (Conférence de ). En avril 1558, le cardinal de Lorraine et le car

dinal Granvelle, ministre de Philippe II, eurent à Péronne une entrevue, dans laquelle il fut convenu que la guerre entre les deux monarchies n'ayant plus d'objet, on ferait la paix nécessaire à l'une comme à l'autre nation, pour combattre les réformés, qu'elles considéraient comme des ennemis domestiques. « Les deux prélats, complétement d'accord, se lièrent d'une manière intime, et jetèrent dès lors les fondements de cette alliance des Guises avec la maison d'Espagne, qui dura pendant tout le cours des guerres civiles (*). »

PERONNE (siége de). Le comte de Nassau, un des généraux de CharlesQuint, vint assiéger Péronne en 1536. Les habitants se disposaient à abandonner leur ville, quand ils furent déterminés à la défendre jusqu'à la dernière extrémité par la résolution de d'Estournel, gentilhomme du voisinage. Cet homme généreux, prévoyant les suites funestes que la perte de cette place aurait pour le royaume, s'y transporta avec sa femme et ses enfants, y fit conduire tous les grains qu'il put recueillir; distribua à la garnison et aux habitants son argent et celui qu'il trouva dans la bourse de ses amis, et montra enfin une valeur, une activité, une intelligence qui rassurèrent les plus timides. Ses efforts eurent le succès qu'il en attendait; les Impériaux furent forcés de lever le siége.

PÉRONNE (traité de). Louis XI venait d'enlever la Normandie à son frère, qui en avait été investi par les traités de Conflans et de Saint-Maur. A cette nouvelle, le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, fit une trêve avec les Liégeois pour marcher contre le roi ; mais celui-ci l'invita à imiter le duc de Bretagne qui venait de signer la paix d'Ancenis, et à terminer leurs différends par un traité. On ouvrit des conférences qui n'aboutirent à rien. Le comte de Dammartin, l'ancien ministre de Charles VII, et le plus ardent ennemi de Louis XI, dans le temps que celui-ci n'était encore que dauphin, rentré en grâce, comblé de faveurs et mis à la tête de l'armée, était d'avis de trancher les

(*) Sismondi, Hisi, des Franç., t. XVIII,

P. 74.

difficultés les armes à la main et d'envahir les États du Téméraire; mais le cardinal la Balué, qui ne devait son élévation qu'à l'intrigue, et qui entretenait des intelligences avec le duc de Bourgogne, conseilla au roi de poursuivre la négociation, et de proposer au duc une entrevue où les deux princes traiteraient en personne, lui assurant que tout l'avantage dans cette conférence serait pour lui, dont le génie était bien supérieur, ajoutait-il, à celui du duc, et dont la parole était si persuasive. Louis se laissa convaincre par ces raisons et par ces flatteries, d'autant plus facilement, que sa vanité de profond politique et d'habile diplomate lui avait persuadé d'avance que, menées et dirigées par lui-même, ces négociations ne pouvaient être qu'une occasion de triomphe éclatant sur son rival. L'événement ne justifia point ces hautes espérances.

Péronne, ville appartenant au duc Charles, fut choisie pour le lieu de l'entrevue. Le roi s'y rendit avec une faible escorte, et sans autre sauf-conduit que la lettre par laquelle Charles acceptait le rendez-vous. Comment le duc se serait-il défié d'un prince qui venait spontanément se livrer entre ses mains sans autre garantie que sa loyauté? Aussi, Charles reçut-il le roi avec les plus grands honneurs. Mais tout à coup, au milieu d'un festin, il apprend que les Liégeois viennent de se soulever de nouveau, ont surpris la ville de Tongres, et que les instigateurs de cette révolte sont les émissaires de Louis XI. Cela était vrai; seulement, Louis, après avoir envoyé des députés aux Liégeois pour les exciter à rompre la trêve, en leur promettant des secours, cela avant que la conférence de Péronne fût convenue, leur avait fait dire par une seconde députation, quand l'entrevue eut été résolue, d'ajourner jusqu'à nouvel ordre leur soulèvement. Malheureusement cette seconde deputation était arrivée trop tard; la première avait obtenu un plein succès, et les Liégeois s'étaient portés à de grands excès. Ils avaient emmené prisonnier Louis de Bourbon, leur évêque, massacré l'archidiacre, et, par un jeu horrible, s'étaient jeté les uns aux autres les membres de leur victime.

La fureur du duc de Bourgogne fut telle, que le roi craignit un instant pour sa vie. Gardé à vue dans le château de Péronne, il avait devant les yeux la fameuse tour où Herbert, comte de Vermandois, avait autrefois enfermé et fait périr Charles le Simple. Il en fut quitte à meilleur marché. Son or, répandu habilement parmi les conseillers du duc, les porta à agir auprès de Charles pour arrêter ses résolutions violentes. Ils y parvinrent, et le roi, après trois jours d'angoisses, reçut la visite du duc, qui lui proposa la signature d'un traité. Louis l'accepta: il y allait de sa vie ou de sa liberté. Ce traité était ignominieux. Tous les articles des traités d'Arras et de Conflans y étaient rappelés et confirmés. Le roi conservait, il est vrai, la Normandie récemment enlevée au duc de Berry, son frère; mais il lui donnait en échange les provinces de Champagne et de Brie, par lesquelles le duc Charles reliait ses États du Nord avec la Bourgogne. Cette clause était dure; c'était établir l'ennemi à dix lieues de Paris; mais, tout en l'acceptant, le roi se proposait bien de ne pas l'exécuter. Il n'en était pas de même d'une autre clause: celle-ci, il n'etait pas au pouvoir du roi de ne pas l'accomplir. Il s'agissait d'accompagner le duc dans son expédition contre Liége, dont la destruction était résolue. Le roi jura tout sur le bras de saint Leu, marcha contre les Liégeois qu'il avait lui-même poussés à la révolte, et quand Liége eut été emportée d'assaut, que tous les habitants eurent été noyés ou massacrés, sans distinction d'âge ni de sexe; enfin, quand l'incendie eut succédé à ce vaste carnage, remis en liberté, il rentra dans ses États, mais évita de passer par Paris, craignant les railleries des habitants, et alla directement au château d'Amboise pour y cacher sa honte. L'on sait que la malignité parisienne avait instruit des perroquets à répéter le nom de Péronne, et que Louis fit tomber son courroux sur ces pauvres oiseaux, bien innocemment indiscrets et satiriques (1568).

Le traité de Péronne fut annulé dans une assemblée de princes, de grands officiers, de notables de tous les ordres, tenue à Tours, 1470, comme arraché

par la violence; et le duc de Bourgogne, atteint et convaincu du crime de lèse-majesté, fut cité devant le parle ment de Paris, représentant la cour des pairs. Une nouvelle guerre fut le résultat de cette nouvelle perfidie du roi. PERPIGNAN. Ancienne capitale du Roussillon, aujourd'hui chef-lieu du département des Pyrénées-Orientales. L'existence de cette ville ne date que du huitième siècle, époque où on la voit figurer dans les chartes, comme un simple alleu, alode de Perpeniani; et c'est par erreur que quelques antiquaires la font remonter jusqu'au temps des Romains, en la confondant avec l'ancien municipe Flavium Ebu

sum.

à

Elle suivit toutes les destinées du Roussillon, et son histoire, qui se lie intimement à celle de cette province, offre peu d'événements particuliers. En 1162, la commune y fut confirmée par le comte Gérard; Philippe le Hardi y mourut en 1285; Pierre III y établit, en 1349, une université semblable celle de Toulouse, et Jean Ier y créa, en 1380, un consulat de mer. L'antipape Pierre de Lune y tint, en 1408, un concile. Sept ans après, le désir d'éteindre le schisme réunit dans Perpignan, près de l'antipape, Ferdinand, roi d'Aragon, l'empereur Sigismond, les ambassadeurs du concile de Constance, ceux de Castille et quelques autres. En 1471, Jean II, roi d'Aragon, y établit un parlement, qui fut supprimé après le siége terrible que la ville, révoltée à l'instigation de Jean, soutint contre les troupes françaises. Après la restitution du Roussillon aux rois d'Aragon, le roi Ferdinand et la reine Isabelle vinrent à Perpignan jurer la paix avec la France (1493).

En 1536, Charles-Quint entoura d'une nouvelle enceinte le château des rois de Majorque, et augmenta les fortifications de Perpignan, que le dauphin de France, Henri, vint assiéger en vain, en 1542. En 1560, Philippe II fit rétablir l'enceinte extérieure de la citadelle; le maréchal d'Ornano tenta en vain, en 1597, de s'en rendre maître par surprise; les habitants s'opposèrent, en 1640, en vertu de leurs priviléges, à l'entrée d'un corps de troupes castil

lanes dans leur ville. Le commandant de la citadelle fit canonner et bombarder la ville; sept cents maisons furent détruites. L'année suivante, Perpignan eut à soutenir contre les Français un second siége; enfin, Louis XIII la prit après un blocus de trois mois, et la réunit pour toujours à la France.

Cette ville, où l'on compte aujourd'hui 17,000 habitants, possède un évêché suffragant de l'archevêché d'Albi, un grand et un petit séminaire, un college communal, un musée, une bibliothèque publique, un hôtel des monnaies, etc.; c'est la patrie du général Dugommier. On y remarque une magnifique cathédrale, dont la fondation re monte au quatorzième siècle.

PERRACHE (Michel), sculpteur, né à Lyon en 1685, contribua à la décoration de cette ville par ses travaux, et obtint à Malines le droit de bourgeoisie pour avoir décoré une église de cette ville. Il mourut en 1750. Son fils, sculpteur médiocre, mort en 1779, conçut le projet de reculer d'une demi-lieue le confluent du Rhône et de la Saône. Une chaussée, qui porte son nom, fut en effet exécutée, puis la chose en resta là.

PERRAULT (Charles), né à Paris en 1628, s'essaya d'abord dans le genre burlesque, qui était alors à la mode. Il faisait des vers avec une extrême facilité, indice presque certain d'un talent qui ne mûrira jamais. Destiné au barreau, il y débuta d'une manière assez honorable; mais bientôt, à l'exemple de son frère aîné, il jeta de côté sa robe d'avocat, et devint le commis de ce frère qui venait d'acheter la charge de receveur général des finances. Libre alors de suivre son penchant littéraire, il publia quelques odes de circonstance, qui lui attirèrent les épigrammes de Boileau.

Nommé par Colbert, en 1664, premier commis de la surintendance des bâtiments du roi, Charles Perrault usa noblement de la confiance du ministre pour protéger les arts, les sciences et les lettres. Le comité de devises et de médailles, dont il faisait partie avec Chapelain, Cassagne et l'abbé Bourzeis, fut le berceau de l'Académie des inscriptions. Admis à l'Académie francaise en 1671, il la fit établir au Louvre,

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