EXPLICATION DES SIGNES employés dans les titres des Lettres. + désigne les Lettres déjà publiées. On indique en note revue sur l'autographe ou sur une copie authentique. A. indique (elles où l'on a fait des additions d'après les manuscrits. Les Lettres qui n'ont aucun signe sont inédites. Aux Lettres qui ne portoient point le nom de la personne à qui elles étoient adressées, on a mis entre parenthèses, quand on a pu le connoître, celui que l'on a cru le plus vraisemblable. On en a agi de même pour les dates, à celles où elle étoit omise. A SUR L'AFFAIRE DU QUIÉTISME. 498. DE L'ABBÉ DE CHANTERAC A FÉNELON. Il lui rend compte de l'usage qu'il a fait de ses avis dans ses conversations avec plusieurs cardinaux, et du travail de la congrégation. A Rome, 1er novembre 1698. J'AI reçu, monseigneur, votre lettre du 10 octobre avec les manuscrits de votre Réponse à Mystici in tuto, et les exemplaires de la Lettre de Toulouse (1). J'espère que cette réponse instruira bien des gens sur l'oraison passive, qui jusqu'ici ne savoient guère ce que c'étoit; mais il n'est pas possible que ceux qui la liront ne remarquent bientôt que M. de Meaux s'en étoit fait une idée très-opposée à celle des vrais mystiques. N'aurons-nous pas tous vos derniers ouvrages en latin? il seroit à souhaiter. Des cardinaux qui entendent et qui parlent même français m'ont avoué qu'ils comprendroient encore mieux toute la force de vos raisons dans un discours latin, quoiqu'ils les veuillent aussi en français, parce qu'ils sont charmés (1) C'est la même Lettre dont il est parlé dans la note de la lettre 489, tom. IX, pag. 518. Quoiqu'on lise sur le titre, à Toulouse, elle avoit été imprimée à Bruxelles ou en Hollande. de la beauté de votre style, et de cette éloquence noble, vive, aisée et naturelle qu'on ne trouve dans nuls autres écrits. Je relis exactement plusieurs fois vos lettres, pour me remplir bien l'esprit de toutes les réflexions que vous croyez å propos de faire faire à nos juges, afin de les avoir bien présentes quand je leur parle. Vous trouverez, ce me semble, les principales dans les dernières audiences dont je vous ai rendu compte. J'ai vu deux cardinaux qui ne sont point du SaintOffice; ils ont souhaité tous deux que je leur rendisse compte de l'affaire à la prendre dès le commencement, avant les XXXIV Articles. Le premier m'arrêta diverses fois sur des circonstances très - importantes dont il vouloit être éclairci à fond, celle-ci par exemple: pourquoi M. de Meaux s'attachoit tant à vouloir que vous approuvassiez son livre. Je lui fis remarquer bien en détail les suites que pouvoit avoir cette approbation, et pour M. de Meaux, et contre vous; les raisons qui avoient obligé vos amis de vous dire, après avoir lu votre Mémoire dont M. de Paris eut la bonté de se charger, que vous ne pouviez donner cette approbation ni en honneur ni en conscience. Il me semble qu'il les goûta beaucoup, et qu'il vit aussi bien clairement le dessein de M. de Meaux en vous la demandant après ce que lui et ses amis avoient publié : Je lui ferai bien abjurer sa Guyon. L'état de l'affaire bien examiné, le partage des suffrages, etc. voici à quoi il la réduisoit que l'on suspendit le jugement du livre, et que cependant vous fissiez faire une seconde édition de votre livre conforme à vos explications, ou bien en ajoutant ce que vous jugeriez |