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Ghienne, de Berry, de Bretaingne et de Lorraine, et les contes de Mortaing, de Nevers et de Vaudemont, messire Jacque de Bourbon, l'archevesque de Sens, l'évesque de Poictiers, le conte de Tancarville et le Grant maistre d'ostel, le sire d'Armont, le sire de Divery, le sire de Dampiere, le Galoix d'Aunoy et pluiseurs autres, etc.

L'AN MIL IIII© VII (bis).

En cel an fu moult grant yver de gellées et de nesges, lesquelles durèrent plus de trois mois entiers, et au dégeller furent les yauues si grandes que les pons en pluiseurs lieux, tant à Paris comme ailleurs, furent rompus et emportés par la raideur des grans glachons qui estoient fort et espés, et ossy de l'yauue qui estoit si grande que en pluiseurs villes les gens furent asségiés en haultes loges, qui ne s'en osèrent partir jusques à ce que les yauues furent du tout escoulées et passées ; et en furent pluiseurs maisons emportées parmy les rivières.

L'AN MIL IIII VIII.

Se rebellèrent ceulx du pais de Liége contre Jehan de Bavière, leur seigneur et évesque, frère au conte de Haynau, et le cacherent hors dudit pais de Liége, et esleurent et prirent ung aultre évesque qui estoit fils au seigneur de Perves, et le mirent de fait et de puissance en la seignorie et possession dudit pais. Et assamblèrent grant puissance de gens de communes d'iceluy pais, et allèrent asségier la ville de Trect, en laquelle s'estoit retrais ledit Jehan de Bavière. Et avoient avoec eulx le seigneur de Pervez et ses enffans, lesquelx furent leurs cappitaines.

En ce tamps se party du pais de Liége le seigneur de Hainsberghe, et s'en alla devers le conté de Haynau pour avoir secours pour ledit Jehan de Bavière, son frère, mectre hors du péril où il estoit. Et pareillement s'en alla en Flandre devers le duc de Bourgongne pour requérir ledit secours. Lesquelx deux princes lui promisrent de assambler leurs gens et de aler faire lever ledit siége. Et incontinent firent leur mandement par tous leurs pais, en

Bourgongne, Flandres, Artoix, Haynau, Hollande, Zéelande et Namur. Desquelx pais arriva moult grant chevallerie; et se trouvèrent ensamble au moix de septembre les seigneurs, barons, chevaliers et escuiers cy-après nommez. Et ledit mandement durant, envoyèrent iceulx princes, aucuns chevaliers et cappitaines pour entrer audit pais, et y concquirent deux ou trois places, ainchois que les chevaliers et barons de Bourgongne et de Savoie fussent arrivez.

Ce sont les noms des seigneurs estans en la compaignie du duc de Bourgongne au volage de Liège.

Les contes de Maire, de Flermont et de Fribourg, messire Pierre de Navarre, messire Anthoine de Craon, le prince d'Orange, seigneur de Châlon, le seigneur de Vregey, mareschal de Bourgongne, Philippe de Harcourt, le seigneur de Saint-George, Regnier Polt, les seigneurs d'Espaigne, d'Ancre, de la Bame et de Rougemont, George de la Trimouille, le seigneur de Courcelles, Jacques de Courtramblé, Guillaume de Champdivers, Anthoine de Thoulongon, Jacques de Vienne, Guillaume de Tignonville, Gauchier de Ruppes, Guy de Pontaillier, le seigneur de Chasteauvillain, les seigneurs du Sorbon, de Dio, de Rey, de Touches, de la Ferrée, de Pompet, de Eru, de Oiselet, de Cottebrune, de Raon, de Laguice et de Jacleville, Henry et Pierre de Bauffremont, Jehan d'Aunay et Guichart Dauffin, tous chevaliers de Bourgongne et de Savoie en la plus grant partie. Les seigneurs de Croy, de Helly, de Waurin, de la Viesville, de Nuefville, de Beaufort, d'Incy, de Sampy, de Longueval, de Noyelle que on dist le Blanc chevalier, de Dours, de Raisse, de Genly, de Bours, de Beauvoir, de Miraumont, de Saint-Légier, de Mauminez, de Herbaumez, de Landas et de Roisimbos, tous chevaliers de Picardie, et Enguerran de Bourmonville, escuier dudit pais de Picardie. Messires Jehan de Ghistelle et Loys, son frère, Rollant de Uutkerke, Jehan de Bailloel, le seigneur de Roubaix, Robert et Victor de Flandres, bastars du conte Loys de Flandres, tous chevaliers de la conté de Flandres. Et si y viendront Jehan de Roye, Andrieu de Humières, Jehan de Harcourt, le chastelain de Lens, Aubert de Canny, Guillaume de Bonnyères, Jehan de Nielles, seigneur d'Alleham, et autres seigneurs tant d'un pais comme d'autre.

Cy après sont les noms des seigneurs estans en la compaignie du conte

de Haynau.

Le conte de Namur, avoec luy messire Jehan de Namur, son frère, et pluiseurs chevaliers et escuiers dudit pais de Namur, le séneschal de Haynau, les seigneurs d'Enghien, de la Hamedde, de Lallaing, de Boussut, de Quesnoit, de Lingne, de Floyon et de Hamsberghe, messire Jehan de Jeumont, Robert le Roux et pluiseurs autres.

Quant le seigneur de Pervez et les Liégois oirent les nouvelles de la venure des seigneurs dessusdis, ils se partirent de leur siége et s'en allèrent à Liége, où ils se raffreschirent une nuit, et lendemain en partirent et allèrent au devant de leurs anemis. Et quant ils les perchurent, ils se hastèrent de assambler à eux, car ils savoient bien que le duc de Brabant et le conte de Nevers venoient à grand puissance en l'aide desdis seigneurs de Bourgongne et de Haynaut. Et pour ce se hastèrent-ils de asseir leurs trébus et canons, et de commenchier la bataille. Et estoient plus de trente mille hommes. Et quant les princes dessusnommez virent leur ordonnance, ils deschendirent à piet, excepté qu'ils ordonnèrent une bataille de gens de cheval pour aller par derrière frapper en la bataille des Liégois. Desquelx, de cheval furent cappitaines, le seigneur de Heilly et Enguerran de Bournonville. Et fut icelle ordonnance et bataille le vingt-troisième jour du moix de septembre.

Ledit jour à heure de tierce se mirent ensamble les deux parties dessusdictes, et à l'assambler commenchèrent Liégois à traire leurs canons et trébus. Mais ils les avoient si hault assis que ils passèrent par-dessus la bataille de leurs anemis, et ne firent gaires de maulx. Et après le trait desdis canons, assamblèrent les deux batailles l'une contre l'autre et commenchèrent à combattre main à main. Là y eult grant estequis et grande occision, et se frappèrent Bourguignons, Flamens, Piccars et Hennuyers ès Liégois, moult raddement. Et ils se deffendirent au mieulx que ils porrent de leurs planchons à longues pointes. Et ainsi que la bataille estoit en ce point, frappèrent ceulx de cheval ès Liégois par derrière, par tel manière que ils furent incontinent desconffis. Car ils ne se donnoient garde d'iceulx, lesquelx leur firent moult de maux

et les desroutèrent tous, par quoy ils furent tous mors et desconffis. Là furent tuez le seigneur de Pervez et ses enffans, c'est assavoir le nouvel évesque et ung aultre, et bien vingt-huit mille Liégois. Et en échappa bien pau, que tous ne fussent mors en la place.

Lendemain de celle bataille arrivèrent en l'ost des princes dessusnommez, le duc de Brabant et le conte de Nevers, lesquelx amenerent moult belle compaignie de gens d'armes, et furent moult dolans de ce que ils ne vindrent devant ladicte journée. Et tantost après leur venure, se vindrent rendre en l'obéissance de Jehan de Bavière et des seigneurs dessusnommez, pluiseurs bonnes villes dudit pais de Liége. Et en fin tout le pais se rendi à eulx, et on les rechupt à mercy moiennant ce que ils promisrent de tenir toute l'ordonnance desdis seigneurs entièrement, et de ce baillerent ostages de chascune bonne ville et par espécial de la ville de Liége, et furent envoyés en pluiseurs bonnes villes en Picardie et en Haynau. Et fu journée assignée aux députez dudit pais de aller à Lille pour oir la sentence et ordonnance d'iceulx seigneurs.

Ainsi que les princes dessusdis entendirent à la reddicion de ceulx du pais de Liége, arriva en leur compaignie Jehan de Bavière, évesque dudit pays, à très belle et nette compaignie de gens. Lequel évesque fut très joieusement receuz d'iceulx seigneurs, et baisèrent l'un l'autre fraternelle amour, par et puis les mercia ledit de Bavière de leur bon et brief secours qu'ilz lui avoient fait.

Après ces choses ainsi faictes, fu commis messire Jehan de Jeumont de aller en la ville de Liège et autres avoec luy, et de faire faire justice de tous ceulx qui seroient trouvez couppables de la traison et rebellion dessusdicte. Là furent pluiseurs hatriaux coppés et pluiseurs gens noyez, tant hommes comme femmes. Et entre les autres y fu le demoisel de Rochefort décolez.

A la journée mise et assignée de estre à Lille, arrivèrent les princes dessusnommez d'une part, et les députés et communs pais de Liège, d'aultre. Et là fu la sentence donnée en l'ostel du duc de Bourgoigne audit lieu de Lille, nommé La Salle, par la bouche de messire Jehan de Noelles, seigneur d'Ollehain. Et furent les Liégois condempnez de perdre tous leurs prévilléges et ossy toutes franchises de bannières de mestiers, et autres ossy. Et aussi furent

condempnez à abatre pluiseurs portes de bonnes villes et les murs d'entour et de remplir les fossez d'icelles villes. Et en oultre furent condempnez en très grand somme d'avoir, au pourfit desdiz seigneurs de Bourgoigne et de Hainau. Et fu la sentence tèle, que les ostagiers demouroient ès mains desdiz seigneurs jusques à l'acomplissement de toutes ces choses et autres déclarées en ladicte sentence. Et ainsi fu fait.

En cel.an, le vesve de feu le duc d'Orléans, fille au duc Galliace de Melan, et les enffans que elle avoit dudit feu duc d'Orléans, qui estoient troix, c'est assavoir le duc d'Orléans, le conte de Vertus et le conte d'Angoulesme, firent faire à Paris pluiseurs proposicions et escriptures, présent le grant conseil du Roy, à l'encontre du duc de Bourgoigne à cause de la mort dudit feu duc d'Orléans. Et icelui de Bourgoigne en fist faire pluiseurs à l'encontre d'eulx et de leursdictes escriptures, répondans et trouvans justificacions à l'encontre d'icelles et condempnans tous leurs poins et articles. Et passa celle année par ces moyens fais en maniere de procès sans plus avant procéder en fait de guerre de l'un costé ne de l'autre, jusques au moix de march avant Pasques. Et fu ladicte ducesse, vesve dudit duc d'Orléans, en celle saison à Paris, et puis s'en retourna en la duchié d'Orléans, où elle trespassa environ ung an après.

En cel an meismes, au moix de march, en la ville et en l'église de Nostre-Dame de Chartres, en la présence des roix de France, de Sézille et de Navarre, de la royne de France, du duc de Ghienne, Daulphin de Viennoix, des ducqs de Berry, de Bourbon, du cardinal de Bar, duc de Bavière, des contes d'Alenchon et de Cleremont, La Marche, Mortain, Saint-Pol, le conte Daulphin, Vaudemont, Roussi, Conversant et de pluiseurs autres seigneurs du sang royal, fu faicte, accordée et jurée bonne paix et concorde entre le duc de Bourgoigne ilec présent d'une part, et le duc d'Orléans aussi présent, soy faisans fort de sa mère et du conte de Vertus aussi présent, du conte d'Angoulesme non présens, d'autre part. Et dist le duc de Bourgoigne, en la présence des roix et princes dessusnommez, les parolles a lui ordonnées à dire sur ce, en adréchant icelles principalment au roy de France et audit duc d'Orléans, en requérant pardon sur le fait de ladicte mort. Lequel lui fu octroyé par iceulx. Et fu le serment solempnellement fait de tous lesdiz seigneurs, de icelle paix entretenir sans jamais aler

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