PARIS LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET C' 1869 Tons droits reserves. BIOGRAPHIE UNIVERSELLE DES MUSICIENS GIBBONS (ROLAND OU ORLANDO), compositeur anglais qui a eu de la célébrité dans sa patrie, naquit à Cambridge en 1583. A l'âge de vingt et un ans, il fut nommé organiste de la chapelle royale, et en 1622, il obtint le grade de docteur en musique à l'université d'Oxford. Trois ans après, il mourut de la petite vérole à Canterbury, où il avait été envoyé pour assister aux solennités du mariage de Charles Ier avec Henriette de France. Il fut inhumé dans l'église cathédrale de cette ville. On connaît de ce compositeur : Madrigals in five parts for voices and viols, Londres, 1612. Ces madrigaux sont bien écrits; mais la musique d'église de Gibbons est supérieure à ses autres compositions; on cite surtout ses antiennes comme des modèles de ce genre de musique. On les trouve répandues dans presque toutes les collections de musique sacrée publiées en Angleterre, et son Hosanna y est célèbre. Le docteur Crotch a publié dans ses Specimens le madrigal à cinq voix Silver Swan, de Gibbons. Les leçons pour l'épinette, composées par cet artiste, et qui se trouvent dans la collection intitulée Parthenia, ainsi que les préludes et autres pièces d'orgue insérés par Smith dans sa Musica antiqua, prouvent qu'il était organiste distingué. Son portrait se trouve dans le quatrième volume de l'Histoire de la musique de Hawkins, p. 34. GIBBONS (ÉDOUARD), frère aîné du précédent, né à Cambridge, comme lui,'était bachelier en musique à l'université de cette ville, et fut admis dans celle d'Oxford au mois de juillet 1592. Appelé ensuite à Bristol pour être organiste de l'église cathédrale, il réunit à ses fonctions celles de vicaire, de sous-chantre, et BIOGR. UNIV. DES MUSICIENS. T. IV. G de directeur du choeur au même lieu. En 1804, il entra à la chapelle royale. Son attachement à la cause de Charles Jer le compromit dans sa vieillesse. Il avait donné au roi une somme de mille livres sterling; cet acte de dévouement le fit bannir de l'Angleterre avec ses fils, par Cromwell, quoiqu'il fût alors âgé de plus de quatre-vingts ans. Plusieurs compositions d'Édouard Gibbons existent dans la bibliothèque de l'école de musique à Oxford. GIBBONS (ELLIS), frère puîné d'Orlando, né à Cambridge, vers la fin du seizième siècle, a été nommé par Wood l'admirable organiste de Salisbury. Malheureusement il ne reste rien des pièces d'orgue de cet artiste; et deux madrigaux, l'un à cinq voix, l'autre à six, sont les seules compositions qu'on connaisse de lui. Ils sont dans la collection qui a pour titre : le Triomphe d'Oriane (the Triumph of Oriana). GIBBONS (CHRISTOPHE), fils d'Orlando, étudia la musique dès ses premières années chez son oncle Ellis Gibbons, organiste à Salisbury. Admis dans le chœur de la chapelle de Charles Ier, il eut, après la restauration, les places d'organiste de Charles II et de l'abbaye de Westminster. Le roi, qui aimait Gibbons à cause du dévouement que sa famille avait montré à la royauté dans des circonstances pénibles, le recommanda à l'université d'Oxford, pour qu'on lui conférât le grade de docteur en musique ; il l'obtint au mois de juillet 1664, et mourut le 20 octobre 1676, dans la paroisse de Sainte-Marguerite, au quartier de Westminster. On ne connaît de cet artiste, dont le talent parait avoir été médiocre, que quelques antiennes, particulièrement: Help me, o Lord; î Lord, I am not high minded, et Teach me, o Lord. On croit qu'il fut un des auteurs du recueil qui a pour titre : Cantica sacra, con taining hymns and anthems, for 2 voices to the organ, Londres, 1674, in-fol. Gibbons est ce même organiste de Westminster qui eut pour souffleur d'orgue l'illustre Froberger, et qui le traita si mal (Voyez FROBERGER). GIBEL (OTHON), en latin Gibelius, compositeur et théoricien distingué, naquit en 1612, à Borg, dans l'ile de Femern, dans la Baltique, près des côtes du Holstein, où son père était ecclésiastique. Ayant été forcé de quitter son pays natal, à cause de la peste qui le ravageait, il se retira à Brunswick, où trouva auprès de quelques parents les secours qui lui étaient nécessaires, tant pour son entretien que pour la continuation de ses études. Heureusement pour lui, le savant cantor Henri Grimm se trouvait aussi à Brunswick, où il s'était retiré après la destruction de Magdebourg, en 1631. Il profita si bien des instructions de cet habile maître, dans la théorie et la pratique de l'art musical, qu'il put être nommé cantor de ville à Schauenbourg, avant même que ses études fussent terminées. Il prit possession de cet emploi, en 1634, à l'âge de vingt-deux ans; mais il ne le garda que huit années. En 1642, il se rendit à Minden, où il fut d'abord sous-corecteur, et ensuite cantor et directeur de l'école après la mort de Scheffer. Enfin, après quarante ans d'exercice de ses fonctions, il mourut en 1682, à l'âge de soixante et dix ans. Les ouvrages imprimés de Gibel sont: 1o Seminarium modulatoriæ vocalis, das ist ein Pflantz-Garten der Singkunst, Zelle, 1645, in-4°. La deuxième édition a été publiée à Brême, Koehler, 1657, in-8°. C'est une méthode de chant, où l'on trouve les exercices de vocalisation qu'on a reproduits jusqu'aujourd'hui dans les livres de cette espèce: elle contient aussi un grand nombre de pièces à deux, trois et quatre voix, soit des compositeurs allemands du temps de Gibel, soit de lui-même. 2o Kurtzer jedoch gründlicher Bericht von den Vocibus musicalibus, darinnen gehandelt wird von den musikalischen Syllabisation, oder von der Solmisation, etc. (Avertissement court mais essentiel sur les voix, où l'on traite de la syllabisation et de la solmisation, etc.), Brême, 1659, in-8°. Ce livre, où les avantages et les défauts des systèmes de solmisation par les hexacordes et par sept syllabes sont exposés avec clarté, est le meilleur livre qu'on ait pour l'histoire des disputes élevées à ce sujet, bien que renfermé dans quatre-vingt-quinze pages in-8° seulement. 3o Introductio musica theorice didacticæ in qua præcipua ejus principia cum primis vero mathematica, etc. Pars generalis, Brême, 1660, in-4°. Gibel promettait, dans l'introduction de cet ouvrage, une deuxième partie, qui n'a pas paru. Printz dit que la situation peu fortunée de Gibel ne lui permit pas de faire imprimer la suite de son ouvrage (voyez Histor. Beschreibung der Singkunst, c. XII, p. 145). Il serait cependant possible que le livre dont le titre suit fût précisément cette deuxième partie. 4o Propositiones mathematico-musicæ, das ist musikalische Aufgaben aus der Mathesi demonstrirt, Minden, 1666, 5o Geistliche Harmonien von 1 bis 5 Stimmen, Theils ohne, Theils mit Instrumenten (Harmonie spirituelle depuis une jusqu'à cinq voix, partie sans instruments, et partie accompagnée), Hambourg, 1671, in-4o. in GIBELLI (LAURENT), maltre de chapelle de l'église Saint-Bartholomé à Bologne, fut, diton, un des derniers élèves du P. Martini; cependant son nom ne figure pas dans la liste des écoliers de ce savant maître donnée par le P. Della Valle, dans ses Memorie storiche dei P. M. Giambattista Martini (p. 9 et 10, n. a). Quoi qu'il en soit, Burney, qui connut Gibelli à Bologne, dit que c'était un savant homme, mais dépourvu de génie mélodique. Gibelli avait été agrégé à l'Académie des philharmoniques de Bologne, en 1743; il en fut prince en 1753. Après avoir été maître de chapelle des chanoines de Saint-Sauveur et de Saint-Bartholomé, il occupa la même position à l'église des Théatins, et obtint la place de maître de la congrégation de l'oratoire de Saint-Philippe. Ses ouvrages sont conservés en manuscrit dans l'église dont il était le maître de chapelle. Un Magnificat de sa composition a été exécuté avec succès dans plusieurs églises de Bologne. Rellstab, de Berlin, possédait un Kyrie et un Gloria en partition, de ce maître. Gibelli est mort à Bologne, en 1811, dans un âge avancé. Un littérateur, nommé Pancaldi (C.), a fait imprimer une notice sur ce compositeur, sous ce titre : Vita di D. Gibelli, celebre contrappuntista e cantore, Bologne, 1830, in-8°. GIBELLINI on GHIBELLINI (ELISÉE), né à Osimo, dans la Marche d'Ancône, vers 1520, fut maitre de chapelle de l'église de la confrérie du Saint-Sacrement, à Ancône, où il se trouvait encore en 1581. On a imprimé de sa composition: 1o Mottetta super plano cantu cum quinque vocibus et in festis solemnibus decantanda, Venetiis, apud Hicro |