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du beau dans la musique, et établit d'une manière admirable que la conception du beau dans cet art est complétement idéale et procède d'une révélation divine. Gioberti est mort à Paris, le 25 octobre 1851.

GIOJA (GAETAN), chef d'orchestre au théâtre de Turin, en 1810, et compositeur de musique de ballets, a eu de la réputation en Italie pour ce genre d'ouvrages. En 1801, il a écrit à Turin les ballets suivants qui ont été représentés aussi à Milan et dans d'autres villes 1o Cesare in Egitto, en trois actes. 2o Le Nozze di Figaro. 3o Gundeberga. 4o I Morlacchi. En 1815, Gioja était attaché au théâtre de la Pergola, à Florence, et y écrivit le ballet de Niobe, qui fut ensuite joué à Milan; en 1816, il donna, à Florence, Odoacre, et dans la même année, à Milan, Tamerlano. Gioja est mort jeune encore à Milan, cn 1826.

GIORDANI (JACQUES), compositeur, s'est fait connaitre vers le milieu du dix-septième siècle par un ouvrage intitulé: Musica per la Passione di Giesù Cristo a tre, con stromenti. Cet ouvrage se trouve en manuscrit dans la bibliothèque de M. l'abbé Santini, à Rome.

GIORDANI (le P. DOMINIQUE-Antoine), franciscain du couvent de Rocca Sinibalda, dans les États romains, fut d'abord maître de chapelle des cathédrales de Narni et de Rieti, et occupa en dernier lieu une position semblable à l'église des XII Apôtres, à Rome. On connait de sa composition un recueil d'offertoires intitulé: Armonia sacra a 2 voci, che tontiene tutti gli offertori della prima domenica della SS. Trinità all' ultima dopo Pentecoste, Rome, 1724.

GIORDANI (JOSEPH), surnommé il Giordanello, et dont le nom de famille était Car-mine, naquit à Naples, en 1755, et fut admis fort jeune au Conservatoire de Loreto, où il devint le condisciple de Cimarosa et de Zingarelli. Également distingué comme claveciniste, comme violoniste et comme compositeur, il n'était àgé que de dix-buit ans lorsqu'il écrivit, pour le théâtre de Pise, son premier opéra intitulé: l'Astuto in imbroglio. La famille de Giordani, composée de son père, de deux frères et de trois sœurs, formait une troupe chantante qui jouait des farces et des opéras bouffes dans un des petits théâtres de Naples. Toute cette famille partit pour Londres, vers 1762, pendant que Giordanello étudiait au Conservatoire de Naples, et obtint des suceès d'enthousiasme au théâtre de lay-Market,

dans de petits opéras du genre napolitain. Actrices aussi piquantes et aussi spirituelles que cantatrices agréables, les sœurs de Giordani étaient obligées de répéter chaque soir plusieurs airs de leurs rôles et attiraient la foule. Lorsque Giordani fut sorti du Conservatoire de Loreto et eut donné son premier opéra, son père l'appela à Londres; il s'y rendit, et son premier ouvrage dramatique fut une sorte de pasticcio intitulé: Artaserse, dont il avait écrit une grande partie, et qui servit aux débuts de Millico, en 1772. Il y avait dans cet opéra un air (Infelice, ah! dove io vado) qui obtint alors un succès de vogue. L'Antigono, opéra sérieux écrit entièrement par Giordani, succéda à cet ouvrage. Les leçons de chant, de clavecin, et la publication de plusieurs compositions de musique vocale et instrumentale occupèrent cet artiste pendant les années suivantes, et l'on ne connait de lui que l'opéra bouffe il Baccio, qui ait été représenté à Londres, depuis 1774 jusqu'en 1779. De retour en Italie au printemps de 1782, il écrivit, pour le théâtre de Mantoue, il Ritorno d'Ulisse, qui fut représenté le 26 décembre de la même année. Cet ouvrage fut suivi de Acomato, opéra sérieux, à Pise, 1785. Dans les années suivantes il écrivit : Erifile, à Bergame, 1785; Epponina, à Novare, 1785; Elpinice, à Bologne, 1784; Tito Manlio, à Gênes, 1784; Pizzaro nell' Indie, à Florence, 1784; la Morte d'Abele, oratorio, à Jesi, 1785; Osmane, à Bergame, 1785; la Vestale, à Modène, 1786; Ifigenia in Aulide, Rome, 1786; l'Impegno, ossia chi la fà l'aspetta, à Rome, 1786; Ferdinando nel Messico, Rome, 1786; 1 Ripieghi fortunati, intermède, à Rome, 1787; Alciade e Telesia, à Rome, 1787; Caio Ostilio, à Faenza, 1788; Ariarate, à Turin, 1788; la Distruzzione di Gerusalemme, à Naples, 1788; il Corrivo, dans la même ville, 1788; la Disfatta di Dario, à Milan, 1788; Cajo Mario, à Venise, 1790; Medonte, re d'Epiro, à Rome, 1791; Don Mitrillo contrastato, à Venise, 1791; Atalanta, à Turin, 1792. Appelé à Lisbonne, pour y diriger le Théâtre-Italien, Giordani est mort en celle ville, au mois de mai 1794.

On a souvent confondu les compositions instrumentales de Giordanello avec celles de son frère aîné Thomas Giordani; celles qui lui appartiennent sont: 1o Trois quintettes pour clavecin, deux violons, alto et basse, op. 1, Londres, 1776, Offenbach. 2o Trois idem, op. 2, Londres, 1777, Offenbach. 5o Trois quatuors pour piano, deux violons et basse, op. 5,

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Offenbach. 4° Quatorze préludes pour le clavecin, Londres, 1779. 5o Six petites somates pour le clavecin, op. 5, Londres, 1780. 6o Six petits duos pour le clavecin à quatre mains, Londres, 1780. 7o Six trios pour clavecin, violon et violoncelle, op. 7, Londres, 1780. 8° Douze leçons pour le clavecin, op. 8, Londres, Berlin, Hummel. 9o Trois concertos pour violon et orchestre, Londres, 1781, Berlin, Hummel, comme œuvre 4. 10° Trois sonates pour piano à quatre mains, op. 10, Londres, 1781. 11° Six quatuors pour deux violons, viole et basse, op. 11, Londres, Paris, 12o Six leçons progressives pour le clavecin, Londres, 1782. 13° Six trios pour piano, violon et violoncelle, publiés chez Hummel, comme l'œuvre 11. Après le retour de Giordani en Italie, il écrivit encore un grand nombre de compositions instrumentales dont il a été répandu des copies manuscrites. On en a gravé : 14o Trois trios pour clavecin, violon et violoncelle, op. 27, Berlin, Hummel. 15o Six idem, op. 29, Londres. 16 Trois concertos pour violon, op. 31, Berlin, Hummel. 17o Trois trios pour piano, op. 32, Londres, Preston. 18° Six grands trios pour piano, op. 35, ibid. On connaît aussi de ce compositeur: 19o Duos pour deux voix de soprano, Londres, 1779. 20° Cinq livres de canzonettes italiennes à voix seule, ibid. Comme compositeur de musique d'église, Giordani s'est fait connaître par des litanies à quatre voix et orchestre, et par les psaumes Lætatus sum, Cum invocarem, In te Domine speravi, et Qui habitat, à quatre voix et orchestre. On trouve de ce maître, en manuscrit, à la Bibliothèque' royale de Berlin : Le tre ore d'agonia di N. S, Giesù Cristo, oratorio.

GIORDANI (THOMAS), frère aîné du précédent, né à Naples, vers 1744, se rendit à Londres avec sa famille, en 1762, et y parut au théâtre de Hay-Market, comme bouffe chantant, dans de petits opéras exécutés par ses frères et sœurs. Fixé dans la capitale de l'Angleterre, comme professeur de musique, il écrivit beaucoup de compositions instrumentales et vocales qu'on a souvent confondues avec celles de son frère. En 1779, il s'associa avec Leoni pour établir un Opéra à Dublin. Giordani était le directeur et le compositeur du théatre; cette entreprise ne réussit pas, et Giordani fut obligé de manquer à ses engagements. Ce fâcheux événement ne l'empêcha pas de s'établir à Dublin et de s'y marier. Il y vivait encore en 1816, à l'âge de soixantedouze ans. On ne sait pas d'une manière cer

taine si l'opéra bouffe il Baccio est l'ouvrage de Thomas ou de Joseph Giordani. On a imprimé pour le piano l'ouverture et les airs d'un opéra anglais que Thomas a fait représenter à Dublin, en 1789, sous ce titre : Perseverance, the third time is the best. Son oratorio d'Isaac a été considéré comme une bonne production dans son genre. Au nombre de ses divers ouvrages de musique instrumentale et vocale, on cite : 1 Cinq livres de duos pour deux flûtes, Londres, 1775-1783. 2o 6 Songs, from the reliques of ancient poetry (six chansons anglaises, tirées des anciennes poésies), ibid. 3o Six trios pour deux flûtes et basse, Londres, Berlin. 4o Leçons faciles pour le clavecin, Londres. 5o Six sonatinas for the Harpsichord, ibid. 6o Six duos pour deux violoncelles, op. 5, ibid. 7° Six trios pour flûtes et violoncelle, tirés d'airs d'opéras, op. 9, ibid.

GIORGETTI (FERDINAND), violoniste et compositeur, est né à Florence, en 1796. A l'âge de trois ans, il commença à jouer seul d'un petit violon que son père, professeur de mathématiques, lui avait donné. A cinq ans, il prit les premières leçons d'un maître nommé François Giuliani. Giorgetti n'était âgé que de quinze ans quand il fut attaché comme violoniste à la musique de la chambre de la reine d'Etrurie, et voyagea à sa suite en Espagne et en France. Cette princesse ayant pour demeure le château de Compiègne, le jeune artiste vécut dans cette résidence pendant deux ans, et profita de la proximité de Paris pour faire plusieurs excursions dans cette ville, et y entendre les violonistes les plus remarquables. Rode devint particulièrement son modèle, et ce fut d'après lui qu'il réforma son mécanisme d'archet et son style. Après les événements politiques de 1814, Giorgetti retourna à Florence, où il fut atteint, peu de temps après, d'une maladie grave dont il n'a jamais été entièrement guéri, et qui l'a laissé dans un état valétudinaire pour le reste de ses jours. Presque toujours renfermé dans sa maison, à cause de ses souffrances, il chercha dans la composition des distractions à ses maux. Disma Ugolini, maître renommé à Florence, lui enseigna l'harmonie; mais ce fut surtout dans la lecture des ouvrages de Reicha et des partitions des grands maîtres, que Giorgetti apprit l'art d'écrire avec élégance. En 1839, il fut nommé professeur de violon au Lycée impérial et royal de Florence, en remplacement de Tinti, décédé depuis peu. Son enseignement a été fructueux, car plusieurs élèves sortis de son école, tels que Joseph Giovacchini, César Corazzi, Robert Ferroni, Jean Bruni,

Tito Brogialdi et d'autres, sont devenus de bons artistes. Parmi les œuvres de Giorgetti, dont une partie est encore inédite, on remarque: 1o Trois trios pour deux violons et violoncelle, dédiés à Paganini, lesquels ont été gravés à Florence et à Paris. 2° Variations sur un thème original, dédiées à Spohr. 3o Autres variations sur un thème de Mozart, dédiées au célèbre clarinettiste Cavalini, Milan, F. Lucca. 4o Idem sur des motifs de la Sonnanbula, ibid. 5o Idem sur un thème du Pirate, ibid. 6o Duo concertant pour deux violons, intitulé: l'Emulazione, dédié au roi de Danemark; Florence, Lorenzi. 7° Concerto dramatico, exécuté au casino de Florence par Giovacchini, élève du compositeur. 8° Quintetto pour deux violons, deux violes et violoncelle, dédié au prince Poniatowski; Milan, Ricordi. 9o Primo quartetto per due violini, viola e violoncello, dedicato a Rossini, gravé en partition, Milan, Ricordi. 10° Secondo quartetto idem, dédié à Spohr, gravé en partition, ibid. 11° Terzo quartetto idem, op. 31, dédié à Fr. Fétis, ibid. 12° Deux sextuors pour deux violons, deux violes, violoncelle et contrebasse, dédiés à Rossini et à Liszt. 13° Sextuor pour piano, deux violons, alto, violoncelle et contrebasse, dédié à madame Cambiasi, pianiste milanaise. 14o Messe de Requiem, dont le Dies iræ seulement a été publié à Florence, chez Lorenzi. 15° Messe solennelle exécutée à Pescia, en 1834. 16° Psaume des vêpres, dédié au pape Grégoire XVI, qui, en témoignage de satisfaction, a fait M. Giorgetti chevalier de la MiliceDorée. 17o Le Turbe nel Deserto, oratorio présenté à l'ex-due de Lucques, qui a décoré l'auteur de l'ordre de Saint-Louis. 18° Quintetto pour deux violons, alto, violoncelle et contrebasse. On connaît aussi de M. Giorgetti des duos concertants pour deux violons, op. 7, et des duos d'études pour le même instrument, op. 15, publiés à Leipsick, chez Breitkopf et Hærtel.

GIORGI (JEAN), compositeur de l'école romaine, né vers la fin du dix-septième siècle, fut nommé maître de chapelle de Saint-Jean de Latran, au mois de septembre 1719, et monrut au mois de janvier 1725. Ce maltre a écrit des offertoires à deux, quatre, six et huit voix; des messes à cinq et à huit voix, et des psaumes à six voix. Toute cette musique existait autrefois en manuscrit à Saint-Jean de Latran et à Sainte-Marie-Majeure, mais elle a disparu avec le reste des archives musicales si précieuses de ces anciennes chapelles. L'abbé Santini donne à ce musicien le titre de maître de

chapelle de cette dernière église, dans son catalogue (Rome, 1820, in-12); c'est une

erreur.

GIORGI (PHILIPPE), chanteur distingué, a vécu vers le milieu du dix-huitième siècle. Après avoir brillé comme ténor au théâtre Argentina, de Rome, il passa à Pétersbourg pour y chanter au Théâtre Italien qu'on venait d'y établir. J'ignore si cet artiste est l'auteur d'un opéra de Don Chisciotto, qui est connu en Italie sous le même nom.

GIORGI-RIGHETTI (Mme MARIE), dame bolonaise et cantatrice distinguée, naquit à Bologne en 1785, et reçut une très-bonne éducation musicale. Son nom de famille était Giorgi. Mlle Giorgi fut engagée en 1804 pour le Théâtre-Italien de Paris et y chanta avee succès. Elle était recherchée particulièrement pour les concerts de la Cour impériale de ce temps. En 1806, elle retourna en Italie. Ce fut pour elle que Rossini écrivit en 1816 le rôle de Rosine, dans le Barbier de Séville, qu'elle chanta à Rome avec Garcia, Botticelli et Zamboni. Elle avait épousé depuis plusieurs années M. Righetti, avocat à Bologne, et ne cultivat plus la musique que comme dilettante. Habile pianiste et femme d'esprit, elle réunissait chez elle une élite d'artistes et d'amateurs, et sa maison était le rendez-vous des étrangers de distinction qui visitaient Bologne. Elle vivait encore en 1849. On a de celle dame un écrit qui a pour titre : Cenni di una donna gia cantante sopra il maestro Rossini, in riposta a cio che ne scrisse nella state dell' anno 1822 il giornalista inglese in Parigi, e fu riportato in una gazzetta di Milano dello stesso anno. Bologne, 1823, per le stampe del Sassi, in-8°. Mme Giorgi-Righetti réfute dans cette brochure les anecdotes imaginées à plaisir qu'on débitait alors sur l'illustre maître elle y rapporte, dans un style élégant et facile, l'histoire pleine d'intérêt des premières représentations d'il Barbiere, à Rome, où ellemême était actrice.

GIORGIO (...), surnommé DI ROMA, parce qu'il était né à Rome, fut attaché pendant quelques années au Théâtre-Italien de Paris, en qualité de choriste et d'accordeur de pianos. Il est auteur du Manuel simplifié de l'accordeur, ou l'art d'accorder le piano mis à la portée de tout le monde, Paris, Roret, 1854, in-18 de 32 pages, avec deux tableaux lithographiés. Une deuxième édition, à laquelle on a fait quelques additions avec trois planches, a paru dans la même année, chez le même éditeur. L'ouvrage fut écrit originai

GIORGIO

rement en italien et traduit en français par un ami de l'auteur.

GIORGIS (JOSEPH), violoniste, né à Turín, en 1777, reçut des leçons de Colta pour son instrument, el ne fut pas, comme on le dit dans le Dictionnaire de Choron et Fayolle, élève de Viotti. Les seuls conseils qu'il reçut de ce grand artiste consistèrent en une lettre que celui-ci lui écrivit après l'avoir entendu. Venu à Paris en 1807, il s'y fit entendre dans plusieurs concerts sans exciter une vive sensation et y publia quelques compositions. Blangini, son compatriote, à qui il avait été recommandé, le fit entrer dans la musique du roi de Westphalic Jérôme-Napoléon. Les événements de la guerre de 1815 l'obligèrent à quitter précipitamment Cassel. Rentré en France, il voyagea pendant quelques années pour donner des concerts avec sa femme, nièce de Lamparelli, qui avait été aussi attachée au théâtre de Cassel comme seconde femme. En 1820, il se fixa à Paris; trois ans après il entra à l'orchestre de l'Opéra-Comique comme un des premiers violons. Devenu vieux, il a été mis à la retraite en 1834. Parmi les compositions de cet artiste qui ont été publiées, on remarque: 1o Des pots-pourris pour violon et orchestre, Paris, Mme Duban. 2o Romance de Richard, variée pour violon et orchestre, Bruxelles, Plouvier. 3o Trois trios pour violons et basse, op. 4, Paris, Mme Duhan. 4° Plusieurs airs variés, avec accompagnement de quatuor ou d'un second violon et violoncelle, ibid. 5o Duos faciles pour deux violons, livres I et II, Paris, Hanry.

GIORNOVICHI. Voyez JARNOWICK. GIOSA (NICOLAS DE), compositeur napolitain, élève du Collége royal de musique de cette ville, et de Mercadante pour la composition, a fait représenter dans la même ville, en 1842, la Casa di tre artisti, opéra bouffe, et, en 1845, Elvino, drame lyrique.

GIOVANELLI (PIERRE), en latin Joannellus, musicien, né à Gandino, dans la province de Bergame, au commencement du seizième siècle, s'est fait connaitre comme éditeur d'une précieuse collection de motets d'anciens maîtres, dont le plus grand nombre fut attaché à la chapelle des empereurs Maximilien II et Ferdinand Ier. Cette collection, divisée en cinq livres, est intitulée: Novus Thesaurus musicus; elle a été imprimée à Venise, chez Antoine Gardane, en 1568, in-4o. Les cinq livres réunis forment 467 pages, à la partie du Cantus. On y trouve 257 moters à quatre, cinq, six, sept et huit voix. Les noms

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des compositeurs sont : Jacques Regnart, Jean Louys, Christian Hollander, Mathias Zapfel, Henri Delacourt, Pierre Speillier, Michel des Buissons, Georges Prenner, Jo. Castileti (Guioz), Verdière, Jacques Vaet, Michel Deiss, Alexandre Uttendaler, Simon Le Roy, Jean Chaynée, Orl. Lasso, Etienne Mahu, François de Nieuport, Antoine Gallus (Le Coq), Jean de Cleve, Jean Deslins, Philippe Le Duc, Guillaume Formellis, Adam Dupont, Jacques de Wert, Jacques de Broucke, André Pevernage, Lambert de Sayne, Josquin de Près, Grégoire Trehou, Ant. Delacourt, et André Gabrieli. Les Lamentations de Jérémie, par Étienne Mahu, contenues dans le premier livre, sont une œuvre capitale dont la facture est de la plus grande beauté en son genre. Je possède l'exemplaire de dédicace de la collection de Giovanelli, avec les armes de la maison de Bavière, peintes en couleurs, avec cette inscription Illustrissimo Serenissimoque Principi ac Domino, Domino Gulielmo Comiti Palatino Rheni utriusque Bavariæ Duci, etc. Domino suo colendissimo ac gratiosissimo, Petrus Joannellus de Gandino, officii ac observantiæ ergo dono dedit.

GIOVANELLI (ROGER ou RUGGIERO), compositeur célèbre de l'école romaine, naquit à Velletri, vers 1560. On ignore le nom du maître qui a dirigé ses études dans la musique. On voit, par le titre d'un de ses ouvrages, qu'il était déjà maître de chapelle à Saint-Louis-desFrançais (à Rome), en 1587. De là, il passa à l'église du Collége allemand, et après la mort de Pierluigi de Palestrina, il fut jugé digne de succéder à ce grand homme dans la place de maître de chapelle de Saint-Pierre du Vatican. Sa nomination à cette place est du 12 mars 1594; il entra en fonctions le 15 du même mois. Le 7 avril 1599, il fut agrégé au Collége des chapelains chantres de la chapelle Sixtine. Ce maître vivait encore en 1615, car il publia cette même année le Graduel des saints, qu'il avait corrigé ou plutôt altéré. Giovanelli est considéré comme un des meilleurs maîtres d'un temps où les grands artistes abondaient dans l'école romaine. Son mérite n'est point au-dessous de sa renommée. Ses ouvrages se font particulièrement remarquer par un rare mérite de facture, et par une harmonie pure, bien que remplie. Il s'est distingué surtout dans le genre des madrigaux, des canzonettes et des villanelles, quoique son habileté ait été aussi remarquable dans la musique d'église. Les ouvrages de sa composition qu'on a publiés sont; 1o Il Primo

libro di madrigali a cinque voci, Venise, Gardane, 1586. 2o Il Secondo libro idem, ibid., 1587, réimprimé à Venise, chez Angelo Gardane, en 1607, in-4°. 3o Il Terzo libro idem, ibid., 1589 et 1599. 4° De' Madrigali sdruccioli a 4 voci, il primo libro, Venise, Vincenti, 1587. 5o De gli sdruccioli Madrigali a 4 voci, il 2o libro, ibid. 6o Il Primo libro di motetti, a 5-8 voci, Rome, Coattino, 1594. 7° Il Secondo libro idem, ibid., 1592. 8° Canzonette a tre voci con l'intavolatura del liuto, Rome, Coattino, 1592. 9o Le Villanelle eterie alla napolitana a 5 voci, Rome, Coattino, 1593; une deuxième édition de cet ouvrage a été publiée à Venise, chez Bartholomé Magni, en 1624, sous ce titre Libro primo della villanelle a 5 voci. Outre ces ouvrages, une très-grande quantité de messes, de motets et de psaumes, composés par Giovanelli, se trouvent en manuscrit dans les archives de la basilique du Vatican, et dans celles de la chapelle Sixtine. Parmi ces productions, on remarque la messe à huit voix composée sur le madrigal de Palestrina Vestiva i colli, et le Miserere à quatre voix avec le dernier verset à huit voix, composé pour la semaine sainte, et qui se chantait avant que celui de Grégoire Allegri fût écrit. On trouve quelques motels et psaumes à huit voix, de Giovanelli, dans les recueils de Fabio Costantini (voyez ce nom), et des madrigaux de sa composition dans les collections dont les titres suivent : 1° Spoglia amorosa, madrigali a cinque voci di diversi eccellentissimi musici, etc., Venise, chez les héritiers de Jérôme Scoto, 1585. 2o Melodia olympica di diversi eccellentissimi musici, a 4, 5, 6 e 8 voci, etc., publié par Pierre Philipps, chez Phalèse et Jean Bellère, à Anvers, 1594, in-4o obl. 3o Il Lauro Verde, madrigali a sei voci, composti da diversi eccellentissimi musici, etc., Venise et Anvers, 1591. 4° It Trionfo di Dori descritto da diversi e posto in musica da altrettanti musici, a 6 voci, etc., Venise, 1596, in-4o, Anvers, Pierre Phalèse, 1596, 1601, 1614, in-4o obl. 5o Il Paradiso musicale di madrigali e canzoni a cinque voci, ete., Anvers, Pierre Phalèse, 1596, in 4o ob!. 6o Madrigali a otto voci di diversi eccellentissimi e famosi autori, etc., Anvers, Pierre Phalèse, 1596, in-4°. Le pape Paul V ayant ordonné à Roger Giovanelli de corriger le graduel, l'usage de la chapelle pontificale, ce savant musicien employa près de sept années à ce travail. Rien ne fut épargné pour que le livre fút établi avec luxe. Jean-Baptiste Raimondi, di

recteur de l'imprimerie Médicis, pour les lan-
gues orientales, fondit de beaux caractères de
plain-chant sur une grande échelle, et les deux
parties de ce Graduel parurent en deux
volumes, in-fol. max., le premier en 1614, le
second en 1615. Le premier de ces volumes,
qui contient le graduel des temps est intitulé :
1° Graduale de tempore juxta ritum sacro-
santæ romanæ ecclesiæ cum cantu Pauli V
Pont. Max.jussu reformato. Cum privilegio,
Romæ, ex typographia medicæa, anno 1614.
Le deuxième, contenant le graduel des saints,
a pour titre Graduale de sanctis juxta ri-
tum sacrosanctæ romanæ ecclesiæ cum cantu
Pauli V Pont. Max. jussu reformato. Cum
privilegio, Romæ, ex typographia medicæa,
anno 1615. Lorsque j'ai parlé de ce travail,
dans la première édition de la Biographie
universelle des musiciens, je n'en avais pas vu
d'exemplaire, et je n'étais que l'écho de l'opi-
nion des Baini: mais j'ai examiné les volumes
pendant mon séjour à Rome, en 1841, et j'ai
vu avec regret que Giovanelli s'est écarté, en
beaucoup de passages, des bonnes leçons des
anciens manuscrits.

:

GIOVANNI (SCIPION), organiste du dixseptième siècle, est cité par Walther, d'après le catalogue de Pastorf, comme auteur d'une collection de pièces de clavecin intitulée : Partitura di cembalo ed organo, toccate, romanesche, partite sopra il basso di Fiorenza a Mantoua, capricci, correnti, balletti, e gagliarde diverse.

GIOVIO (le comte JEAN-BAPTISTE), amateur de musique et littérateur, né à Como, le 10 décembre 1748, mort en cette ville, le 17 mai 1814, a publié quelques notices sur l'orgue, à propos de l'instrument que le célèbres facteurs Serassi ont placé dans le sanctuaire del Crocefisso, à Como. Cet opuscule a pour titre : Pel nuovo organo, opera de' Signori Serassi nel santuario del Crocefisso. Lettera e descrizione, Como, Carl' Antonio Ostinelli, 1808, 26 pages in-8".

GIPPENBUSCH (JACQUES), jésuite, né à Spire en 1612, entra dans son ordre en 1629, et fut chargé d'enseigner la littérature grecque et latine à Cologne. Il était en même temps directeur du chœur. Il mourut le 3 juillet 1664. Ses compositions connues sont : 1o Cantiones musica 4 vocum. 2o Psalteriolum harmonicum cantionum catholicarum per annum pourquatuor vocibus concinnatum, Coloniæ, 1662, in-8°. 5° Cantiones et motettæ selectissimæ.

GIRACE (...). Un compositeur de ce nom a fait représenter sur divers théâtres de l'Italie, dans la deuxième moitié du dix-huitième siècle,

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